samedi 8 octobre 2011

La Journée du droit de savoir célébrée à travers le monde

Les défenseurs du droit à l’information à travers le monde ont tout lieu de célébrer aujourd’hui (28 septembre) la Journée du droit de savoir avec le lancement de nombreux outils, initiatives et rapports qui rendront plus difficile pour les gouvernements et les institutions publiques de se dérober à leur devoir de promouvoir le partage de l’information et l’ouverture.
En commençant par l’Afrique, d’où parviennent des nouvelles rafraîchissantes sur le droit à l’information : une Déclaration de Plate-forme africaine sur l’accès à l’information (APAI), d’une portée historique, a été adoptée le 19 septembre à la Conférence panafricaine sur l’accès à l’information. La Déclaration a été rendue possible grâce à un Groupe de travail qui comprenait plusieurs groupes membres de l’IFEX - le Media Rights Agenda (MRA), l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of South Africa, MISA), la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et ARTICLE 19 - et a reçu l’appui de partenaires comme Freedom House et l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA).
Les 14 principes de la Déclaration donnent aux pays africains un encadrement pour l’adoption de lois sur l’accès à l’information et la promotion de la transparence du gouvernement dans ses activités de tous les jours. La Plate-forme met également en lumière l’importance du droit à l’information dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la santé et de l’éducation.
La décision de l’Afrique du Sud, le 19 septembre, de retirer son projet de loi sur la Protection de l’information, qui aurait pour effet de criminaliser de nombreux aspects du journalisme d’enquête, constitue un autre élément positif à la veille de la Journée du droit de savoir. Suite à de vastes mouvements de protestation au Cap et à Johannesburg, le gouvernement a été contraint de renvoyer le texte de l’avant-projet de loi pour plus ample consultation, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Mettant en lumière autant le mauvais que le bon côté de la région de l’Afrique australe, l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) a rendu publics aujourd’hui ses rapports annuels sur les Institutions publiques les plus ouvertes et les plus cachottières. Lors de cérémonies de remise de récompenses tenues dans huit pays, un certain nombre d’institutions publiques vont recevoir une Clef d’or pour leurs efforts de transparence, tandis que d’autres seront couvertes de honte en se voyant remettre un Cadenas d’or pour symboliser leur inaccessibilité. Hélas, la section locale du MISA au Botswana, l’un des pays les plus démocratiques d’Afrique, à ce qu’il paraît, n’a pu trouver une seule institution digne de la récompense de l’Institution publique la plus ouverte. De plus, le MISA rapporte que le Bureau du Président du Botswana a publié hier une déclaration dans laquelle il affirme qu’il allait rejeter les conclusions de la cérémonie de récompenses et a prévenu les institutions gouvernementales de ne pas assister à la cérémonie. En 2010, le MISA a décerné son Cadenas d’or au Bureau du Président.
L’Afrique a réalisé les gains les « plus substantiels » en matière de droit à l’information, selon ARTICLE 19. De nouvelles protections concernant l’accès à l’information ont en effet été instaurées en 2011 en Ouganda, en République de Guinée et au Niger, ce qui porte à dix le nombre des pays d’Afrique qui se sont dotés de lois sur l’accès à l’information.
Par ailleurs, indique ARTICLE 19, au Brésil, des représentants de huit gouvernements ont inauguré le 20 septembre le Partenariat de gouvernement ouvert (PGO) afin de promouvoir la transparence, combattre la corruption et soutenir la reddition de comptes à travers le monde. Malgré qu’il soit à la tête de l’initiative avec les États-Unis, le Brésil n’a, malheureusement, pas réussi à mettre en oeuvre sa propre loi nationale sur le droit à l’information, indique ARTICLE 19.
En Colombie, la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) rappelle aux autorités l’existence du droit d’accès du public à l’information. Ce rappel fait partie de sa plate-forme conjointe avec d’autres ONG intitulée « Más Información más derechos » (Plus d’information, plus de droits).
En Asie du Sud, une coalition comprenant l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), le groupe Media Defence-Southeast Asia (Défense des médias-Asie du Sud-Est), ARTICLE 19 et le Groupe de travail SAPA sur la liberté d’accès à l’information de l’ASEAN, invitent l’ASEAN et ses États membres à suivre l’exemple de l’APAI et à adopter une déclaration conjointe sur l’accès à l’information. Les organisations exigent en outre que le droit à l’information et la liberté d’expression soient enchâssés dans le projet de Déclaration de l’ASEAN sur les droits de la personne.
Le lancement aujourd’hui de asktheeu.org, un portail créé par « Access Info Europe », une ONG qui défend la transparence, inspire plus d’optimisme pour l’avenir de l’accès à l’information à travers le monde. Cet outil simplifie radicalement et démocratise les demandes d’accès à l’information. Les citoyens de l’UE peuvent dorénavant soumettre des demandes à n’importe quelle institution publique de l’UE au moyen d’un seul site, et les particuliers peuvent voir les demandes des autres, cliquer simplement « Moi aussi » et recevoir la même information.
« Access Info Europe » s’est joint également au Centre for Law and Democracy (CLD) pour publier la première analyse détaillée du cadre législatif du droit à l’information dans 89 pays du monde. Aller à RTI-Rating.org.
Dans les autres nouvelles un peu moins positives, ARTICLE 19 rapporte que certains pays ont en réalité affaibli leurs lois sur l’accès à l’information, notamment la Pologne et la Hongrie, tandis que d’autres, dont le Venezuela, la Bolivie et l’Argentine, ont bloqué la législation. La Commission de l’Union européenne exerce par ailleurs des pressions en faveur de révisions qui auraient pour effet de diminuer les exigences en matière de partage de l’information des organismes de l’UE. En Inde, au moins 10 militants du droit d’accès à l’information ont été tués, rapporte ARTICLE 19.
Source; Communiqué de l'IFEX

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