vendredi 28 novembre 2014

Le Maroc ira-t-il bombarder Daesh ?

e Maroc aurait envoyé des unités de ses forces aériennes au Moyen Orient, afin de mener des frappes à l'encontre des cibles de Daech en Irak et en Syrie. C'est, en tous cas, ce qu'a publié aujourd’hui le quotidien américain The New York Times, qui a donc confirmé l'information faisant état d'un ralliement du Royaume à la coaltion militaire anti Daesh à la tête de laquelle se trouve les Etats-Unis et qui compte certains pays arabes dont notamment l'Arabie Séoudite et les Emirats Arabes Unis.

L’intervention des Forces Royales Air serait selon le Ny Times, "une suite favorable faite par le Maroc à une demande expresse américaine dans ce sens". Selon le journal en ligne Le Mag.ma, Si l'envoi des forces aériennes marocaines se confirme, se serait "un baptême de feu pour les nouveaux avions de combat multi-rôles marocains, les Advanced Fighting Falcon F-16 C/D Block 52+". Et de préciser que la dernière visite du Général de Corps d'Armée, Bouchaib Arroub, Inspecteur Général des Forces Armées Royales, aux Etats-Unis du 10 au 14 novembre derniers,"aurait pu servir à mettre en musique les plans des deux pays en vue de cette intervention".
En effet, quelques jours auparavant, Washington a annoncé, la fourniture au Maroc de bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition)guidées par GPS et pouvant être largués par les avions de combat F-16 que les Etats-Unis avaient livrés auparavant au Royaume.

mercredi 26 novembre 2014

Le nombre de millionnaires continue et continuera à augmenter

La richesse globale des ménages dans le monde a augmenté de 8,3% sur un an pour atteindre un niveau inégalé de 263.000 milliards de dollars en 2013, selon l'étude "Richesse globale" de la banque Credit Suisse publiée mardi. Et la France ne fait pas exception y compris pour le nombre de millionnaires, qui ne va pas cesser de croître.

La crise ne frappe pas tout le monde : France compte 2,44 millions de millionnaires et ce nombre devrait augmenter de 70% pour atteindre 4,16 millions en 2019, rapporte l'étude "Richesse globale" de la banque Credit Suisse publiée mardi. En terme de richesse moyenne par adulte, la France se classe au sixième rang (avec 317.000 dollars) derrière la Suisse (581.000 dollars), l'Australie, la Norvège, les Etats-Unis et la Suède.
Le nombre de millionnaires explose. Dans le monde, le nombre de millionnaires, est, la aussi, en forte hausse : de 35 millions en 2013 il devrait passer à 53,2 millions en 2019 soit une hausse de 53% pour les cinq prochaines années.

La richesse globale augmente. La richesse globale des ménages dans le monde a augmenté de 8,3% sur un an pour atteindre un niveau inégalé de 263.000 milliards de dollars en 2013. Ce niveau, l'équivalent sur le papier de 56.000 dollars par adulte, dépasse de 20% le record atteint avant la crise économique et de 39% le plus bas enregistré en 2008. Les cours "robustes" des actions et le marché de l'immobilier ont permis de contrebalancer une conjoncture faible. Les Etats-Unis, mais aussi l'Europe, ont tiré les résultats vers le haut, avec une croissance supérieure à 10% dans les deux cas. Une économie mondiale "léthargique" n'a pas empêché les patrimoines mondiaux de croître, analyse la grande banque. La hausse annuelle de 20.100 milliards de dollars est la plus importante depuis 2007. Pour la première fois, les actifs financiers bruts mondiaux s'établissent au-dessus de 250.000 milliards de dollars.

Dans le monde, 400 millions d'adultes disposent d'un patrimoine supérieur à 100.000 dollars, ils étaient 217 millions en 2000.
Les inégalités s'aggravent mais pas partout. Credit Suisse fournit aussi pour la première fois un indicateur des inégalités. Depuis 2000, elles se sont aggravées en Amérique Latine et en Afrique, encore plus en Inde et en Chine. Elles ont légèrement diminué en Europe et aux Etats Unis. L'Amérique du Nord est la région où se concentre la plus grande partie de la richesse des ménages (34,7%). L'Europe arrive en deuxième position avec 32,4% du total. La région Asie/Pacifique (sans la Chine) figure en troisième position, avec 18,9%. La richesse des ménages en Chine a, elle, gagné 715 milliards de dollars (+3,5% sur un an).

L'Indonésie (-260 milliards), l'Argentine et la Russie (-135 milliards chacune) et la Turquie (-100 milliards) accusent les plus forts reculs de la richesse des ménages.

vendredi 14 novembre 2014

Abdelaziz Bouteflika de nouveau hospitalisé dans la nuit en France (Grenoble)

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, a été admis jeudi dans une clinique de Grenoble, a-t-on appris vendredi de source policière. Selon Le Dauphiné libéré, qui a révélé l'information, le dirigeant algérien dont l'état de santé précaire suscite des spéculations depuis 2005 est hospitalisé dans un service de cardiologie et de maladies vasculaires de la clinique Alembert.

mardi 11 novembre 2014

Les enseigements du Sommet du Bien être

Les Marocains et la Laicité

J’ai toujours dit et soutenu que les Marocains sont pour la plupart laïques, mais qu’ils ne le savent pas… Deux raisons essentielles à cela : d’une part, parce qu’en évoquant la laïcité, les Marocains ne pensent qu’au modèle français et, d’autre part, parce qu’ils considèrent que la laïcité équivaut à un déni de la religion et à une séparation de la religion et de la société. Les gens ne pensent jamais à dissocier le débat sur l’État, ses institutions et l’espace public et l’autre débat, celui qui porte sur la société, la vie privée des citoyens et leurs choix, autant de choses qui relèvent de la sphère privée.De fait, les réponses des personnes interrogées diffèrent selon la nature des questions qui leur sont posées, et la manière de les poser ; ainsi, si on demande à un Marocain s’il accepte un système laïc dans son pays, il vous répondra invariablement par la négative, mais si vous l’interrogez sur l’emploi de la religion en politique, il vous répondra également « non ». Il existe donc une grande confusion, instrumentalisée par les conservateurs islamistes qui estiment que la laïcité présente un danger pour leur projet politique. Ils soutiennent en effet l’idée, qu’ils défendent auprès des populations, que la laïcité revient à un synonyme d’athéisme et de bannissement de la religion de la vie sociale, alors même que de nombreux responsables islamistes connaissent la réalité, qui est toute autre, mais la cachent soigneusement et n’en parlent pas.

Quant aux laïcs, au lieu de clarifier le concept, de l’expliquer, de le vulgariser et d’en faire connaître les différentes et réelles significations, ils préfèrent botter en touche en axant leurs interventions sur la démocratie, qui est consubstantielle à la notion de laïcité. Mais les islamistes sont toujours là pour altérer le sens du mot démocratie, et réduire cette idée aux simples « urnes », à une banale opération élective qui n’est en fait qu’un des nombreux mécanismes et/ou techniques de la démocratie. Et, ce faisant, ces gens, les islamistes, réussissent à séparer la démocratie des valeurs laïques sans lesquelles elle ne saurait être : le respect de l’autre, la gestion pacifique et sereine de la diversité, l’acceptation des différences confessionnelle, politique et culturelle, l’égalité citoyenne, la définition et le respect des libertés individuelles et collectives, la séparation des pouvoirs, la suprématie de la loi, la rationalisation de la gestion de la chose publique…

Ce sont là des éléments qui expliquent la très vaste étude réalisée par l’Institut arabe des recherches et politiques, basé à Qatar et conduit par l’intellectuel Azmi Bichara. Cette étude a concerné 14 pays et 26.618 personnes interrogées, parmi lesquelles des Marocains qui ont affirmé à 58% refuser la séparation de la religion et de l’État alors même que 79% de ces mêmes Marocains ont déclaré leur refus de voir la religion employée en politique, que 69% d’entre eux refusent la logique de « l’excommunication » et de l’approche comminatoire contenues dans le référentiel religieux et que 52% ont affirmé « ne voir aucune différence entre un individu pieux et un autre qui ne le serait pas ». Certains commentateurs et analystes ont considéré cela comme une étrange et très curieuse contradiction alors qu’en réalité, ces chiffres indiquent plutôt une incompréhension du sens du mot laïcité en raison de la confusion qui l’entoure et aussi du fait de la prééminence douteuse des positions de ceux qui tiennent la société pour une « jamaâ », une collectivité, soudée et axée autour d’orientations conformes aux idées des adeptes de l’islam politique.

L’importance de cette étude tient dans le fait qu’elle ruine le mythe du 99,99% brandi par les conservateurs pour museler les voix qui s’élèvent de plus en plus pour critiquer les comportements et pratiques allant à l’encontre de la dignité humaine. Pour notre part, nous avons toujours soutenu que ce chiffre ne se fondait sur aucun fondement logique ou même réel et que son seul objectif était, et est toujours, de faire taire les adversaires (des islamistes et de la laïcité) et de leur imposer de se taire… et ce chiffre évoque également celui des résultats invariables des élections organisées par les juntes arabes et qui débouchaient toujours sur 99,99% des populations qui adoraient le chef et ne pouvaient envisager de vivre sans lui. Ainsi donc, selon les conclusions de cette étude, 58% des Marocains refusent de séparer la religion de l’État mais 79% rejettent la façon qu’a l’Etat d’employer la religion en politique. Quelle est donc la différence entre la séparation de l’État et de la religion, d’une part et, d’autre part, le refus d’instrumentalisation de la religion en politique ?

De très nombreux Marocains pensent que la séparation de la religion et de l’État signifie une sorte d’interdiction de la religion au sein de la société, voire même une interdiction qui serait faite aux gens de pratiquer leur culte ou de se montrer pieux ; mais dans le même temps, ils sont aussi très nombreux à estimer que l’emploi de la religion en politique est une ruse destinée à flouer les gens, une méthode qui n’est pas sans écorner la religion et égratigner sa sacralité. A partir de là, on peut préciser l’attitude des Marocains à l’égard de leur religion… On peut donc affirmer que si refus de la laïcité il y a au Maroc, c’est en raison du fait que les gens n’en ont pas compris la dimension juridique et philosophique ; cela ne les empêche pas de verser dans une sorte de laïcité, tous les jours, en refusant de voir leur religion instrumentalisée en politique. En effet, on peut dire, et on dit, que la laïcité n’est pas un bannissement social de la religion mais un principe qui instaure et fait prévaloir une neutralité des institutions publiques à l’égard de la religion. Cela explique aussi le fait que les islamistes – à savoir ceux qui veulent imposer la religion au sein de l’État, à l’ancienne – représentent une minorité dans la société ; ils sont désignés par le mot de « frérots » afin de les distinguer de l’écrasante majorité des musulmans qui, eux, refusent l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques.

Le challenge, donc, des islamistes et des laïques est d’aller vers cette écrasante majorité des populations qui semblent, en apparence, avoir un penchant et de la sympathie pour les premiers alors que dans leurs comportements quotidiens, ils montrent plutôt qu’ils sont plus proches des seconds. Je pense quant à moi que pour mettre un terme à cette confusion intellectuelle et idéologique, il faut passer par la communication, le dialogue et la propagation de la connaissance ; il faut libérer les gens de la tutelle exercée sur eux et de la peur qui les tenaille, de même qu’il faut libérer les médias de l’emprise publique et, enfin, il est important de mettre en place un système éducatif basé sur les valeurs de la réflexion et de la logique scientifiques, du droit à la différence, du débat contradictoire et argumenté, et bannir de fait la soumission, la culture du stéréotype et le mythe de la légende.
Par Ahmed Aassid
Source: Panorapost