jeudi 12 janvier 2012

Betty Shamieh, dramaturge au croisement des civilisations arabe et américaine

Washington - La dramaturge Betty Shamieh s'est fait une carrière au croisement des cultures arabe et américaine mais elle veut un auditoire plus vaste - et elle l'obtient, avec des éloges à New York et des traductions et des mises en scène de ses pièces loin de Broadway.
« Mon but en tant qu'artiste est de parler de l'humanité, et je pense que le fait d'être Américaine de première génération me donne l'occasion de voir très clairement ce qui est universel dans tous les êtres humains, a dit Mme Shamieh. Je pense que c'est dû au fait que j'ai des liens à deux cultures différentes et cela m'aide à avoir une perspective plus vaste. »
Née en Californie de parents palestiniens, Mme Shamieh s'est aussi donné pour mission de lier ses deux cultures en-dehors du théâtre. L'UNESCO a reconnu ses efforts en avril 2011 en la nommant l'une des 20 jeunes artistes qui ont fait des contributions exceptionnelles à la promotion du dialogue entre les pays arabes et occidentaux.
Mme Shamieh a dit que sa génération d'artistes arabes-américains était « capable de reconnaître un peu de leur culture » dans ses œuvres. « Les Arabes-Américains ont toujours fait partie de la scène culturelle aux États-Unis mais c'est la première fois que nous parlons de nos problèmes, de notre identité, plus que d'essayer seulement de nous assimiler. »
Cela ne veut pas dire que ses pièces soient polémiques ou ennuyeuses : l'humour est un ingrédient essentiel. « Si quelqu'un peut vous faire rire, il est très difficile de ne pas sentir que vous pouvez trouver un langage commun, même si vous êtes différents », a-t-elle expliqué.

Mme Shemieh est actrice en même temps qu'auteure de 15 pièces, de plusieurs scénarios et d'un roman inédit. En 2004, elle est devenue la première dramaturge palestinienne-américaine à faire paraître l'une de ses pièces dans un théâtre Off-Broadway. Roar était l'un des choix des critiques du New York Times pendant quatre semaines.
Mme Shamieh veut aussi défendre les Arabes-Américains dans les arts. Elle dit que le message doit d'abord être entendu par la communauté arabo-américaine. Lors d'une présentation faite en 2010 devant le Comité arabo-américain contre la discrimination, elle a dit que les jeunes artistes ont besoin de soutien - de la part de leurs parents mais aussi de la communauté en général.
« Pensez à leur transmettre un message qui soit différent de : 'Vous n'y arriverez jamais dans un domaine qui requiert de l'innovation. Il vaut mieux que vous deveniez médecin.' », a déclaré Mme Shamieh.
La communauté en bénéficiera autant que les artistes, a-t-elle dit, et les Américains auront ainsi une image plus juste et plus positive des Arabes-Américains.
« Nous voyons que nous avons un président noir après le Cosby Show. Vous avez le Cosby Show après avoir eu des comédiens noirs qui ont réellement réussi », a noté Mme Shamieh.
Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html

Le président Obama dévoile une nouvelle stratégie de défense

Washington - Le président Obama a présenté une nouvelle stratégie de défense qui met l’accent sur les intérêts stratégiques des États-Unis dans un monde en mutation rapide au lendemain d’une décennie de guerre.
*« Oui, notre armée sera amaigrie, mais le monde entier doit le savoir : les États-Unis vont maintenir leur supériorité militaire avec des forces armées qui seront agiles, flexibles et prêtes à réagir à l'ensemble des circonstances et des menaces », a déclaré M. Obama dans un discours prononcé le 5 janvier au Pentagone en présence des plus hauts responsables des forces armées du pays.
La nouvelle stratégie reflète autant un changement d’orientation au niveau mondial que les réalités d’un budget national plus austère mandaté par le Congrès. Elle se fonde sur un examen stratégique exhaustif de défense effectué par des responsables civils et militaires du Pentagone, du département d’État, des ministères de la sécurité intérieure et des affaires des anciens combattants, ainsi que des agences du renseignement des États-Unis. Le président avait donné l’ordre de procéder à cette évaluation afin qu’elle serve de matrice aux stratégistes de la défense qui doivent décider des priorités de la prochaine décennie, compte tenu des réductions budgétaires prévues , de l’ordre de plus de 450 milliards de dollars.
La stratégie « exigera le concours de tous les éléments de notre puissance nationale, œuvrant de concert avec nos alliés et nos partenaires », a indiqué le président aux journalistes réunis au centre de presse du Pentagone. C’est la première fois qu’un président présente une nouvelle stratégie de défense dans les locaux mêmes du Pentagone, qui abrite le ministère de la défense et les services des forces armées.

L’an dernier, avec le soutien de législateurs républicains et démocrates, le Congrès a adopté la Loi sur la maîtrise du budget qui mandate des réductions des dépenses fédérales dans l’ensemble du gouvernement, y compris au niveau des dépenses militaires. Pour renouveler leur puissance économique, a souligné le président Obama, les États-Unis se doivent de faire preuve de discipline fiscale, et les réductions budgétaires sont un aspect essentiel de l’équation.
Pour sa part, le ministre de la défense, Leon Panetta, a fait remarquer que les États-Unis se trouvaient à un tournant stratégique après une décennie de guerre en Afghanistan et en Irak, et que le moment était venu d’organiser une force interarmées dans la perspective de l’avenir. Comme le président, il envisage une armée plus petite et moins lourde, mais malgré tout agile, souple, prête à agir et avancée sur le plan technologique.
« Elle aura des capacités de pointe, tirant parti de notre avantage technologique et de notre capacité interarmées réseautée. Elle sera dirigée par des professionnels chevronnés et du plus haut calibre », a précisé M. Panetta.
Se faisant l’écho du président, le ministre a fait savoir que la nouvelle stratégie misait sur une force armée à la présence mondiale, l’accent étant mis sur les intérêts sécuritaires des États-Unis dans la région de l’Asie-Pacifique et au Moyen-Orient, qu’elle préservait les engagements de défense avec l’Europe et l’OTAN et qu’elle visait au renforcement des alliances et des partenariats dans d’autres régions.

Obama a indiqué que les États-Unis investiraient dans les capacités nécessaires pour l’avenir, notamment : le renseignement, la surveillance et les missions de reconnaissance ; la lutte contre le terrorisme et les armes de destruction massive ; et la capacité de fonctionner en cas de déni d’accès.
La nouvelle stratégie, a d’ailleurs noté Panetta, préconise aussi des capacités dans le cyberespace, dans l’espace et dans tous les domaines ainsi que le maintien d’un élément de dissuasion nucléaire sûr et efficace. Il est clair que les États-Unis continueront de contrer activement les menaces émanant des groupes extrémistes audacieux qui cherchent souvent à s’installer dans les territoires dépourvus de gouvernement, a-t-il ajouté.
Ceci dit, aucun plan ne peut prédire « avec une certitude absolue » l’évolution de l’environnement mondial en matière de sécurité, ce qui signifie que les États-Unis doivent maintenir une vaste panoplie de capacités militaires.
« Un désengagement massif de la capacité d’entreprendre tout type de mission ne serait pas judicieux, compte tenu de l’utilisation, passée et projetée, des forces militaires des États-Unis et de notre incapacité de prévoir l’avenir », lit-on dans la stratégie
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