jeudi 29 juillet 2010

Eric Woerth rejette tout en bloc

Entendu pendant près de huit heures par la brigade financière, le ministre du Travail a récusé les accusations de conflit d'intérêt et de financement politique illégal.
Eric Woerth, lors de son audition par les policiers dans l'enquête sur l'affaire Bettencourt a nié jeudi les accusations de conflit d'intérêts et de financement politique illégal, a déclaré son avocat, Me Jean-Yves Leborgne, estimant que le ministre était désormais "en dehors de la polémique".
M. Woerth "a aucun moment n'est intervenu pour que son épouse soit embauchée par M. de Maistre", a dit l'avocat s'adressant à la presse. Il a ajouté: "Il a admis avoir évoqué avec M. de Maistre, au cours d'une conversation banale, la profession de son épouse, étant donné les formations à peu près semblables de l'un et de l'autre. Cela se passait à un moment où il n'était pas ministre".
"En ce qui concerne le financement politique il a, avec une vigueur et une énergie particulière, nié avoir reçu un quelconque financement politique qui eut été non conforme à la loi", a dit l'avocat. "C'est dans les termes de la loi et en fonction de ce que les règles de la République permettent que des financements ont été recueillis. Toutes autres allégations ne sont que des mensonges et des fantasmes", a ajouté Me Leborgne.
"Je compte sur vous (les médias ndlr) pour que ces illusions, ces allégations, ces mensonges qui ont nourri une chronique pendant trop longtemps, aient un terme et je pense que la justice dira, dans un avenir que j'espère le plus proche possible, que les explications d'Eric Woerth le mettent complètement en dehors de la polémique que nous connaissons". "Il a nié avoir reçu d'autre financement que ceux que la loi autorise", a insisté l'avocat.
Selon lui, "si l'audition a duré ce temps-là, c'est parce qu'Eric Woerth voulait donner toutes les explications, il a dit depuis longtemps qu'il était impatient d'être entendu, il a subi les romans, les allégations, les soupçons qui l'ont concerné pendant un certain temps. C'était pour lui l'occasion d'y mettre un terme", a-t-il fait valoir. "Aucune perquisition n'a eu lieu aujourd'hui", a dit en outre l'avocat.
Source: www.lexpansion.com

mardi 27 juillet 2010

La Chine renforce son contrôle sur le Web et exerce des pressions sur Hong Kong

Dans le cadre d’une série de frappes chirurgicales contre la liberté de l’Internet, les autorités chinoises imposent des restrictions aux services de micro-blogage et ont fermé environ 60 blogues tenus par d’éminents commentateurs juridiques et politiques, selon ce que rapportent Freedom House et Reporters sans frontières (RSF). L’influence de la Chine réduit également l’espace de la dissidence de la presse indépendante à Hong Kong, peut-on lire dans un nouveau rapport de l’Association des journalistes de Hong Kong (Hong Kong Journalists Association, HKJA).
La République populaire de Chine déploie constamment d’importantes ressources pour contrôler les discussions politiques sur Internet. Quatre des principaux services chinois de microblogage, Netease, Sina, Tencent et Sohu, affichaient des messages le 15 juillet annonçant qu’ils étaient hors service pour entretien ou qu’ils étaient revenus de manière inexpliquable à une phase antérieure, « bêta », de mise à l’essai, dit RSF. La « mise à l’essai » est souvent un euphémisme qui camoufle le renforcement des systèmes internes d’autocensure à la suite de pressions gouvernementales, dit Freedom House. Les services chinois de microblogage sont examinés étroitement par les filtres de censure qui analysent les affichages et les URL abrégés qui apparaissent avec eux.
« Cette dernière en date des tentatives de censure montre que les autorités chinoises, obsèdées par le maintien de la stabilité politique, se méfient du microblogage et de son potentiel de diffusion des informations et de mobilisation du public », dit RSF.
Human Rights en Chine (HRIC) a publié récemment la traduction et l’analyse d’un rapport qui donne un aperçu de l’approche des autorités chinoises lorsqu’il est question de contrôler l’Internet. Il s’agit d’un rapport exhaustif et détaillé de Wang Chen, premier responsable au pays de la gestion des informations en ligne, livré dans un discours prononcé en avril devant le Comité permanent du Congrès national du peuple. Ce rapport révèle comment le gouvernement chinois planifie le contrôle de l’Internet afin d’éloigner les « informations nuisibles » venant de l’étranger et de mobiliser sa puissance afin de guider une opinion publique « correcte », d’« unifier la pensée » et de contrer « l’hégémonie des médias occidentaux ».

La Chine possède l’appareil de contrôle de Internet le plus sophistiqué, le plus polyvalent du monde, dit Freedom House. Twitter et Facebook sont complètement bloqués depuis un an environ. En plus de la censure à l’intérieur du pays, les pirates chinois s’attaquent à des organisations et à des compagnies à l’étranger.
« La liberté de l’Internet et l’accès libre à l’information ne sont pas des luxes mais des voies critiques pour faire avancer les réformes démocratiques, permettre au peuple chinois de se protéger et de protéger leurs familles contre les menaces comme la nourriture avariée ou la pollution environnementale », dit Freedom House.
La libre expression est également menacée à Hong Kong tandis que la vie politique se détériore, dit un nouveau dossier de la HKJA. Intitulé « The Vice Tightens: Pressure Grows on Free Expression in Hong Kong » (L’étau se resserre : Les pressions s’accroissent sur la libre expression à Hong Kong), le rapport relate en détail les arrestations de protestataires et les poursuites, ainsi que les échauffourées entre policiers et manifestants.
« Ces incidents donnent une idée de l’atmosphère politique à Hong Kong - une atmosphère qui voit croître… l’intolérance à l’égard de la dissidence et une plus grande insistance sur l’harmonie sociale - expression consacrée utilisée en Chine continentale pour signifier l’adhésion à la ligne du Parti communiste », dit la HKJA.
Radio Television Hong Kong (RTHK) restera propriété gouvernementale, par exemple, « en dépit des appels des organisations publiques et non gouvernementales, dont la HKJA, selon qui l’organisation devrait être séparée de l’administration et devenir un radiodiffuseur indépendant agissant à titre de service public ». De plus, la HKJA conteste la constitutionnalité des changements superficiels que le gouvernement a apportés à la loi concernant l’attribution des permis d’exploitation de radiodiffuseurs, disant que la loi nécessite une restructuration majeure afin de créer la diversité des médias. « La législation sur la radiodiffusion devrait assurer que les ondes sont ouvertes à tous ceux qui souhaitent mettre sur pied une entreprise de radiodiffusion, quelle qu’en soit l’orientation politique », dit le rapport.
Source: Communiqué de l'IFEX

Thailande: les autorités tentent de museler l'opposition sur les ondes radio et sur Internet

Après avoir dispersé les manifestations de rue en mai, les autorités thaïes continuent à pourchasser toute opposition, à éliminer les restes de soutien aux chemises rouges et à réduire au silence les journalistes critiques au nom de la sécurité nationale et de la monarchie. Vingt-six stations de radio communautaire ont été fermées en vertu d’un décret proclamant l’état d’urgence pour une durée indéfinie, un site web populaire qui sert de point de rassemblement pour le débat politique a été contraint de fermer son babillard, et une agence de lutte contre le crime en ligne a été mise sur pied pour poursuivre les contrevenants à la loi sur le crime de lèse-majesté (insulte à la monarchie) en vigueur dans le Royaume, selon ce que rapporte l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA).
Au moins 35 personnes qui travaillaient pour les stations de radio qui ont été fermées font face à des poursuites judiciaires parce qu’elles auraient encouragé leurs auditeurs à rallier les manifestations des chemises rouges à Bangkok il y a quelques mois, et pour avoir déformé les nouvelles. Le 20 mai, 600 soldats ont procédé à la fermeture de deux stations de radio dans la province de Ubon Ratchathani et arrêté le propriétaire d’une autre station. Lors d’autres incidents, de 200 à 500 soldats et officiels ont été déployés pour fermer des stations de radio dans différentes régions du pays. Les stations autorisées à poursuivre leurs activités ont été prévenues de ne diffuser aucun commentaire politique.
Le gouvernement intensifie également ses restrictions en ligne. Le site web thaïlandais indépendant de nouvelles en ligne Prachatai a annoncé le 8 juillet qu’il allait fermer son babillard à la fin du mois. Prachatai est devenu un endroit critique de débat politique après le coup d’État de 2006 qui a renversé le premier ministre d’alors, Thaksin Shinawatra. Plusieurs personnes ont été arrêtées dans le passé pour avoir affiché des messages sur son babillard.

Le gouvernement a porté des accusations contre la directrice générale du site, Chiranuch Premchaiporn, parce qu’elle aurait négligé de retirer de son babillard certains commentaires considérés comme insultants pour la monarchie. Elle a plaidé le 31 mai non coupable à 10 chefs d’accusation d’avoir violé la Loi sur les crimes informatiques. Son procès est prévu pour 2011. Le site a changé plusieurs fois son URL en réaction à des mesures de blocage, et il continue à être en service.
Le mois dernier, le Cabinet thaïlandais a approuvé la création d’une agence de lutte contre le crime en ligne afin de pourchasser quiconque enfreint la loi sur le crime de lèse-majesté. « La monarchie est cruciale pour la sécurité nationale thaïe parce qu’elle est une institution qui unit toute la nation », a déclaré un porte-parole du gouvernement. Il existe déjà dans le code pénal du pays une disposition selon laquelle toute personne peut porter plainte de crime de lèse-majesté contre toute personne considérée comme ayant diffamé le monarque, qui fait l’objet de vénération, et la famille royale. La culpabilité peut entraîner une peine de quinze ans de prison.
Depuis avril, 2 200 sites web ont été fermés pour avoir violé la Loi sur les crimes informatiques, laquelle a aussi été créée afin de protéger la famille royale. ARTICLE 19 et Index on Censorship rapportent qu’en janvier le Sénat avait « mis sur pied un comité extraordinaire dans le but de superviser le blocage d’autres sites, et avait prévenu que plus de 10 000 sites pourraient être visés ».
Au rayon des bonnes nouvelles, Suvicha Thakhor, qui purge une peine de 10 ans de prison pour crime de lèse-majesté parce qu’il aurait utilisé un logiciel pour modifier des photos de la famille royale avant de les afficher en ligne, a été gracié par le Roi le 28 juin. Il a cependant déclaré « Cela me chagrine de penser aux quatre ou cinq autres personnes toujours en prison pour des crimes de lèse-majesté, aux prisonniers politiques et autres détenus. La situation actuelle en Thaïlande est très inquiétante. »
Source: Communiqué de l'IFEX

Japon: Google devient Yahoo

Le groupe de services en ligne Yahoo! Japan a annoncé mardi 27 juillet qu'il allait adopter le moteur de recherche de l'américain Google dont la technologie va ainsi contrôler l'essentiel de la recherche sur internet au Japon. Yahoo Japan! est actuellement le portail le plus utilisé par les internautes nippons pour effectuer leurs requêtes en ligne.
"Google va fournir son moteur de recherche à Yahoo! Japan", a expliqué lors d'une conférence de presse Masahiro Inoue, PDG du portail japonais, propriété à 40% du troisième opérateur de télécommunications nippon, Softbank, et à 35% du groupe américain Yahoo!.
Lorsqu'un internaute lancera une requête sur Yahoo Japan!, le moteur de recherche utilisera la technologie du géant américain Google. Le tandem contrôlera l'essentiel de la recherche sur la toile au Japon, quelque 57% des requêtes (bien 57%, ndlr) passant aujourd'hui par Yahoo! Japan et 31% par Google, alors que le géant du logiciel américain Microsoft se contente d'un peu moins de 3%.
"Nous ne pensons pas qu'il y ait un problème de monopole", a toutefois jugé M. Inoue, soulignant que la présentation et les services liés seront complètement différents sur les deux sites. Yahoo! Japan est une société distincte de Yahoo! et n'est pas directement concernée par le partenariat dans la recherche sur internet conclu l'an passé entre Yahoo! et Microsoft, visant justement à renforcer la concurrence face à Google qui domine les deux tiers du marché mondial.
En vertu de cet accord entre les deux groupes américains, les moteurs de recherche des sites Yahoo! de nombreux pays, dont les Etats-Unis, utiliseront la technologie de Microsoft, baptisée "Bing", d'ici à la fin de l'année. Yahoo Japan!, qui sera une exception, employait pour sa part jusqu'à présent le moteur de recherche spécifique du portail Yahoo!.
"Dans le cas du Japon, nous avons réfléchi à diverses options et en avons conclu que Google représentait la meilleure solution pour la croissance de Yahoo Japan!", a poursuivi M. Inoue, ajoutant avoir reçu le feu vert du cofondateur de Yahoo!, Jerry Yang, qui est également membre du Conseil d'administration de Yahoo Japan!.
Source: www.lexpansion.com

Le Comité de Bâle reconsidère son projet de réglementation prudentielle

Les régulateurs sont parvenus lundi à un accord sur l'augmentation des exigences en matière de fonds propres, de liquidités, d'endettement et de provisions des banques. La réforme intègre toutefois des aménagements importants par rapport aux versions initiales.
Les banquiers centraux et régulateurs qui supervisent le Comité de Bâle sont parvenus à un accord sur un nouveau cadre réglementaire du secteur bancaire, selon un communiqué publié lundi, qui intègre des aménagements importants par rapport aux versions précédentes.
Le Comité de Bâle est chargé de l'élaboration des nouvelles normes prudentielles du secteur bancaire au niveau international. Il est à l'origine des règles dites Bâle I (1988) et Bâle II (2006) qui ont été adoptées par la plupart des grandes banques internationales, à l'exception des banques américaines pour le second volet.
Après la crise financière de 2008, il a mis en chantier une réforme réglementaire, officieusement baptisée Bâle III, dont le canevas doit être soumis au G20 de Séoul en novembre, et validé par les dirigeants des grands pays développés et émergents. La réforme porte notamment sur l'augmentation des exigences en matière de fonds propres, de liquidités, d'endettement et de provisions, afin de permettre aux banques de mieux traverser une nouvelle crise d'ampleur.

Une bonne nouvelle pour les banques mutualistes
Le document publié lundi fait état de plusieurs aménagements importants par rapport aux premières propositions faites fin 2009, qui avaient suscité de fortes réserves au sein du secteur bancaire.
Concrètement, régulateurs et banquiers centraux ont notamment accepté de prendre en compte, dans une certaine mesure, les participations des banques dans d'autres établissements financiers, ce qui n'était pas prévu initialement. Une évolution favorable aux banques mutualistes, françaises tout particulièrement, dont le modèle repose sur des participations croisées entre maison mère et caisses régionales.
Autre changement qui ménage particulièrement les établissements français, la possibilité de prendre en compte, pour partie, les capitaux propres des filiales d'assurance dans le calcul des fonds propres des banques. Le modèle très hexagonal de bancassurance devrait ainsi être préservé.
"Les accords conclus aujourd'hui constituent une réalisation historique dans l'optique de renforcer la solidité du secteur bancaire", a commenté le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, cité dans le communiqué. "Nous mettrons en place des mesures de transition pour faire en sorte que le secteur bancaire soit à même de soutenir la reprise économique", a-t-il ajouté.

Un ratio de levier
Parmi les nouvelles dispositions réglementaires, le Comité prévoit également d'intégrer un ratio dit de levier, mesuré par les fonds propres rapportés aux engagements de la banque. Lors d'une période de transition, de 2013 à 2017, ce ratio devrait être fixé à 3% au minimum, mais sans caractère contraignant pour les banques. A compter de 2018 un ratio de levier à respecter obligatoirement sera défini, prévoit le Comité.
Le nouveau document publié lundi intègre également des assouplissements en matière de liquidité. Si le Comité entend conserver le principe de deux ratios de liquidité obligatoires (à court et long terme), il accepte d'en modifier le calcul pour limiter les coûts qu'induiront leur introduction pour les banques.
Les nouvelles règles dites de Bâle III doivent entrer en vigueur début 2012. Même si les Etats-Unis ont officiellement indiqué qu'ils entendaient se plier à ce nouveau cadre prudentiel, beaucoup s'interrogent sur le calendrier d'adhésion des Américains. "Nous ne sommes pas certains qu'ils appliqueront les règles dans les mêmes termes que les banques européennes", a ainsi déclaré le directeur général de BNP Paribas Baudouin Prot dans un entretien à paraître mardi dans Le Figaro.
Source: www.lexpansion.com

jeudi 22 juillet 2010

Promulgation par Barack Obama de la réforme de Wall Street

Le président américain Barack Obama a promulgué mercredi la plus vaste réforme de régulation du système financier américain depuis les années 1930, dont la mise en application pourrait toutefois prendre des mois, voire des années. "Les Américains n'auront plus jamais à payer pour les erreurs de Wall Street", a lancé le président dans un discours peu avant la promulgation du texte au centre de conférence Ronald Reagan à Washington, un clin d'oeil aux républicains qui n'ont majoritairement pas soutenu la réforme, et à l'ancien président réformateur. "Ces réformes représentent les plus fortes protections du consommateur de l'histoire", a également jugé M. Obama. "Ces protections seront appliquées par un nouveau régulateur ayant une seule mission: faire attention aux gens, non aux grandes banques, aux organismes de prêt, aux investisseurs", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas seulement bon pour les consommateurs, c'est bon pour l'économie".
Mais ce projet de loi hors normes mettra du temps à entrer en application. Les régulateurs chargés de superviser le système financier américain doivent encore écrire de nombreuses réglementations, souvent complexes, pour permettre aux nouvelles mesures d'entrer en vigueur.
Selon des analystes de l'agence de notation Moody's, les règles à définir devraient notamment prévoir une chambre de compensation centrale, plus de transparence, des exigences plus élevées en termes de marges et de capitaux, voire des plateformes boursières pour les produits dérivés.
Pour M. Obama le texte adopté au Congrès la semaine dernière, avec un ultime vote au Sénat qui a clos des mois de discussions, va mettre fin aux "affaires louches" à l'origine de la crise qui avait culminé à l'automne 2008. Le texte, de plus de 2.300 pages prévoit notamment, comme l'a souligné M. Obama, la création d'un organisme de protection des consommateurs de produits financiers au sein de la banque centrale (Fed). Il empêche le sauvetage de grandes institutions financières aux frais des contribuables.
Les opposants à la réforme -- certains représentants de l'industrie financière et les adversaires républicains de M. Obama -- estiment que la nouvelle loi va faire payer l'ensemble du secteur pour les péchés de quelques-uns. John Boehner, le chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants, a déjà appelé à son abrogation.

Sur le plan international, la régulation financière rencontre aussi des résistances. Les efforts du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB) pour renforcer la régulation sont menacés par certains de ses membres qui "succombent aux arguments du secteur", estime mercredi dans le Financial Times Sheila Bair présidente de la FDIC, l'un des régulateurs américains. La réforme de Wall Street est le deuxième texte majeur de ce type adopté au Congrès sous l'administration Obama, après la loi visant à étendre la couverture maladie en mars.
Toutefois, M. Obama n'a pas encore touché les dividendes politiques de son action à moins de quatre mois des élections législatives de mi-mandat. Dans le tout dernier sondage de l'université de Quinnipiac publié mercredi, 44% des personnes interrogées sont satisfaites du travail du président, contre 48% qui ne l'approuvent pas. En revanche, Moody's a réagi mercredi dans un communiqué en saluant la promulgation de la loi qui selon elle, va apporter de "la transparence et de la responsabilisation" dans le secteur de la notation financière.
Source: www.lexpansion.com

lundi 19 juillet 2010

Interpellations inquiétantes de trois journalistes du « Nouveau Courrier » en Côte d’Ivoire

Le 13 juilet 2010 sur ordre de Raymond Tchimou Fehou, procureur de la République du tribunal de première instance, trois journalistes du Nouveau Courrier d’Abidjan, Saint Claver Oula, rédacteur en chef, Stéphane Guédé, directeur de publication et Théophile Kouamouo, directeur de rédaction, ont été interpellés par la police criminelle.

Les faits reprochés aux journalistes
Le procureur reproche aux 3 journalistes du quotidien « Le Nouveau Courrier » d’avoir publiés les conclusions de son enquête sur les détournements dans la filière café-cacao. Le document, classé secret d’Etat, avait été remis quelques semaines plus tôt au président Laurent Gbagbo.
Théophile Kouamouo, un Français d’origine camerounaise et résident de Côte d’Ivoire, est le rédacteur en chef du Nouveau Courrier, un nouveau quotidien ivoirien lancé en mai 2010; il à publié sur le Journal « Le Nouveau Courrier » l’article Filière café-cacao : la «bombe» du Nouveau Courrier.
Mardi 13 juillet, le procureur a convoqué le directeur de rédaction Théophile Kouamouo à ses bureaux pour le contraindre à révéler ses sources. Ce denier a refusé. Le procureur a alors ordonné son interpellation par la police criminelle qui l’a placé en garde à vue après l’avoir entendu. Les locaux du journal ont ensuite été perquisitionnés.

Journalisme et liberté d’expression
Reporters Sans Frontières rappelle que la protection des sources est un principe fondamental de la pratique du journalisme et exige la libération des journalistes. Il est tout à fait compréhensible que ces 3 journalistes tiennent à ne pas révéler leurs sources, sinon qu’en serait il du métier de journaliste!
Source: Agence Relations Presse
communiques-presse.com

Les Etats-Unis interdisent au journaliste colombien Hollman Morris l'entrée sur son territoire

L’éminent journaliste colombien Hollman Morris s’est vu refuser un visa d’entrée aux États-Unis en raison de la disposition du Patriot Act sur les « activités terroristes », rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le Centre américain du PEN International, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE). Les membres de l’IFEX pressent les États-Unis de lever l’interdit de voyager.
Morris figurait parmi les douze journalistes internationaux retenus pour profiter d’une Bourse Nieman à l’Université Harvard pendant l’année universitaire 2010 2011. Mais, le 16 juin, il a été informé par l’ambassade des États-Unis à Bogotá qu’il avait été trouvé inadmissible à un visa, de façon permanente.
« Les lois antiterroristes constituent une menace pour la démocratie si elles peuvent mener à des représailles perverses et troublantes contre de véritables défenseurs des droits de la personne comme Hollman Morris », dit la FIJ.
Producteur de l’émission hebdomadaire d’enquête « Contravía » pour le réseau de télévision « Canal Uno », Morris est connu pour sa couverture en profondeur du conflit civil en Colombie, qui dure depuis cinq décennies, et pour être un critique acerbe du Président Alvaro Uribe Vélez. Il est écarté du revers de la main par Uribe, les officiels de haut rang et le Président-élu Juan Manuel Santos parce qu’il est perçu comme partisan des terroristes en raison de sa couverture des acteurs armés illégaux dans le conflit civil.
En mars 2009, le Bureau du Procureur général de la Colombie a récupéré des dossiers montrant que Morris avait été la cible d’une campagne menée par le Service secret de Colombie (DAS) afin de discréditer son travail en établissant un lien entre lui et la guérilla des FARC. D’après les documents, les stratégies employées contre Morris comprenaient une surveillance intense, l’espionnage, l’intimidation et des tentatives pour persuader le gouvernement des États-Unis de rejeter ses demandes de visa.
Source: communiqué de l'IFEX

Cuba: Malgré neufs dissidents libérés, de nombreux autres sont toujours en prison

Le gouvernement du Président Raúl Castro a consenti à libérer 52 des 75 journalistes, écrivains, activistes, bibliothécaires et membres de partis politiques d’opposition emprisonnés en 2003 à la suite d’une vague de répression majeure menée contre la dissidence, connue sous le nom de Printemps Noir. Huit journalistes, qui ont passé plus de sept ans en prison à cause de leurs reportages indépendants, et un autre dissident sont arrivés en Espagne les 13 et 14 juillet dans la première vague de prisonniers politiques libérés. Les membres de l’IFEX sont préoccupés par le fait qu’ils sont libérés à la condition de quitter Cuba.
Après des négociations entre l’Église catholique de Cuba, le gouvernement cubain et le ministère espagnol des Affaires étrangères, 20 prisonniers politiques ont été désignés pour être libérés immédiatement. Les libérations subséquentes doivent intervenir dans les trois à quatre prochains mois. D’après le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), les États-Unis et le Chili ont offert de recevoir des dissidents. Vingt des 52 détenus ont accepté de se rendre en Espagne jusqu’à maintenant.
« Nous invitons le gouvernement cubain à fournir aux familles en détresse de ceux qui sont toujours incarcérés des renseignements détaillés et pertinents sur leur libération promise. Les autorités cubaines doivent agir avec célérité et libérer tous les journalistes qui sont toujours en prison », indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
L’exil en Espagne ne « constitue pas une solution compatissante et satisfaisante », dit Reporters sans frontières (RSF). Les remises en liberté devraient inclure le droit des opposants politiques de vivre dans leur propre pays et de défendre leurs opinions sans crainte d’emprisonnement. Pour Freedom House, c’est là un moyen pour le gouvernement d’effacer physiquement l’opposition du pays. Le régime « continue de restreindre la liberté sous toutes ses formes, que ce soit d’expression, de la presse, d’association ou d’assemblée », dit la Société interaméricaine de la presse (SIP).
Cuba est l’un des pires geôliers de journalistes du monde - seuls l’Iran et la Chine font pis. En 2003, après des procès sommaires menés à huis clos, les journalistes ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 28 ans de prison pour crimes contre l’État. Les journalistes avaient travaillé pour des agences de nouvelles indépendantes et transmis des reportages outremer, au téléphone et par fax, à des médias d’informations et à des sites web.
En plus d’être parfois soumis à la torture, les prisonniers subissent de mauvaises conditions de détention - aucune ventilation, éclairage faible, alimentation déficiente. Ils souffrent de maladies telles que dépression, hypertension artérielle, troubles gastro-intestinaux chroniques et pneumonie.
Le Centre américain du PEN International salue la libération du journaliste Normando Hernández González, hospitalisé à de nombreuses reprises au cours des sept dernières années. Il avait été condamné à 25 ans de prison.
L’annonce de la libération des prisonniers est survenue pendant une grève de la faim de quatre mois menée par le journaliste Guillermo Fariñas, qui exigeait la remise en liberté de 26 prisonniers politiques atteints de graves troubles de santé. Fariñas a entrepris sa grève de la faim le 24 février, soit le lendemain du décès d’un prisonnier politique, Orlando Zapata Tamayo, qui a succombé après une grève de la faim de 85 jours. Fariñas a interrompu sa grève de la faim après avoir appris la décision de la remise en liberté des prisonniers.
Depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir de son frère Fidel en juillet 2006, Raúl Castro a incarcéré un grand nombre de prisonniers politiques, selon ce que rapporte Human Rights Watch. Un groupe cubain de défense des droits de la personne a documenté 167 cas actuels de prisonniers politiques. Human Rights Watch estime que le nombre est beaucoup plus élevé.
« Tant que vont persister les lois draconiennes de Cuba et les procès bidons, dit Human Rights Watch, le régime continuera de repeupler ses prisons de nouvelles générations de Cubains innocents qui osent exercer leurs droits fondamentaux. »
Source: communiqué de l'IFEX

Crise des subprimes: Trois ans après

Triste anniversaire. Les subprimes ont trois ans, et les Etats-Unis viennent seulement d'adopter une réforme de la régulation financière, qui plus est en demie teinte. L'Europe n'en est même pas encore là. L'occasion de se rafraîchir la mémoire sur les trois grandes crises économiques qui ont sévi depuis l'été 2007.

Qu'est-ce que la crise des subprimes ?
Grâce aux taux très bas pratiqués par la Fed, les ménages américains ont abusé des crédits pendant toute la décennie 2000, pour acheter leurs logements. Des crédits hypothécaires, c'est à dire garantis par la valeur du bien, dans un marché qui ne cesse de grimper, doivent permettre à tous d'accéder à la propriété. Y compris les plus défavorisés, les plus à risques, les clients dit "subprime", pour qui les prêteurs concoctent des formules de prêts apparemment très attractives... mais in fine plus coûteuses. Toutes reposent sur des taux variables : si les taux de la Fed baissent, les remboursements coûtent moins cher. Mais si les taux de la Fed augmentent, c'est le contraire. Et c'est là que les choses se compliquent.

Le détonateur : le retournement du marché immobilier américain
Tant que les prix de l'immobilier progressaient, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cette hausse servait même à garantir des prêt à la consommation. Mais, dès le printemps 2007, la hausse des taux de la Fed provoque un retournement du marché immobilier. Dès lors, c'est le cercle infernal. Lorsque l'emprunteur ne peut plus rembourser, sa défaillance ne peut plus être compensée par la vente du bien hypothéqué, puisque la valeur de ce dernier baisse. Résultat, les ménages américains sont de plus en plus nombreux à être incapables de rembourser leurs prêts.

Le diffuseur : la titrisation
En soi, cela ne représentait pas des sommes pharamineuses. Malgré tout, seule une petite partie des ménages américains étaient dans une situation délicate. Mais pendant toute cette période, un système financier ultra-complexe s'était mis en place. C'est ce qu'on a appelé la titrisation. Pendant des années, les banques et les hedge funds se sont amusées à découper les crédits immobiliers en tranches et à les incorporer à d'autres produits financiers complexes, dotés d'une rentabilité supposée imbattable. Ces produits ont été vendus un peu partout et se sont largement diffusés sur la planète finances, mais quand leurs détenteurs se sont aperçus qu'ils étaient pourris, cela a entraîné un mouvement de panique. Tout le monde a voulu vendre, mais il n'y avait pas d'acheteur. Résultat, une perte de confiance, un assèchement brutal de la liquidité et le gel du marché interbancaire, poussé au paroxysme dans les semaines qui suivent la chute de Lehman Brothers.

Le maillon faible : le système bancaire
La crise des subprimes a révélé la faiblesse du système bancaire. En effet, ces opérations de titrisation ont été réalisées dans la plus parfaite opacité, sans que personne ne sache à quel niveau il était exposé ou non au risque subprime. Aujourd'hui encore, certaines banques continuent de déprécier des dizaines de millions d'euros sur ces actifs pourris.

Qu'est-ce que la crise grecque ?
Les difficultés de la Grèce ne datent pas de la crise des subprimes. Le pays a creusé ses déficits pendant des années. Tout allait bien tant que la croissance était élevée et permettait de les financer. Mais avec la crise économique qui a commencé en 2008, tout s'est retourné. La Grèce présentait par ailleurs d'autres faiblesses, parmi lesquelles un fort taux de fraude fiscale et une importante économie souterraine.

Le détonateur : les mensonges sur le déficit
En octobre 2009, le nouveau Premier ministre, Georges Papandréou, révèle que le gouvernement précédent a caché la gravité de la situation des finances publiques. La dette du pays est à 115% du PIB, et le déficit supérieur à 10%. La surprise est importante pour les marchés qui considéraient jusqu'alors la dette publique grecque comme particulièrement sûre. Pour preuve jusqu'en 2007, la Grèce se finançait aux même taux que l'Allemagne. Ça change très vite... Les agences baissent la notation de la dette publique grecque, c'est à dire qu'ils estiment que la Grèce est de moins en moins capable de rembourser. En quelques semaines, un véritable vent de panique s'installe sur les marchés. "Cette crainte s'est diffusée d'autant plus vite que les marchés se sont souvenus qu'un Etat pouvait bel et bien faire faillite", explique Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE.

Le diffuseur: les CD
Depuis la faillite de Lehman Brothers en effet, plus rien aux yeux des investisseurs ne semble impossible. Certains, à l'image de quelques hedge funds ou grandes banques américaines, ont donc décidé de profiter de la situation en spéculant sur l'hypothèse d'un défaut de la dette grecque. Pour ce faire, ils ont acheté des CDS sur la Grèce, ces fameux contrats qui permettent de se protéger d'un éventuel défaut de paiement. La hausse de la demande sur les CDS a fait progresser leur prix, et cette hausse des prix a été interprétée comme une indication objective du risque de défaut de la grèce. Résultat, pour prêter à la Grèce, les marchés se sont mis à exiger des taux d'intérêt de plus en plus élevés, supérieurs à 10%. Intenable.
La crise de la dette grecque n'a a priori pas de lien avec celle des subprime. "Avec des déficits de cette ampleur, la Grèce comme d'autres pays européens couraient de toutes façons au désastre", analyse Henry Sterdyniak. Il n'empêche, la crise des subprime a eu un effet d'accélérateur. Les Etats ont été contraints de multiplier les plans de sauvetage et les mesures de relance pour ne pas laisser s'effondrer une économie meurtrie par les subprimes. Pour cela, ils ont été contraints d'emprunter pour prendre directement à leur charge les dettes du secteur bancaire. Et la dette privée s'est muée en dette publique, au moment même où la croissance était en berne. Résultat, leurs déficits ont progressé. Celui de la Grèce, le plus mauvais élève, a plus que doublé en deux ans, avec un énorme impact sur la dette.

Le maillon faible : le système bancaire, encore
Comme les subprime, la crise grecque n'aurait pas dû être un drame à l'échelle mondiale. "L'économie de la Grèce correspond à celle de quatre ou cinq départements français à peine", rappelle ainsi l'économiste Jean-Hervé Lorenzi. En réalité, c'est encore l'instabilité du système financier qui a permis à cette crise de se propager. "Dans la crise grecque en effet, personne n'a été capable de mesurer l'ampleur réelle de la situation. Personne n'a su arrêter la spirale, et les pouvoirs publics n'ont pas su réagir à une situation plus psychologique que réelle. Pire, les outils de clairvoyance du système, comme les agences de notation, ont ajouté à la panique. Et il a fallu très rapidement venir au secours du système financier". De fait, s'il était impossible de laisser la Grèce faire faillite, c'est par crainte d'un effet domino sur d'autres Etats. Or si les banques européennes pouvaient sans doute se relever de la faillite de la Grèce, on entrait dans l'inconnu en cas de défaut de paiement de l'Espagne ou du Portugal, par exemple. Une fois encore, il a donc fallu sauver les banques... celles-là mêmes qui ont activement participé à l'explosion de la crise.

Qu'est-ce que la crise de l'euro ?
La crise de l'euro est en germe depuis longtemps. Les Etats de la zone euro ont en effet accepté d'abandonner la souveraineté monétaire, et donc la possibilité de dévaluer, mais pas de perdre la main sur l'autre instrument du policy mix, la politique budgétaire. Il y a autant de politiques budgétaires que de pays membres. Elles sont censées être coordonnées par le pacte de stabilité, mais beaucoup de pays ne l'ont pas respecté, sans se faire sanctionner. Ils sont donc nombreux à se retrouver dans une situation délicate, où ils n'ont plus aucune marge de manoeuvre pour relancer leur croissance.

Le détonateur : la crainte de la contagion
C'est le cas de la Grèce évidemment, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Les agences de notation ont abaissé les notes de ces Etats, obligeant ces derniers à mettre en oeuvre des plans de rigueur pour redresser leurs finances publiques. Une austérité qui s'est propagée dans toute l'Europe, même parmi les pays les plus sûr comme l'Allemagne ou la France. Avec à la clé le risque d'un impact négatif sur la croissance, et la peur d'un long hiver économique au bout duquel la zone euro éclaterait forcément. Dans ce scénario en effet, évoqué par certains économistes comme Joseph Stiglitz ou encore Nouriel Roubini, certains pays seraient tentés de sortir de l'euro pour pouvoir dévaluer, et rendre leurs exportations plus compétitives afin de relancer leur croissance. Un pari risqué, qui a pesé sur la valeur de l'euro, en chute libre, ce qui témoigne d'un manque de confiance.

Les diffuseurs : les CDS
Comme lors de la crise grecque, ce sont les CDS sur les pays les plus fragiles de la zone euro qui ont largement contribué à déstabiliser la monnaie unique. Selon une anecdote qui a fait le tour de la presse financière internationale, le 8 février, les plus gros "hedge funds" américains se seraient réunis à New York, pour un dîner dans un hôtel de Manhattan, à l'invitation d'un courtier. Pendant ce repas festif, ils auraient décidé de se liguer pour faire chuter l'euro et le ramener au niveau du dollar.

Quels sont les liens avec la crise grecque ?
C'est la peur de contagion de la crise grecque à l'ensemble de la zone qui a fini par semer le doute sur la pérennité de l'euro. L'annonce du plan de sauvetage de la Grèce n'a pas calmé les marché et la peur d'un retour du risque systémique a pointé le bout de son nez. "Tous les signes étaient réunis, expliquait récemment l'économiste Michel Aglietta à L'Expansion : la hausse des taux obligataires, la chute des indices boursiers et les difficultés de financement sur le marché interbancaire". Il a fallu que les Etats s'engagent à venir en aide aux autres pays susceptibles de tomber. Ils ont concocté un giga plan de secours pouvant aller jusqu'à 750 milliards d'euros, basé sur un surcroît d'endettement des pays les plus sains pour secourir les plus atteints.

Le maillon faible : les institutions de l'Europe
Pour de nombreux économistes, la crise de l'euro est arrivée parce que l'incohérence des institutions a éclaté au grand jour. "Le principal enseignement de la crise grecque, c'est que la zone euro est une construction artificielle et périssable, estime Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS. Les Européens le savaient déjà, mais désormais le monde entier en est conscient". Pour que la zone euro survive, les pays qui la composent doivent désormais s'atteler à une construction institutionnelle qui permette de mieux coordonner la politique économique et de se mettre ainsi à l'abri des mouvements erratiques des marchés. Un nouveau pas dans l'intégration, qui ne va pas de soi.
Source: www.lexpansion.com

lundi 12 juillet 2010

Pays post-communistes: Le déclin de la démocratie se poursuit selon Freedom House

Selon le rapport exhaustif de Freedom House sur 29 pays post-communistes d’Europe et d’Asie, « Nations in Transit » (Nations en transition), les États ne sont pas parvenus en 2009 à inverser la tendance aux reculs démocratiques, que l’on constate depuis une décennie dans la région.
Par rapport à 2008, quatorze États ont reçu une cote générale inférieure, établie selon des indicateurs comprenant notamment la force de la société civile, le degré de corruption, le processus électoral et l’indépendance des médias. « Les conclusions des Nations en transition donnent à penser qu’il y a une crise de gouvernance dans l’ancienne Union soviétique, une crise profonde et continue », dit la Directrice générale de Freedom House, Jennifer Windsor.
Entre autres tendances dans le domaine de la presse, on constate les empiètements de l’État sur les médias en ligne et les blogueurs. Au Kazakhstan et au Kirghizistan, par exemple, les deux gouvernements ont adopté des lois catégorisant les sites web comme des médias de masse, soumettant ainsi les blogueurs au même corpus de lois restrictives sur la presse que subissent dans ces pays les médias traditionnels. Au Kazakhstan, des blogueurs critiques sont accusés en vertu d’une disposition du code criminel qui pénalise la personne qui « insulte l’honneur et la dignité du président ».
La diffamation sert d’arme contre les journalistes dans plusieurs des États qui naissent à la démocratie. Au Monténégro, la diffamation entraîne de lourdes amendes qui peuvent aller jusqu’à 14 000 ; l’an dernier, le journaliste Andrej Nikolaidis a été condamné à verser des réparations de 12 000 pour des articles dans lesquels il critiquait un cinéaste. La Macédoine a connu 160 affaires de diffamation contre des journalistes en 2008 et 2009, tandis qu’en Azerbaïdjan, la diffamation criminelle est toujours en vigueur, en dépit d’une large réprobation internationale.
Les pays ne comptent pas uniquement sur les tribunaux pour viser les journalistes, toutefois. En Moldavie, des journalistes ont été empêchés d’entrer au pays pour couvrir la violence qui a suivi les élections, les autorités ayant invoqué des difficultés techniques qui n’empêchaient pas auparavant les reporters de franchir la frontière. Plusieurs défenseurs des droits de la personne et journalistes de la région ont aussi été tués ou jetés en prison. L’an dernier, Natalïa Estemirova, qui enquêtait sur les violations des droits de la personne en Tchétchénie, a été enlevée et assassinée.
La situation est quelque peu meilleure, cependant, dans la plupart des États des Balkans. En dépit de légers reculs, l’Albanie, la Bosnie et l’Herzégovine, le Kosovo, la Serbie et la Macédoine ont réalisé des progrès dans des domaines comme les médias indépendants et le processus électoral, d’après ce qu’indique le rapport.

Pour lire le rapport intégral, aller à :
Nations in Transit 2010
Source: communiqué de l'IFEX

Egypte: Violence contre des manifestants dénonçant un homicide

Lors de plusieurs manifestations publiques qui ont eu lieu pendant tout le mois de juin pour protester contre l’homicide brutal par la police de l’activiste Khaled Said Qasem à Alexandria le 6 juin, des dizaines de manifestants ont été tabassés et arrêtés arbitrairement, selon ce que rapportent l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR), le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), Human Rights Watch et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le 25 juin, 55 personnes ont été arrêtées, dont des passants. Selon Human Rights Watch, la police a piégé une centaine environ de manifestants dans une ruelle puis a commencé à les tabasser, tant les femmes que les hommes, qui n’avaient pas d’issue par où s’échapper. Plus tôt, le 13 juin, 36 manifestants ont été arrêtés lors d’une manifestation contre le meurtre de Said Qasem. Un des manifestants présents a déclaré que les agents de sécurité les avaient frappés à coups de poing et à coups de pied.
« Ce cycle qui consiste, pour les agents de sécurité, à tabasser des manifestants non violents, à les détenir pendant des heures sinon des jours, puis à les relâcher sans porter d’accusations, cela doit cesser », dit Joe Stork de Human Rights Watch.
Khaled Said Qasem a été battu à mort par des agents de la police secrète peu après avoir affiché en ligne une vidéo montrant des policiers se partageant les recettes d’une transaction de drogue. Le jeune homme de 28 ans a été arrêté dans un café Internet par des policiers en civil puis emmené dans la rue où des agents de sécurité en civil l’ont agressé au point où il en est mort, selon les dires des témoins, qui ont été recueillis par des membres de l’IFEX. Bien que la police ait d’abord déclaré que Said Qasem était mort parce qu’il avait avalé de la drogue avant son arrestation, les photos de son cadavre tuméfié ont amplement circulé sur les sites web des médias sociaux en Égypte, fait remarquer RSF. Le 3 juillet, deux policiers ont été inculpés de torture, mais non de meurtre, en rapport avec le passage à tabac de Said Qasem.
« Il est rare que des policiers soient poursuivis pour des violations en Égypte; ces poursuites sont un pas dans la bonne direction », dit RSF. « Mais nous invitons le système judiciaire égyptien à franchir l’étape qui reste et à les inculper de meurtre. »
La loi égyptienne sur l’état d’urgence confère à la police de vastes pouvoirs d’outrepasser le droit d’assemblée non violente, de fouiller les personnes sans mandat et de détenir les gens indéfiniment, sans accusations.
Les journalistes égyptiens ont aussi été visés la semaine dernière par des amendes monstrueuses, rapporte l’EOHR. Le 28 juin, deux reporters du journal « El-Wafd » ont été condamnés à verser une amende de 240 000 livres égyptiennes (env. 42 000 $US) dans une affaire de diffamation entamée par le vice-président du Conseil d’État égyptien et président du club des juges membres du Conseil.
Source: communiqué de l'IFEX

Les éditeurs de sites X français ne voient pas d'un bon oeil l'extension de domaine ''xxx''

Au plus tard début 2011, les premiers noms de domaine en ".xxx" devraient apparaître sur internet. Mais les éditeurs de sites français sont dubitatifs. S'ils déclarent vouloir pré-réserver leurs noms de domaine, c'est plus pour lutter contre le cybersquatting que par conviction de son intérêt.
L'Icann, organisme californien qui gère les noms de domaine Internet pour le monde entier, a accepté fin juin d'étudier à nouveau la création d'une extension ".xxx" spécifiquement dédiée aux sites pornographiques, et rendra sa décision finale d'ici à la fin de l'année. Son arrivée est prévue pour début 2011, peut-être même avant. Une décision qui satisfait pleinement ICM Registry, société à l'origine de cette demande.
Depuis six ans, la société bataillait ferme afin d'obtenir l'approbation du Government Advisory Comittee, instance qui, au sein de l'Icann, regroupe l'ensemble des représentants des pays membres. Depuis sa première requête, en 2004, l'argumentaire de l'ICM Registry repose sur un constat des plus basiques : le sexe fait l'objet d'un développement spectaculaire sur la Toile avec quelque 370 millions de sites dédiés. Les chiffres notamment compilés aux Etats-Unis se passent de commentaires : chaque seconde, plus de 3.000 dollars sont dépensés sur des sites X dans le monde, 25% des recherches effectuées sur des moteurs de recherche sont liées au sexe, 35% des téléchargements concernent des contenus pornos, et le chiffre d'affaires mondial du X sur Internet approche les cinq milliards de dollars.

Zone à risque pour le e-commerce
Pour autant, cette industrie reste opaque. Les sites "officiels" ayant pignon sur rue côtoient des entités beaucoup plus louches, aux contours indistincts, et où les arnaques sont monnaie courante. Conséquence directe : outre une image sulfureuse, l'industrie du porno en ligne constitue encore une zone à risque pour le développement du commerce électronique. D'où l'idée de lui attribuer une extension dédiée, qui faciliterait le contrôle des sites l'utilisant, leur apportant du même coup une certaine crédibilité commerciale. Par ailleurs, le regroupement au sein d'une extension unique permettrait une plus grande efficacité des systèmes de filtrage pour la protection des mineurs et la lutte contre la pédophilie.
Stuart Lawley, patron d'ICM Registry, déclarait le mois dernier qu'il comptait déjà 112.000 acheteurs pré-enregistrés pour des adresses en .xxx, la plupart d'entre eux opérateurs de sites Internet pornographiques. Mais s'il s'attend visiblement à une explosion des pré-réservations suite à l'annonce de l'Icann, ce n'est pas forcément le signe d'une adhésion massive de la communauté du X aux arguments avancés par ICM Registry.

Les éditeurs de sites X français pas emballés
En France, au sein de la société de production Marc Dorcel, on reste dubitatif quant à la pertinence de cette nouvelle extension : "On l'utilisera, mais je ne suis pas sûr que cela ait un intérêt majeur, estime Ghislain Faribeault, responsable des nouveaux médias. De toute façon, nous avons acheté toutes les extensions possibles. Notre pré-réservation pour le .xxx est faite. Je n'ai pas envie qu'un Dorcel.xxx déposé par quelqu'un d'autre se ballade sur la Toile". Le risque éventuel d'une exploitation de marque frauduleuse constitue visiblement un argument autrement plus sérieux que les raisons invoquées par ICM Registry.
Un sentiment partagé par Vincent Gresser, directeur général de la société de production Colmax, dont l'extension en .xxx est également réservée mais qui n'est pas certain de vouloir l'utiliser: "Son impact ne sera pas déterminant. Finalement, cela risque de 'ghettoiser' encore un peu plus une activité qui n'en pas besoin. Il existe différents types de contenus. Il ne faut pas tous les mettre dans le même panier en faisant un amalgame", juge-t-il.
Chez Rentabiliweb, groupe spécialisé sur la monétisation d'audience, on ne se sent guère concerné par cette initiative. Le site, qui a revendu les 9/10ème des sites de charme acquis lors du rachat du groupe Montorgueil pour n'en conserver que deux ou trois, s'estime "incompétent" en la matière : "Nous gagnons plus d'argent dans le jeu que dans l'adulte. Et, si d'aventure, quelqu'un nous prend une extension, nous lancerons une procédure. C'est tout.", rétorque-t-on au sein de Rentabiliweb.
D'autres acteurs se sentent un peu contraints et forcés de postuler. C'est le cas de Richard Fahl, le directeur général des Editions Concorde : "Sur le principe, je suis contre. C'est référencer l'industrie du X pour, à la première occasion, l'enfermer dans un ghetto. 70% des Français consomment régulièrement des films X, des sex toys ou de la lingerie coquine. Les mettre et nous mettre dans un ghetto n'est pas très agréable. D'un autre côté, nous avons affaire à des mastodontes sur ce marché. Donc oui, nous allons nous pré-enregistrer", explique-t-il.
Source: www.lexpansion.com

jeudi 8 juillet 2010

Global Voices réseau mondial de blogueurs

Global Voices a pour but de favoriser le dialogue mondial sur le Web en sélectionnant, traduisant et diffusant des billets publiés sur les blogs du monde entier pour offrir de nouveaux éclairages sur des lieux, événements et personnes peu couverts par les médias traditionnels.
Global Voices Nos Projets
Global Voices est traduit de l’anglais vers 18 langues (et bientôt plus) par des traducteurs bénévoles, qui forment la plateforme de traductions Lingua. Global Voices a également créé le site et le réseau pour la liberté d’expression Global Voices Advocacy, pour venir en aide aux internautes vivant dans des lieux où leur voix est censurée. Nous avons enfin un projet de formation aux nouveaux médias, Rising Voices, pour que des personnes ou groupes marginalisés puissent utiliser les médias personnels en ligne pour se faire entendre, avec un focus sur le monde en développement.

À propos de Global Voices Online
Global Voices Online est une organisation à but non lucratif de plus de 200 blogueurs du monde entier, fondée au Berkman Center for Internet and Society de la faculté de droit de Harvard. Ils proposent des revues de blogs du monde entier traduites en 18 langues, en accordant une attention toute particulière aux voix absentes des médias traditionnels.

Principaux objectifs de Global Voices
A une époque où les grands médias traditionnels font l’impasse sur beaucoup d’informations qui sont néanmoins importantes pour un grand nombre de citoyens de par le monde, Global Voices souhaite corriger ces disparités dans le traitement de l’actualité en utilisant le pouvoir des médias personnels en ligne.
Source: Agence Relations Presse
http://communiques-presse.com

Kaksee une vision alternative de la publicité

De jeunes entrepreneurs lancent KaKSee.fr, un site dédié à la publicité rémunérée, et appellent à une mobilisation des consommateurs pour attirer l’attention des annonceurs.
Les études et statistiques montrent que la plupart des créations publicitaires en ligne sont ignorées par les internautes. Pourtant, les annonceurs payent le plus souvent pour chaque affichage de leurs publicités, qu’elles soient vues ou non. La majeure partie de leur budget est donc dépensée de manière inefficace.
L’idée des fondateurs de KaKSee, c’est d’utiliser cet argent pour rémunérer leurs membres en proposant aux annonceurs un support où ils sont assurés que leurs publicités sont regardées attentivement par leur cœur de cible. Le système est simple : après avoir rempli un profil descriptif complet lors de l’inscription au site, le membre se connecte quand il veut pour recevoir des publicités ciblées sur son profil. A la fin de chaque spot, il faut répondre correctement à quelques questions (1 à 3 maximum) et donner une note afin d’être payé.
Créer une relation équitable entre marques et consommateurs
Dans le modèle que propose KaKSee, tout le monde est gagnant : les marques dépensent leur budget efficacement et les consommateurs gagnent de l’argent, jusqu’à 100 euros par mois en quelques minutes d’attention quotidienne. Les marques ont par ailleurs la possibilité de proposer aux membres de recevoir par email des offres privilégiées sur les produits vus dans les spots publicitaires. Les consommateurs peuvent donc en plus faire des économies sur des produits adaptés à leurs besoins.

Un modèle publicitaire qui appartient aux consommateurs
KaKSee est en phase de lancement et ne propose pas de publicités à visionner pour le moment. Le concept est viable à condition d’avoir une large audience pour attirer les marques. Les fondateurs du site en appellent donc à la mobilisation de tous les consommateurs pour exiger une publicité respectueuse et rémunératrice, soutien idéal à leur pouvoir d’achat. Leur slogan : « ensemble, prenez le contrôle de la pub ».
Source: Agence Relations Presse
http://communiques-presse.com

Woerth/Bettencourt: La rétractation partielle de l’ex-comptable

Entendue de nouveau dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 juillet par la police, l’ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout, a contesté avoir donné une date précise pour le retrait de 50 000 euros et assure n'avoir jamais évoqué de remise d'espèces à Nicolas Sarkozy.
Claire Thibout la comptable personnelle des Bettencourt a été entendue une partie de la nuit, en urgence, par les enquêteurs. Contrainte d'en dire plus, face aux policiers, elle a dû détailler, expliciter le contenu des fameux carnets dans lesquels elle mentionnait tous les mouvements d'argent des Bettencourt.
Et semble-t-il, la comptable a fait marche arrière. Alors que ces derniers jours, elle annonçait que des personnalités politiques de premier plan, comme Eric Woerth et même Nicolas Sarkozy, avaient bénéficié des largesses financières de l'une des premières fortunes de France pour financer leurs activités politiques, elle est revenue partiellement sur ses déclarations.
Certes, l'ex-comptable confirme toujours la scène où au printemps 2007, pendant la campagne présidentielle, elle a remis de l'argent en espèce, comme elle en avait l'habitude, à ses employeurs. Mais aujourd'hui, elle n'affirme plus que cet argent servait à financer de manière occulte les activités politiques du parti du chef de l'Etat.
Ce jeudi après-midi, les policiers devaient confronter la comptable et le gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre. A l'issue de ces auditions, deux possibilités : soit la piste d'un financement illégal est abandonnée, soit les soupçons persistent. En attendant, les revirements et les hésitations de la comptable offre un peu d'air frais au gouvernement, au moins pour quelques heures.
Source: www.rfi.fr

mercredi 7 juillet 2010

Affaire Woerth/Betten: L'incroyable est-il vrai?

Abus de faiblesse, enregistrements pirates, présomptions d'évasion fiscale... L'affaire Bettencourt trouve plusieurs prolongements judiciaires.

L'abus de faiblesse
- La fille de Liliane Bettencourt accuse l'artiste François-Marie Banier d'avoir spolié sa mère d'une partie de sa fortune.
- Le parquet de Nanterre a enquêté après une plainte pour abus de faiblesse déposée par la fille de Mme Bettencourt. Cette enquête a été classée sans suite en septembre 2009 pour "insuffisance d'éléments pour rapporter la preuve d'un abus de faiblesse".
- Françoise Bettencourt-Meyers a fait citer le photographe directement devant le tribunal correctionnel de Nanterre le 1er juillet. Le procès a été renvoyé à cause d'enregistrements clandestins versés au dossier par la fille de la milliardaire.

Les enregistrements pirates
- Les conversations piratées entre Liliane Bettencourt et son entourage ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire à Nanterre pour atteinte à la vie privée et vol de documents.
Trois personnes ayant travaillé au service de la milliardaire, dont l'ex-comptable Claire T., ont été placées en garde à vue les 18 et 19 juin.

Les présomptions d'évasion fiscale
- Le procureur Philippe Courroye a suggéré, dans un rapport daté du 23 juin adressé à sa hiérarchie, d'enquêter sur les délits potentiels révélés par les enregistrements clandestins, dont un éventuel blanchiment de fraude fiscale.
- Sur le plan administratif, l'Inspection générale des finances doit rendre vendredi son enquête sur la gestion du dossier fiscal de Liliane Bettencourt.

L'éventuel financement politique illégal
Le ministre du Travail va déposer plainte contre X pour dénonciation calomnieuse.
Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire sur les propos tenus par l'ancienne comptable de Mme Bettencourt, Claire T. qui a fait état de possibles financements politiques illégaux de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

La plainte contre X
Eric Woerth va déposer plainte contre X pour dénonciation calomnieuse auprès du TGI de Nanterre, "concernant la réception de fond en espèces au fin de financement illégal d'activité politique".

Les poursuites pour diffamation
- Des plaintes pour diffamation ont été annoncées par Florence Woerth pour des propos tenus par l'eurodéputée Eva Joly, le député PS Arnaud Montebourg et par le fondateur de Mediapart Edwy Plenel.
- Me Olivier Metzner a annoncé qu'il allait assigner Me Georges Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt, pour l'avoir accusé d'être "le cerveau" des enregistrements clandestin.
Source: www.lexpansion.com

Télévision à la demande: comment évoluera-t-elle?

C'est la fin d'une époque, selon l'Idate. Le secteur audiovisuel devrait vivre une croissance faible jusqu'en 2020. Des chaînes devront disparaître face aux coups de boutoir des nouveaux concurrents : opérateurs télécoms, géants du web et fabricants de téléviseurs.
Télévision de rattrapage, vidéos à la demande: avec la convergence entre la TV et le web, le secteur va connaître d'ici 2020 une révolution dans les usages qui va pousser les chaînes à se regrouper pour survivre, selon une étude publiée mercredi par l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate).
Entrant dans "la fin d'une époque", le secteur devrait connaître une croissance faible de son chiffre d'affaires, de 2% par an pendant la décennie à venir, selon cette étude. Pourtant, la consommation de vidéos va augmenter de 3h30 à 5h00 par jour et par personne en dix ans, "sous l'influence principalement de la libération du carcan des grilles des écrans de télévision grâce à la télévision de rattrapage", a expliqué le directeur de l'Idate, Gilles Fontaine, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Opérateurs et géants du web, nouveaux acteurs à part entière de l'audiovisuel
"La consommation à la demande va s'imposer, seuls les grands évènements seront regardés en direct", a-t-il précisé. De plus en plus de plate-formes sur internet proposeront de regarder ou de télécharger des vidéos, et les réseaux sociaux joueront un rôle prépondérant dans les choix des spectateurs, selon cette étude.
Dans ce nouveau contexte, les moteurs de recherche comme Google ou Yahoo, mais aussi des fabricants, comme Sony ou Panasonic, ou encore des opérateurs télécoms, vont devenir des acteurs à part entière du paysage télévisuel, a fait valoir M. Fontaine. "Puisque le téléviseur est maintenant connecté à internet, il peut servir à visionner des contenus qui n'ont pas été amenés par les chaînes de télévision", a-t-il estimé.

Consolidation
Mais l'explosion de la consommation de vidéos sur internet "sera difficile à monétiser", les recettes publicitaires ne suivant pas, selon l'Idate, qui appelle le secteur à entreprendre une transformation radicale pour survivre. "Il est temps que les chaînes aient une stratégie de consolidation" mondiale ou régionale, qui leur permettra de s'implanter sur des marchés émergents, porteurs de croissance, et de réaliser des économies d'échelle, a jugé M. Fontaine.
Les plus habiles arriveront alors à imposer des "franchises" mondiales ou régionales, bénéficiant d'une marque à forte notoriété, qui distribueront largement leurs programmes via les canaux classiques, mais aussi sur des portails liés aux réseaux sociaux dominants, prédit l'Idate. Leur attractivité sera entretenue par la diffusion de contenus exclusifs (programmes, transmission d'évènements sportifs).
Certaines devront se replier sur la production de programmes, laissant à d'autres le soin de les diffuser, selon l'Idate.
Les chaînes thématiques (enfants, nature, éducation, voyages) devraient être les premières victimes de ce "bouleversement": leurs programmes migreront vers des plate-formes spécialisées, qui ont l'avantage de laisser une liberté de choix bien plus grande au spectateur.
Source: www.lexpansion.com

lundi 5 juillet 2010

un abri pour les victimes de censure en ligne

Reporters sans frontières (RSF) a lancé le 25 juin à Paris le premier « Abri anti-censure » du monde pour journalistes, blogueurs et dissidents étrangers qui sont réfugiés ou qui ne font que passer, en tant qu’endroit où ils peuvent apprendre comment circonvenir la censure de l’Internet, protéger leurs communications électroniques et comment préserver leur anonymat en ligne. Le Refuge sera également accessible comme ressource pour les journalistes, blogueurs et défenseurs des droits de la personne de partout dans le monde - qui ont été identifiés par RSF.
RSF et la firme de sécurité des communications XeroBank ont uni leurs forces pour offrir des services d’anonymat à haute vitesse, notamment un service de courriels et d’accès encryptés à la Toile, disponibles sans frais au Refuge.
Tandis que le filtrage et la surveillance en ligne s’étendent de plus en plus dans le monde, et au moment où les citoyens de la Toile dans des pays comme la Chine, le Viêt-nam et l’Iran sont emprisonnés parce qu’ils donnent leur point de vue en ligne, « pour ceux qui manipulent des données sensibles, l’anonymat s’impose chaque jour davantage », dit RSF. L’abri est en train de se doter d’un site web spécifique pour héberger du contenu interdit.
Le Refuge est ouvert du lundi au vendredi. Toute personne qui veut s’en prévaloir doit faire une réservation en envoyant un courriel à : shelter (@) rsf.org.
Source: communiqué de l'IFEX

Canada: La répression policière durant le G20 dénoncée

Lorsque des milliers de personnes sont venues manifester le week-end dernier au sommet du G20 à Toronto, au Canada, une extension importante des pouvoirs policiers a mené à des fouilles arbitraires et à des arrestations de masse, tandis que de nombreux journalistes ont été tabassés et détenus après avoir tenté de faire leur travail. D’après les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), des manifestations publiques légitimes de protestation ont été réprimées au moyen d’une force excessive déployée contre des manifestants non violents dans des zones désignées de libre parole.
D’imposantes clôtures de sécurité avaient été installées en prévision du sommet, dont les coûts en sécurité se situent à eux seuls à un milliard de dollars environ. Mais les séquences vidéo, les photographies et dossiers publiés présentent de violentes arrestations et une répression violente de la libre expression dans les rues de la ville, loin des clôtures de sécurité. Parmi les nombreux journalistes canadiens qui ont été attaqués, deux photojournalistes ont été arrêtés et inculpés. Un producteurs de nouvelles télévisées a été détenu, et un autre journaliste a été frappé au visage par un policier, tandis que d’autres encore ont été frappés à coups de bâton. Un vidéojournaliste a été projeté au sol et tabassé par la police. De nombreux journalistes ont été tout simplement empêchés de couvrir les manifestations.
Le journaliste pigiste Jesse Rosenfeld, qui travaillait pour « The Guardian », a été frappé à l’abdomen et jeté par terre. Un officier lui a dit que son laissez-passer de journaliste d’un centre de médias alternatif ne constituait pas une « carte de presse légitime ». Rosenfeld a déclaré aux nouvelles de la CBC qu’il a rétorqué : « Je ne résiste pas à mon arrestation. Je suis journaliste. Pourquoi me frappez-vous ? »
« Tous les journalistes accrédités avaient été passés au crible par des responsables de la sécurité. Il n’y a aucune raison pour qu’ils aient été détenus ou attaqués pendant qu’ils faisaient leur travail », dit le CJFE. Inviter simplement les gens à porter plainte contre le traitement qui leur est infligé ne constitue pas une réponse adéquate de la part des forces de sécurité, qui ont des comptes à rendre aux autorités politiques. Le CJFE continue à rassembler des informations sur d’autres journalistes qui ont été détenus et harcelés pendant qu’ils couvraient les manifestations du G20.

Sur environ 10 000 manifestants, quelques dizaines de protestataires violents ont causé des dommages aux magasins et aux banques du centre-ville, notamment en incendiant plusieurs voitures de police, la plupart le 26 juin. Les manifestants non violents ont été consternés de voir leur message aux dirigeants du G20 se perdre dans la couverture de la violence provoquée par une petite minorité, et par la répression policière qui a suivi, où celle-ci s’est arrangée pour épingler de nombreux manifestants légitimes et des passants innocents.
Le 27 juin, des passants, des journalistes et des manifestants pacifiques qui participaient à un rassemblement à bicyclette ont été bousculés, poussés et encerclés par les policiers de la brigade anti-émeute, puis arrêtés, selon ce que rapporte un journaliste du « Globe and Mail » qui a lui-même été pris dans la rafle. Des citoyens qui passaient par là, sacs d’épicerie à la main, ou qui ne faisaient que s’arrêter pour voir, ont eux aussi été empêchés de partir par la police, qui a utilisé la tactique dite de la « marmite » pour piéger les gens pendant des heures à une intersection importante du centre-ville, tandis que se déchaînait un violent orage.
Selon Amnistie Internationale Canada, « dans les rues, les manifestants se sont trouvés devant de hautes clôtures, et ont fait face à de nouveaux armements, à une surveillance massive et à l’impact intimidant d’une présence policière écrasante. Compte tenu de l’incertitude et de l’inquiétude suscitées par le fait qu’on ne savait pas de quels pouvoirs avait été investie la police en matière d’arrestation, tout cela créait une atmosphère dans laquelle d’innombrables individus se sont sentis incapables ou trop craintifs pour exercer leurs droits à la liberté d’expression et d’assemblée et pour participer à des rassemblements ou à d’autres événements. » Environ 900 personnes ont été arrêtées avant la fin du week-end; bien que la plupart d’entre elles aient été relâchées, selon ce que disent les dépêches. Amnistie, l’Association canadienne des libertés civiles et des politiciens d’opposition figurent parmi les nombreuses personnes qui demandent la tenue d’une enquête sur les détentions et la répression.
Parmi les milliers de manifestants devant Queen’s Park (le parlement de l’Ontario) le 26 juin se trouvaient des gens des communautés éthiopienne, somalienne et vietnamienne, porteurs d’un message à l’intention des dirigeants de leurs pays d’origine qui participaient au sommet. Les Éthiopiens et les Vietnamiens protestaient contre l’emprisonnement de journalistes et de prisonniers politiques dans leur pays, entre autres violations des droits. D’après le Réseau libre des journalistes du Viêt-nam (Free Journalists Network of Vietnam, FJNV), plus de 400 personnes de la communauté canado-vietnamienne - dont certains avaient traversé le pays en avion pour l’occasion - s’étaient rendues sur place pour attirer l’attention sur le sort des journalistes, écrivains, blogueurs et défenseurs vietnamiens de la démocratie, qui sont arrêtés.
Source: communiqué de l'IFEX

Les Français mécontents de leur connexion 3G

Près de 41% des usagers d'internet mobile ne sont pas satisfaits de leur connexion 3G, d'après une enquête menée en ligne par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, auprès d'utilisateurs de la 3G, et publiée jeudi. Vitesse de connexion décevante et remise en cause des mérites vantés dans les publicités des opérateurs sont à l'origine de ce mécontentement.

Recherche 3G désespérément
Pour 20% de l'échantillon de l'étude (2.107 personnes) situés dans une zone couverte par la 3G, c'est en fait la 2G (Edge, GPRS) qui est disponible le plus souvent. Même quand ils surfent sur l'internet mobile en 3G, 30% des consommateurs déclarent qu'ils ne captent jamais bien, ou rarement (bascule intempestive de la 3G à la 2G, coupures, ralentissements...). Si on regarde le verre à moitié plein, une majorité serait néanmoins satisfaite de sa qualité de connexion. Mais le nombre de personnes "très satisfaites" est très faible : 8% chez SFR, 13% chez Orange, 11% chez Bouygues Telecom.
Sur le plan des usages, "six personnes sur dix pointent un problème d'accès aux sites internet traditionnels", relève l'UFC. La qualité du surf est logiquement meilleure avec les applications pour smartphones, mais un utilisateur sur quatre trouve quand même "que le chargement de ce type de pages est assez lent voire trop lent".
"Nous serions loin des débits promis par les opérateurs"
Ces problèmes viennent-ils d'un décalage entre les exigences des consommateurs et la réalité technique, ou de la défaillance des opérateurs ? Il est certain que les consommateurs, désormais habitués aux connexions fixes haut débit, attendent une qualité de service proche sur leur mobile, quel que soit le lieu. Ainsi, dans les commentaires accompagnant leurs réponses, beaucoup d'usagers d'Ile-de-France (38,4% de l'échantillon) se plaignent de n'avoir qu'un accès 2G dans le métro.
Mais une grande part de ces attentes sont liées à la communication des opérateurs. "Les opérateurs communiquent dans leurs publicités sur des débits théoriques, sans mentionner de débits minimums", déplore Edouard Barreiro, chargé de mission TIC à l'UFC-Que Choisir. Comme SFR, qui annonce un débit théorique de 7,2 Mb/s, alors que, tous opérateurs confondus, 59% des répondants à l'enquête déclarent des débits inférieurs ou égaux à 1000 Kb/s avec une connexion 3G accrochant le réseau de manière optimale. A quand une carte de l'état des réseaux en temps réel, à l'image de ce qui se fait pour le trafic routier ?
Ensuite, une partie du problème viendrait de la saturation des réseaux. "Nous pensons qu'il y a une sous-capacité en 3G, explique Edouard Barreiro. Les opérateurs répliquent qu'il s'agit d'une sous-capacité de spectre (bande de fréquence disponible, ndlr), mais il n'y a pas que ça." L'UFC soupçonne aussi un sous-investissement, voire un bridage volontaire de la vitesse de connexion pour éviter justement que le réseau sature, ce qu'Orange a déjà explicitement reconnu.
"Ce que nous réclamons, c'est que la communication des opérateurs soit loyale", résume Edouard Barreiro. Autrement dit, que le consommateur sache vraiment ce qu'il achète. Et pas seulement en matière de vitesse de débit, mais aussi de services accessibles.

De l'illimité loin d'être illimité
Au-delà de la performance technique, les consommateurs critiquent aussi énormément la nature des forfaits illimités des opérateurs. Ils font part de leur déception de ne pas pouvoir accéder à la VoIP (elle est désormais accessible chez Orange, en option ou incluse dans certains forfaits), par exemple, ou au peer-to-peer. Voire à des protocoles de messagerie comme POP ou IMAP, hors forfait (9 euros l'option) chez Orange par exemple en dehors des forfaits iPhone (l'internaute doit consulter sa messagerie via le portail de l'opérateur pour que ce soit inclus dans son forfait). Sont encore cités le bridage du débit au-delà d'un certain seuil, une pratique généralisée, ou la limitation à 5 Mo de la taille des fichiers téléchargés chez Bouygues Telecom.
Des questions qui devraient pour une part se régler dans le cadre des discussions sur la neutralité du Net. "Nous sortons aussi cette étude pour peser dans les débats", admet Edouard Barreiro. L'association de consommateurs plaide pour ne plus qualifier d'"illimitées" que les offres "qui ne contiennent pas de quota de données échangeables", et pour n'utiliser le terme "internet" que pour "désigner un accès universel à tous les contenus disponibles sur le web, ainsi qu'à tous les protocoles qui lui sont liés".
Source: www.lexpansion.com

Décès d’Abou Daoud, le cerveau de l’attaque des JO de Munich en 1972

Le Palestinien Abou Daoud, qui avait conçu et dirigé la prise d'otages de sportifs israéliens aux Jeux Olympiques de Munich en 1972, est décédé samedi 3 juillet au matin à Damas, en Syrie, a-t-on appris de source palestinienne.
L'histoire retiendra surtout de Mohammad Daoud Oudeh, 73 ans, alias Abou Daoud, qu'il était le cerveau de la prise d'otages sanglante lors des Jeux Olympiques de Munich, le 5 septembre 1972, par un commando palestinien intitulé « Septembre noir ».
La prise d'otages s'était soldée par la mort de 18 personnes dont 11 athlètes israéliens. Dans son autobiographie Palestine : de Jérusalem à Munich, paru en 1994, Abou Daoud avait reconnu son entière responsabilité dans l'attaque contre des athlètes israéliens. Il justifiait son action en ces termes : « Nous étions en état de guerre contre Israël. Notre objectif n'était pas civil. Nous avions visé des sportifs qui étaient en réalité des officiers et des soldats israéliens. En Israël, toute personne est un réserviste ».
Recherché, traqué par tous les services israéliens, il avait fini par trouver refuge en Syrie. Membre du Conseil national palestinien (autrement dit du Parlement palestinien) et également du Conseil révolutionnaire du Fatah, Israël a interdit à Abou Daoud de retourner dans les territoires palestiniens.
A Damas, on se contente d'indiquer qu'il « était malade », qu'il est « décédé ce samedi 3 juillet » et qu'il devrait être inhumé dans le camp palestinien de Yarmouk, à l'entrée sud de Damas.
Source: www.rfi.fr

jeudi 1 juillet 2010

Turquie-Israël: La rencontre secrète

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et le ministre israélien du Commerce, Benjamin Ben Eliezer, se sont rencontrés en secret à Bruxelles. Les deux pays tentent de surmonter la crise provoquée par l’offensive israélienne « Plomb durci » début 2009 et aggravée le 31 mai dernier par l'abordage sanglant du bateau turc en route pour Gaza que l'armée israélienne avait arraisonné pour l’empêcher de braver son blocus du territoire palestinien contrôlé par le Hamas islamiste.
En confirmant cette rencontre, la Turquie et Israël renouent de fait le fil diplomatique, même si le tête-à-tête de Bruxelles n’a pas été le fait de deux diplomates, puisque c’est le ministre israélien du Commerce, Benjamin Ben Eliezer qui s’est entretenu avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Cela a d’ailleurs soulevé l’ire du chef de la diplomatie israélienne en titre, Avigdor Lieberman, dénonçant la main de Washington en lançant qu’il avait « découvert que le ministre de la Défense et d’autres responsables de haut rang étaient derrière tout ça et que toute l’affaire avait été orchestrée avec les Etats-Unis ».

L’ultranationaliste Lieberman tenu à l’écart
Visiblement, la rencontre n’était pas fortuite mais très fortement souhaitée par les deux parties. En témoigne notamment la mise à l’écart de l’ultranationaliste Lieberman au profit du travailliste Ben Eliezer. Le ministre du Commerce israélien avait pour sa part publiquement déploré la détérioration des relations d’Israël avec la Turquie. Il s’est même prononcé en faveur d’une enquête internationale – sujet tabou s’il en est pour l’armée israélienne – sur les événements du 31 mai. Bref, un terrain d’entente existait déjà entre les deux hommes. Restait pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à donner son blanc-seing.
Davutoglu et Ben Eliezer ont donc été délibérément choisis et même s’il était officiellement convenu qu’ils réserveraient à leur chef de gouvernement respectif la primeur du contenu de leur rencontre, la révélation urbi et orbi de ce premier petit pas à constitué en soi une seconde avancée, la preuve aussi de son succès, Benjamin Ben Eliezer se devant bien sûr de prendre acte des doléances turques. Ankara attend toujours en effet des excuses formelles de la part d'Israël, mais aussi un dédommagement pour les familles des victimes turques dont les détails de l'autopsie indiquent que 7 sur 9 ont été mitraillées à la tête.

Réexaminer la marge diplomatique régionale
Ankara demande aussi la libération des trois navires battant pavillon turc qui ont été arraisonnés pendant l'opération israélienne. Mais du point de vue turc, l'enjeu principal reste le blocus de Gaza, et c'est sur ce terrain miné de la paix régionale que la victoire diplomatique turque serait complète. C’est la question du blocus qu’a du reste reposé la flottille humanitaire internationale en tentant de forcer l’embargo israélien en mai dernier et en payant le prix du sang. Depuis, Israël a dû revoir ses interdits à l’encontre de Gaza au regard du regain d’indignation internationale soulevé par son action militaire au large de Gaza.
En attendant que Turquie et Israël reprennent leurs relations à la hauteur de leurs accords militaires de 1996, ces deux alliés de Washington vont sans nul doute réexaminer la marge diplomatique dans laquelle ils souhaitent s’inscrire. Pour la Turquie, c’est très important. Sur les autres dossiers régionaux aussi cruciaux que le nucléaire iranien, l’Irak ou la Syrie, Ankara considère la paix et la stabilité régionale comme des conditions tout aussi existentielles de sa propre prospérité. A chaque fois que l’occasion s’est présentée, la Turquie a en outre rappelé sa stature de puissance régionale ainsi qu’une certaine bonne volonté de médiateur. Malgré les 9 morts turcs du 31 mai.
Source: www.rfi.fr

Etats Unis: La réforme de Wall Street approuvée par la Chambre des Représentants

La Chambre des représentants a approuvé mercredi la version finale de la plus vaste réforme du système de régulation financière aux Etats-Unis depuis les années 1930, laissant au Sénat le soin de boucler ensuite le processus.
Le président Barack Obama avait réaffirmé mercredi lors d'un discours à Racine (Wisconsin, nord) que le projet de loi allait "empêcher une crise" telle que celle de 2007-2009. "Le vote d'aujourd'hui est une victoire pour tous les Américains qui ont été touchés par l'imprudence et l'irresponsabilité ayant conduit à la perte de millions d'emplois", s'est félicité M. Obama dans un communiqué publié après le vote.
"La fête est finie" pour Wall Street, avait commenté la présidente de la Chambre Nancy Pelosi avant l'adoption du texte par 237 voix contre 192.
Le projet de loi d'environ 2.000 pages prévoit la création d'un organisme de protection du consommateur financier au sein de la banque centrale (Fed) et il empêche le sauvetage de grandes institutions financières aux frais des contribuables.

Le Sénat votera en juillet
Le Sénat, qui doit encore approuver le texte final avant que celui-ci ne puisse être envoyé à la Maison Blanche pour promulgation, votera après les congés parlementaires, soit dans la semaine du 12 juillet. "Avec (le vote) du Sénat, nous pourrons nous consacrer à mettre en place ces protections", a déclaré le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner après l'adoption du projet de loi par la Chambre.
Ce vote intervient au lendemain d'un ultime compromis au Congrès. Mardi soir, des élus réunis au sein d'une "conférence" bicamérale ont voté le retrait d'un projet de prélèvement auprès des banques -- pour financer la réforme -- d'un fonds de 19 milliards de dollars, afin d'obtenir les voix de républicains modérés. En effet, côté Sénat, les démocrates n'étaient pas en mesure avant ces modifications de réunir les 60 voix sur 100 nécessaires à l'adoption du projet, après le décès lundi du sénateur Robert Byrd à 92 ans.
Parmi les mesures phare du texte, figure une disposition pour un meilleur contrôle de l'immense marché des produits dérivés échangés de gré à gré, dont la valeur nominale est estimée à environ 600.000 milliards de dollars. Ces outils spéculatifs ont été au coeur de la dernière crise financière aux Etats-Unis.
Par ailleurs, le texte contient une mesure surnommée la "règle de Volcker", du nom du conseiller économique de M. Obama, Paul Volcker, dont l'idée est de détourner les banques commerciales de la "tentation" de prendre des risques pour qu'elles se concentrent sur leurs activités de prêt. Mais les banques commerciales pourront continuer à commercialiser certains produits d'investissement.

Le coût du projet de loi est estimé à 22 milliards de dollars.
Tout au long du débat qui a duré plusieurs mois, l'opposition républicaine a souvent critiqué le texte. Certains points de la réforme vont "empêcher les petites et les grandes entreprises de créer des emplois", selon le responsable républicain de la commission Financière de la Chambre, Spencer Bachus.
Le chef de la minorité républicaine John Boehner a été épinglé cette semaine par les démocrates pour avoir déclaré que la réforme revenait à "tuer une fourmi avec une arme nucléaire". "Les huit millions d'Américains qui ont perdu leurs emplois, je pense que c'était une fourmi géante qui les a écrasés", a rétorqué mercredi le chef de la majorité démocrate à la Chambre, Steny Hoyer.
La Chambre avait adopté sa propre version du projet de loi en décembre et le Sénat en mai. Le vote de mercredi sur le texte final commun aux deux chambres est le fruit de longues heures de négociations entre les élus du Congrès.
Source: www.lexpansion.com