lundi 28 novembre 2011

L'IFEX inaugure la Journée internationale contre l'impunité

Aujourd’hui, 23 novembre, c’est la Journée internationale contre l’impunité. La communauté de l’IFEX a choisi ce jour pour sensibiliser la population à la question de l’impunité et rendre hommage à ceux et celles qu’on a réduits à jamais au silence pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, et pour sensibiliser les gens au fait que leurs assassins restent souvent impunis. Ce jour marque l’anniversaire du massacre d’Ampatuan aux Philippines en 2009, l’incident le plus meurtrier de l’histoire récente pour les journalistes, et constitue un rappel solennel des risques qu’il y a à informer le public et à dire la vérité face au pouvoir. Ce jour sert aussi à reconnaître le travail effectué par les membres de l’IFEX et autres pour combattre l’impunité, et à pousser à agir partout pour exiger que justice soit rendue et faire avancer les efforts pour que cesse l’impunité qui accompagne les homicides de journalistes, de musiciens, d’artistes, de politiciens et d’autres défenseurs de la libre expression.
Lorsqu’il est question de justice pour les journalistes assassinés, les 13 pays qui rendent le moins de comptes sont l’Irak, la Somalie, les Philippines, le Sri Lanka, la Colombie, l’Afghanistan, le Népal, le Mexique, la Russie, le Pakistan, le Bangladesh, le Brésil et l’Inde, selon ce qu’indique l’Index de l’Impunité établi par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Cet Index mesure le nombre des meurtres non résolus de journalistes dans un pays par rapport à sa population.
Alors que certains pays ont réalisé des progrès dans les enquêtes sur les meurtres de journalistes, beaucoup d’autres, connus pour laisser courir les tueurs, ont vu leur bilan s’alourdir ou rester le même. L’Irak, où on a constaté en 2010 une augmentation du nombre des assassinats ciblés de journalistes, affiche un taux d’impunité trois fois plus élevé que celui de tout autre pays, dit le CPJ. Le groupe fait preuve par ailleurs d’un optimisme prudent à l’égard de la Russie et de la Colombie, ces deux pays ayant enfin pris des mesures pour punir les auteurs de crimes contre les journalistes, ce qui relève donc le niveau de sécurité de tous les reporters et défenseurs de la libre expression.
L’impunité représente un mal particulièrement difficile à combattre parce que le phénomène se renforce de lui-même, fait remarquer l’Institut international de la presse (IIP) dans son rapport spécial intitulé « L’Impunité : un fléau mondial » (Impunity: a Global Scourge). Lorsque les gouvernements négligent d’enquêter dans les affaires de meurtres de journalistes, cela envoie le message que la vie des journalistes et le travail des médias sont insignifiants. Là où existe un cycle de cette nature, on peut parler d’une « culture de l’impunité », concept qui englobe la notion voulant que les causes de l’impunité sont souvent incrustées au sein des sociétés à de multiples niveaux et dans de multiples institutions. Il est rarement possible de déterminer une seule cause fondamentale, dit l’IIP.
Pour lancer la première année de la campagne, chaque jour, à partir du 1er novembre jusqu’à aujourd’hui, l’IFEX a mis en lumière l’histoire d’un journaliste, d’un écrivain, d’un artiste ou d’un défenseur de la libre expression qui a perdu la vie ce jour-là pour avoir rapporté la vérité, et dont les assassins sont restés impunis. « Nous avons pu trouver un cas d’impunité pour chaque jour entre le premier et le 23 novembre. Mais nous aurions pu aussi trouver un cas presque pour chaque jour de l’année », dit la directrice générale de l’IFEX, Annie Game.
Source: Communiqué de l'IFEX