jeudi 24 février 2011

Hillary Clinton: les Etats-Unis demandent que les droits de l'homme soient protégés au Proche-Orient

La secrétaire d'État, Hillary Clinton, dit que les États-Unis ne souhaitent pas voir la violence et les troubles civils se poursuivre à Bahreïn, en Libye et au Yémen, mais veulent au contraire que les droits de l'homme soient protégés et les réformes politiques entreprises.
« Ce n'est pas un périple facile, quel que soit le peuple qui cherche à le réaliser », a déclaré le 20 février Clinton lors d'un entretien accordé au programme This Week de la chaîne de télévision ABC News. « En général, les Américains sont en faveur des droits de l'homme, de la liberté [et] de la démocratie. »
Les États-Unis continueront à promouvoir l'avancement des droits de l'homme, de la liberté et de la démocratie, a-t-elle indiqué.
« Nous essayons d'appliquer les mêmes normes à tout le monde, mais nous ne pouvons pas dicter l'issue. Nous ne pouvons pas dire aux pays ce qu'ils ont à faire, a souligné Clinton. Nous n'avions aucun contrôle sur ce qui s'est passé en Égypte, comme vous savez. Nous avons exprimé notre opinion sur les développements et nous œuvrons de concert avec nos homologues égyptiens afin que leur transition soit pacifique, significative et transparente et qu'elle mène à des résultats. »
Clinton a ajouté que les États-Unis continueraient à travailler de pair avec ceux qui aspirent au changement politique du fait que les Américains sont convaincus que les démocraties représentent une force de stabilité plus grande dans le monde.
« À l'égard de Bahreïn, alors qu'il se dirige vers des réformes plus importantes - ce que nous l'avions toujours encouragé et exhorté à faire et avions recommandé - nous continuerons à appuyer les mesures à cette fin et nous ferons entendre notre voix quand nous verrons que les autorités violent les droits de l'homme ou font usage de violence inappropriée », a dit Clinton.

Le président Obama a condamné la violence à Bahreïn et a téléphoné le 18 février au roi Hamad bin Isa Al Khalifa pour discuter de la situation actuelle dans cet État du Golfe, a indiqué le secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Jay Carney. Le Bahreïn est le quartier général de la Cinquième Flotte de la marine américaine.
« Le président a réitéré qu'il condamnait la violence contre des manifestants pacifiques, et a exhorté le gouvernement bahreïnien, dans les termes les plus forts, à faire preuve de retenue et à tenir responsables de leurs actes ceux qui ont fait usage de force », a déclaré Carney aux journalistes qui voyageaient avec le président vers la côte ouest des États-Unis.

Suite à l'entretien d'Obama avec le roi de Bahreïn, le conseiller à la sécurité nationale, Tom Donilon, a téléphoné le 19 février en début de journée, au prince héritier du pays, Salam bin Hamad Al Khalifa, a indiqué la Maison-Blanche.
« Nous offrons nos condoléances à la famille et aux amis de ceux qui ont été tués lors des manifestations », a dit le président Obama dans une déclaration diffusée le 18 février par la Maison-Blanche. « Où qu'ils se trouvent, les peuples ont certains droits qui sont universels, notamment celui de se réunir pacifiquement. »

L'amiral Mike Mullen, le chef d'état-major interarmées des États-Unis, se rend en Arabie saoudite, au Qatar, aux Émirats arabes unis, à Djibouti et au Koweït pour une tournée d'une semaine visant à faire preuve de l'appui stratégique des États-Unis à leurs alliés, a indiqué à la presse son porte-parole, le capitaine John Kirby.
« Bien que ce voyage ait été prévu bien avant les récents troubles dans la région, le chef d'état-major sera intéressé d'obtenir le point de vue des dirigeants de la région sur les mouvements de protestations », a-t-il ajouté.
(Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)

vendredi 18 février 2011

Le CPJ accuse l’ONU de faillir à sa tâche de protéger les journalistes

Tandis que se poursuivent les attaques contre les journalistes pris dans les troubles qui s’étendent au Moyen-Orient, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) indique que les Nations Unies et d’autres organisations mondiales et régionales responsables de défendre la liberté de la presse échouent en grande partie dans leur tâche consistant à les protéger. Elles ne défendent pas non plus les autres journalistes qui sont tués, menacés et harcelés en toute impunité partout dans le monde, dit le CPJ dans son rapport annuel, intitulé « Attacks on the Press » (Les attaques contre la presse).
Le CPJ constate que les Nations Unies, l’Organisation des États américains et la Ligue arabe figurent parmi les groupes qui ne défendent pas la libre expression avec persistance, surtout contre la répression gouvernementale. « Alors que le droit international garantit le droit à la libre expression, les journalistes ne peuvent compter sur une défense robuste de ces droits », dit le directeur général du CPJ, Joel Simon.
« Le fait de ne pas adopter une position cohérente laisse entendre une volonté de se prononcer publiquement en faveur de la liberté de la presse davantage fondée sur des considérations politiques que sur une solide détermination », a déclaré Simon lors de la publication du rapport au siège de l’ONU. « Comme le montrent clairement les événements en Égypte, l’enjeu est énorme. »
Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a été mentionné pour son incapacité à féliciter le dissident chinois Liu Xiaobo pour son prix Nobel de la paix de 2010.
Dans un autre exemple, le CPJ attire l’attention sur le fait que les organisations de défense du journalisme et des droits de la personne ont été forcées de lancer une campagne internationale pour que l’UNESCO cesse de présenter un prix qui rend hommage au Président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, de la Guinée équatoriale, l’un des pires violateurs de la liberté de la presse en Afrique.
D’après le document « Attacks on the Press », au moins 44 journalistes ont été tués à travers le monde en 2010 précisément à cause de leur travail. Le Pakistan a recensé huit de ces 44 assassinats, ce qui en a fait l’an dernier le pays le plus dangereux pour la presse.
Le CPJ dit en outre que le nombre des journalistes incarcérés est plus élevé qu’il n’a jamais été en 14 ans, avec 145 reporters, rédacteurs et photojournalistes derrière les barreaux en 2010. La Chine et l’Iran sont à égalité en tête quant au nombre des journalistes emprisonnés, soit 34 chacun.
« Les attaques contre la presse » contient des analyses portant sur plus de 50 pays et aussi des analyses régionales sur les violations de la liberté de la presse en 2010. Cette édition inclut également une présentation spéciale sur la nature invisible des attaques en ligne visant à limiter les journalistes, comme la surveillance en ligne et les logiciels malicieux.
Source: Communiqué de l'IFEX

Journalistes et protestataires non violents violemment réprimés

Le renversement du Président Hosni Moubarak d’Égypte a revigoré les protestations à travers le monde arabe, ce qui a entraîné des heurts entre les forces de sécurité et les manifestants en Algérie, à Bahreïn, en Iran et au Yémen, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Human Rights Watch et les membres de l’IFEX dans la région.
Répondant aux appels en faveur d’un « Jour de colère » le 14 février, les forces de sécurité de Bahreïn ont lancé des gaz lacrymogènes, tiré des balles de caoutchouc et des balles réelles dans un certain nombre de villages pour disperser les manifestants qui marchaient contre la mainmise exercée sur le pouvoir par la famille Al-Khalifa, dénonçant la discrimination qui serait pratiquée à l’encontre de la population du pays à majorité chiite, ainsi que contre la détention continue de prisonniers politiques, rapportent le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Center for Human Rights. BCHR) et Human Rights Watch. Le BCHR et la Société des jeunes de Bahreïn pour les droits de la personne (Bahrain Youth Society for Human Rights, BYSHR) ont documenté deux décès et plus de vingt blessés à la suite des attaques de la police antiémeute.
Source: Communiqué de l'IFEX

mardi 15 février 2011

La plupart des gouvernements des pays arabe répriment les manifestations de solidarité avec l’Égypte

Les forces de sécurité étouffent dans la violence les manifestations qui éclatent à travers le monde arabe, qu’elles soient inspirées par le soulèvement en Égypte ou organisées en signe de solidarité avec celui-ci, selon ce que rapportent Human Rights Watch et les membres de l’IFEX de la région.
« Les images des soulèvement en Tunisie et en Égypte fascinent le peuple arabe mais terrifient leurs dirigeants », dit Human Rights Watch. « Ceux-ci ont répondu par leur combinaison habituelle de répression et d’intimidation afin d’étouffer dans l’oeuf toute velléité d’expression démocratique plus étendue. »
À Ramallah, l’Autorité palestinienne a eu recours à la violence contre des manifestants paisibles lors d’un rassemblement de solidarité tenu le 2 février. Des témoins ont indiqué à Human Rights Watch que la police et des éléments des « forces spéciales » - identifiables à leur uniforme - ont frappé les manifestants à coups de poing et à coups de pied et les ont détenus, ainsi qu’au moins deux journalistes et un assistant de recherche de Human Rights Watch.
Le 30 janvier, des agents de sécurité de l’Autorité palestinienne ont dispersé une manifestation de solidarité qui se déroulait devant l’ambassade d’Égypte à Ramallah, après avoir convoqué à plusieurs reprises un des organisateurs pour interrogatoire et lui avoir ordonné d’annuler la tenue de l’événement dont il avait affiché l’avis sur Facebook.
Les autorités du Hamas dans la Bande de Gaza ont dispersé un sit-in de solidarité le 31 janvier, arrêtant six femmes - quelques-unes d’entre elles journalistes et blogueuses - et ont menacé d’arrêter 20 autres personnes qui avaient répondu à un appel à manifester lancé sur Facebook, rapportent Human Rights Watch, le Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias (Palestinian Center for Development and Media Freedoms, MADA) et SKeyes Center for Media and Cultural Freedom (Samir Kassir Eyes). Selon le MADA, quelques-uns des détenus se sont plaints d’avoir été insultés, passés à tabac et soumis à des fouilles corporelles.
Des militants syriens tiennent chaque jour depuis le 29 janvier des manifestations de solidarité avec les manifestants égyptiens, et aussi pour dénoncer la corruption et le coût élevé des communications par téléphonie cellulaire, indique Human Rights Watch. L’un des principaux organisateurs a déclaré à Human Rights Watch que les services de sécurité syriens étaient présents à chacun des rassemblements, qu’ils filmaient les participants et vérifiaient leurs papiers d’identité.
Lors d’une vigile tenue le 2 février pour les manifestants égyptiens dans la vieille ville de Damas, un groupe de 20 personnes en civil a passé à tabac et dispersé 15 manifestants. La police tout près a négligé d’intervenir, a fait savoir un organisateur à Human Rights Watch. Un haut responsable de la sécurité a insulté et frappé Suheir Atassi, qui compte parmi les principaux organisateurs, et l’a accusée d’être un « bacille » et un agent d’Israël.
« Le Président Bashar al-Assad (de Syrie) semble avoir suivi l’exemple de son homologue égyptien », dit Human Rights Watch. Ses services de sécurité ne se contentent plus d’interdire les manifestations; ils semblent encourager des fiers-à-bras à attaquer les manifestants non violents. »
Les autorités soudanaises ont fait usage d’une force excessive lors de manifestations en grande partie non violentes les 30 et 31 janvier et 2 février à Khartoum et dans d’autres villes du nord du pays, manifestations qui demandaient la fin du règne du Parti national du Congrès (PNC) et des augmentations de prix imposées par le gouvernement, indique Human Rights Watch.
Des témoins à Khartoum et à Omdurman ont rapporté que des policiers armés de l’antiémeute et des éléments de la sécurité nationale ont dispersé des groupes de manifestants au moyen de tuyaux, de bâtons et de gaz lacrymogènes, blessant plusieurs personnes et en empêchant d’autres de se joindre aux manifestants. La majorité des personnes arrêtées ont été relâchées dans les heures qui ont suivi, mais plus d’une vingtaine d’entre elles sont toujours portées disparues et on croit qu’elles sont détenues par les forces de sécurité nationales.
Les autorités soudanaises ont également censuré les journaux qui couvrent les manifestations. Le 2 février, des agents de sécurité ont arrêté plus d’une dizaine d’employés du journal communiste « Al Maidan », ainsi que des militants étudiants et des membres de partis d’opposition.
Dans le sud du Yémen, où les forces de sécurité ont réprimé dans la violence d’importantes manifestations contre le gouvernement central et pour la sécession; la police et l’armée ont tiré à balles en caoutchouc et à balles réelles le 3 février pour disperser les manifestants. Six personnes ont été blessées et 28 autres arrêtées, dont un journaliste, Abd al-Hafith Mu’jib, selon ce que rapporte Human Rights Watch.
La sécurité d’État des E.A.U. a procédé le 4 février à l’arrestation de Hassan Muhammad al-Hammadi, membre actif du bureau de l’Association des enseignants, chez lui dans l’émirat de Sharjah, rapporte Human Rights Watch. Al-Hammadi avait exprimé publiquement sa solidarité avec les manifestants égyptiens plus tôt le jour même dans un sermon à la mosquée.
Par ailleurs, à Bahreïn, le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Center for Human Rights, BCHR) rapporte que le gouvernement a pris des mesures pour bloquer les nouvelles sur la situation à Bahreïn même, qui doit connaître son propre « Jour de colère » le 14 février. « Dans un geste qui illustre l’état de confusion, d’appréhension et d’expectative qui règne, les autorités bahreïnies ont bloqué un groupe en ligne sur Facebook, qui appelle les gens à sortir manifester et à protester contre les politiques du gouvernement », dit le BCHR.
Les dirigeants de l’opposition en Iran ont convoqué pour le 14 février à Téhéran un rassemblement de solidarité avec l’Égypte et la Tunisie, mais le ministère de l’Intérieur du pays n’en a pas encore délivré le permis, indique la Campagne internationale en faveur des droits de la personne en Iran.
Human Rights Watch rapporte que ces mesures répressives constituent un exemple des interdits ordinaires de rassemblement dans la région. « Au lieu de tirer les leçons du Caire et de Tunis, les dirigeants arabes gardent la tête dans le sable, et insistent pour étouffer même les rassemblement les plus anodins », a fait observer Human Rights Watch.
Source: communiqué de l'IFEX

lundi 7 février 2011

Assaut sans précédent de Moubarak contre la libre expression

Ça a commencé quand l'Égypte a fermé Twitter, le site web de partage de vidéos Bambuser et certains journaux indépendants en ligne. Puis ce fut la majeure partie de l'Internet et des réseaux de téléphonie cellulaire du pays. Au 30 janvier, l'Égypte avait mis fin aux opérations de la chaîne de télévision arabe par satellite Al Jazeera, l'accusant d'avoir encouragé les manifestations inspirées par la Tunisie qui se déroulaient à travers le pays et qui se sont accentuées pour devenir un appel à la fin du régime du Président Hosni Moubarak, en poste depuis trois décennies.
Les attaques du gouvernement égyptien contre les journalistes et le black-out sans précédent des services d'Internet et de téléphonie mobile dans le pays ont écrasé les droits à la libre expression, d'assemblée et d'association et doivent cesser immédiatement, disent l'Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS), l'Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR), le Réseau arabe d'information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI) et un nombre grandissant de membres de l'IFEX.

« Ces mesures ont eu pour effet de supprimer la parole des manifestants légitimes et de les faire taire et ont posé d'importants obstacles à beaucoup d'autres, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays, qui veulent partager ou accéder à de l'information sur les manifestations et les violations des droits de la personne qui sont survenues pendant cette période. La censure totale par l'Égypte de l'Internet et des communications par téléphonie mobile tend également à encourager les autres gouvernements de la région et d'au-delà à adopter des mesures similaires », peut-on lire dans la déclaration conjointe de l'IFEX mise au point par ARTICLE 19 et signée jusqu'à maintenant par plus de 35 groupes membres.
Le gouvernement a débranché l'Égypte de la grande toile pendant une semaine d'escalade des manifestations publiques, qui ont commencé le 25 janvier après une campagne organisée sur Internet en faveur d'une « Journée nationale de colère » dans le cadre de protestations anti-gouvernementales.
Les manifestants ont défié les gaz lacrymogènes, les canons à eau et le couvre-feu imposé par le gouvernement et ont tenu chaque jour des manifestations de protestation de masse dans un grand nombre de grandes villes, comme au Caire, à Alexandrie, à Suez et à Ismailiya. Les manifestations ont été en grande partie non violentes, mais des centaines de personnes auraient été tuées dans des affrontements avec la police.
D'après les dépêches, les manifestants veulent le départ de Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Ils disent en avoir assez après des décennies de lois d'urgence, de pauvreté, de répression, d'élections, de corruption, de chômage élevé et de violations constantes des droits par la police.

L'annonce faite par Moubarak le 1er février, dans laquelle il déclare qu'il ne sera pas candidat aux élections en septembre, n'a pas eu pour effet de calmer les manifestants, qui espéraient un départ plus immédiat. Par ailleurs, des affrontements ont éclaté au Caire entre manifestants favorables et d'autres hostiles au gouvernement.
Des journalistes, tant locaux qu'étrangers, qui tentaient de couvrir les manifestations ont été détenus et tabassés, rapportent les membres de l'IFEX.
Les premiers reportages indiquent que Anderson Cooper, de CNN, Jerome Boehm de la BBC et Lara Setrakian d'ABC News figurent parmi ceux qui ont été agressés le 2 février par des partisans de Moubarak, indique Reporters sans frontières (RSF). Les équipes qui travaillent pour CNN, la BBC et Al Jazeera se sont plaintes d'être attaquées par des policiers en civil, qui ont détruit leur équipement. Six journalistes d'Al Jazeera en anglais ont été détenus brièvement le 31 janvier, et se sont fait confisquer leur équipement et leurs rubans, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). D'autres reporters ont été empêchés d'entrer en Égypte.
Le 2 février, des partisans de Moubarak ont tenté d'attaquer Dar el Shorouk, une maison d'édition de l'Union internationale des éditeurs (UIE) basée au Caire. Ils en ont été empêchés par des gardiens de sécurité, des journalistes et des voisins qui se sont « précipités à la défense de la maison d'édition », dit l'UIE. « Le gouvernement a recours à des fiers-à-bras pour revenir sur les concessions qu'il a faites hier, et pour rétablir l'ordre de l'ancien régime. C'est une attaque contre les droits de la personne des citoyens égyptiens », a déclaré Ibrahim El Moallem, de Dar el Shorouk.

La directrice et rédactrice en chef du quotidien en ligne « Al Masry al-Youm » en anglais, Lina Attallah, couvrait la manifestation le 25 janvier au centre du Caire lorsqu'elle a couru sur le côté de la rue pour échapper aux canons à eau de la police dirigés contre les manifestants. Elle a dit à Human Rights que trois officiers de la sécurité en uniforme l'avaient bousculée et se sont emparés de son téléphone et de son BlackBerry. Ce n'est qu'après qu'un autre journaliste eut dit à la police que Lina était journaliste qu'ils l'ont laissée partir.
Le reporter du « Guardian » au Caire, Jack Shenker, a été agressé par des officiers en civil tandis qu'il couvrait la manifestation qui s'est déroulée au centre-ville le 25 janvier, puis a été jeté dans une camionnette avec d'autres manifestants. Il a pu livrer en direct un récit sur la brutalité policière à l'égard des détenus, qui ont réussi à s'échapper après être venus à bout du gardien de la camionnette.
La connectivité à l'Internet était presque inexistante en Égypte, où plus de 90 pour 100 des connections à la Toile ont été coupées pendant cinq jours. À l'heure actuelle, les services Internet ont été rétablis en partie, mais les sites web de réseautage social restent en grande partie inaccessibles.
Même s'ils sont suspendus, les correspondants d'Al Jazeera continuent à couvrir la situation nuit et jour, et depuis le début des troubles, avec des reportages en direct en arabe et en anglais, à partir du Caire, de Suez et d'Alexandrie. En réponse aux tentatives persistantes de censure du régime, au moins sept stations de télévision en langue arabe de la région (Al-Hiwar, Al-Jadeed, Al-Karama, Suheil, NBN, Adan, Al-Aqsa, OTV, Falastin Al-Youm et Al-Haqiqa) retransmettent le contenu d'Al Jazeera, selon ce que rapporte le CPJ. Depuis le 2 février, Al Jazeera est de nouveau retransmis sur les réseaux égyptiens. Par ailleurs, les chaînes d'État diffusent des émissions de musique, de variétés et de cuisine, et minimisent les manifestations de rue, dit le CPJ.
D'après le « Guardian », la suspension d'Al Jazeera a démontré que le « pouvoir de répression du gouvernement central s'exerce toujours ».
Source:Communiqué de l'IFEX