lundi 28 novembre 2011

L'IFEX inaugure la Journée internationale contre l'impunité

Aujourd’hui, 23 novembre, c’est la Journée internationale contre l’impunité. La communauté de l’IFEX a choisi ce jour pour sensibiliser la population à la question de l’impunité et rendre hommage à ceux et celles qu’on a réduits à jamais au silence pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, et pour sensibiliser les gens au fait que leurs assassins restent souvent impunis. Ce jour marque l’anniversaire du massacre d’Ampatuan aux Philippines en 2009, l’incident le plus meurtrier de l’histoire récente pour les journalistes, et constitue un rappel solennel des risques qu’il y a à informer le public et à dire la vérité face au pouvoir. Ce jour sert aussi à reconnaître le travail effectué par les membres de l’IFEX et autres pour combattre l’impunité, et à pousser à agir partout pour exiger que justice soit rendue et faire avancer les efforts pour que cesse l’impunité qui accompagne les homicides de journalistes, de musiciens, d’artistes, de politiciens et d’autres défenseurs de la libre expression.
Lorsqu’il est question de justice pour les journalistes assassinés, les 13 pays qui rendent le moins de comptes sont l’Irak, la Somalie, les Philippines, le Sri Lanka, la Colombie, l’Afghanistan, le Népal, le Mexique, la Russie, le Pakistan, le Bangladesh, le Brésil et l’Inde, selon ce qu’indique l’Index de l’Impunité établi par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Cet Index mesure le nombre des meurtres non résolus de journalistes dans un pays par rapport à sa population.
Alors que certains pays ont réalisé des progrès dans les enquêtes sur les meurtres de journalistes, beaucoup d’autres, connus pour laisser courir les tueurs, ont vu leur bilan s’alourdir ou rester le même. L’Irak, où on a constaté en 2010 une augmentation du nombre des assassinats ciblés de journalistes, affiche un taux d’impunité trois fois plus élevé que celui de tout autre pays, dit le CPJ. Le groupe fait preuve par ailleurs d’un optimisme prudent à l’égard de la Russie et de la Colombie, ces deux pays ayant enfin pris des mesures pour punir les auteurs de crimes contre les journalistes, ce qui relève donc le niveau de sécurité de tous les reporters et défenseurs de la libre expression.
L’impunité représente un mal particulièrement difficile à combattre parce que le phénomène se renforce de lui-même, fait remarquer l’Institut international de la presse (IIP) dans son rapport spécial intitulé « L’Impunité : un fléau mondial » (Impunity: a Global Scourge). Lorsque les gouvernements négligent d’enquêter dans les affaires de meurtres de journalistes, cela envoie le message que la vie des journalistes et le travail des médias sont insignifiants. Là où existe un cycle de cette nature, on peut parler d’une « culture de l’impunité », concept qui englobe la notion voulant que les causes de l’impunité sont souvent incrustées au sein des sociétés à de multiples niveaux et dans de multiples institutions. Il est rarement possible de déterminer une seule cause fondamentale, dit l’IIP.
Pour lancer la première année de la campagne, chaque jour, à partir du 1er novembre jusqu’à aujourd’hui, l’IFEX a mis en lumière l’histoire d’un journaliste, d’un écrivain, d’un artiste ou d’un défenseur de la libre expression qui a perdu la vie ce jour-là pour avoir rapporté la vérité, et dont les assassins sont restés impunis. « Nous avons pu trouver un cas d’impunité pour chaque jour entre le premier et le 23 novembre. Mais nous aurions pu aussi trouver un cas presque pour chaque jour de l’année », dit la directrice générale de l’IFEX, Annie Game.
Source: Communiqué de l'IFEX

mercredi 26 octobre 2011

Déclaration du président Obama sur les élections en Tunisie

La Maison-Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 23 octobre 2011
Aujourd'hui, moins d'un an après avoir été une inspiration pour le monde, le peuple tunisien effectue un pas important en avant. Je félicite les millions de Tunisiens qui ont voté dans les premières élections démocratiques du pays depuis que la Tunisie a changé le cours de l'histoire et donné le coup de départ au Printemps arabe. Tout comme les citoyens tunisiens ont manifesté en grands nombres dans les rues et sur les places de leur pays pour revendiquer leurs droits dans la paix, ils ont fait la queue aujourd'hui devant les bureaux de vote pour déterminer leur propre avenir. La Tunisie entame maintenant le dur labeur qui est de former un gouvernement intérimaire, de rédiger une nouvelle constitution et de tracer la voie démocratique qui répondra aux aspirations de tous les Tunisiens. Les États-Unis réaffirment leur engagement en faveur du peuple tunisien alors qu'il s'avance vers un avenir démocratique qui offre la dignité, la justice, la liberté d'expression et de meilleures possibilités économiques pour tous.
Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html

Le contrôle et l'intimidation des médias sont une réalité pour 5 milliards et demi de personnes , dit la WAN-IFRA

Quarante-quatre journalistes ont déjà été assassinés cette année, indique l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (World Association of Newspapers and News Publishers, WAN-IFRA), qui a lancé une revue de la liberté de la presse dans le monde pendant la Semaine mondiale des journaux, qui s’est déroulée du 10 au 15 octobre à Vienne, en Autriche. Lors des événements, qui ont inclus son Congrès et le Forum mondial des éditeurs, la WAN-IFRA a présenté la Plume d’Or de la Liberté à Dawit Isaak, incarcéré en Érythrée depuis 2001.
La Plume d’Or de la Liberté 2011 a été remise à Esayas Isaak, qui l’a acceptée au nom de son frère, dont on est sans nouvelles depuis 2005. « On ne sait pas s’il est en vie », dit la WAN-IFRA, qui fait remarquer que « pour Esayas, ce fut une cérémonie très émouvante ». Pour plus de renseignements, aller à freedawit.com, ainsi qu’à une entrevue vidéo très prenante avec Esayas.
La « Revue de la liberté de la presse dans le monde en 2011 » décrit le niveau effrayant et enrageant de violence, de censure et d’intimidation contre lesquelles se sont battus les journalistes entre janvier et septembre 2011. Quarante-quatre journalistes ont été assassinés dans le monde parce qu’ils s’efforçaient de dévoiler des informations d’intérêt public pendant cette période, et les agressions contre les journalistes se produisaient tous les jours. Qui pis est, la revue constate que, dans la majeure partie du monde, ceux qui attaquent et tuent les journalistes jouissent de l’impunité.
La WAN-IFRA a aussi rendu public un film très fort pour accompagner la revue. « Imaginez un monde où il n’y a pas de droit d’informer, de rapporter la nouvelle, d’enquêter, de contester ni d’exprimer une opinion », peut-on entendre dans le film, qui décrit l’horreur d’attaques contre les médias. « Pour plus de 5 milliards et demi de personnes, telle est la réalité de leur monde aujourd’hui. »
Source: Communiqué de l'IFEX

La surveillance gouvernementale effectuée avec l'aide du secteur privé s'accroît, mais il en est de même des stratégies pour la déjouer

Les gouvernements, avec l’aide de grandes sociétés de communications, intensifient leur censure et leur surveillance de l’Internet et du téléphone, indique Reporters sans frontières (RSF). Mais la mise au point de technologies et de stratégies qui contournent les tactiques des gouvernements donnent raison d’espérer des médias en ligne plus libres, peut-on lire dans un nouveau rapport du Centre canadien pour les études mondiales sur la sécurité et Laboratoire citoyen (Canada Centre for Global Security Studies and Citizen Lab) de l’Université de Toronto, au Canada.
Dans un geste consternant, le fabriquant du Blackberry, la société Research in Motion (RIM), a accepté de donner aux gouvernements l’accès aux données encryptées transmises par ses téléphones intelligents, indique RSF. Récemment, des ententes secrètes ont été signées entre RIM et plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, après que les autorités de ces pays eurent menacé de suspendre le service. L’Inde et la Russie s’activent à intercepter les courriels de BlackBerry et à craquer les mots de passe des téléphones intelligents, dit RSF.
« Les pressions sur la société RIM s’accroissent depuis qu’elle a fourni aux autorités britanniques des renseignements après les émeutes du mois d’août à Londres, où un tollé a été soulevé après qu’on eut affirmé que les émeutiers utilisaient le service de message texte de BlackBerry pour communiquer entre eux », rappelle RSF.
Sur une note plus optimiste, toutefois, le rapport de l’Université de Toronto se penche sur des efforts importants déployés pour déjouer la censure, notamment sur la mise en oeuvre par la BBC d’un service de site web par procuration en Chine et en Iran.
Le rapport de l’Université de Toronto offre aux radiodiffuseurs des lignes directrices sur la façon de détecter et de contourner le blocage de l’Internet. Entre autres recommandations, le rapport suggère aux radiodiffuseurs de nouvelles d’éduquer leur auditoire sur la façon d’accéder à leur contenu de manière sécuritaire, comment mettre en oeuvre des logiciels et des stratégies de surveillance de la circulation en ligne capables de détecter la censure en temps réel, et comment collaborer avec d’autres compagnies et intervenants universitaires pour transmettre la nouvelle dans des environnements où sévissent des restrictions.
Il devient plus important que jamais d’avoir une stratégie claire pour atteindre des auditoires dont l’Internet est contrôlé, constate le rapport de l’Université de Toronto, qui cite des données de l’OpenNet Initiative (ONI), selon qui plus de 40 pays mettent actuellement en oeuvre un contrôle du contenu sur Internet, alors qu’il n’y en avait qu’une poignée en 2003.
Source: Communiqué de l’IFEX

Obama : la crise de la dette européenne pourrait avoir « un effet réel » sur les États-Unis

Washington - Il existe un risque réel que la crise de la dette souveraine en Europe nuise à l'économie américaine, a déclaré le président Obama qui a par ailleurs exhorté les dirigeants européens à « agir rapidement » pour appuyer la Grèce et les autres pays de l'Union monétaire européenne qui ont du mal à payer leurs dettes.
S'exprimant à la presse le 6 octobre à la Maison-Blanche, M. Obama a déclaré que l'incertitude financière sur le continent européen était « le vent contraire le plus important auquel se heurte actuellement l'économie américaine » au vu de son effet sur les marchés mondiaux. Mais il a aussi affirmé qu'il faisait confiance aux dirigeants européens, tels la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, qui sont parfaitement conscients du défi et de l'impératif d'une coordination pour le relever.
« Les problèmes que connaît l'Europe aujourd'hui pourraient avoir des conséquences très réelles sur notre économie à un moment où celle-ci est déjà fragile », a indiqué M. Obama. Il a appelé les législateurs américains à adopter la loi sur l'emploi qu'il a proposée pour relancer la croissance économique, stimuler l'embauche, et « contribuer à éviter un nouveau ralentissement si la situation en Europe empirait ».
Le monde est de plus en plus interconnecté, a noté le président, et cela signifie que la crise de la dette souveraine a déjà un effet sur l'économie américaine. Du fait que les familles, les entreprises et le gouvernement américains se heurtent à leurs propres défis budgétaires, les États-Unis ne peuvent plus accroître leurs importations et alourdir leur dette comme ils l'ont fait dans le passé pour aider d'autres économies en difficulté.
Au cours des deux dernières décennies, les États-Unis ont été « la locomotive de la croissance économique mondiale », a dit M. Obama, jouant le rôle d'acheteur et d'importateur de dernier ressort.
« Nous stimulions les économies et nos consommateurs américains achetaient des biens du monde entier. Et quand d'autres pays étaient en difficulté, ils pouvaient compter vendre aux États-Unis. »
Mais vu les défis économiques auxquels se heurtent actuellement les États-Unis, « l'Europe ne va pas pouvoir compter sur les exportations pour régler ce problème », a dit le président. « Les Européens devront le régler eux-mêmes. » M. Obama a exhorté les dirigeants européens à mettre au point « un plan d'action concret très clair » d'ici à la tenue du Sommet du groupe des Vingt (G20) grandes économies mondiales, les 3 et 4 novembre 2011 à Cannes, en France.
Le président Obama a indiqué qu'il s'entretenait fréquemment avec Mme Merkel et M. Sarkozy, et que ceux-ci « voulaient intervenir pour empêcher que la crise de la dette souveraine ne prenne des proportions incontrôlables ou n'entraîne le démantèlement potentiel de la zone euro ». Mais il a aussi reconnu qu'il leur serait difficile d'arriver à un consensus sur une quelconque intervention qui puisse être approuvée par tous les parlements européens.
« Nous avons vu au cours du mois écoulé que les dirigeants européens reconnaissent le caractère urgent de la situation. Et il est évident qu'ils seront les plus touchés si la situation échappe à tout contrôle. C'est pourquoi je suis certain qu'ils souhaitent vraiment la régler », a dit M. Obama.
Le ministre américain des finances, Timothy Geithner, a dit le 5 octobre que les pays européens disposaient des ressources financières nécessaires pour gérer la crise de la dette, et qu'il s'agissait « d'agir plus rapidement et avec plus de force » pour la régler.
« Je pense que vous les verrez le faire car, à mon avis, les conséquences d'un échec seraient trop onéreuses pour qu'ils puissent les envisager », a déclaré M. Geithner lors d'une allocution faite au Newseum (le musée de la presse) à Washington.
« L'Europe nous importe beaucoup. Nous ne voulons pas la voir affaiblie par une crise prolongée. Les Européens le savent. Ils nous ont invités (à jouer un rôle) sur le continent, par le biais du Fonds monétaire international et aussi directement, grâce au dispositif d'échange réciproque de devises que nous avons en place pour financer en dollars les institutions européennes », a-t-il expliqué.
Les responsables européens se sont félicité, dans l'ensemble, de l'appui et des conseils des États-Unis, bien que ces exhortations aient été à certains moments « très vigoureuses », a indiqué M. Geithner, ajoutant que les Européens avaient, eux aussi, rappelé au reste du monde que les États-Unis avaient leurs propres défis économiques à relever.
« Personne ne les ressent autant que nous », a souligné M. Geithner, reconnaissant que la part de responsabilité des États-Unis dans la crise financière mondiale « a fait un tort énorme à notre crédibilité dans le monde » et que les responsables de la politique économique américaine devaient participer aux discussions internationales avec leurs homologues internationaux « en faisant preuve d'une humilité extraordinaire face à nos problèmes ».
Par Stephen Kaufman
Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html

samedi 8 octobre 2011

La Journée du droit de savoir célébrée à travers le monde

Les défenseurs du droit à l’information à travers le monde ont tout lieu de célébrer aujourd’hui (28 septembre) la Journée du droit de savoir avec le lancement de nombreux outils, initiatives et rapports qui rendront plus difficile pour les gouvernements et les institutions publiques de se dérober à leur devoir de promouvoir le partage de l’information et l’ouverture.
En commençant par l’Afrique, d’où parviennent des nouvelles rafraîchissantes sur le droit à l’information : une Déclaration de Plate-forme africaine sur l’accès à l’information (APAI), d’une portée historique, a été adoptée le 19 septembre à la Conférence panafricaine sur l’accès à l’information. La Déclaration a été rendue possible grâce à un Groupe de travail qui comprenait plusieurs groupes membres de l’IFEX - le Media Rights Agenda (MRA), l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of South Africa, MISA), la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et ARTICLE 19 - et a reçu l’appui de partenaires comme Freedom House et l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA).
Les 14 principes de la Déclaration donnent aux pays africains un encadrement pour l’adoption de lois sur l’accès à l’information et la promotion de la transparence du gouvernement dans ses activités de tous les jours. La Plate-forme met également en lumière l’importance du droit à l’information dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la santé et de l’éducation.
La décision de l’Afrique du Sud, le 19 septembre, de retirer son projet de loi sur la Protection de l’information, qui aurait pour effet de criminaliser de nombreux aspects du journalisme d’enquête, constitue un autre élément positif à la veille de la Journée du droit de savoir. Suite à de vastes mouvements de protestation au Cap et à Johannesburg, le gouvernement a été contraint de renvoyer le texte de l’avant-projet de loi pour plus ample consultation, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Mettant en lumière autant le mauvais que le bon côté de la région de l’Afrique australe, l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) a rendu publics aujourd’hui ses rapports annuels sur les Institutions publiques les plus ouvertes et les plus cachottières. Lors de cérémonies de remise de récompenses tenues dans huit pays, un certain nombre d’institutions publiques vont recevoir une Clef d’or pour leurs efforts de transparence, tandis que d’autres seront couvertes de honte en se voyant remettre un Cadenas d’or pour symboliser leur inaccessibilité. Hélas, la section locale du MISA au Botswana, l’un des pays les plus démocratiques d’Afrique, à ce qu’il paraît, n’a pu trouver une seule institution digne de la récompense de l’Institution publique la plus ouverte. De plus, le MISA rapporte que le Bureau du Président du Botswana a publié hier une déclaration dans laquelle il affirme qu’il allait rejeter les conclusions de la cérémonie de récompenses et a prévenu les institutions gouvernementales de ne pas assister à la cérémonie. En 2010, le MISA a décerné son Cadenas d’or au Bureau du Président.
L’Afrique a réalisé les gains les « plus substantiels » en matière de droit à l’information, selon ARTICLE 19. De nouvelles protections concernant l’accès à l’information ont en effet été instaurées en 2011 en Ouganda, en République de Guinée et au Niger, ce qui porte à dix le nombre des pays d’Afrique qui se sont dotés de lois sur l’accès à l’information.
Par ailleurs, indique ARTICLE 19, au Brésil, des représentants de huit gouvernements ont inauguré le 20 septembre le Partenariat de gouvernement ouvert (PGO) afin de promouvoir la transparence, combattre la corruption et soutenir la reddition de comptes à travers le monde. Malgré qu’il soit à la tête de l’initiative avec les États-Unis, le Brésil n’a, malheureusement, pas réussi à mettre en oeuvre sa propre loi nationale sur le droit à l’information, indique ARTICLE 19.
En Colombie, la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) rappelle aux autorités l’existence du droit d’accès du public à l’information. Ce rappel fait partie de sa plate-forme conjointe avec d’autres ONG intitulée « Más Información más derechos » (Plus d’information, plus de droits).
En Asie du Sud, une coalition comprenant l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), le groupe Media Defence-Southeast Asia (Défense des médias-Asie du Sud-Est), ARTICLE 19 et le Groupe de travail SAPA sur la liberté d’accès à l’information de l’ASEAN, invitent l’ASEAN et ses États membres à suivre l’exemple de l’APAI et à adopter une déclaration conjointe sur l’accès à l’information. Les organisations exigent en outre que le droit à l’information et la liberté d’expression soient enchâssés dans le projet de Déclaration de l’ASEAN sur les droits de la personne.
Le lancement aujourd’hui de asktheeu.org, un portail créé par « Access Info Europe », une ONG qui défend la transparence, inspire plus d’optimisme pour l’avenir de l’accès à l’information à travers le monde. Cet outil simplifie radicalement et démocratise les demandes d’accès à l’information. Les citoyens de l’UE peuvent dorénavant soumettre des demandes à n’importe quelle institution publique de l’UE au moyen d’un seul site, et les particuliers peuvent voir les demandes des autres, cliquer simplement « Moi aussi » et recevoir la même information.
« Access Info Europe » s’est joint également au Centre for Law and Democracy (CLD) pour publier la première analyse détaillée du cadre législatif du droit à l’information dans 89 pays du monde. Aller à RTI-Rating.org.
Dans les autres nouvelles un peu moins positives, ARTICLE 19 rapporte que certains pays ont en réalité affaibli leurs lois sur l’accès à l’information, notamment la Pologne et la Hongrie, tandis que d’autres, dont le Venezuela, la Bolivie et l’Argentine, ont bloqué la législation. La Commission de l’Union européenne exerce par ailleurs des pressions en faveur de révisions qui auraient pour effet de diminuer les exigences en matière de partage de l’information des organismes de l’UE. En Inde, au moins 10 militants du droit d’accès à l’information ont été tués, rapporte ARTICLE 19.
Source; Communiqué de l'IFEX

jeudi 29 septembre 2011

La Réserve fédérale prend des mesures de stimulation de la relance économique

Washington - La banque centrale des États-Unis, la Réserve fédérale ou Fed, acquerra des titres du Trésor à long terme d'une valeur d'environ 400 milliards de dollars dans le cadre d'efforts visant à donner un nouvel élan à une économie en perte de vitesse et à étayer en particulier le marché immobilier.
La Fed vendra des titres à court terme, d'une échéance de trois ans ou moins, et achètera à valeur égale des titres dont l'échéance va de six à 30 ans. C'est par ce rééquilibrage de son portefeuille de titres du Trésor, dont la valeur se monte à 2,87 milliers de milliards, que la banque centrale cherche à faire baisser les taux d'intérêts sur les hypothèques ainsi que sur les prêts aux consommateurs et aux entreprises. La mesure vise aussi à encourager les investisseurs à acheter des obligations de sociétés et des actions tout en évitant une hausse des prix aux consommateurs.
« Les récents indicateurs signalent une faiblesse continue dans les conditions générales du marché du travail, et le taux de chômage demeure élevé », a déclaré la banque centrale dans un communiqué publié le 21 septembre. « Les dépenses des ménages n'ont augmenté qu'à un rythme modeste au cours des derniers mois en dépit d'un certain redressement de la vente des automobiles. »
« Les investissements dans les structures non résidentielles demeurent faibles, et le marché du logement, déprimé », a ajouté la Réserve fédérale.
Le Federal Open Market Committee, le comité chargé d'établir la politique de la Réserve fédérale, a indiqué que cette mesure devrait « appliquer des pressions à la baisse sur les taux d'intérêt à plus long terme » et contribuer à améliorer les conditions financières générales.
La banque centrale a également fait savoir qu'elle réinvestirait les paiements sur les créances hypothécaires et les titres adossés aux hypothèques pour donner un nouveau coup de pouce au marché immobilier. Elle a aussi indiqué qu'elle maintiendrait les taux d'intérêt directeurs sur les fonds fédéraux prêtés au jour le jour aux banques entre 0 et 0,25 %.
Dans une lettre adressée à la Réserve fédérale, quatre républicains influents siégeant au Congrès des États-Unis se sont dits préoccupés par la possibilité qu'une telle action de la banque centrale n'aggrave la situation économique. Ils soutiennent que les efforts déployés jusqu'ici par la Fed n'ont pas amélioré le taux de chômage, et craignent que de nouvelles mesures n'augmentent l'inflation.
Dans sa déclaration, la Réserve fédérale a indiqué que les perspectives d'inflation à plus long terme demeuraient stables. L'inflation semble s'être modérée depuis que les cours de l'énergie et de certaines matières premières ont baissé de leurs niveaux du début de l'année.
Le taux de chômage aux États-Unis était de 9,1 % en août, tandis que le produit intérieur brut s'est accru à un taux modeste de 0,7 % dans la première moitié de 2011.Le comité chargé de la politique de la Réserve fédérale a indiqué qu'il continuait à s'attendre à une certaine reprise dans le rythme de la relance actuelle au cours des prochains trimestres mais que le taux de chômage ne diminuerait que progressivement.
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lundi 26 septembre 2011

Égypte: Retour en force des tactiques de répression des médias qui étaient en vogue sous le régime Moubarak

En dépit du changement promis par la révolution, le gouvernement de transition en Égypte, le Conseil suprême des Forces armées (CSFA), continue de recourir à la force excessive et à des lois répressives contre ceux qui partagent les informations, qui font part de leurs opinions et qui participent à des manifestations non violentes, ce qui pousse trois importants groupes membres de l’IFEX présents dans le pays à l’assimiler au régime Moubarak.
Bien qu’ayant initialement promis de supprimer la loi d’urgence universellement détestée en Égypte, qui a servi à écraser les dissidents au cours des trente dernières années, le CSFA a fait exactement le contraire. Le 15 septembre, il a proclamé un décret qui l’habilite à invoquer la loi d’urgence presque à volonté, en réponse aux situations qui se présentent, incluant, mais sans s’y limiter, la diffusion de fausses nouvelles et de fausses déclarations, le vandalisme et le blocage des routes, selon ce que rapportent l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS), le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
« [Le décret] permettra d’intimider et de harceler les personnes qui participent à des manifestations, à des protestations et à des grèves non violentes. Il constitue en outre une menace directe à la liberté d’expression et à celle des médias », ont ajouté les trois membres égyptiens de l’IFEX dans une déclaration également signée par 19 autres groupes de la société civile égyptienne. Les signataires demandent entre autres l’abolition du décret et la fin des campagnes contre les organisations de la société civile, qui se poursuivent depuis le printemps.
La semaine dernière, le Ministère de l’Information du CSFA fait une descente dans les locaux de Al-Jazeera Mubasher Misr (l’affilié d’Al-Jazira en Égypte) et a procédé à sa fermeture, après que le gouvernement eut omis de délivrer à la station un permis, quatre mois après que celle-ci lui en eut fait la demande, selon ce que rapportent l’ANHRI, le CIHRS, l’EOHR et d’autres groupes. L’équipement a été saisi et un technicien a été arrêté. Ce genre de fermeture est appelé à se répéter étant donné que le gouvernement a annoncé le « gel » de l’émission de permis à des stations par satellite, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Autre tournant troublant, l’interdiction faite récemment aux journalistes d’assister aux procès politiques, notamment celui de Moubarak, signale Reporters sans frontières (RSF).
Une des affaires les plus alarmantes est celle du blogueur incarcéré Maikel Nabil Sanad, condamné à trois ans de prison pour avoir remis en question la neutralité théorique des forces armées pendant le soulèvement de masse en Égypte en janvier et en février. Sanad a été emmené à l’infirmerie après plusieurs semaines de grève de la faim, lorsqu’il a cessé de boire, ce qui a fait craindre pour sa vie.
Les attaques contre la liberté de la presse et les pouvoirs de répression extrêmement étendus du nouveau gouvernement théoriquement démocratique représentent « une insulte pour les milliers de personnes qui se sont sacrifiées et qui sont mortes dans une bataille brutale pour renverser totalement le régime », disent l’ANHRI, le CIHRS et l’EOHR.
Inquiets de ce que signifie la violation des droits démocratiques à l’approche des élections, l’EOHR procède à l’heure actuelle à la sélection et à la formation de 1 000 observateurs d’élections locaux. Les groupes égyptiens collaborent également à un projet de surveillance des médias pendant les élections.
Source:Communiqué de l'IFEX

mercredi 14 septembre 2011

La démocratie en bref

Le mot « démocratie » est sans doute familier à la plupart, mais la notion est encore mal comprise et mal employée à une époque où les dictateurs, les régimes à parti unique et les auteurs de coups d'État se réclament d'un soutien populaire en revendiquant l'apparence de la démocratie. Pourtant, la puissance de l'idée de démocratie a traversé une histoire longue et agitée, et le gouvernement démocratique, malgré des difficultés constantes, continue d'évoluer et de prospérer dans le monde.
La démocratie - du grec demos, « peuple » - se définit essentiellement comme un gouvernement où la souveraineté est investie dans le peuple. Dans certains cas, la démocratie peut être exercée directement par le peuple ; dans de grandes sociétés, le peuple élit des représentants.
Selon la célèbre formule du président Abraham Lincoln, la démocratie est le gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Liberté et démocratie sont des mots que l'on utilise souvent de façon interchangeable, mais ils ne sont pas synonymes. Si la « démocratie » évoque effectivement une série d'idées et de principes sur la liberté, elle consiste aussi en une série de pratiques et de procédures élaborées au fil d'une histoire longue et souvent tortueuse. La démocratie est l'institutionnalisation de la liberté.
En fin de compte, les citoyens vivant dans une société démocratique doivent être les gardiens suprêmes de leur propre liberté et doivent se frayer leur propre voie vers les idéaux énoncés dans le préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies : « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».
Source: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french

lundi 12 septembre 2011

L'interprétation d'une citation de Martin Luther King suscite controverse

Sur l'une des faces verticales du Roc de l'Espoir, pièce maîtresse du nouveau monument à la mémoire de Martin Luther King, à Washington, sont gravés les mots suivants : « J'ai été un tambour-major pour la justice, la paix et la droiture. »
Cette inscription, qui paraphrase un passage d'un sermon prononcé par le grand défenseur des droits civiques à Atlanta le 4 février 1968, a soulevé une controverse.
Dans ce sermon, King décrit l'aspiration humaine à la grandeur comme « une sorte d'instinct de tambour-major - le désir d'être devant, le désir d'être à la tête du défilé, le désir d'être premier ».
Il exhorte son auditoire à mobiliser cet instinct pour le bien : « Ne cessez jamais de vouloir être important. Ne cessez pas de vouloir être premiers. Mais je veux que vous soyez premiers en amour. Je veux que vous soyez premiers en excellence morale. Je veux que vous soyez premiers en générosité. »
Faisant ensuite allusion à l'oraison funèbre qu'on prononcerait après sa mort, il ajoute : « Oui, si vous voulez dire que j'ai été un tambour-major, dites que j'ai été un tambour-major pour la justice. Dites que j'ai été un tambour-major pour la paix. Dites que j'ai été un tambour-major pour la droiture. Et toutes les autres paroles creuses seront sans importance. »
Maya Angelou, poètesse afro-américaine de renom, s'est vivement récriée contre l'inscription d'une version tronquée de ce passage sur la face du monument, faisant valoir dans un écrit au quotidien Washington Post que cette paraphrase faisait apparaître Martin Luther King comme un être arrogant. « Il était complètement dépourvu d'arrogance, a-t-elle affirmé. Il avait une humilité qui venait du cœur. La proposition conditionnelle du début, qui manque, est probante. Son omission change totalement le sens de la citation. »

Mais d'autres ont défendu l'emploi de la paraphrase.
« Si vous êtes un jeune enfant afro-américain, le fait de voir un Afro-Américain décrit en ces termes doit changer votre vie ; c'est comparable au fait qu'Obama soit devenu président », a fait observer Ethelbert Miller, auteure et directrice du Centre d'études afro-américaines de l'université Howard, à Washington. « Je pense que cette considération l'emporte sur le libellé particulier de la citation. »
De son côté, Taylor Branch, l'auteur d'une longue biographie de King, a déclaré : « Ce qui importe vraiment, c'est la façon dont le public réagit au monument. Tout le reste est secondaire. »
En tout état de cause, ce qui ressort de cette petite controverse, c'est que les paroles de Martin Luther King conservent toute leur force et la haute estime dans laquelle les ont toujours tenues les Américains.
« Je suis contente qu'on fasse attention au langage », affirme la poétesse Grace Cavalieri. « C'est quand, la dernière fois que le langage a causé une controverse ? Le fait que tous les yeux se rivent sur les cinq phrases qui ont été omises est une chose merveilleuse. Maintenant, tout le monde va retourner consulter l'original. Les mots comptent, c'est pour cela que certaines personnes sont peinées. Mais tout le monde s'intéresse à ces mots et à ce langage. N'est-ce pas ainsi que Martin Luther King a transformé le monde, par son langage ? »
Source: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french

mardi 23 août 2011

Égypte: Les dirigeants militaires ignorent le pluralisme

Les dirigeants militaires de l’Égypte viennent d’infliger un cinglant revers à la libre expression et à la liberté des médias. Ils ont en effet annoncé l’imposition de limites à la participation des organisations de la société civile; ils s’attaquent aux sources de financement des ONG, interdisent la surveillance internationale des élections et ont rétabli le Ministère de l’Information, selon ce que rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arab Network for Human Rights Information, ANHRI), l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Frustrés de l’absence de progrès de la justice sociale et des libertés civiles, des milliers de manifestants ont défilé encore une fois les 23 et 24 juillet au square Tahrir du Caire.
Tandis que les manifestants se dirigeaient vers le ministère de la Défense pendant le week-end, des dizaines d’entre eux étaient attaqués par des assaillants. « Ils se sont retrouvés piégés et ont été agressés par des fiers-à-bras brandissant machettes et couteaux et lançant des pierres et des cocktails molotov », rapporte le « Guardian ». Les récents affrontements marquent une escalade de la tension entre les activistes et les dirigeants militaires égyptiens. Des dizaines de manifestants ont été blessés et au moins un journaliste a été agressé.
De plus, les journalistes et les activistes critiquent le gouvernement à cause de sa lenteur à tenir les procès des principaux dirigeants de l’ancien régime. Les activistes veulent aussi que le gouvernement accélère la transition vers un pouvoir civil, disent les dépêches. La tenue des élections a récemment été repoussée à la fin novembre.
À la place, les généraux en place consolident systématiquement leur propre pouvoir. Au début de ce mois-ci, le feld-maréchal Hussein Tantawi, chef du Conseil suprême des Forces armées (CSFA), a assermenté un nouveau ministre de l’Information après avoir rétabli le ministère de l’Information d’Égypte. Ce ministère avait été aboli après l’éviction du pouvoir d’Hosni Moubarak. Longtemps considéré par les journalistes comme l’instrument de propagande du régime Moubarak, son abolition constituait une exigence clé de la révolution des 18 jours, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
« Le ministère de l’Information est un outil dont se servent habituellement les régimes dictatoriaux », dit l’ANHRI.
La Coalition nationale pour la liberté des médias - composée de groupes de défense des droits comme l’ANHRI et le CIHRS, ainsi que de syndicats et de militants de la défense des médias - rejette cette nomination, rapporte l’ANHRI. La Coalition recommande que le gouvernement considère l’apport des employés des médias et des syndicats de journalistes afin de trouver un moyen de garantir le droit des citoyens à des médias libres et responsables.
Par ailleurs, le gouvernement tente de marginaliser les organisations de la société civile, dit l’ANHRI. Plus de 70 ONG ont demandé une rencontre avec le Ministre de la Justice sociale et de la Solidarité il y a déjà plus de deux mois. Les autorités ont répondu en ajoutant dans la loi de nouvelles contraintes pour les ONG, mettant sur pied une enquête sur le financement étranger de ces organisations, bloquant l’enregistrement de nouvelles organisations et imposant des délais infinis dans l’octroi d’autorisations à recevoir des fonds.
Dans ses manoeuvres pour contrôler les ONG, le CSFA a étendu très loin ses tentacules en interdisant la surveillance étrangère des élections, rapporte le CIHRS. Il s’est ingéré dans l’indépendance démocratique de la Commission suprême des élections en « indiquant les règles qui encadrent la participation des ONG égyptiennes et internationales au processus de surveillance des élections ». Le but de la vérification de tout processus électoral est d’en assurer l’intégrité, de rassurer les citoyens, dit le CIHRS, qui invite le CSFA à permettre aux ONG locales et internationales de faciliter le processus de surveillance internationale des élections égyptiennes.
Source: Communiqué de l'IFEX


lundi 1 août 2011

Après l'impasse de Doha, l'OMC prépare la conférence ministérielle

Washington - Les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont avoués incapables de s'entendre sur un ensemble de mesures qui étaient destinées à venir en aide aux pays les moins avancés et qui auraient constitué « une première moisson » dans la perspective de la conclusion fructueuse du programme de Doha pour le développement.
Tel est le bilan dressé par le représentant permanent des États-Unis à l'OMC, l'ambassadeur Michael Punke.
« La seule solution pour parvenir à adopter un train modeste de mesures, c'était que tous les acteurs majeurs soient prêts à faire des contributions significatives », a déclaré le haut responsable le 26 juillet devant le Comité des négociations commerciales de l'OMC, à Genève. « Comme on le craignait, les participants se sont révélés beaucoup plus à l'aise quand il s'agissait de parler de ce que les autres pouvaient leur donner plutôt que de parler de leurs contributions à eux. »
Malgré le travail de fond des États-Unis qui avaient étudié les questions sous tous les angles et préparé l'ensemble des mesures proposées « sans ménager leurs efforts », a déploré l'ambassadeur, « il n'y a pas eu d'accord et il n'y en aura pas ».
« Cette conclusion, personne ne la voulait, mais les faits sont incontournables », a-t-il ajouté. M. Punke, qui est également le représentant permanent adjoint du président pour le commerce extérieur, a notamment cité les « positions figées » de plusieurs membres et « les lignes à ne pas franchir » qu'ils ont tracées.
La poursuite des discussions sans perspective de succès « reviendrait à très cher » parce qu'elle se ferait au détriment des préparatifs essentiels à la 8e conférence ministérielle de l'OMC, qui aura lieu en décembre.
« S'il est un sentiment largement partagé, c'est qu'un élément absolument essentiel [de la conférence] sera la discussion de l'après-Doha. Nous devons travailler ensemble de toute urgence sur ce point et participer à la discussion », a souligné le haut responsable, notant que les pays membres n'avaient pas une minute à perdre pour se préparer.
Le train de mesures portait essentiellement sur un certain nombre de questions relatives au soutien à accorder aux pays les moins avancés et il s'insérait dans le droit fil des efforts visant à sortir les pourparlers de Doha de l'impasse. Le programme de Doha pour le développement, ainsi nommé parce qu'il a vu le jour dans la capitale du Qatar, a été négocié en 2001 par l'OMC pour faire reculer la pauvreté et relancer l'économie mondiale par le biais de la libéralisation des échanges. Mais les pourparlers sont au point mort depuis 2006, principalement à cause des divisions entre les principales nations commerçantes.
Ce n'est pas de gaieté de cœur que les membres de l'OMC ont renoncé à négocier la série de propositions, a commenté M. Punke, qui a déjà tourné la page : « Il faut maintenant voir la situation en face et tracer une voie réaliste à suivre. »
La conférence de l'OMC, qui se tiendra à Genève du 15 au 17 décembre, portera sur le cycle des pourparlers de Doha et sur une large gamme de questions d'intérêt mondial.
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jeudi 28 juillet 2011

Comment l'Age d'or de l'Islam a façonné le monde moderne

Washington - Qu'est-ce qu'une caméra, du café, une brosse à dents et du parfum ont en commun ? Il s'agit de leur origine, car toutes ces choses remontent à l'Âge d'or de la civilisation musulmane.
Ce sont en effet quelques-unes des innovations qu'on peut découvrir dans l'exposition itinérante dénommée 1001 inventions : l'Âge d'or de la civilisation musulmane, qui s'est ouverte le 27 mai au Centre des sciences de Californie à Los Angeles et dure jusqu'au 31 décembre 2011. Elle révèle l'épanouissement des sciences et de la technologie dans le monde islamique du VIIe au XVIIe siècles.
De l'Espagne méridionale à la Chine, la civilisation islamique attira de nombreux érudits d'autres religions qui élargirent les connaissances des Égyptiens, des Grecs et des Romains et ce faisant inspirèrent les avancées qui ouvrirent la voie à la Renaissance. Selon Diane Perlov, première vice-présidente du programme des expositions au Centre des sciences de Californie, 1001 inventions « dévoile les origines multiculturelles des sciences modernes » et les liens étroits entre la société occidentale et d'autres cultures.
L'exposition s'est d'abord ouverte à Londres, puis s'est rendue à Istanbul et à New York avant d'arriver à Los Angeles. Elle présente des exemples de progrès réalisés dans le domaine de l'ingénierie, de la navigation maritime, de l'architecture, des mathématiques et de la médecine, ainsi que des objets nés à l'ère islamique et que l'on trouve aujourd'hui dans des foyers partout dans le monde.
Salim al-Hassani est conservateur de l'exposition et professeur émérite à l'université de Manchester en Grande-Bretagne. Il cite « l'amnésie historique au vu des avancées scientifiques et culturelles réalisées au Moyen-Âge » et que 1001 inventions cherche à rectifier.
Les visiteurs de l'exposition peuvent examiner une copie fonctionnelle d'une horloge de 5 mètres de haut du XIIe siècle dite horloge-éléphant, son socle ayant la forme de l'animal. Mise au point par un ingénieur en mécanique du nom d'al-Jazari, originaire d'une région qui correspond à la Turquie méridionale de nos jours, elle comporte des emblèmes de diverses cultures dont des dragons chinois, un phœnix égyptien et des robots de bois portant des turbans arabes.
Parmi les écrans interactifs que l'on trouve à l'exposition figure un jeu informatique « qui vous fait suivre une ancienne route commerciale et vous demande de décider quels articles vendre ou acheter dans quels marchés », a dit Mme Perlov. « Non seulement les visiteurs apprennent quels biens et services étaient échangés dans le cadre d'un commerce mondial mais aussi comment les informations et le savoir se propageaient de la sorte. »

En outre, les visiteurs peuvent « déplacer une figurine sur l'écran à travers une maison moderne et trouver tous les articles dont l'origine remonte à l'ancienne civilisation musulmane », a expliqué Mme Perlov. « Un son de cloche se fait entendre chaque fois qu'ils trouvent l'un de ces articles tels que du parfum, du savon, une brosse à dents, un produit de beauté, du café... »
Ceux qui se rendent à l'exposition se familiarisent aussi avec les innovateurs de l'ère islamique classique, par exemple la princesse Fatima al-Fihri qui en 859 fonda la première université moderne (c'est-à-dire comportant diverses facultés et disciplines et ouverte tant aux hommes qu'aux femmes) à Fez, au Maroc. Un autre innovateur est le physicien égyptien Alhazen, né en 965, qui découvrit les fondements de l'optique physiologique moderne. Alhazen inventa « la chambre noire », qui a finalement mené à la création des caméras modernes.
Le médecin andalou al-Zahrawi (936-1013) fut le premier chirurgien à utiliser systématiquement des sutures dites en boyaux de chats mais en réalité en boyaux de moutons. Il mit au point divers instruments chirurgicaux sophistiqués, dont le scalpel, les seringues, les forceps et les aiguilles chirurgicales. Bien que de tels instruments soient actuellement fabriqués à partir de matériaux qui dépassent de loin ceux dont disposaient les premiers chirurgiens, « leur concept et la façon de les utiliser demeurent les mêmes », a dit M. al-Hassani.
« L'un des messages les plus importantes que cherche à transmettre cette exposition est que l'humanité partage un legs scientifique commun, a-t-il souligné. Nous espérons que 1001 inventions inspirera les enfants de toutes origines à explorer la possibilité d'une carrière dans les sciences et la technologie. »
« Nous vivons aujourd'hui à l'ère de la mondialisation, en l'occurrence du partage des sciences et des idées à travers le monde entier, mais cela se produisait aussi dans le passé, a expliqué M. al-Hassani. Des hommes et des femmes de différentes religions - et d'aucune - ont travaillé ensemble à l'époque de la civilisation musulmane pour avancer nos connaissances du monde. »
Lauren Monsen
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samedi 16 juillet 2011

Syrie: Dans la guerre de propagande que mène le régime, un chanteur révolutionnaire est assassiné

Au cours des quelques dernières semaines, dans la ville septentrionale de Hama, en Syrie, jusqu’à 200 000 résidents se rassemblaient chaque soir au square al-Aqsi pour faire leur part dans les soulèvements arabes. La plupart du temps, Ibrahim Kashoush, connu du public comme « le chanteur de la révolution », interprétait des chansons politiques exprimant la fronde populaire. Tout cela a pris fin abruptement le 5 juillet, lorsqu’il s’est fait trancher la gorge par les forces de sécurité dans une série de raids mortels, selon ce que rapporte le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network of Human Rights Information, ANHRI).
Le meurtre de Kashoush constitue le signe ultime que le régime du Président Bachar al-Assad est déterminé à remporter coûte que coûte la guerre de propagande, dit Index on Censorship.
Une des chansons de Kashoush, « Pars, Bachar », s’adresse directement au Président et tourne en ridicule ses propos sur la réforme. On peut en voir la vidéo ici :
Source: Communiqué de l'IFEX

jeudi 7 juillet 2011

L'IFEX annonce que le 23 novembre sera la Journée internationale pour mettre fin à l'impunité

L'impunité a toujours été considérée comme une priorité absolue par les membres de l'IFEX. Il n'est donc pas étonnant qu'à la Conférence de définition de stratégie de 2011 de l'IFEX qui s'est tenue à Beyrouth, au Liban, la semaine dernière, les membres de l'IFEX ont annoncé qu'ils joignaient leurs forces pour lancer la première Journée internationale pour mettre fin à l'impunité, le 23 novembre, anniversaire de l'attentat le plus meurtrier jamais perpétré contre des journalistes dans l'histoire récente, à savoir le massacre de 2009 à Maguindanao, aux Philippines.
Dans le sillage de cette annonce, les membres ont appris que le journaliste pakistanais Saleem Shahzad avait été retrouvé assassiné à Islamabad, fort probablement à cause de ses reportages sur les liens entre Al Qaida et la marine du Pakistan.
Shahzad compte ainsi parmi les 16 journalistes qui ont été assassinés au Pakistan depuis 2000. Pourtant, comme le fait remarquer la Fondation de la presse du Pakistan (Pakistan Press Foundation, PPF), on ne recense qu'une seule condamnation - pour le meurtre très médiatisé de Daniel Pearl, reporter au « Wall Street Journal ». Avec une fiche pareille, il ne semble pas déraisonnable de penser que la justice sera aussi illusoire dans l'affaire de Shahzad.
« La mort de Saleem Shahzad est un autre coup dur pour nous, pour le Pakistan. Nous n'aurions pu imaginer une chose pareille », a déclaré le secrétaire général de la PPF, Owais Aslam Ali, qui était également un ami très proche de Shahzad.
Malheureusement, le cas de Shahzad ne constitue pas une exception. Rien qu'au sein de la communauté des défenseurs de la libre expression, plus de 500 journalistes ont été tués au cours des dix dernières années et, dans neuf cas sur dix, les tueurs n'ont pas été inquiétés.
On espère que cette Journée internationale pour mettre fin à l'impunité mettra en lumière les tentatives des membres de l'IFEX pour corriger cette situation.
« La Journée servira de plate-forme... pour exiger que les tueurs de journalistes ne l'aient pas facile, et pour assurer que nos collègues qui travaillent dans des pays où règne une impunité continue et généralisée sentent que leur travail est apprécié et que leur vie est précieuse », dit le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
D'après l'Index de l'Impunité de 2010, établi par le CPJ et dévoilé à la conférence de l'IFEX, l'Irak se classe encore une fois au premier rang pour ce qui est des meurtres non résolus (92) au cours des dix dernières années. Aucune région toutefois n'est épargnée : la Somalie et les Philippines, qui ont rejoint l'Irak au sommet du classement, ne montrent aucun signe ni d'amélioration ni de détérioration.


La Russie et le Mexique, « deux des pays les plus meurtriers du monde pour la presse, prennent des orientations différentes dans la lutte contre la violence meurtrière dirigée contre la presse », la Russie présentant une légère amélioration avec plus de condamnations et moins de meurtres. (Pendant la conférence, un des assassins d'Anna Politkovskaïa a été arrêté.) La situation s'est dégradée cependant au Mexique, où les journalistes évitent délibérément d'aborder certains sujets délicats.
« L'impunité constitue un indicateur clé pour évaluer le degré de liberté de la presse et de la libre expression partout dans monde », dit le CPJ.
Et pourtant, il y a de l'espoir : une discussion lors de la conférence a porté sur des mesures de riposte qu'il est possible d'adopter pour combattre l'impunité - en particulier avec la connaissance que 40 pour 100 des journalistes assassinés ont d'abord été menacés.
Aux Philippines, par exemple, « la campagne de lutte contre l'impunité comporte des initiatives en vue de réformer le système de justice criminelle, qui pose problème » dit le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (Center for Media Freedom and Responsibility, CMFR), mesures qui vont de la modification du code pénal à la modification du programme de protection des témoins.
La position légèrement améliorée de la Colombie dans le classement est attribuable en grande partie au programme spécial de protection mis en place par le gouvernement, lequel assure une protection physique aux journalistes en danger, selon ce qu'indique la Fondation pour la liberté de la presse de la Colombie (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP). Les défenseurs de la libre expression au Mexique font maintenant pression sur leur gouvernement pour qu'il emboîte le pas à la Colombie.
À l'approche de la Journée du 23 novembre, les membres de l'IFEX qui participent à la lutte contre l'impunité vont discuter et analyser ces tendances et d'autres qui émergent, et vont présenter de nouvelles stratégies qui vont renforcer leur campagne anti-impunité.
« Nous voyons à notre bureau toutes ces initiatives créatrices que prennent les membres de l'IFEX pour combattre l'impunité dans leurs propres contextes », explique Annie Game, directrice générale de l'IFEX. « Nous avons besoin d'une meilleure façon de promouvoir ce travail et le fait d'avoir une journée qui y est consacrée représente un important premier pas pour sensibiliser les gens et proposer des mesures concrètes afin de combattre l'impunité. »
Selon Jacqui Park, du bureau Asie-Pacifique de la FIJ, « je pense que la meilleure chance que nous ayons [de combattre l'impunité], c'est en collaborant avec nos partenaires sur le terrain, et non pas en abandonnant notre lutte. La revendication internationale concertée, ça marche, comme dans le cas de J.S. Tissainayagam [journaliste sri-lankais détenu à tort], qui a fini par être gracié. Ce sont des forums comme celui de l'IFEX qui nous fournissent la meilleure chance de succès. »
L'IFEX présentera le travail de lutte contre l'impunité mené par ses membres sur un site web spécial consacré à la Journée. Le site fournira aussi des moyens d'action que vous pouvez prendre. Restez à l'écoute.
Source: Communiqué de l'IFEX

jeudi 30 juin 2011

Tunisie: Il faut des médias forts et une société civile forte après la révolution, dit le TMG de l'IFEX

Si les Tunisiens doivent jouer un rôle informé dans la transition du pays vers la démocratie, il leur faut des médias libres et indépendants et une société civile forte, démocratique et ouverte, indique le premier rapport du Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'IFEX (TMG de l'IFEX), depuis la chute du régime du Président Zine el-Abidine Ben Ali, en place pendant 23 ans.
Intitulé « L'oppression a laissé de profondes cicatrices : Évaluation des exigences critiques pour la liberté d'expression dans la transition démocratique de la Tunisie », le rapport documente les préoccupations clés et les difficultés immédiates concernant la censure et la libre expression en Tunisie - comme elles sont perçues par plus de 80 professionnels des médias, les défenseurs de la société civile et les autorités interviewés lors de la mission du TMG de l'IFEX en Tunisie du 9 au 16 avril.
Le rapport a constaté que l'on peut déjà relever des restes du régime de Ben Ali dans l'industrie des médias, comme un cadre juridique suranné et même certains de ses hommes liges.
Reconnaissant que certains progrès ont été réalisés depuis le 14 janvier, le rapport du TMG de l'IFEX s'attaque également à ce qu'il faut faire pour maintenir l'élan de changement à la veille de l'élection de l'Assemblée constituante, prévue le 23 octobre 2011.
« Le gouvernement tunisien doit - en consultation avec les différents intervenants - mettre en place un cadre propice qui assurera le pluralisme et la diversité dans les médias. Le nouveau paysage médiatique doit prendre en compte les aspirations démocratiques des Tunisiens et s'attaquer rapidement au monopole exercé dans le secteur par les proches alliés de l'ancien régime », a déclaré Fatou Jagne Senghore d'ARTICLE 19 lors du lancement du rapport la semaine dernière à Tunis.
De plus, la « participation est la clé », a déclaré Rohan Jayasekera de Index on Censorship, qui préside le TMG de l'IFEX. « La démocratie a besoin de l'engagement le plus vaste et de l'éventail d'opinions le plus étendu possible, et tandis que les journalistes citoyens et les militants du web doivent toujours travailler comme garants de la révolution tunisienne, il reste encore au gouvernement par intérim de la Tunisie et à une bonne partie des médias grand public à faire leurs preuves devant le peuple. »
La mission s'est déroulée sous la direction de l'Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d'information (WAN-IFRA), dans le cadre d'un projet continu du TMG de l'IFEX qui, cette année, se concentre sur une campagne qui vise à mettre fin à la censure.
Source: communbiqué de l'IFEX

Les experts de la santé publique notent dix signes d'amélioration au XXIe siècle

Washington - La réduction du taux de mortalité infantile et les progrès au niveau de la prévention et des traitements pour diverses maladies, tels le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, figurent parmi les dix principaux accomplissements réalisés dans le secteur de la santé publique au cours de la première décennie du XXIe siècle, selon le Centre d'épidémiologie des États-Unis (CDC).
La plus importante agence fédérale de santé a publié le 24 juin la liste intitulée « Dix principaux accomplissements de la santé mondiale 2001-2010 » dans le cadre de son Rapport hebdomadaire sur les maladies et la mortalité (MMWR).
Le CDC a effectué un sondage auprès des experts de la santé dans le monde entier, leur demandant quels étaient à leur avis les meilleurs accomplissements dans ce secteur, pour en établir ensuite la liste sur la base de leurs réponses. Le rapport du CDC souligne que les accomplissements n'ont pas été classés par rang d'importance puisqu'ils en revêtent tous le même degré.
Le nombre d'enfants décédés avant l'âge de 5 ans a diminué de deux millions au cours des dernières années, selon le rapport qui fait état de cette réduction du taux de mortalité infantile comme l'un des progrès importants de la décennie écoulée. Et l'amélioration de ce taux annuel va en s'accroissant. Un accès amélioré aux vaccins, aux micronutriments complémentaires et à l'eau potable ont permis de sauver la vie d'enfants qui autrement auraient péri en jeune âge.

Les campagnes élargies d'immunisation ont été le facteur clé dans le déclin abrupt du nombre de décès dus aux maladies infectieuses, précise le MMWR. La vaccination contre la rougeole, la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche a prévenu 2,5 millions de décès par an. Une meilleure connaissance de l'efficacité des vaccins et des mécanismes novateurs de financement ont permis la réalisation de ces progrès, souligne le rapport du CDC.
La proportion de la population mondiale ayant accès à de l'eau salubre est passée de 83 % en 2000 à 87 % en 2008, tandis que l'accès à des systèmes d'assainissement a augmenté aussi, de 58 % à 61 %. La combinaison de ce genre d'initiatives a permis de sauver la vie aux jeunes enfants qui auraient succombé à la diarrhée, laquelle en tue chaque année plus que ne le font ensemble le sida, le paludisme et la rougeole.
Une réduction du nombre des nouveaux cas de VIH/sida et l'accès élargi aux traitements contre cette maladie ont aussi été notés comme l'un des principaux accomplissements sanitaires des dix dernières années. Le nombre des patients qui reçoivent des thérapies antirétrovirales dans les pays à faible et moyen revenus s'élevait à plus de 5 millions de personnes en 2009, un total qui aurait été inconcevable au début de la décennie.
La campagne contre le VIH/sida est étroitement liée à la réduction du taux de prévalence et de mortalité de la tuberculose, celle-ci étant l'une des infections opportunistes qui attaquent le système immunitaire compromis d'une personne atteinte du sida. « Depuis 2000, les taux de dépistage et de traitements réussis se sont accrus de près de 20 %, avec l'incidence et la prévalence en déclin dans toutes les régions du monde », précise le rapport.
La première décennie du XXIe siècle a aussi permis de réaliser des progrès dans la lutte contre des maladies souvent dites « maladies tropicales négligées », du fait non pas qu'elles soient rares mais qu'elles touchent les populations des pays les plus pauvres qui n'ont guère les capacités économiques ou politiques de lancer des initiatives efficaces contre elles. De l'avis des experts sondés, des efforts concertés ont permis de concrétiser des avancées dans la lutte contre trois de ces maladies, à savoir la dracunculose (ver de Guinée), l'onchocercose (cécité des rivières), et la filariose lymphatique qui semblent toutes sur la voie de l'éradication. Moins de 1.800 cas de dracunculose ont été signalés en 2010 ; la distribution des médicaments a permis de contrôler la propagation de cette maladie dans les six pays où elle demeure une menace et devrait éliminer sa transmission d'ici à 2012. En 2000, 120 millions de personnes ont été infectées par la filariose lymphatique, mais les campagnes massives d'administration de médicaments en ont fortement réduit l'incidence bien que 63 pays soient encore à risque.

Le nombre de vies sauvées n'est pas toujours l'aune du succès remporté, notamment dans le cas du tabagisme. Les décès prématurés qui en découlent ont augmenté de quelque 600.000 depuis 2000, mais les initiatives anti-tabac engagées par les gouvernements, notamment les interdictions de fumer, les impôts, la sensibilisation par la publicité et autres se sont multipliées. C'est pourquoi les experts sondés par le CDC font figurer le contrôle du tabagisme parmi les accomplissements sanitaires de la décennie.
La sécurité routière en est un autre, et ce, grâce à l'éducation et à la sensibilisation qui ont mené à des progrès dans ce domaine. Chaque année, 1,3 million de personnes périssent dans des accidents de la route et ce total continue à augmenter dans les pays en développement. Mais le rapport note qu'une sensibilisation accrue aux dangers de la circulation en tant que menace à la santé publique a mené à une réduction importante du taux de mortalité afférente en Europe. À noter que l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé les années 2011 à 2020 Décennie d'action pour la sécurité routière.
Par ailleurs, une coopération internationale accrue au niveau de la santé publique a permis de renforcer le dépistage des pandémies pour mieux les combattre, un autre progrès de la dernière décennie, ajoute le CDC. Le Règlement sanitaire international est entré en vigueur en 2007 et a servi à accroître les capacités en matière de surveillance et d'action en cas de nouvelles épidémies de maladies infectieuses.
Par le biais de leur Centre d'épidémiologie et de leur Agence pour le développement international (USAID), les États-Unis ont apporté un appui considérable à toutes ces réalisations du domaine de la santé publique. Le Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), lancé en 2003 avec une enveloppe de 15 milliards de dollars, a contribué à fournir des traitements pour le VIH/sida à des millions de personnes dans le monde. En 2010, le gouvernement Obama a mis en œuvre l'Initiative des États-Unis en matière de santé mondiale, un programme doté de 60 milliards de dollars visant à poursuivre la lutte contre les maladies dans les pays en développement. Les États-Unis ont aussi joué un rôle directeur dans l'expansion des programmes d'immunisation qui visent à protéger un nombre toujours croissant d'enfants contre les maladies infectieuses et à persévérer dans la poursuite de l'éradication de la polio.
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jeudi 16 juin 2011

Espoir renouvelé d'un vaccin contre le sida grâce à l'engagement mondial

Washington - L'Assemblée générale des Nations unies a réaffirmé son engagement à intervenir face à la pandémie du VIH/sida lors d'une session spéciale à New York alors que des responsables des États-Unis exprimaient leur optimisme né des partenariats multilatéraux contre le maladie et de la perspective d'un vaccin efficace contre la transmission du VIH.
Le directeur de l'Institut national de l'allergie et des maladies infectieuses aux États-Unis (NIAID), le Dr Anthony Fauci, est l'un des médecins les plus éminents de la lutte contre le sida qu'il mène depuis des décennies ; une récente étude lui a donné espoir que la médecine a maintenant trouvé la voie qui conduira à la mise au point d'un vaccin.
« Cela ne se produira pas l'année prochaine ou la suivante », a dit le Dr Fauci le 9 juin lors d'une conférence de presse diffusée de centres de presse à New York et à Washington. « Mais pour la première fois, nous voyons une lueur au bout du tunnel. Nous aurons un vaccin. »
L'essai d'un candidat vaccin en Thaïlande, achevé en avril, est l'étude qui a donné espoir au Dr Fauci en raison d'une réduction de 30 % du taux d'infection chez la population impliquée. Le résultat n'est pas formidable, a-t-il fait remarquer, mais il prouve qu'un vaccin peut provoquer une réaction immunitaire. Le directeur du NIAID a noté que des décennies de recherche n'avaient pas produit jusqu'à présent de résultats sur lesquels on puisse fonder de l'espoir.
« Nous n'avions pas d'idée claire quant au genre de réaction immunitaire qu'il fallait induire, a-t-il expliqué. En fait, nous n'étions pas sûrs de pouvoir induire des résultats même modestes en vue d'un vaccin efficace. » L'essai en Thaïlande a prouvé qu'il est possible de réduire le taux de prévalence des infections par le VIH. Les scientifiques doivent maintenant reproduire la réaction immunitaire des participants à cet essai d'un vaccin tant soit peu efficace pour mettre au point un autre qui puisse en déclencher une beaucoup plus forte.
Jusqu'à ce qu'un vaccin efficace ou des médicaments qui guérissent la maladie du sida soient mis au point, le seul moyen de sauver la vie des patients est de leur donner un accès amélioré aux seuls traitements disponibles qui sont coûteux et intenses. La session de l'Assemblée générale célèbre les progrès significatifs réalisés au cours des dernières années au niveau du nombre des personnes sous traitement et capables de mener une vie productive tout en étant séropositives. Ce nombre est 22 fois plus important aujourd'hui qu'il ne l'était en 2001, avec plus de 6,6 millions de personnes sous traitement dans les pays à faibles et moyens revenus, selon le dernier rapport du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), intitulé Le sida 30 ans après : un tournant pour les nations, publié à quelques jours de la session spéciale.
Le Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) des États-Unis finance le traitement d'environ la moitié de ce total, soit plus de 3,2 millions de personnes. Lancé en 2003 et prorogé en 2008 avec un financement à hauteur de 48 milliards de dollars, le PEPFAR a aussi fourni l'accès à des tests de dépistage et à des services de conseil à 33 millions de personnes touchées du VIH, et des médicaments à 600.000 mères pour prévenir la transmission du VIH à leurs enfants, ce qui a permis à plus de 114.000 d'entre eux de naître sans être séropositifs.
Lors de la conférence de presse avec le Dr Fauci, le coordonnateur des États-Unis pour la lutte contre le sida dans le monde, le Dr Eric Goosby, a dit que les États-Unis apportent leur soutien à 80 pays qui combattent le VIH/sida. Les activités des cinq dernières années étaient de caractère urgent alors que de nombreux pays déployaient leurs premiers efforts contre la maladie. Aujourd'hui, a dit le Dr Goosby, « nous modifions l'usage de nos ressources pour rendre leur effet plus durable ».
Des partenariats solides avec les pays hôtes et avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sont le moyen de réaliser cet effet durable, a expliqué le Dr Goosby. Si ces partenaires mettent au point des plans communs pour assurer les services nécessaires aux personnes touchées par le VIH, « nous serons en mesure de réaliser des économies considérables (...) qui nous permettront d'offrir davantage de services », a-t-il dit.
Les populations déjà marginalisées - les toxicomanes par injection, les travailleurs du sexe et les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes - sont souvent les plus à risque d'infection par le VIH et en souffrent dans les conditions les plus désespérées. Dans de nombreux endroits, la stigmatisation de ces populations augmente le tort que leur inflige la pandémie. La session spéciale de l'ONU offre une nouvelle occasion pour mettre l'accent sur la nécessité d'inclure le respect des droits de l'homme dans la politique et les services aux personnes touchées du VIH/sida, a dit le Dr Goosby, et de rappeler à tous qu'œuvrer contre les pratiques discriminatoires à leur égard fait partie intégrante de l'ordre du jour diplomatique des États-Unis.
« L'ensemble de notre corps diplomatique, notamment tous nos ambassadeurs à l'étranger, font de ce sujet une pièce centrale de leur dialogue », a ajouté le Dr Goosby.
Par Charlene Porter | Rédactrice
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lundi 6 juin 2011

Proclamation sur le Mois des fiertés lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres

La Maison-Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 31 mai 2011

Proclamation du président des États-Unis
Le Mois des fiertés lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres
L'histoire de la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre (LGBT) des États-Unis est celle de nos pères et de nos fils, de nos mères et de nos filles, de nos amis et de nos voisins qui poursuivent la mission d'orienter notre pays vers une Union plus parfaite. C'est l'histoire d'une lutte, visant à concrétiser la grande promesse de l'Amérique selon laquelle tout individu doit pouvoir vivre dans la dignité et dans l'équité, en vertu du droit. Chaque mois de juin, nous nous remémorons les faits des personnes courageuses qui ont combattu afin que se réalise cette promesse pour les Américains LGBT, et nous réaffirmons notre volonté de parvenir à l'égalité universelle des droits, quelle que soit l'orientation sexuelle ou l'identité sexospécifique.
Depuis son entrée en fonction, mon gouvernement a accompli des progrès significatifs sur la voie de cette égalité pour les Américains LGBT. J'ai été fier, en décembre dernier, de signer l'abrogation de la politique discriminatoire « ne rien demander, ne rien dire », grâce à quoi les gais et les lesbiennes pourront servir ouvertement dans nos forces armées pour la première fois de notre histoire. Notre sécurité nationale s'en trouvera renforcée et les contributions héroïques que ces Américains apportent à nos armées, et qu'ils ont apportées tout au long de notre histoire, seront pleinement reconnues.

Mon gouvernement a également pris des mesures en vue d'éliminer la discrimination contre les Américains LGBT dans les programmes fédéraux d'aide au logement et d'accorder aux Américains LGBT le droit de rendre visite à leurs proches dans les hôpitaux. Nous avons signifié, par des règles antidiscriminatoires de l'exécutif, que la discrimination sur la base de l'identité sexospécifique ne serait pas tolérée dans la fonction publique fédérale. J'ai continué à désigner des personnes ouvertement LGBT à de hauts postes de l'exécutif et du judiciaire. Reconnaissant que les droits des LGBT sont des droits de la personne, mon gouvernement soutient les défenseurs de l'égalité de par le monde qui mènent la lutte contre des lois pernicieuses ciblant les LGBT et contre des tentatives malveillantes d'exclusion d'organisations LGBT d'une pleine participation au système international. Nous avons mené une campagne mondiale visant à faire en sorte que l'« orientation sexuelle » figure dans la résolution des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires - la seule résolution des Nations unies qui mentionne nommément des personnes LGBT - afin de proclamer sans équivoque qu'où qu'elle se produise, l'exécution sanctionnée par l'État de gais et de lesbiennes est indéfendable. Nul ne devrait subir de mauvais traitements en raison de son identité ou de l'objet de ses affections, et mon gouvernement a obtenu des engagements publics sans précédent de divers pays du monde à se joindre à la lutte contre la haine et l'homophobie.
Chez nous, nous cherchons à combattre et à éliminer la violence contre les LGBT grâce à l'application de la loi Matthew Shepard et James Byrd sur la prévention des crimes de haine. Nous cherchons en outre à atténuer les risques de harcèlement des jeunes, notamment les jeunes LGBT. Mon gouvernement œuvre activement avec les pédagogues et les responsables communautaires à travers les États-Unis à réduire la violence et la discrimination dans les écoles. Afin d'aider à récuser le mythe selon lequel se faire brutaliser est une affaire anodine ou fait inévitablement partie de la croissance, mon épouse et moi avons accueilli à la Maison-Blanche, en mars dernier, la toute première Conférence sur la prévention du harcèlement. Un grand nombre de mes collaborateurs se sont également joints à moi pour nous rapprocher des jeunes LGBT victimes de harcèlement en enregistrant des messages vidéo « It Gets Better » (Ça ira mieux) pour leur montrer qu'ils ne sont pas seuls.

Ce mois marque également le 30e anniversaire de l'apparition de l'épidémie du VIH/sida, qui a eu un effet profond sur la communauté LGBT. Bien que nous ayons fait des progrès dans la lutte contre cette maladie dévastatrice, il reste du travail à faire et je suis résolu à élargir l'accès à la prévention et aux soins relatifs au sida. L'an dernier, j'ai annoncé la première Stratégie nationale générale contre le VIH/sida aux États-Unis. Cette stratégie met l'accent sur une combinaison d'approches empiriques destinées à réduire les nouvelles infections dans les communautés à risque, à améliorer les soins aux personnes atteintes du sida et à atténuer les disparités en matière de santé. Mon gouvernement a, en outre, augmenté les crédits intérieurs à l'appui du Programme Ryan White de lutte contre le sida et de prévention du VIH et investi davantage dans la recherche liée au VIH/sida. Toutefois, le gouvernement ne saurait à lui seul combattre cette maladie. Cet anniversaire marquant constitue une occasion, pour la communauté LGBT et ses alliés, de se réengager à sensibiliser l'opinion à l'égard du VIH/sida et de poursuivre le combat contre cette pandémie meurtrière.
Chaque génération d'Américains a rapproché notre nation de la réalisation de la promesse de l'égalité. Bien que ces progrès aient demandé du temps, nos accomplissements en faveur des droits des Américains LGBT nous rappellent que l'histoire est de notre côté et que le peuple des États-Unis ne cessera jamais de tendre vers la liberté et la justice universelles.
C'est pourquoi je, soussigné, Barack Obama, président des États-Unis d'Amérique, en vertu de l'autorité que me confèrent la Constitution et le droit des États-Unis, proclame par la présente juin 2011 Mois des fiertés lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres. J'invite le peuple des États-Unis à éliminer les préjugés où qu'ils existent et à célébrer la merveilleuse diversité du peuple américain.
En foi de quoi j'ai apposé ma signature en ce trente et unième jour de mai de l'an de grâce deux mille onze, deux cent trente-cinquième année de l'indépendance des États-Unis d'Amérique.
Barack Obama
(Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html)

dimanche 29 mai 2011

Moyen-Orient et Afrique du Nord: Les femmes paient le prix des soulèvements du Printemps arabe

Les membres de l’IFEX ont célébré la semaine dernière la remise en liberté de deux femmes journalistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La journaliste d’Al Jazira Dorothy Parvaz, qui était détenue au secret depuis son arrivée le 29 avril en Syrie où elle s’était rendue pour couvrir les manifestations antigouvernementales, a été remise en liberté après avoir été déportée en Iran. Pour sa part, Clare Morgana Gillis, reporter américaine qui couvrait la Libye pour le site web du magazine « The Atlantic », a été libérée après plus d’un mois de détention. Petite victoire pour la libre expression. Mais cela illustre aussi les risques immenses que courent les femmes sorties du rang pour se porter à l’avant-garde des soulèvements du Printemps arabe, disent les membres de l’IFEX. Les femmes journalistes et les militantes qui ne travaillent pas pour les médias internationaux n’ont pas autant de chance.
À son retour, Parvaz a déclaré avoir vécu une « expérience terrifiante » pendant sa détention en Syrie. « J’ai été pendant trois jours dans un centre de détention en Syrie et tout ce que j’entendais, c’étaient des cris des gens qu’on tabassait sauvagement. Je ne sais pas ce que ces hommes ont fait », a-t-elle déclaré à Al Jazira. « J’ai été menottée de manière répétée, on m’a bandé les yeux, j’ai été emmenée dans la cour de la prison où on m’a laissée là pour que j’entende ces hommes se faire battre. »
Selon Human Rights Watch, la ville de Deraa a subi le plus gros de la violente répression des autorités syriennes, mais l’armée a aussi procédé à travers tout le pays à une vague d’arrestations de militants, d’avocats et de manifestants, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Les forces de sécurité ont détenu 11 femmes à cause de leur participation le 30 avril à une manifestation de protestation silencieuse, où il n’y avait que des femmes, près du centre de Damas, selon ce que rapporte Human Rights Watch. Un témoin a déclaré que les forces de sécurité ont tabassé les femmes pour les disperser.
Nulle part peut-être les risques pour les militantes ne sont plus grands qu’à Bahreïn, où pour la première fois, une femme a été condamnée à quatre ans de prison pour son rôle dans les manifestations. Fadhila Moubarak Ahmed a été reconnue coupable la semaine dernière d’avoir offensé un fonctionnaire, d’incitation à la haine du système politique au pouvoir et d’avoir participé à des manifestations illégales, indique le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Center for Human Rights, BCHR).
Les femmes comme Ahmed se sont retrouvées en première ligne depuis les tout premiers jours des manifestations, en février. Elles ont fait partie de la première vague qui est descendue au square de la Perle à Manama, « assumant les rôles de gestion, se portant au secours - et traitant - les personnes blessées par... les forces de sécurité bahreïnies, et documentant les brutalités commises contre les manifestants », dit le BCHR.
Le BCHR dénonce avec vigueur la répression et la détention des femmes de Bahreïn, qu’il décrit comme le moyen par lequel les autorités forcent les femmes à abandonner leur rôle dans le mouvement de protestation. « C’est aussi un moyen d’ajouter de la pression sur l’opposition pour qu’elle retire ses demandes légitimes », dit le BCHR.
*Selon le BCHR, cependant, un nombre sans précédent de femmes ont été arrêtées par les forces de sécurité - plus de 100 depuis la proclamation de la loi martiale le 15 mars - et le tiers d’entre elles au moins sont toujours détenues. Un bon nombre d’entre elles sont médecins, infirmières et enseignantes. Des filles même sont détenues et priées d’identifier les dissidents dans leurs écoles. De plus, dit le BCHR, ce nombre ne comprend que celles qui se sont donné la peine de s’avancer.
Celles qui sortent de détention font état de mauvais traitements et de torture. La poète Ayat Qurmuzi a été torturée pour lui faire « avouer » devant les caméras des gestes qu’elle n’a pas commis. D’autres ont été contraintes de faire du « travail de femmes », comme de nettoyer les latrines et le mobilier du centre de détention, rapporte le BCHR.
Bien que Zainab al-Khawaja ait échappé à la détention, elle a été traînée au bas des escaliers et menacée de mort lorsque les forces de sécurité se sont présentées chez elle et ont arrêté son père, l’ancien président du BCHR Abdulhadi al-Khawaja, de même que son mari et son beau-frère. Dans les cas où les forces de sécurité ne peuvent trouver ceux qu’elles recherchent, les membres de leur famille, surtout l’épouse ou la mère, sont menacées ou même torturées jusqu’à ce qu’elles révèlent les allées et venues de leur mari ou de leur fils.

Pendant qu’il se trouvait en détention, al-Khawaja lui-même a été agressé sexuellement et s’est fait dire que ses filles Zainab et Maryam, une militante du BCHR qui avait été entendue récemment devant le congrès des États-Unis sur la situation à Bahreïn, seraient violées elles aussi, selon ce que rapporte le BCHR.
Et des centaines d’autres ont perdu leur emploi à cause de leurs opinions politiques. « Cela place un grand nombre de femmes dans une situation de crise financière, celles en particulier dont le mari a été arrêté, ce qui fait d’elles les pourvoyeuses de la famille et des enfants », dit le BCHR.
Selon le BCHR, ces attaques sans précédent contre les femmes ont fait de Bahreïn le pire pays de la région pour ce qui est des femmes arrêtées pour avoir exprimé des opinions politiques. Une femme a même été abattue par un tireur embusqué pendant les manifestations, dit le BCHR.
Malheureusement, Bahreïn est emblématique de ce qui se passe dans toute la région. Dans une affaire notoire survenue en Libye, une femme, Iman al-Obeidi, a rapporté avoir été violée par une quinzaine environ de miliciens pro-Kadhafi. On a rapporté un certain nombre de viols en Égypte pendant la révolution au square Tahrir - une journaliste sud-africaine qui travaille pour le réseau américain CBS, Lara Logan, est l’une des rares femmes qui ont révélé publiquement avoir subi une agression sexuelle.
Même en Égypte, après le changement de régime, les attaques se poursuivent. Nehad Abu-al-Qumsan, présidente du Centre égyptien de défense des droits des femmes (Égyptian Center for Women’s Rights) et épouse de Hafez Abou Seada, qui dirige l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR), a reçu une lettre la menaçant de mort si elle poursuit sa campagne en faveur des droits des femmes - une lettre écrite apparemment par des salafis, qui adhèrent à une version stricte de la charia. Les femmes qui ont manifesté le 8 mars pour la Journée internationale des Femmes ont été menacées et se sont fait dire de rentrer chez « et de faire la lessive », rapportent des blogueurs égyptiens.
En Arabie saoudite, qui jusqu’à maintenant a évité les manifestations de masse qui ont renversé ou menacé les autocrates des pays voisins, les femmes sont également attaquées parce qu’elles osent passer outre aux règles.
Poussée par les soulèvements, Manal al-Sharif est montée dans sa voiture et s’est rendue participer aux manifestations, défiant l’interdit des femmes au volant, en vigueur dans le royaume. Elle a affiché sur YouTube une séquence vidéo où on la voit au volant et décrivant les inconvénients pour les femmes qu’il y a à ne pas pouvoir conduire. Al-Sharif a été arrêtée le 22 mai et inculpée d’avoir entaché la réputation du royaume à l’étranger et d’ameuter l’opinion publique, indique Human Rights Watch.
D’après le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Humain Rights Information, ANHRI), le blogue de la blogueuse et activiste saoudienne Omaima Al Najjar a été bloqué après qu’elle eut affiché en ligne son appui à al-Sharif.
Mais au lieu d’être découragées par la répression de leurs homologues à Bahreïn et ailleurs, les Saoudiennes ont repris le flambeau. Elles ont entrepris une campagne intitulée « les femmes conduisent », pour conquérir le droit de conduire des voitures, et disent préparer pour le 17 juin une balade symbolique de protestation.
Les protestations du Printemps arabe « ont appris aux Saoudiennes à se serrer les coudes et à agir en équipe », a déclaré à Bloomberg News Wajeeha al-Howeider, une militante saoudienne des droits des femmes.
Le « moment est parfait », dit Noura Abdullah, qui a été arrêtée pour avoir défié publiquement en 1990 l’interdit de conduire visant les femmes. « L’élan est maintenant donné en Arabie saoudite et cela devrait aider. »
Source: Communiqué de l'IFEX

mardi 17 mai 2011

Le couple Obama célèbre la poésie à la Maison-Blanche

Washington - On le ressent au travers de ses discours électoraux ou au choix de ses lectures : le président Obama est sensible aux charmes de la poésie.
Le 11 mai, la Maison-Blanche a organisé une série de manifestations en hommage à la poésie américaine. Michelle Obama, l'épouse du président, avait notamment invité des groupes d'élèves à la Maison-Blanche pour qu'ils puissent lire leurs créations et recevoir des conseils de la part de poètes, au nombre desquels figuraient les poètes officiels Rita Dove et Billy Collins, et d'artistes de renom, tels Common et Aimee Mann. Dans la soirée, ces écrivains ont donné lecture de leurs poèmes en présence du président Obama.
« Un bon poème, a dit le président, résonne au plus profond de nous, il nous fait réfléchir et nous apprend quelque chose sur nous-mêmes et sur le monde dans lequel nous vivons. Les poètes ont toujours joué un rôle important dans la narration de l'histoire de notre pays. » Le président Obama a confié à son auditoire qu'il avait lui-même composé des vers pendant sa jeunesse et, non sans humour, il a dit à ses invités qu'il n'en ferait pas lecture ce soir-là.
Le goût du président pour cette forme d'expression fait le bonheur des poètes américains, qui n'ont pas oublié que Barack Obama avait émaillé des discours électoraux de vers tirés du poème de June Jordan « Poem for South African Women » ou que, juste après avoir été élu, il portait sur lui un recueil de Derek Walcott, « The Collected Poems ». La poète Elizabeth Alexander avait elle-même trouvé extraordinaire, comme elle l'avait confié à la Poetry Foundation, qu'à cette période tumultueuse de son existence « il prenait le temps de se recueillir en se tournant vers la poésie ».
« À chaque fois que notre pays s'est trouvé face à une tragédie », a dit le président en donnant le coup d'envoi de la soirée de la poésie à la Maison-Blanche, « que ce soit au moment de la disparition d'un dirigeant du mouvement des droits civiques, de l'équipage d'une navette spatiale ou de milliers d'Américains qui nous ont quittés un beau jour de septembre, nous nous sommes tournés vers la poésie quand les mots nous manquaient pour exprimer ce que nous ressentions ».
Par Mark Trainer
Rédacteur
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dimanche 15 mai 2011

Joe Biden : les relations sino-américaines marqueront le XXIe siècle

Washington - Alors que se déroulait à Washington le troisième Dialogue stratégique et économique annuel entre les États-Unis et la Chine, le vice-président Joe Biden a déclaré, le 9 mai, qu'en raison de l'importance extrême que revêtait la coopération entre les deux plus grandes économies mondiales sur les principaux enjeux planétaires - commerce extérieur, changements climatiques et sécurité notamment - leurs relations allaient sans aucun doute marquer l'histoire du XXIe siècle.
Lors d'un entretien avec le vice-premier ministre chinois Wang Qishan, le conseiller d'État chinois Dai Bingguo, la secrétaire d'État Hillary Clinton et le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, M. Biden a tout d'abord souligné que les dialogues annuels entamés en 2009 visaient à « construire des relations dans tout l'éventail des activités de nos deux gouvernements » et à aborder « certains des problèmes déterminants de notre époque ».
« La façon dont nous coopérerons définira dans une mesure significative la manière dont nous ferons face aux défis qui se présentent au monde au début du XXIe siècle », a dit le vice-président.
Observant que les États-Unis et la Chine étaient les premiers producteurs et consommateurs mondiaux d'énergie, il a dit que ce fait soulevait des difficultés communes mais présentait également « une occasion extraordinaire de collaborer à la recherche de solutions axées sur l'énergie propre ».
Selon M. Biden, les deux pays ont besoin de s'entendre sur des modes de coopération là où leurs intérêts mutuels convergent, et ils doivent discuter pareillement des sujets où il existe des « désaccords sérieux », par exemple en matière de droits de l'homme.
Le gouvernement Obama est convaincu que la défense des droits fondamentaux et des libertés publiques - tels que les définissent les engagements internationaux pris par la Chine, notamment la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi que la constitution même de la Chine - constitue « le meilleur moyen de promouvoir la stabilité et la prospérité à long terme de n'importe quelle société », a affirmé M. Biden.

Pour sa part, Mme Clinton a indiqué que les États-Unis continueraient d'aborder la question épineuse des droits de l'homme avec la Chine « de façon honnête et directe », comme il convient de le faire entre pays amis.
La secrétaire d'État s'est inquiétée des informations selon lesquelles des avocats de l'assistance publique judiciaire, des écrivains, des artistes et d'autres personnalités auraient disparu ou auraient été détenus par les autorités chinoises. Le gouvernement Obama, a-t-elle dit, est particulièrement préoccupé par les conséquences que pourraient avoir les pratiques chinoises en matière de droits de l'homme « sur notre politique intérieure et sur la politique et la stabilité de la Chine et de toute la région ».
« Nous savons, par la longue expérience de l'histoire humaine, que les sociétés qui s'efforcent de respecter les droits de la personne sont plus prospères, plus stables et plus dynamiques », a déclaré Mme Clinton.
Les deux pays doivent s'appliquer davantage à mieux se comprendre et à renforcer encore la confiance afin d'éliminer les craintes et les impressions erronées que certains de leurs citoyens ressentent les uns envers les autres.
« Certains, chez nous, voient les progrès de la Chine comme une menace pour les États-Unis. Certains, en Chine, se demandent si les États-Unis ne cherchent pas à restreindre la croissance chinoise. Ces deux points de vue, nous les rejetons. Nous avons beaucoup plus à gagner de la coopération que du conflit », a déclaré la secrétaire d'État.
Et d'ajouter : « Une Amérique prospère est dans l'intérêt de la Chine, et une Chine dynamique est dans l'intérêt de l'Amérique. Cependant, pour travailler ensemble, il nous faut mieux comprendre nos intentions et nos intérêts réciproques. Nous devons également démystifier nos plans et nos aspirations à long terme. »
Par Stephen Kaufman
Rédacteur
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jeudi 12 mai 2011

Michelle Bachelet : médecin, stratège militaire et chef d'État

C'est grâce à son courage et à sa détermination au moins autant qu'aux circonstances qu'une femme médecin reconvertie dans la politique est devenue la première présidente du Chili, avant d'agir aujourd'hui en faveur de l'égalité des sexes dans le monde.
Agnostique déclarée. Divorcée, mère de trois enfants. Chanteuse de musique folk à ses heures : dans un pays aussi religieux et conservateur que le Chili, le docteur Michelle Bachelet n'avait a priori rien du profil du politicien idéal.
Mais la première femme à avoir été élue démocratiquement à la tête d'un pays d'Amérique du Sud n'a jamais eu peur des contradictions. Elle a su au contraire les mettre à profit.
« Nous avons ouvert les portes et les fenêtres pour laisser entrer les citoyens ordinaires, pour les encourager à participer », a-t-elle déclaré au New York Times, à propos des diverses facettes de son passé qui l'ont finalement aidée à se faire élire présidente.
Ancienne prisonnière politique devenue membre du gouvernement, Mme Bachelet s'est employée, en qualité de ministre puis de présidente, à établir une démocratie stable pendant la transition qui a suivi la dictature militaire répressive du général Augusto Pinochet.
Médecin de formation - épidémiologiste et pédiatre - sa propension à soigner se double d'un talent de stratège militaire, peut-être encore plus prononcé. Elle a étudié les sciences militaires à l'Académie nationale d'études stratégiques et politiques du Chili et au Collège interaméricain de défense de Washington. Elle a remporté la course à la présidence dès sa première campagne.
Et à 59 ans, Mme Bachelet n'est pas près d'avoir fini sa carrière. Récemment nommée à la tête du nouvel organisme des Nations unies, ONU-Femmes, elle poursuit inlassablement son chemin - cette fois au premier rang de la lutte mondiale pour l'égalité des sexes.
« J'ai appris, dans ma famille, que tous les individus devraient avoir les mêmes chances et que la justice et la dignité étaient essentielles. C'est donc dans mes gènes de croire que les gens ont des droits et de penser que nous sommes tous différents et que c'est une très bonne chose car c'est ce qui fait que le monde est plus intéressant », a-t-elle expliqué dans un entretien avec Barbara Crossette publié dans la revue The Nation.
Ces idéaux ont été mis à rude épreuve en 1973 lorsque le président de l'époque, Salvador Allende, a été chassé du pouvoir par le militaire Pinochet. Le père de Mme Bachelet, un général de l'armée de l'air haut placé dans le gouvernement d'Allende, a été placé en détention militaire pour trahison. Il est mort d'une crise cardiaque après avoir été torturé.
Cela n'a en rien atténué l'engagement politique de Mme Bachelet. Elle s'est au contraire davantage investie dans le Mouvement de la jeunesse socialiste. Ce n'est que lorsque sa mère et elle ont quitté le pays pour l'Australie en 1975, après avoir été incarcérées dans des centres de torture du régime de Pinochet, qu'elle a réduit ses activités.

Malgré ce qu'elle a subi pendant ces premières années d'engagement politique, Mme Bachelet s'est par la suite délibérément employée à remédier aux inégalités de la société chilienne. Après avoir été nommée ministre de la Santé en 2000, sous la présidence de Richard Lagos, elle a amélioré l'accès de la population au système de santé public. En 2002, elle est devenue la première femme ministre de la Défense d'Amérique latine. Elle a alors activement favorisé la réconciliation de l'armée et de la société civile, en réformant et en modernisant l'armée chilienne.
« Parce que j'ai été victime de la haine, j'ai consacré ma vie à transformer la haine en compréhension, en tolérance et - pourquoi ne pas le dire - en amour », a-t-elle déclaré dans le discours qui a suivi sa victoire à l'élection présidentielle de 2006.
Bien qu'elle ait commencé sa carrière comme médecin, avant de rapidement monter en grade jusqu'à devenir ministre de la santé, Mme Bachelet a toujours été influencé par la carrière militaire de son père.
« J'ai remarqué que l'incompréhension entre le monde militaire et le monde civil était l'un des obstacles à une véritable démocratie. Ils parlaient différentes langues. Je voulais remédier à cette situation. Je pouvais servir d'intermédiaire entre ces deux mondes », a-t-elle déclaré au Guardian à propos des études postsecondaires qu'elle a entreprises dans le domaine des sciences militaires et qui l'ont conduite à devenir la première femme ministre de la Défense du Chili en 2002.
Malgré tous ses succès, Mme Bachelet n'a pas toujours fait l'unanimité. Elle a été abondamment critiquée pour la politique de son gouvernement en matière d'éducation, ainsi que pour l'échec d'un ambitieux projet de transports publics et une série de conflits du travail sans fin. Mais sa cote de popularité, qui dépassait 84 % lorsqu'elle a quitté ses fonctions en mars 2010, est la plus élevée de tous les présidents de l'histoire du Chili.
Ce succès n'a en rien entamé sa détermination à relever le prochain défi qui l'attend. En juillet 2010, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'a nommée à la tête du nouvel organisme des Nations unies, ONU Femmes.
Peu après sa nomination, Radio ONU a diffusé une interview dans laquelle Mme Bachelet n'hésitait pas à décrire les difficultés auxquelles elle faisait face dans son nouveau rôle. « Dans de nombreuses régions du monde, la situation des femmes est très difficile. Elles n'ont pas les mêmes possibilités que les hommes en ce qui concerne les droits les plus fondamentaux. Elles sont victimes de discrimination, leurs droits sont bafoués. Il existe encore des endroits où les femmes sont mutilées. Je suis convaincu que nous devons travailler sans relâche pour améliorer leur condition et je sais qu'il s'agit ... d'un travail très difficile ».

algré tous les honneurs qu'elle a reçus dans son rôle de femme chef d'État, Mme Bachelet ne s'est jamais départie de la vision d'un avenir meilleur qui l'animait lorsque, jeune et idéaliste, elle combattait le régime oppressif qui avait tué son père.
Comme elle l'a expliqué au New York Times, « Ce qui m'intéresse le plus, ce que je continue de privilégier, c'est moins de se pencher sur le passé que de créer un meilleur avenir ».
Par Karen Calabria
Karen Calabria est une journaliste indépendante basée à New York.
(Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html)

lundi 9 mai 2011

International / Journée mondiale de la liberté de la presse: Journée mondiale de la Liberté de la presse 2011 : Les médias du XXIe siècle - Nouvelles

Le mois dernier, le blogueur et activiste égyptien Maikel Nabil Sanad a été condamné à trois ans de prison pour avoir insulté l'armée et avoir publié de fausses nouvelles à son sujet. Son crime était d'avoir écrit récemment un blogue qui critiquait l'absence de transparence dans l'armée.
Ce mois-ci, plus de 800 participants de partout dans le monde convergent vers Washington afin d'explorer l'idée que, de la même manière que les nouveaux médias servent à promouvoir la liberté, certains régimes créent des moyens de supprimer les voix en ligne. L'occasion, c'est la Journée mondiale de la Liberté de la presse de l'UNESCO, qui se tient chaque année le 3 mai, dont le thème cette année est : Les médias du XXIe siècle : Nouvelles frontières. De nombreux groupes membres de l'IFEX comptent parmi ceux qui assistent à la fête.
« Grâce aux nouvelles technologies et aux nouveaux médias, nous bénéficions de possibilités d'expression sans précédent. De plus en plus de gens peuvent partager les informations et échanger leurs vues, à l'intérieur et au-delà des frontières nationales. C'est là un avantage pour la créativité, pour des sociétés en santé, pour inclure tout le monde dans de nouvelles formes de dialogue », disent le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'homme Navi Pillay, et Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO, dans une déclaration commune.
Dans un nouveau rapport publié pour le 3 mai, ARTICLE 19 reprend le thème de l'UNESCO et nous donne des histoires sur la façon dont les obstacles s'écroulent quand il est question de liberté de parole et de circulation de l'information.
Par exemple, l'année 2010 a été l'année de WikiLeaks, qui a « révolutionné le lancement transnational d'alertes », dit ARTICLE 19. Oui, on s'est servi de Twitter pour organiser des manifestations de protestation en Tunisie et en Égypte, mais ARTICLE 19 attire aussi l'attention sur un groupe d'étudiants en journalisme dans une favela de Rio de Janeiro, au Brésil, qui s'est servi de Twitter pour dire au monde que 42 personnes ont perdu la vie récemment dans une descente liée à la drogue. Le site @vozdacomunidade a fourni le seul et unique reportage qui est parvenu de l'intérieur de la favela.

Grâce aux nouveaux médias, « l'outrage et la honte se répandent également, la corruption est amplifiée, le pouvoir populaire est amplifié, et les gouvernements tombent », dit ARTICLE 19.
Mais, en même temps, « de nombreux gouvernements, qui redoutent ce manque de contrôle, s'efforcent de restaurer ou de fortifier les obstacles afin de retracer, de bloquer, de cibler et de censurer ceux qui se font les champions de la vérité », indique ARTICLE 19. Le rapport du groupe met aussi en lumière des cas où des gouvernements répliquent, des autorités qui interdisent YouTube en Turquie jusqu'à la Corée du Nord qui contrôle la propriété des téléphones mobiles.
Dans un document spécial sur la Journée mondiale de la Liberté de la presse, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a procédé à l'évaluation des 10 stratégies les plus utilisées pour la répression en ligne et désigné les pays qui battent la marche dans ce domaine. Les techniques vont bien au-delà de la censure du web. Il y a par exemple en Chine les courriels soutenus par l'État, conçus pour s'emparer des ordinateurs personnels des journalistes, la fermeture de la technologie de lutte contre la censure en Iran, le contrôle monopoliste de l'Internet en Éthiopie, et les cyber-attaques soigneusement planifiées contre les sites web de nouvelles au Bélarus.
Selon le CPJ, ce qui surprend le plus au sujet des 10 oppresseurs en ligne, ce n'est pas qui ils sont - ce sont tous des pays qui ont des dossiers effarants de répression - mais la rapidité avec laquelle ils ont adapté de vieilles stratégies au monde en ligne, comme la Syrie qui emprisonne les écrivains en ligne, et la violence avec laquelle on s'attaque aux blogueurs en Russie. Au 1er décembre, 69 journalistes dont le travail a paru surtout en ligne étaient en prison, ce qui représente près de la moitié de tous les journalistes en prison, rappelle le CPJ.

D'après Human Rights Watch, la peine de trois ans de prison infligée à Nabil pourrait constituer le pire coup porté à la libre expression en Égypte depuis que le gouvernement Moubarak avait incarcéré son premier blogueur, Kareem Amer, condamné en 2007 à quatre ans de prison. La sentence est non seulement sévère, mais elle a été infligée par un tribunal militaire au terme d'un procès inique.
Une nouvelle coalition de groupes de défense des droits en Égypte, comprenant le Réseau arabe d'information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI) et l'Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS), espère que le gouvernement de transition rompra avec ce genre de procès militaires et avec d'autres pratiques répressives du passé. La Coalition nationale de la liberté des médias profite de l'occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la presse pour dévoiler une « Déclaration de la liberté des médias » - sa vision de la façon de développer et de libérer les médias égyptiens.
D'après le directeur général de Human Rights Watch, Kenneth Roth, préparer une défense constitue la seule bonne chose à faire, surtout au moment où nous jouissons des progrès réalisés récemment. « Pour le moment, les forces de la liberté ont le dessus. Mais la vigilance reste de mise avant l'inévitable réaction », dit-il.

Roth presse Facebook et Twitter de joindre les rangs de l'Initiative de Réseau mondial (Global Network Initiative), laquelle consiste en un code de conduite volontaire mis au point par Google, Yahoo! et Microsoft, conjointement avec Human Rights Watch et d'autres organisations non gouvernementales, dont le CPJ, Index on Censorship et le Comité mondial pour la liberté de la presse, qui sont membres de l'IFEX. Cette initiative facilite la résistance que les sociétés commerciales peuvent opposer aux exigences des gouvernements qui veulent qu'elles révèlent l'identité des utilisateurs anonymes ou qui veulent bloquer toute discussion de certains sujets.
Les gouvernements sympathiques à la cause de la liberté d'expression ont aussi un rôle à jouer. « Les entreprises de médias sociaux pourraient mieux résister aux exigences répressives si l'acquiescement était interdit par la loi », dit Roth. « Ces gouvernements devraient aussi financer une gamme étendue de technologies et d'initiatives visant à faire échouer la censure. »
« Les gouvernements pourraient en outre rechercher des moyens créatifs de combattre la censure, par exemple en incluant la liberté de l'Internet dans les ententes commerciales, comme c'est le cas actuellement pour les droits du travail », a-t-il ajouté.
À l'occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la presse, « la révolution des médias suscite de nouveaux débats sur la liberté d'expression, sur la nature de la réglementation, sur l'équilibre entre l'expression et la responsabilité », dit l'ONU. « Nous ne devons pas hésiter à examiner ces questions sous tous les angles. Nous devons tous nous montrer à la hauteur de la situation et accepter la responsabilité du changement. »
Source: Communiqué de l'IFEX