mardi 28 décembre 2021

Cabotégravir : Les États-Unis approuvent la première injection au monde pour prévenir l'infection par le VIH

28 décembre 2021, 12:54 GMT

VIH

CRÉDIT PHOTO,GETTY IMAGES

Légende image,

Chaque année, des millions de personnes dans le monde sont infectées par le VIH

La Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé lundi 20 décembre une injection destinée à prévenir l'infection par le virus responsable du sida, la première de ce type au monde.

"Nous avons approuvé aujourd'hui le premier traitement injectable à utiliser chez les adultes et les adolescents à risque (...) pour réduire le risque de contracter le VIH par voie sexuelle", indique l'agence.

Lire l'article complet sur : https://www.bbc.com/afrique/monde-59769459?at_medium=RSS&at_campaign=KARANGA



samedi 20 novembre 2021

Qu’est-ce qui rend les États-Unis plus riches que leurs partenaires du G7 ? C’est l’impérialisme, pas la baisse des impôts

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    Le PIB par habitant est plus élevé aux États-Unis que dans les autres pays du G7. La raison? Selon un professeur de Harvard, c’est parce que les Européens paient trop d’impôts pour financer leurs Etats-Providence. Stephen Gowans démonte cette argumentation totalement déconnectée de la réalité du terrain. Il explique comment Washington a façonné un ordre international au profit de ses entreprises et au détriment de ses rivaux. (IGA)


     

    Professeur d’économie à l’université de Harvard, N. Gregory Mankiw a présidé le groupe des conseillers économiques (Council of Economic Advisers) du président US de 2003 à 2005. Il pointe l’abaissement du PIB par habitant en Europe occidentale pour mettre en garde les États-Uniens qui essayent d’imiter les Etats-Providence du Vieux Continent. Il met en garde: les Européens paient des impôts plus élevés pour avoir des aides sociales solides, mais ce faisant, ils dégradent les incitants au travail, ce qui entraîne une baisse des rémunérations. «Les Européens travaillent moins que les Américains parce qu’ils sont confrontés à des impôts plus élevés pour financer un filet de sécurité sociale plus généreux », affirme Mankiw.

    Il est vrai que les partenaires des États-Unis au G7 sont moins prospères en termes de PIB par habitant. Mais dans quelle mesure cela est-il dû à des impôts plus élevés? Qu’en est-il de la capacité des États-Unis à façonner l’ordre économique international dans l’intérêt des investisseurs et des entreprises US, aux dépens de leurs partenaires du G7 ?

    La classe politique US proclame sans cesse que la clé la plus importante de la prospérité étasunienne est l’ordre économique instauré après la Deuxième Guerre mondiale; un ordre dont Washington a été le principal architecte. Par exemple, en 2017, John McCain, une figure majeure de la politique étrangère US, a déclaré : « Nous sommes l’architecte en chef et le défenseur d’un ordre international gouverné par des règles dérivées de nos valeurs politiques et économiques, et sommes devenus infiniment plus riches et plus puissants grâce à ces règles.» McCain a averti que les défis à cet ordre made in USA menaçaient la prospérité étasunienne.

    Actuellement, on se réfère aux « règles » de McCain comme au « Code de la route », aux « règles de base de l’ordre international » et aux « règles et normes internationales ». Elles se réfèrent en fait aux règles créées par les États-Unis pour rendre ce pays « infiniment plus riche et plus puissant » – c’est-à-dire, infiniment plus riche et plus puissant que leurs alliés du G7.

    Dans un important article qu’il a écrit pour l’édition de mars/avril 2020 de « Foreign Affairs » – le journal de l’influent think tank Council on Foreign Relations, financé et dirigé par Wall Street– le futur président Joe Biden a mentionné qu’au cours des 70 dernières années, les États-Unis ont « joué un rôle de premier plan pour rédiger les règlements et conclure les qui animent les institutions guidant les relations entre les nations ».

    Comme McCain l’a reconnu, Washington a construit ces règles pour servir les intérêts économiques des États-Unis.

    La puissance militaire et l’influence économique des États-Unis ont permis à Washington de définir ces règles et de les faire respecter. Notre « capacité à projeter notre puissance constitue [entre autres] la base de la façon dont nous … faisons avancer les intérêts des États-Unis », a déclaré le président du « Joint Chiefs of Staff en 2017 (1)» .

    L’obsession de Washington pour ces « règles » qu’elle a écrites et dont elle profite est au cœur de l’hégémonie US, mais aussi de l’hostilité des États-Unis envers la Chine. La Chine, et d’autres puissances comme la Russie, la Corée du Nord et l’Iran, sont dénoncés par Washington comme des « révisionnistes ». Parce que ces pays veulent justement revoir ces règles qui placent les États-Unis devant tous les autres, politiquement, militairement et économiquement.

    Ces pays, ainsi que d’autres, ont officialisé leur opposition à un ordre mondial fondé sur les règles et la suprématie US en créant le Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations Unies (The Group of Friends in Defense of the Charter of the United Nations). C’est une alliance de 18 nations qui promeut un ordre international fondé sur le droit international et l’égalité des nations.

    « Qui écrit les règles qui régissent le commerce ? … Les États-Unis devraient diriger cet effort et non la Chine», insiste Biden.

    Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les partenaires de Washington au G7, l’Allemagne, le Japon, l’Italie, la France, le Royaume-Uni et le Canada, étaient des concurrents indépendants des États-Unis, chacun cherchant à partager le monde selon ses propres sphères de commerce, d’investissement et d’influence économique. (Le Canada, en tant que membre du Commonwealth britannique, suivait l’exemple de Londres.)

    En tant que nouvelle puissance hégémonique émergente, les États-Unis ont créé un ordre international d’après-guerre qui a intégré les puissances vaincues de l’Axe, ainsi que les empires français et britanniques affaiblis par ce conflit majeur. Cet ordre international était défini par Washington à la lumière des valeurs de Wall Street et destiné à promouvoir la prospérité des entreprises US.

    Pour s’assurer que leurs anciens rivaux impériaux plutôt que de rivaliser, s’accommoderaient désormais avec les intérêts économiques US, un nouvel ordre mondial a été décidé par les États-Unis en occupant militairement l’Allemagne, le Japon, l’Italie et le Royaume-Uni. Pendant près de 80 ans, ils y ont maintenu une solide présence militaire. Pourquoi? En 2002, lors d’un entretien accordé à l’United Press International, Alexander Haig, ancien commandant suprême de l’OTAN et secrétaire d’État US sous l’administration Reagan, l’expliquait.

    Q — Pourquoi les États-Unis maintiennent-ils encore 70 000 soldats en Allemagne ?

    R — Il y a plein de bonnes raisons. Cette présence est à la base de notre influence dans la région européenne et à la base de la coopération des nations alliées…. Beaucoup de gens oublient que c’est aussi le génie de notre réussite économique. La présence des troupes américaines nous ouvre les marchés européens. Si ces troupes n’y étaient pas, ces marchés seraient probablement plus difficiles d’accès.

    Q – Je n’avais pas oublié cela. Tout simplement, je ne savais pas que si les États-Unis n’avaient pas maintenu 70 000 soldats en Allemagne, les marchés européens auraient pu se fermer aux produits et aux services américains.

    R — À cette époque, même avec notre présence, nous avons été confrontés au protectionnisme dans certains secteurs industriels, telles que l’automobile et l’aérospatial.

    En d’autres termes, les marchés des anciens et imposants rivaux ont été intégrés au marché US. Et la colle qui les liait et qui continue de les lier aux États-Unis – comme l’a affirmé un jour le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman – c’est le « poing dissimulé » de « l’armée, des forces aériennes, navales, et du contingent des marines des États-Unis ».

    Washington allait aussi intégrer ses anciens et souverains concurrents européens dans l’OTAN, plaçant leurs forces armées sous le commandement officiel des États-Unis, et éliminant ainsi toute future rivalité militaire interimpérialiste. De plus, avec l’OTAN, les États-Unis peuvent exploiter les armées commandées de leurs anciens rivaux pour multiplier leurs propres forces et afin de poursuivre leurs propres objectifs, définis par Washington, sur la scène internationale.

    Après la guerre, Washington a imposé une constitution pacifiste au Japon, principal rival des États-Unis pour la domination de l’Asie de l’Est et du Pacifique. Ils émasculaient ainsi efficacement le Japon militairement et garantissaient qu’il ne contesterait pas la primauté des États-Unis dans la région. Actuellement, Washington fait pression sur le Japon pour qu’il lève les restrictions pacifistes que les États-Unis ont eux-mêmes imposées à Tokyo. L’objectif est de se préparer, sous la direction des États-Unis, à la guerre contre la Chine « révisionniste ».

    En outre, l’armée US contrôlait et continue à contrôler les routes commerciales du monde, et donc l’accès de ses anciens rivaux aux marchés et aux matières premières. « Si vous avez une économie mondiale, je pense que vous avez besoin d’une marine mondiale pour s’occuper de cette économie », a déclaré le commandant de la flotte américaine du Pacifique, l’amiral Scott Swift. Cette marine mondiale n’est autre que l’US Navy. L’auteur Gregg Easterbrook note que « la marine américaine est la force de police de presque la totalité de l’eau bleue « . … Cela « a rendu les océans… plus surs pour le commerce ». Plus précisément, pour le commerce étasunien.

    Washington garde particulièrement la main sur le robinet pétrolier du Moyen-Orient. L’Allemagne, la France, le Japon et l’Italie dépendent fortement du pétrole d’Asie occidentale. Avec Washington capable de fermer le robinet comme bon lui semble, l’Europe occidentale et le Japon ont peu d’options, sinon d’accepter ce que Hugo Chavez a appelé « la dictature internationale de l’empire des États-Unis ».

    De ce fait, les partenaires des États-Unis au G7 sont sortis de la Deuxième Guerre mondiale en tant que vassaux étasuniens. Au sein de l’empire US qui s’étend à travers le globe, ils se sont vu attribuer des rôles de junior partners, c’est-à-dire d’éléments subordonnés à l’autorité US. Leurs intérêts économiques devaient être subordonnés et moins importants que ceux de Wall Street et des entreprises US.

    Par conséquent, l’analyse de Mankiw est ridiculement superficielle. L’idée que la fiscalité sape les incitations au travail repose sur l’idée que l’effort est proportionnel à son rendement. Les impôts réduisent le rendement de l’effort et découragent donc le travail fourni. Si cela est vrai, l’inverse est également vrai ; plus le rendement est important, plus l’effort est important. Suivant cette logique, Mankiw devrait plaider en faveur d’une forte augmentation du salaire minimum, estimant que plus les gens sont capables de gagner de l’argent, plus ils sont susceptibles de vouloir travailler. Mais il n’en est pas là. Au lieu de cela, les prescriptions de Mankiw favorisent invariablement les employeurs par rapport aux travailleurs. Les riches ne devraient pas être grevés d’impôts élevés. Les gouvernements devraient augmenter leurs recettes en taxant la consommation ; or ces taxes frappent le plus durement les familles à faible revenu et les moins riches. En promouvant invariablement les intérêts du capital, Mankiw illustre pourquoi Karl Marx décrivait les économistes de la tendance du professeur de Harvard comme des « tueurs à gages » de la bourgeoisie, et non comme des « enquêteurs désintéressés ». Leur seule préoccupation est « de savoir si ce théorème ou un autre serait…utile ou nuisible pour capital ».

    De plus, Mankiw sépare son analyse de tout contexte et événement. L’histoire, la politique, le déséquilibre du pouvoir politique et militaire entre les États-Unis et l’Europe occidentale… Tout cela n’entre pas dans son champ de vision. Quoiqu’en dise Mankiw, la disparité de revenu par habitant entre les États-Unis et leurs partenaires du G7 peut s’expliquer par la construction par Washington d’un ordre international après la Seconde Guerre mondiale qui visait à privilégier les acteurs économiques US au détriment de ses rivaux impériaux, vaincus et affaiblis. En d’autres termes, le résultat de la lutte interimpérialiste qui a duré trois décennies, 1914-1945, a été l’émergence d’un Léviathan étasunien – celui qui a réorganisé le monde pour mettre, non pas le business au sommet, mais les business étasunien au sommet. Avec pour conséquence que le PIB US par habitant dépasserait celui des anciens concurrents.

    Si l’Allemagne avait emporté la lutte et avait par la suite intégré les États-Unis dans un ordre économique mondial dirigé par l’Allemagne, le PIB allemand par habitant serait presque certainement supérieur à celui des États-Unis, pour la simple raison que les règles dictées par l’Allemagne seraient de favoriser les entreprises allemandes. De même, si le Japon l’avait emporté, les Japonais, et non les Américains des États-Unis, bénéficieraient d’un PIB par habitant plus élevé.

    Cela ne veut pas dire que la rivalité a pris fin, c’est loin d’être le cas. Les pays du G7 continuent de se concurrencer entre eux sur les marchés et les opportunités d’investissements. On peut s’en apercevoir avec l’Allemagne qui forge avec Pékin une relation commerciale plus forte qu’avec Washington; il y a aussi la rivalité entre l’Union européenne et les États-Unis au sujet d’Airbus et de Boeing; l’Allemagne et la France flirtent également avec une autonomie stratégique pour l’Europe; il y a aussi des rivalités entre les États-Unis et la France pour les ventes d’armes. Ce ne sont que quelques exemples. Toutefois, si la concurrence persiste, elle se fait dans les limites définies par Washington qui renforcé par son aptitude à contrôler l’accès de ses rivaux aux marchés et aux matières premières.

    Ce ne sont donc pas les États-providence d’Europe occidentale et leur financement par des impôts plus élevés qui expliquent pourquoi les partenaires de Washington dans le G7 sont plus pauvres. Le plus faible PIB par habitant des anciens rivaux des États-Unis peut plutôt s’expliquer par leur déroute dans la lutte interimpérialiste durant la première moitié du XXe siècle. Sortant victorieux et renforcés de cette guerre de trente ans, les États-Unis ont utilisé leur poids militaire et économique pour imposer un ordre économique mondial à leurs anciens rivaux. Un ordre qui place les entreprises US au premier plan et relègue les partenaires du G7 à des postes subalternes, leur fournissant un accès minimal aux opportunités lucratives et leur laissant des gains adaptés à leur statut de subordonnés.

    Soure originale: Le blog de Stephen Gowans

    Traduit de l’anglais par Carlos da Silva pour Investig’Action

    Note:

    1) Le Joint Chiefs of Staff (JCS) est l’organe composé par les plus hauts gradés du département de la Défense des États-Unis, qui conseille le président des États-Unis, le secrétaire à la défense, le Conseil de sécurité intérieure et le Conseil de sécurité nationale sur les questions militaires

    Cet article est paru sur :https://www.investigaction.net/fr/quest-ce-qui-rend-les-etats-unis-plus-riches-que-leurs-partenaires-du-g7-cest-limperialisme-pas-la-baisse-des-impots/

    jeudi 28 octobre 2021

    La presse est morte, vive la presse

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    En un demi-siècle, le journalisme est passé d’une réalité de liberté, voire « libertaire », à celle de l’obéissance où sa fonction essentielle est de propager la parole des maîtres. Un récent communiqué de la première organisation professionnelle, le Syndicat National des Journalistes, confirme cette réalité française devenue universelle. Le SNJ évoque la « confiscation de la ligne éditoriale par les éditeurs, porte-voix de leurs actionnaires ». Les donneurs d’ordre, comme on le dit en bourse, sont des financiers propriétaires de médias ou des dirigeants d’États, leurs fondés de pouvoir.

    Ainsi, pendant vingt ans Rupert Murdoch, milliardaire australien ultra réactionnaire, s’est comporté en propriétaire du « 10 Downing street », le siège du Premier ministre britannique et organisé la rupture du Brexit. Blair, Brown et Cameron ont été les obligés d’un implacable ami : « Rupert ». Aux États-Unis le même monstre de presse a facilité l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche. L’impressionnant documentaire du réalisateur anglais Jamie Roberts, The Rise of the Murdoch Dynasty, suffit à dépeindre le Tchernobyl de presse qu’a provoqué ce tueur de journaux venu des antipodes.

    Au XXIe siècle, la fiction Citizen Kane se joue en vrai sur une scène vaste comme la planète. La preuve par l’histoire nous démontre – trop tard – que le propriétaire d’un trust de presse peut diriger le monde. C’est même l’unique raison qu’il a pour posséder, en masse, journaux et télévisions. La masse qui assomme les masses.

    Prononcer sur la presse les paroles d’un requiem, vous attire en général une réponse haineuse. Le mépris ou l’injure est comme un antidote pour un monde peu porté à l’autocritique. Sur notre Titanic mourrons donc en musique. Pourtant des milliers de jours étant passés, tout journaliste éveillé finit dans le métier comme un homme souffrant. Veuf d’un monde perdu. Faut-il rendre les journalistes coupables d’avoir enfilé les œillères et les chaînes tendues par le système ? Évidemment non.

    Il existe encore des îlots où quelques Shadocks continuent de faire tourner le phare, des poches de résistance. La presse « mainstream » ne mérite plus son nom (les chiffres de lecteurs sont affligeants), mais, portée sur les ondes d’Internet, une nouvelle presse arrive pour chasser celle d’aujourd’hui. Ce mouvement de bascule a été bien compris par les milliardaires de presse. Voyant fondre leur public, ils tentent de le récupérer en amplifiant leurs éditions sur Internet.

    « Toile » pourtant honnie dès sa création par les actionnaires et leurs profits : un possible espace de liberté s’ouvrait et il leur échappait. Leur première stratégie fut d’utiliser en masse l’arme de la diffamation. Tous les sites d’information, ou de réflexion, tous les journalistes publiant hors troupeau, sont épinglés, black-listés, marqués du sceau de « pas crédible ». Ces damnés étaient soit des « complotistes » producteurs de « fake news », soit « fascistes, rouges-bruns, gauchistes, islamo-gauchistes » ou pire.

    Des brigades, formées de gardiens de la pensée juste, furent sponsorisées. Eux seuls avaient sur Internet le monopole du vrai. Ces manœuvres ont échoué ou sont en train de mourir : si les Gafa ne parviennent à maîtriser tous les contenus circulants sur la Toile, les Murdoch mondialisés, en France les Arnaud, Pinault, Bolloré et Bouygues, peuvent être battus. Pire, des Google et Facebook, sans censeurs, peuvent naître. Bientôt l’Internet en direct par satellite rendra difficile le jeu des ciseaux d’Anastasie.

    Le spectacle de l’information télévisée est tout aussi désolant. Pas inquiétant : en France la moyenne d’âge des téléspectateurs assidus est, au premier mars 2021, de 56,1. Cela signifie que l’avenir a déserté le vieux tube pour regarder ailleurs, sur le Net. Ici les puissants ont donc perdu des plumes. Contrairement à un axiome astiqué dans les réservoirs à penser de Washington, la seule fonction d’Internet n’est pas de faciliter le mensonge. Le Net peut être son pire ennemi, l’outil démocratique qui permet de dénoncer.

    Dans vingt ans restera-t-il des journalistes de presse écrite ? Par la fausse magie de « l’intelligence artificielle », alimentée par des milliers d’esclaves chargés de gaver la machine, les articles seront alors écrits par des robots. En cinq ans le Washington Post a publié plusieurs milliers de ces papiers désincarnés. En salle de rédaction, le journaliste qui surveille la machine emprunte le rôle du vigile de supermarché.

    Les éditoriaux, chacun l’a constaté, exigeant une énorme mémoire vive, échappent encore à cette écriture automatique dont les surréalistes n’ont osé rêver. Un avantage, au regard du style : les robots ne peuvent écrire d’une façon plus médiocre que ce que la production actuelle nous propose. Au musée de la presse, les journalistes « écrits » vont rejoindre les linotypistes des anciennes imprimeries.

    Votons donc pour une renaissance sur Internet. Cette presse numérique finira par sortir de son modèle où le travail est peu ou pas rémunéré. Qui exige de ses journalistes et contributeurs la passion de l’amateur. Pourtant, en s’installant sur la Toile, le journalisme ne peut s’exonérer de ses principes fondateurs : enquêter, donc voyager, tenir le terrain ; des impératifs coûteux.

    Paradoxe : en exigeant la gratuité des sites auxquels ils sont désormais fidèles, les lecteurs sur Internet, surtout en France, ont tué un peu de leur liberté de savoir en refusant leur écot aux éditeurs pionniers. L’information gratuite ne peut exister.

    Jacques Renard qui était plus grand encore que « grand reporter », un immense journaliste français, m’a dit une nuit, assis près du bar au « Village », club de Saint-Germain-des-Prés : « Tu sais, si je ne vais jamais au cinéma c’est que j’ai trop peur qu’il se passe quelque chose pendant ce temps-là ». Voilà. Pompiers d’un monde plus ou moins vaste – toute la planète ou l’accident du coin de rue – nous attendions « qu’il se passe quelque chose ».

    L’information se périmait plus vite qu’une tranche de saumon, il fallait du nouveau, des nouvelles. Et les diffuser en premier. Chaque jour les quotidiens publiaient trois ou quatre éditions différentes, et une « spéciale » en cas d’évènement majeur. Les journalistes étaient peu souvent à la rédaction, plutôt sur le terrain, même si celui-ci était un bistro. Chacun savait que l’information venait du dehors, où il fallait être.

    Les journalistes étaient alors des « confrères » – ils sont devenus des « collègues » –, comme dans les compagnies d’assurances. Entre nous le « tu » était obligatoire. Un exercice difficile pour qui avait vingt ans et devait tutoyer un rédacteur en chef âgé de soixante-cinq, chenu et sortant de Normale Sup. À l’intérieur d’une rédaction, même salarié, le journaliste conservait un statut d’indépendant, et il n’était pas concevable de le faire plier, les rédacteurs et reporters n’étant pas encore considérés comme des techniciens de presse.

    Le métier ne s’enseignait pas dans des écoles, le recrutement se faisait à l’usage, avec jugement sur le tas. On entrait dans une rédaction, on écoutait, pour être vite expédié dans un commissariat comme pêcheur d’informations. Dix-huit mois plus tard, les tenaces devenaient journaliste, les autres filaient à la fac ou dans le commerce. Nous nous retrouvions entre gens étranges, plutôt hors société, pour certains hors de temps. Je me souviens d’un confrère auquel on avait confié un reportage à huit heures du matin, amateur de grasses matinées l’insomniaque ne s’était jamais levé si tôt.

    « Le terrain, le terrain » … Celui-ci avait toujours raison et organisait les existences. Partis au Vietnam, au Liban, au Cambodge, en Afrique ou à Bruay-en-Artois, les journalistes pouvaient disparaître plusieurs mois. Partout où il se trouvait, « l’envoyé spécial », celui qui voyait les faits de ses yeux, avait toujours raison. Raison à l’heure du « bouclage » contre les avis des confrères ou rédacteurs en chef restés au bureau. La copie d’un envoyé spécial était intouchable.

    Le monde de presse formait une tribu nationale ou internationale, parfois une fraternité acquise lors des coups durs partagés, moments où la vie ne valait pas cher. Ces acteurs de l’information avaient le goût de la littérature. Il fut un temps où quelques membres de cette communauté se nommaient Hemingway, Dos Passos, Steinbeck, Nizan, Camus, Malraux, Kessel, Bernanos, Gatti… Puis la littérature a divorcé d’un journalisme de moins en moins soucieux de la valeur des mots. Les nouveaux maîtres, ceux qui ont concentré la presse, ne lisaient plus des romans, mais des bilans. Le temps de cerveau disponible est devenu une unité de mesure.

    Issus d’écoles spécialisées, les CV des jeunes journalistes d’aujourd’hui interpellent. Le métier n’est plus ouvert, mais fermé sur une caste totalement « bourgeoise », comme pourrait l’observer Pierre Bourdieu. Les professions des parents de ces nouveaux confrères oscillent entre industriels, avocats, médecins, architectes. Allez chercher ici un fils d’ouvrier… Mieux, puisque nous sommes entre gens de bonne naissance, le népotisme permet de caser aisément un rejeton dans la presse.

    Jetez un œil sur l’audiovisuel français, et vous trouverez des homonymies qui vous démontrent que bien des étudiants en journalisme ont eu, eux aussi, « de la chance » pour reprendre Jacques Brel. Si j’insiste sur cet aspect sociologique, ce n’est pas pour rejoindre un bataillon de la lutte des classes, mais pour observer que ces « écoles de journalisme », désormais inévitables et coûteuses, ne sont pas des instituts où l’on forme des rebelles. Par deux fois, à Paris au Centre de Formation des Journalistes, j’ai été invité à évoquer le « doute ». M’inquiétant du peu d’appétit des étudiants pour Descartes, le responsable des études m’a répondu : « Tu sais, ici nous n’enseignons que des certitudes ».

    En 1999 au Kosovo, placé du mauvais côté des bombes de l’OTAN, c’est-à-dire en dessous, j’ai eu à Pristina la surprise de tomber un soir, sous la lueur d’une lampe tempête, sur Régis Debray. Il avait eu le courage de venir ici. Afin de vérifier si les affirmations de presse étaient des vérités : un stade transformé en « camp de prisonniers », les Serbes « jouant au foot avec des têtes humaines », « 700 000 morts » annoncés. Tout était faux. Pour avoir écrit cela à son retour dans le Monde Diplomatique, Debray fut proscrit par l’escadron du bien. Edwy Plenel, gardien du sanctuaire, a même titré : « Adieu Régis ».

    Pour avoir vérifié une information qui venait contredire la doxa, le médiologue était mis au cachot. Quittait le monde de la connaissance pour celui du complotisme moisi. Interrogé par Debray, dans sa Revue de Médiologie, je me souviens du titre donné à notre entretien : « La mort du regard ». Lui et moi en avions la preuve : envoyer un journaliste couvrir un évènement était prendre le risque de faire écrouler ce mensonge.

    En 2021, quand il monte dans un avion, un envoyé spécial sait que, le temps d’un aller et retour, il ne voyage qu’afin de confirmer le contenu des éditoriaux de son patron. À quoi bon savoir ? Un ami cher vient de me souffler l’analyse ultime, celle qui résume notre moment de presse : « la vérité n’est plus qu’une opinion parmi d’autres ».

    La nostalgie qui gagne, en décrivant cette vieille presse, ne doit pas masquer ses monstruosités. Le mensonge n’est pas un outil récent et les rédactions de jadis n’étaient pas le congrès des anges. Châteaubriant nous a prévenus très tôt : « Faites attention à l’histoire que l’imposture se charge d’écrire ». En 1914 L’Intransigeant nous rapportait que les balles « boches » ne tuaient pas. En 1927 La Presse affirme que Nungesser et Coli avaient « traversé l’Atlantique », alors qu’ils gisaient au fond de l’océan (rendus furieux les lecteurs auront très rapidement la peau du quotidien trompeur).

    Propagande et bidonnages ne sont pas nés avec les start-ups. Mais scientifiquement mise au point dans des fabriques du mensonge, matière incubée dans des « think tanks », ou agences de « com », Pinocchio a pris de jolies formes et du poids. Avec le sérieux qui convient, la presse d’aujourd’hui ne propage plus, pour l’essentiel, que des vérités inventées. Colin Powell secouant son tube d’anthrax au Conseil de l’ONU afin de persuader l’univers que l’Irak possédait des Armes de Destruction Massive, était un créateur. Sa construction fut reprise et fortifiée par tous les médias des pays de l’OTAN, en tête les plus grands journaux des EU.

    Idéale la vieille presse ? Non bien sûr. Il suffit, pour décrire le pire, de reprendre, sous forme d’ordures, les publications qui, dès 1933, ont rêvé de l’arrivée de Hitler à la Tour Eiffel. Brasillach a été le plus connu des confrères fusillés à la Libération, mais la purge a épargné (je ne réclame pas la potence, juste l’indignité à vie) trop de patrons et presse et de collaborateurs.

    Citons le criminel de guerre Bousquet que l’on retrouvera dans les années cinquante dans l’équipe de direction de La Dépêche du Midi . Pour la mise à mort de la vieille presse vinrent des satrapes comme Robert Hersant, un antisémite ancien responsable d’un groupuscule pronazi. Sous Giscard, soutenu par les banques, il va racheter de grands journaux comme Le Figaro et L’Aurore. Le rideau se tire sur la liberté.

    De ces lignes vous pouvez déduire que l’ancien modèle a échoué. Celui des journalistes indépendants vivant sur le terrain ? Mais non, il a été étranglé par la société du spectacle, pour citer Guy Debord. Monde où le préjugé, l’inventé, le faux doit circuler comme un virus. La communication a pris le pouvoir. Des journaux rentables, vendant à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires (ce qui fait rêver aujourd’hui), ont été achetés pour être transformés en tracts, ancêtres du « storytelling ».

    Au bout du fusil, la prise du pouvoir. En France l’objectif est double, la démolition du programme du Conseil National de la Résistance – celui qui, outre la création d’une presse qui devait être éthique, a promulgué un nouveau contrat social –, il s’agit aussi, sous la dictée de Washington et autres relais, de promouvoir une Europe épousant la forme d’une colonie des EU. Les « pères » de ce continent, supposé unifié, n’étaient-ils pas un ami de la CIA pour Jean Monnet et un ancien ministre de Pétain, pour Robert Schuman ?

    Dans le passé, la devise des journalistes étasuniens était la suivante, « Affliger les puissants et réconforter les faibles ». C’est fini, au broyeur la maxime. Après avoir gobé tous les mensonges des locataires successifs de la Maison-Blanche, et à la fin cette sornette sur la Russie qui aurait truqué l’élection favorable à Trump, la presse des EU ne vit plus ses beaux jours. La pensée occidentale est au garde à vous et Savonarole peut jeter au feu celui qui dérive. Le journalisme n’est plus là pour réconforter, ou affliger, mais pour valider le choix des maîtres ; il a perdu son statut de « quatrième pouvoir ».

    En 1968, après que les États-Unis ont subi la désastreuse « Offensive du Têt » au Vietnam, Walter Cronkite, présentateur du grand journal de CBS, se rend sur place. De retour au pays, il lance un édito : « quittons ce bourbier, la guerre n’est pas gagnable ». En regardant l’écran de son téléviseur le président Johnson aurait déclaré « Si j’ai perdu Cronkite, j’ai perdu l’Amérique ».

    Un an plus tard, l’immense Seymour Hersh, l’icône de notre métier, révèle qu’à My Lai, au Vietnam, l’armée des EU a commis un crime de guerre en tuant plus de 400 civils. Hersh devient un héros récompensé du Prix Pulitzer. En ce printemps 2021, Hersh toujours actif après avoir multiplié les révélations depuis cinquante ans, ne trouve plus un seul journal acceptant de publier ses enquêtes.

    Impossible d’écrire une ligne à propos de l’Ukraine, de la Syrie, de la Palestine par exemple, qui vienne écornifler le joli chromo accroché dans les rédactions : celui de la vérité révélée. Au travail d’un Hersh, les journaux du monde préfèrent le mensonge. Comme celui de Timisoara, une ville de Roumanie où en 1989, pour mieux abattre le tyran Ceausescu, la presse mondiale a soutenu la réalité d’un faux charnier. C’est de ce poison que la presse du monde nouveau peut mourir.

    JACQUES-MARIE BOURGET

    vendredi 22 octobre 2021

    La fortune d'Elon Musk pourrait dépasser les 1 000 milliards de dollars

    Entre Tesla et SpaceX, Morgan Stanley prévoit que la fortune d'Elon Musk finira bientôt par dépasser la barre des 1 000 milliards de dollars.

    SpaceX pourrait faire d'Elon Musk le premier billionnaire de l'histoire

    Il y a les riches – Jeff Bezos, d'Amazon, avec près de 200 milliards de dollars, et Bill Gates, de Microsoft, avec 132 milliards de dollars – et il y a les très riches, comme Elon Musk, avec une fortune estimée à 241 milliards de dollars. Mais, selon une note rédigée par Adam Jonas, responsable de la recherche automobile et spatiale de Morgan Stanley, SpaceX va faire d'Elon Musk le premier billionnaire, avec une fortune qui devrait dépasser les 1 000 milliards de dollars. 

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    mercredi 13 octobre 2021

    Enquête : Derrière le sourire d'Amazon !

     

    Si le géant du commerce en ligne est un "paradis" pour les consommateurs, il peut cependant devenir vite infernal. Faut-il s’inquiéter de sa domination, de ses pratiques d’optimisation fiscale, de la présence grandissante des vendeurs étrangers sur la plateforme et de la multitude de données qu’elle accumule sur les citoyens? Cette enquête révèle certains faits troublants qui se cachent derrière le sourire d’Amazon.

    L’incertitude gagne les marchés et l’optimisme recule


    Dans un climat marqué par la longue et terrible pandémie, les risques d’instabilité financière à l’échelle mondiale sont restés modérés — du moins jusqu’ici. En effet, le vent d’optimisme économique commence à faiblir et les vulnérabilités financières s’intensifient, c’est pourquoi les pouvoirs publics doivent maintenant définir soigneusement l’orientation qu’ils souhaitent donner à leur action. Pendant un an et demi, les banques centrales, les ministères des Finances et les institutions financières du monde entier ont procédé à des interventions sans précédent en faveur de la croissance. Aujourd’hui, les pouvoirs publics doivent concevoir des stratégies pour amener en douceur l’économie vers un nouvel âge des politiques monétaires et budgétaires.

    Les banques centrales d’importance systémique du monde entier savent que le moindre effet indésirable de leurs actions pourrait mettre en péril la croissance — et pourrait même fort bien provoquer de brutales corrections sur les marchés financiers du monde entier. Les conséquences de la pandémie rendent les incertitudes particulièrement aigües : la société se trouve ainsi aux prises des problèmes soulevés par les trois C, à savoir la COVID-19, les cryptoactifs et les changements climatiques, comme nous l’avons analysé dans le dernier Rapport sur la stabilité financière dans le monde.

    Optimisme en berne

    Le soutien massif à l’économie apporté par les politiques budgétaires et monétaires en 2020 et en 2021 a permis de limiter la contraction qui s’était amorcée au début de la pandémie et, pendant l’essentiel de 2021, d’étayer le puissant rebond de l’activité. Dans de nombreux pays avancés, les conditions financières ont été assouplies dès les premiers mois de la pandémie. Or, le vent d’optimisme qui avait poussé les marchés au premier semestre 2021 pourrait bien tomber.

    Les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par l’évolution des perspectives économiques, dans un contexte marqué par l’accroissement des incertitudes quant à la vigueur de la reprise. Les inégalités d’accès aux doses de vaccin ainsi que les mutations du virus COVID-19 ont entraîné une résurgence des contaminations, faisant craindre une accentuation des divergences de trajectoire à l’échelle nationale. Les taux d’inflation ont été supérieurs aux anticipations dans de nombreux pays et l’apparition de nouvelles incertitudes dans certains grands pays a mis les marchés en état d’alerte. Ces incertitudes trouvent leur origine dans des vulnérabilités financières qui pourraient amplifier les risques de ralentissement, la hausse des prix des produits de base et l’incertitude entourant l’action publique.

    Tobias Adrian

    Source : https://www.imf.org/fr/News/Articles/2021/10/12/blog-uncertainty-grips-markets-as-optimism-wanes

    samedi 9 octobre 2021

    "Si la relation entre les pays d'Afrique et la France était une marmite, elle serait sale."


    Venus de tout le continent, de jeunes Africains ont exprimé sans fard vendredi leurs attentes et frustrations sur la démocratie et la relation avec la France, interpellant directement le président Emmanuel Macron lors d'un
    #sommet inédit à Montpellier qui privilégiait la parole de la société civile. #EldaaKoama, engagée dans l'entrepreneuriat numérique et social propose des actions concrètes pour une relation plus saine entre les deux pays.

    jeudi 7 octobre 2021

    Cinq expériences à bord de la Station spatiale internationale

     

    La Station spatiale internationale en orbite autour de la Terre (NASA)
    La Station spatiale internationale tourne en orbite autour de la Terre (NASA)                                            
    La Station spatiale internationale (SSI) est un laboratoire orbital qui accueille des astronautes-scientifiques depuis 20 ans. À ce jour, des chercheurs des quatre coins de la planète ont mené quelque 3 000 expériences à bord. L’équipage actuel effectuera 250 études d’ici la fin de son voyage, le 16 octobre.

    Les résultats pourraient contribuer à l’exploration spatiale future et améliorer la vie sur Terre. Voici un aperçu de cinq expériences que mène actuellement l’équipage, en tirant parti de la micropesanteur à bord de la station.

    Numéro 1 Les flammes de diffusion sont à la base de la plupart des moteurs à combustion. Dans le cadre de l’expérience Cool Flames Investigation with Gases*, les scientifiques étudient les réactions chimiques des flammes froides pour mieux comprendre la combustion et les incendies sur Terre. Ces flammes brûlent à des températures extrêmement faibles, sont facilement créées en micropesanteur et pratiquement impossibles à reproduire dans la gravité terrestre. Cette expérience pourrait mener à la fabrication de moteurs à combustion interne plus propres et plus efficaces.

    Numéro 2 La manière dont on saisit et manipule un objet est fonction de plusieurs signaux, tels le poids de l’objet, la notion de haut et de bas, etc. Les astronautes veulent savoir comment les changements des signaux (liés à la micropesanteur) affectent la préhension et les autres mouvements corporels. Les résultats pourraient mettre en évidence les risques que courent les astronautes quand ils se déplacent entre des environnements présentant différents niveaux de pesanteur. Les conclusions pourraient aussi influencer la conception d’interfaces tactiles, telles les télécommandes employées lors des voyages dans l’espace.

    Numéro 3 L’étude GRASP* se concentre sur la manière dont le système nerveux central intègre les données provenant des sens pour coordonner les mouvements des mains et la formation d’images. Elle permettra de savoir si la pesanteur sert de cadre de référence dans le contrôle des mouvements.

    Numéro 4 Les astronautes effectuant des vols spatiaux de longue durée sont soumis au confinement, à une pesanteur partielle, à l’isolement et à la perturbation du cycle diurne normal. L’étude Behavioral Core Measures*, qui porte sur des mesures comportementales de base, vise à détecter et à quantifier la manière dont ces facteurs de stress affectent leur bien-être mental.

    Numéro 5 L’expérience Four Bed CO2 Scrubber* (un absorbeur-neutralisateur de CO2) pourrait montrer que les agences spatiales peuvent améliorer leur procédé d’élimination du dioxyde de carbone à bord des engins spatiaux. Si c’est le cas, les astronautes pourraient se porter mieux, ce qui serait un facteur supplémentaire de réussite de la mission.

    Rendez-vous ici* pour en savoir plus sur les expériences à bord de la SSI et leurs bienfaits pour l’humanité. Et si vous avez une idée de projet ou d’expérience, la NASA veut la connaître, et elle peut répondre aux questions portant sur le financement, les capacités et l’accès.

    Lenore T. Adkins