lundi 21 juin 2010

A la Une de la presse française: « le footoir », ou le psychodrame des Bleus

« Le footoir » : avec F-O-O-T, comme foot… Parmi l’avalanche de Unes consacrées aux Bleus ce lundi, c’est ce grand titre de Libération qui résume peut-être le mieux la situation: un véritable foutoir en effet… « Insultes, démission, grève des joueurs : les Bleus sombrent dans le ridicule », affirme le journal. Et un simple coup d’œil sur les autres Une suffit à mesurer l’ampleur des dégâts… « L’implosion du football français », constate Le Figaro ; « La mutinerie », s’exclame Le Parisien ; « Déserteurs », s’indigne France Soir ; « Bleus : la chienlit ! », grommelle La Charente Libre ; « Quel cirque ! », soupire Nice-Matin ; « Jusqu’où iront-ils ? », s’interroge Le Dauphiné ; « Le foot français : la risée du monde », déplore Le Midi Libre.
Et puis, L’Equipe ne perd pas son sens de l’humour, un humour bien noir : « la France en car », titre le journal… Car, C-A-R… Avec en arrière plan, cette photo du bus de l’équipe de France, dans lequel les Bleus sont restés cloîtrés hier plutôt que de s’entraîner. Et le quotidien sportif ne mâche pas ses mots : « Une rébellion ? Non, un caprice. Une grève ? Non, une lâcheté. Il ne faut pas se tromper, s’exclame-t-il : la république solidaire qu’ont montrée les joueurs au monde hier est un leurre. (…) Avec eux, l'union fait la farce et leur soi-disant bulle est une boule puante qui n'en finit plus d'éclater à répétition. Qu’ils en respirent les effluves à pleins poumons. Pas sûr que cela suffise à étouffer leur orgueil, domaine dans lequel le titre mondial leur semble déjà acquis. »

Bêtise, lâcheté et vulgarité…
Vosges Matin poursuit le tir : « cette équipe de multimillionnaires n’a jamais cessé de confirmer voire de peaufiner l'image déplorable qu’on lui connaît depuis plusieurs années. Hautaine, prétentieuse, inaccessible pour ses supporteurs, elle en est arrivée à un jusqu’au-boutisme dans son comportement déviant qui est le pendant naturel de sa médiocrité en compétition. Ces enfants gâtés qui jonglent plus avec l'argent qu’avec le ballon, qui amassent voitures de luxe et propriétés somptueuses et répugnent à payer des impôts dans leur pays, n’ont même pas la reconnaissance du ventre envers ceux à qui ils doivent tous : les amoureux du football (…). »
Le Progrès ne mâche pas non plus ses mots : « les Bleus auraient pu se contenter d'être mauvais sur le terrain et arrogants en-dehors, comme ils le sont depuis déjà quelques années. Mais là, franchement, ils nous épatent ! Ils nous offrent un feu d'artifice de bêtise, de lâcheté et de vulgarité. Tous solidaires, pour une fois, dans la quête du pire : joueurs, entraineur, dirigeants de la Fédération - ne manque plus que Rama Yade pour rabaisser encore un peu le niveau. Ceci dit, remarque Le Progrès, après avoir vu en une seule journée Ribéry pleurnicher sur Gourcuff, Domenech lire une déclaration de grève des joueurs, le capitaine se frictionner avec le préparateur physique, et un vice-président s'enfuir en courant, chacun se demande : mais que vont-ils encore pouvoir inventer ? Françaises, Français, faisons confiance à nos Bleus, ils peuvent faire encore pire. »
« Les Bleus nous avaient déçu. Aujourd’hui, ils nous font honte, fulmine France Soir. Honte, parce qu’ils désertent le terrain. Honte, parce qu’ils se déclarent solidaires de l’inexcusable. Honte parce qu’ils donnent de la France une image pitoyable et le font en direct. »
« Cette équipe de France nous fait vraiment honte », renchérit Le Parisien. « Avoir l’équipe la plus nulle du Mondial était déjà insupportable. Avoir la plus bête est juste intolérable. Une question s’impose, poursuit Le Parisien : les joueurs auraient-ils osé se comporter de la sorte avec de grands entraîneurs comme Fabio Capello, Marcello Lippi ou Ottmar Hitzfeld ? La mutinerie de Knysna restera à tout jamais comme le Waterloo du football français. »

Domenech : le responsable !
Libération, pour sa part, s’en prend directement à Raymond Domenech : « s'il y a bien dans ce vaudeville un coupable (Nicolas Anelka), des fautifs (tous ces joueurs «grévistes» pas à la hauteur ni de leur salaire ni de la chance qu'ils ont d'exercer le métier dont ils rêvaient enfant), il y a aussi un responsable : le sélectionneur de l'équipe de France. Il n'a pas assumé l'échec de l'Euro 2008 et s'est accroché à son poste, estime Libération. Ses choix tactiques et humains se soldent aujourd'hui par une faillite sportive quasi consommée. Il a confondu le terrain avec un plateau de téléréalité. Il a affiché, depuis des années, à longueur d'interviews télévisées, une morgue indécente. Morgue qu'il a manifestement réussi à transmettre à ses joueurs. Enfin, affirme Libération, Raymond Domenech a accepté d'être le jouet des intérêts financiers, de la fédération, de la télévision, des agents des joueurs et autres sponsors surpuissants. »
Alors, certains commentateurs, à l’instar de La Montagne, veulent tourner la page et rapidement : « qu'on en finisse avec ces Bleus honteux. Et vite ! Nombre de supporters, écœurés, souhaitent la victoire sud-africaine, même par forfait. Fin de partie, fin de la sinistre mascarade entretenue par toute cette petite bande, qui se tient depuis des années par les comptes en banques. (…) Espérons que Laurent lavera plus Blanc ! », estime par ailleurs La Montagne. « Il a les compétences et la légitimité pour nettoyer les vestiaires et construire enfin une équipe avec un jeu et une âme. »
Paris-Normandie est beaucoup moins optimiste… « On peut douter que l'arrivée de Laurent Blanc en lieu et place de Domenech suffise à remettre le train sur les rails. En attendant, on en vient à se dire : vivement, mardi soir, que le psychodrame prenne fin. »
Source: www.rfi.fr

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