vendredi 18 juin 2010

Quand les marchés défient la souveraineté monétaire des Etats

Ce que nous vivons aujourd’hui avec le décrochage de l’euro n’est qu’un épisode du feuilleton de la crise financière née de la dérive des subprimes. En effet, pour faire face à la crise, la zone euro a dû creuser les déficits budgétaires et alourdir l’endettement afin de réamorcer la croissance. La conséquence en a été l’éclatement du Pacte de stabilité européen adopté en 1997 reposant sur les critères de convergence dits « critères de Maastricht », signés par les pays membres en 1992. Les marchés financiers ont donc sanctionné cet écart et ce manque de discipline perçus comme une faiblesse de l’édifice européen.
Rappelons qu’il y a 10 ans, l’euro est devenu une monnaie internationale incontournable. C'est une monnaie de réserve même si à peine 10% du commerce mondial est libellé dans cette devise. Mais tout ce qui touche l'euro et l’Europe a systématiquement une répercussion internationale.

Les attaques vis-à-vis de la monnaie unique
La dimension psychologique domine ces attaques spéculatives. La spéculation contre l’euro est une défiance des marchés à l’égard de l’ensemble des responsables politiques garants de la stabilité et de la souveraineté monétaire. Les spéculateurs, les « traders », testent la capacité de résistance du modèle européen de zone monétaire. Le plan de soutien de 750 milliards d'euros, adopté début mai 2010, destiné aux pays de la zone euro en difficulté, vise aussi à atténuer le caprice des marchés.
Dhafer SAIDANE
Université Lille 3 – EQUIPPE
et Lille School of Management Research Center
Source: www.leconomiste.com.tn

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