lundi 14 juin 2010

Conseil des droits de l’homme des Nations Unies: Les journalistes de plus en plus menacés lors des conflits armés

La 14e session du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies (CDHNU) a tenu le 4 juin une table ronde afin d’attirer l’attention sur les dangers auxquels sont confrontés les journalistes dans les conflits armés et d’évaluer les dispositions du droit international en matière de droits de la personne et de droit humanitaire qui les protègent. Les membres de l’IFEX à la table ronde ont insisté sur le respect des lois existantes pour sauvegarder les journalistes en situations de conflit.
Prenant la parole à la table ronde, ARTICLE 19 a déclaré que la culture d’impunité liée aux attaques contre les journalistes et le déni des droits de la personne des journalistes dans les conflits a créé un effet peu rassurant pour la liberté d’expression, qui fait obstacle au droit de savoir du public. L’organisation presse les États de mettre en oeuvre les obligations qui existent déjà en vertu du droit international en matière de droits de la personne et de droit humanitaire, de façon à protéger les journalistes en situations de conflit, et de mener des enquêtes promptes et indépendantes sur les attaques qu’ils subissent.
Le Président de la Fédération des journalistes africains et Secrétaire général du Syndicat national des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists, NUSOJ), Omar Farouk Osman, a déclaré que les journalistes africains étaient les défenseurs des droits de la personne les plus mal protégés, attaqués qu’ils sont par des gouvernements répressifs et par des milices et des gangs armés. Il a fait valoir que les instruments et les lois déjà existants qui servent à protéger les journalistes ne sont ni respectés ni appliqués. En Somalie, a-t-il expliqué, les forces armées et les individus sont au courant de l’existence des lois qui protègent les droits des journalistes, mais ne les respectent pas; les journalistes sont considérés comme de dangereux adversaires.
Osman a invité le CDHNU à faire savoir qu’il ne resterait pas les bras croisés pendant que les journalistes meurent de mort violente. Il a indiqué qu’on avait un urgent besoin de mesures internationales pour qu’il y ait une composante pratique dans la protection des journalistes sur le terrain.
George Gordon-Lennox, de RSF, a déclaré pour sa part que les journalistes font face aujourd’hui à plus de risques qu’il y a 20 ans, parce que la nature de la guerre avait changé. « En Irak ou en Afghanistan, par exemple, les journalistes sont considérés par-dessus tout comme des espions à éliminer ou comme monnaie d’échange. Le respect des journalistes comme observateurs neutres et indépendants n’existe plus », a-t-il dit. Sur la question de l’enlèvement et de la prise en otages de journalistes, il a indiqué qu’il « était nécessaire d’avoir des structures et des mécanismes capables d’être mis en oeuvre rapidement ».
À l’occasion d’une table ronde qui délibérait en parallèle pendant cet événement, le groupe Freedom House a rendu public son rapport annuel dans lequel il dévoile qui sont les pires violateurs des droits de la personne dans le monde, « Worst of the Worst 2010: The World’s Most Repressive Societies » (Les pires des pires en 2010 : Les sociétés les plus répressives du monde). Le rapport vise à attirer l’attention du CDHNU sur les États et territoires qui méritent de faire l’objet d’enquêtes et d’être condamnés pour leurs violations généralisées.
Source: communiqué de l'IFEX

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