vendredi 26 février 2010

Cure d'amaigrissement à la BBC

Afin de faire face à la concurrence, la radio-télévision britannique s'apprête à fermer la moitié de son site internet, réduire les dépenses sur les programmes importés des Etats-Unis et fermer deux stations de radio.
La radio-télévision britannique BBC s'apprête à fermer la moitié de son site internet, réduire les dépenses sur les programmes importés des Etats-Unis et fermer deux stations de radio, afin de réduire sa taille pour faire de la place à ses concurrents, rapporte The Times vendredi.

Selon le quotidien britannique, le directeur-général de la BBC Mark Thompson va notamment annoncer, dans un rapport stratégique devant être publié en mars, la diminution de moitié des pages du site internet, accompagnée d'une réduction du quart des effectifs et du budget de ce dernier. Il devrait également désormais limiter le budget d'acquisition de droits de retransmissions sportives à 8,5% de la redevance annuelle qui finance la BBC, laquelle s'élève actuellement à 3,6 milliards de livres (environ 4 milliards d'euros), selon le Times.
La BBC va également fermer les radios numériques 6 Music et Asian Network et des chaînes pour adolescents, afin de laisser le champ libre à ses concurrents sur ce marché, et demander à sa filiale BBC Worlwide de se consacrer sur ses activités à l'étranger et abandonner sa branche britannique de magazines, explique le quotidien.
Ce rapport, qui doit être examiné par le conseil d'administration de la BBC, vise à faire de la place à ses concurrents, durement touchés par la baisse des recettes publicitaires en raison de la récession, poursuit le journal. La BBC, financée par une redevance prélevée sur les foyers possédant un téléviseur, est régulièrement l'objet de critiques de ses concurrents qui dénoncent une position dominante déloyale. Le rapport, selon le Times, a pour objectif de montrer à un futur gouvernement conservateur que la BBC est capable de se réguler elle-même, sans intervention extérieure.
Le Parti conservateur, donné gagnant des prochaines législatives par les sondages et traditionnellement plus hostile à la BBC que ses rivaux travaillistes, est pressenti avoir pour projet de geler la redevance accordée à la BBC.
Source: www.lexpansion.com

Les PIGS….un nouveau virus pandémique dans la zone Euro ?

Ne vous méprenez pas, il s’agit de l'acronyme volontairement péjoratif attribué par des traders anglo-saxons, qui désigne le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne dont les déficits et les dettes publiques atteignent des niveaux records.
Les tableaux ci-dessous montrent l’ampleur des dégâts
Outre le fait que les critères du Pacte de stabilité de Maastricht volent en éclat (-3% pour le premier critère, 60% pour le second), la communauté financière se demande si un scénario à la « Dubaï » (solvabilité de ses Etats) ne risque pas de se produire, dynamitant ainsi l’édifice encore fragile de la zone Euro.
Le discrédit porté sur la dette « souveraine » de ces pays (segment aujourd’hui hypertrophié du marché obligataire, tant européen qu’américain) ravive les tensions sur les marchés financiers, qui n’avaient à l’évidence pas besoin de cela. Du coup, les rumeurs les plus folles circulent. Une bulle obligataire qui s’est formée récemment (refinancement, plans de sauvetage) ne risque-t-elle pas d’éclater ? Elle entrainerait dans son sillage une crise monétaire à l’échelle internationale.
Examinons ce scénario sur l’horizon de temps qui fait sens, celui de l’année en cours. La catastrophe annoncée n’aura pas lieu, ce qui ne signifie par pour autant, l’évitement de difficultés jusqu’ici écartées ou contenues. Les pays d’Europe du Sud ne sont pas Lehman Brothers. Il y a peu de chance que l’Union européenne et la BCE abandonnent les finances de ces pays, aux seules lois du marché. Certes, des contreparties seront exigées, comme la mise en place de plan de rigueur, de sévère austérité, qui par ricochet, pourrait différer la reprise économique d’ensemble et affecter la solidité de la monnaie unique.
Source: www.leconomiste.com.tn

vendredi 19 février 2010

Google veut étendre son expérience de nouveaux formats pour l'actualité

Après des tests concluants menés par le New York Times et le Washington Post, "Living Stories" est désormais open source et accessible à tous les éditeurs de presse.
Google, qui a lancé il y a deux mois "Living Stories", un format de présentation des actualités sous forme de "timeline" et de regroupements thématiques, a ouvert son code cette semaine à tous les éditeurs de presse dans le monde.

Lancé en partenariat avec le New York Times et le Washington Post, les premiers tests ont été concluants, se félicite Google. 75 % des utilisateurs qui ont commenté le service disent avoir préféré ce format aux articles présentés de manière traditionnelle. Les internautes ont consacré lors de leur visite plus de 9 minutes en moyenne à chacune des actualités suivies.
"Nous attendons donc avec impatience d'être en mesure d'offrir plus largement cette technologie. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux modes innovants pour permettre aux éditeurs de presse de diffuser du contenu et capter des lecteurs en ligne, et il s'agit là de l'un des nombreux efforts que nous développons dans cette direction", a déclaré Santiago de la Mora, Directeur Google Livres et Google Actualités Europe, Moyen-Orient et Afrique.
Source: www.lexpansion.com

jeudi 18 février 2010

Les agences de notation pour les nuls

Elles n'ont pas vu la crise venir et ensuite elle l'ont aggravée. Un an plus tard, les agences de notation n'ont pourtant rien perdu de leur autorité. Tous les yeux sont rivés sur les notes qu'elles décernent à la Grèce. Petit rappel de ce qui ne va pas avec ces entreprises omnipotentes.

Qu'est-ce qu'une agence de notation ?
Ce sont des entreprises privées qui apprécient le risque de solvabilité financière d'une entreprise, d'un Etat ou d'une opération financière. Elles mesurent le risque de non remboursement des dettes que présente l'emprunteur. Plus la note est élevée et plus l'entreprise trouvera des fonds à des taux d'intérêt faibles.

L'incapacité à anticiper une crise
Les agences de notation n'ont jamais été capables d'anticiper les crises, que ce soit la crise asiatique de 1997-1998, ou celle des subprimes. Moodys, S&P et Fitch ont toutes trois flanqué des triple A, la note maximale, aussi bien à AIG qu'à ses dérivés sur les produits hypothécaires subprime. De même, lorsqu'en 2001, Goldman Sachs a fourni à la Grèce, déjà fortement endettée, un produit dérivé camouflant un prêt d'un milliard de dollars, Moody's a scellé le montage financier de la note maximale.
Visiblement, leurs modèles d'évaluation ne sont pas au point. "Elles ne prennent pas suffisamment en compte les perspectives macro-économiques et ont une vision trop court-termiste", explique Céline Antonin, économiste à l'OFCE. Leur méthode repose en effet sur l'utilisation de statistiques historiques, ce qui ne leur a pas permis "d'avoir une vision prospective du risque de défaut de ces produits, confirme un rapport du think tank de gauche Terra Nova. Les notations ont alors semblé évoluer avec la situation courante des produits notés sans anticiper un potentiel défaut en cas de récession"..

L'incitation à surnoter les entreprises
Les agences de notations sont payées par les entreprises qu'elles évaluent. Elles sont comme des critiques culinaires qui seraient rémunérés par les restaurants. Le conflit d'intérêt est inévitable. En pratique, l'entreprise demande aux différentes agences de faire du "pre-rating", c'est à dire des simulations de notation, puis elle choisit celle qui la note la plus favorablement. C'est le "rating shopping". "Les moins bonnes notes issues de ces simulations ne sont pas publiées", ajoute Céline Antonin.

Une action procyclique qui aggrave la crise
Une fois que la santé d'une entreprise ou d'un Etat est visiblement dégradée, l'agence finit par abaisser la note. Or cela ne fait que "l'enfoncer" davantage, puisqu'une mauvaise note signifie un taux de refinancement plus élevé, et éventuellement une obligation de collatéral. C'est pourquoi gouvernements et investisseurs ont aujourd'hui les yeux rivés sur la note qui sera attribuée à la Grèce et sur le montage financier que lui avait élaboré Goldman Sachs. Car si elle est rétrogradée, cela déclenchera un "appel de collatéral fatal" de 5,4 milliards d'euros pour la Grèce, prévient l'économiste Paul Jorion.

De maigres réformes
Dans l'immédiat, les autorités politiques misent sur le nouveau règlement européen, en vigueur depuis le 7 décembre 2009, qui sera appliqué fin 2010. "Cette réforme a le mérite de mettre fin au conflit d'intérêt qui naissait du fait que c'était l'agence qui faisait du conseil en montage financier qui notait ensuite ce même montage", explique Céline Antonin. A part ça, la réforme ne s'est pas attaquée aux autres disfonctionnements et conflits d'intérêts qui caractérisent les agences.

Quelles sont les solutions ?
La structure oligopolistique du marché de la notation est souvent présentée comme un responsable de la convergence des notes. De fait, les trois agences détiennent 85% du marché. Une possibilité serait donc de permettre à plus d'agences, y compris des agences publiques, de pénétrer le secteur. Mais noter toutes les dettes du monde est une tâche coûteuse, nécessitant des milliers d'analystes. Atteindre la masse critique pour la financer n'est pas donné à tout le monde. De plus, cette solution risque d'amplifier la tendance du "rating shopping".
Plusieurs pistes ont été explorées pour abolir le conflit d'intérêt qui naît du lien entre les banques et les agences. Première option : transformer ces agences en organes publics. Après tout, il peut sembler paradoxal que ce soit une entreprise privée à but lucratif qui ait ce rôle de régulateur. Deuxième option : adresser la facture non plus à l'entité notée, mais à l'investisseur. Pour autant, le conflit d'intérêt ne serait pas supprimé, mais seulement déplacé : les gouvernements, en tant qu'émetteurs d'obligations, chercheront eux aussi à influencer les agences. Quant aux investisseurs, ils pourraient être tentés de pousser les agences à abaisser la note des bons afin de percevoir des intérêts plus élevés.
Reste une voie : changer les mentalités pour sortir de la dépendance des agences. "Les marchés financiers peuvent fonctionner sans ces notes, affirment Jerome Fons et Frank Partnoy dans le New York Times. Les régulateurs et investisseurs doivent utiliser l'outil dont ils se servaient pour évaluer le risque avant de déléguer cette tâche aux agences : cet outil s'appelle le discernement".
Source: www.lexpansion.com

lundi 15 février 2010

Goldman Sachs aurait aidé la Grèce à dissimuler sa dette

Selon le New York Times, la banque d'affaires américaine aurait utilisé des instruments financiers complexes, comme ceux à l'origine de la crise financière américaine, pour aider la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette.
Un montage élaboré par Goldman Sachs a notamment permis en 2001, juste après l'adhésion d'Athènes à l'Union monétaire européenne, d'aider le gouvernement grec à emprunter des milliards, selon le journal qui cite "des personnes au courant de la transaction".
Ce schéma est resté caché du public car il prenait la forme d'une transaction sur devises, plutôt qu'un prêt. Il a aidé Athènes à respecter les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit tout en continuant de vivre au-dessus de ses moyens, selon le Times.
Goldman Sachs a reçu quelque 300 millions de dollars de commission pour ce montage, selon le NYT citant "plusieurs banquiers au courant de la transaction".
En échange d'argent frais, le gouvernement grec a renoncé à des revenus futurs, comme des taxes d'aéroports ou des recettes du loto, pendant les années à venir.
Selon leurs détracteurs, ces accords n'étant pas été enregistrés comme des dettes trompent les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l'endettement du pays, selon le journal.
Le journal précise encore que début novembre 2009, trois mois avant qu'Athènes devienne l'épicentre de la crise de l'euro actuelle, une équipe de Goldman Sachs, dirigée par son président Gary Cohn, est arrivée à Athènes avec un instrument financier qui aurait permis à la Grèce de repousser à un avenir lointain le poids de la dette sociale. Ce mécanisme n'a toutefois pas été retenu.
L'ampleur abyssale des finances grecques a placé l'euro sous attaque des marchés financiers, mettant à l'épreuve la solidarité des pays de la zone.
Une banqueroute du pays affecterait les banques qui lui ont prêté de l'argent et aurait des effets dans le monde entier, note le Times.
Comme les grandes institutions financières sauvées de la faillite par les pouvoirs publics pendant la crise, la Grèce est "trop grosse pour tomber", écrit le New York Times.
Source: www.lexpansion.com

La crise grecque propulse les CDS sur le devant de la scène

Les CDS, ce sont ces titres qui permettent de s'assurer contre le risque de défaut d'un débiteur... Plus leur coût monte, plus ce risque est élevé. L'immense et nébuleux marché des CDS, ces titres permettant de s'assurer contre le risque de défaut d'un émetteur de dette, est mis en lumière dans la crise de la dette des pays de la zone euro comme la Grèce ou le Portugal.
"Des banques importantes et de grands fonds spéculatifs ont vendu des assurances contre le risque de défaut des Etats européens", souligne l'ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, Simon Johnson.
Ces assurances prennent la forme de Credit Default Swaps (CDS). Le principe est assez simple. D'un côté un créancier (d'un émetteur public ou privé) paie pour se couvrir si jamais son débiteur venait à ne pas rembourser toute sa dette: en contrepartie, une institution financière lui offre de prendre à sa charge cette dette dans cette éventualité.
Plus le risque de défaut augmente, plus cette couverture coûte cher. L'évolution du coût des CDS est régulièrement citée comme un moyen de mesurer au jour le jour l'évolution du risque que présente la dette d'une entreprise ou d'un Etat.

Un marché estimé à 60.000 milliards de dollars
En tenant compte de cet indice, le prix des CDS sur la Grèce "implique une probabilité de défaut de 28% dans les cinq ans à venir", indique Vishal Damor, gestionnaire de portefeuille. La dette grecque est ainsi "plus risquée que celle du Salvador, de la Bulgarie, du Liban ou du Kazakhstan", relève Eric Fry, un ancien financier.
Par ailleurs, plus la perception de ce risque de non-remboursement augmente, comme dans le cas de la Grèce, plus les assurés vont demander à leur assureur de lui faire la preuve de sa propre solidité financière.
"Ces pays perdant de leur crédibilité, (...) ces institutions financières devront se présenter avec du numéraire pour afficher des montants croissants de collatéral. (...) Un risque généralisé de contrepartie -la peur que votre assureur va faire faillite et que cela mettra à terre toutes les banques qui lui sont connectées - montre son horrible visage à nouveau", s'alarme M. Johnson.
Cette crainte est peu partagée aujourd'hui, la Grèce n'étant pas perçue comme devant entrer en cessation de paiements très prochainement.
Mais si cela devait arriver, la réaction en chaîne serait spectaculaire, d'après les opérateurs de marché. "La leçon de la crise financière de 2008 est que les interconnexions qui lient le système bancaire mondial créent une corrélation entre les marchés et permettent à la contagion de s'étendre", rappellent les analystes de Morgan Stanley.
Ce scénario montre le poids d'un marché assez mal connu et déjà responsable de la quasi-faillite en 2008 de l'ex-numéro un mondial des assurances, l'américain AIG, gros émetteur de CDS.
Le marché mondial des CDS est tentaculaire, pesant selon certaines estimations 60.000 milliards de dollars.
Il est aussi particulièrement opaque, passant en très grande majorité par des contrats de gré à gré. La chambre de compensation de l'IntercontinentalExchange (qui revendique 10% du marché) et celle du Chicago Mercantile Exchange, qui n'a pas deux mois d'existence, voient encore leur échapper une grosse part de ce volume.
Pour certains, les principaux acteurs de ce marché sont des spéculateurs ayant intérêt à faire monter l'angoisse. Certains blogs financiers accusent ces institutions financières américaines d'être les instigateurs d'un début de panique, supposé leur rapporter de juteux profits en faisant grimper les taux d'intérêt.
Source: wwww.lexpansion.com

mercredi 10 février 2010

Finance Internationale: L’émergence du risque souverain

Janvier est un mois qi s’achève dans la douleur pour les marchés financiers. L’indice S&P 500 aux Etats-Unis affiche une baisse de 3.7% depuis le début de l’année, les marchés actions européens dégringolent de la même manière et les marchés obligataires ne favorisent guère l’appétit pour le risque. La reprise boursière qui a débuté en mars 2009 s’essouffle et plusieurs acteurs de risque pèsent sur les marchés.
D’un côté, les différents stimuli monétaires, enclenchés par les gouvernements (baisse des taux d’intérêt et injection de liquidités dans les marchés interbancaires) ne peuvent durer éternellement et un resserrement monétaire inattendu (hausse des taux d‘intérêt et retrait des liquidités) peut provoquer un recul soudain des actifs risqués. De l’autre côté, les gouvernements ont détérioré leurs finances publiques en injectant des liquidités pour sauver leurs systèmes bancaires respectifs. Le marché, plus exigent aujourd’hui en termes d’endettement et de déficit budgétaire, pénalise sévèrement les Etats qui peinent à mettre de l’ordre dans leurs finances publiques.

Du relâchement au resserrement
Un fer trop chaud brûle et un fer trop froid salit. Cette astuce de ménagère résume bien la tâche qui attend les argentiers du monde en général et le gouverneur de la Federal Reserve en particulier. Les taux d’intérêt sont au plus bas mais les signes de reprise sont apparents. Les derniers chiffres du chômage aux Etats-Unis montrent un début d’inversion de tendance, la croissance y est de retour et les entreprises qui publient leurs résultats en ce début d’année ont le plus souvent fait mieux que prévu.
Si la Federal Reserve garde les taux bas plus longtemps (comme ceci a été annoncé lors de la réunion des gouverneurs la semaine passée), l’économie court un risque de surchauffe si jamais la reprise est plus vigoureuse que prévue. Si la Fed augmente ses taux directeurs trop tôt, ceci risque d’étouffer une reprise déjà assez timide. Le ton qu’adoptera la Fed pendant ses réunions cette année ainsi que les chiffres économiques américains influenceront les anticipations des investisseurs tout le long de l’année. Cet épisode de sortie de crise est accompagné d’un acte encore plus dramatique, celui de l’émergence du risque de faillite des Etats souverains notamment des membre de la Communauté européenne.
Omar Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn

jeudi 4 février 2010

France / Pakistan: L'affaire de l'attentat de Karachi revient côté politique

Soupçons de corruption liée au financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, entrave à la justice : des policiers financiers vont enquêter en marge des investigations antiterroristes sur l'attentat de Karachi en 2002 contre des salariés de la DCN. Le parquet de Paris vient d'ouvrir une enquête préliminaire à la suite d'une plainte déposée mi-décembre par six familles de victimes de l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi, la capitale économique du Pakistan.

Jusqu'à présent l'enquête menée par les juges antiterroristes ne privilégiait qu'une piste : celle d' al-Qaida. Pour les juges de la galerie Saint-Eloi, là où officie la section antiterrosite, l'organisation terroriste d'Oussama ben Laden aurait ciblé les ingénieurs français de la DCN (Direction des constructions navales) afin de déstabiliser le régime pakistanais.
Mais cette thèse est aujourd'hui abandonnée. Après la découverte de notes secrètes de la Direction des constructions navales, les magistrats ont réorienté l'enquête vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt de versements de commissions versées sur la vente de sous-marins français au Pakistan décidé par Jacques Chirac après son élection en 1995.
Et l'élection présidentielle française de 1995 serait au coeur de cette affaire. Car ces commissions pourraient avoir donné lieu à des rétrocommissions illégales qui auraient servi au financement de la campagne présidentielle de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur.
Cette nouvelle affaire de financement occulte d'activité politique pourrait éclabousser de très hautes personnalités politiques françaises. Mais pour cela l'enquête préliminaire ouverte, ce jeudi 4 février 2010, devra d'abord établir si l'infraction est constituée. Elle peut déboucher sur un classement sans suite ou un procès.
Source: www.rfi.fr

mercredi 3 février 2010

Emeutes de la faim en Corée du Nord ?

La situation des Nord-Coréens, en proie à la pénurie alimentaire depuis des années, s’aggrave. Un haut responsable nord-coréen en a fait les frais. Son limogeage a été annoncé par la presse locale. La gestion calamiteuse de la réforme monétaire initiée par le régime de Pyongyang, en novembre dernier; lui est reprochée. Cette réévaluation du won nord-coréen a en effet eu des conséquences catastrophiques auprès de la population.

« C'est le chaos à Pyongyang, je n'avais jamais vu ça. On voit de longues queues devant des magasins de nourriture presque vides. On y vient parce que les marchés ont fermé. Mon impression est que les gens ont faim, très faim ». Ces propos m'ont été confiés par Igor, qui vit dans la capitale nord-coréenne depuis 2002. A l'origine de cette crise, la réforme monétaire mise en place par le régime de Pyongyang. Celui-ci a cherché à mettre fin aux marchés parallèles qui échappaient à son contrôle, et à reprendre en main la classe émergente des petits commerçants. Si cette réévaluation a bien eu pour effet de ruiner ces petits entrepreneurs, elle a aussi fini par atteindre l'ensemble de la population.
En effet, dans ce contexte d'incertitude qui entoure la monnaie, ceux qui détiennent des denrées préfèrent attendre plutôt que vendre. Conséquences : une inflation galopante, et des marchés qui se vident. Une catastrophe pour les populations urbaines, qui en dépendent pour leurs courses quotidiennes. Le prix du riz aurait été multiplié par six.
A Séoul, la presse conservatrice a même parlé de Nord-Coréens en colère, qui s'en seraient pris physiquement à des agents de sécurité dans des villes de province. Des informations à prendre au conditionnel, comme toutes celles qui émanent de Corée du Nord.
Fréderic Ojardias
Source: www.rfi.fr

mardi 2 février 2010

Stiglitz prône la création d'un mécanisme de soutien financier en Europe

L'Union européenne et la Banque centrale européenne devraient créer un mécanisme de crise afin d'aider leurs membres lourdement endettés, comme la Grèce, estime l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz.
Il "manque une structure macro-économique européenne pour aider les pays qui souffrent de difficultés particulières", a estimé l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz, lors d'une conférence mardi 2 février à Athènes en présence du Premier ministre grec Georges Papandréou.
"Aux Etats Unis, l'énorme budget national peut être dirigé vers les parties du pays qui souffrent", a-t-il ajouté. Mais tandis que la BCE prête régulièrement de l'argent aux banques nationales à des taux plus bas que ceux des marchés internationaux, la même option n'est pas disponible pour les gouvernements, a noté l'économiste.
"Si vous êtes prêt à prêter aux banques, pourquoi ne pas prêter aux gouvernements ? L'Europe ne fait-elle pas confiance aux gouvernements qui la constituent ?" s'est-il interrogé. "Il devrait exister une aide par le biais de la BCE, de l'émission d'euro-obligations, de la Banque européenne d'investissements, par la création de fonds destinés à soutenir l'investissement et les entreprises privées, en particulier vers les pays qui souffrent", a insisté M. Stiglitz. "Un petit pays d'Europe ne peut faire face seul" a conclu le prix Nobel.
M. Papandréou, dont le gouvernement tente de restaurer la confiance des marchés alors que son pays est accablée d'une dette chiffrée à 113% du PIB pour 2009, s'est félicité de cette idée. "Les euro-obligations pourraient être utilisées pour prêter de l'argent à moindre taux, en particulier dans un environnement marqué par la spéculation" a-t-il dit. Mais il a jugé que la Grèce serait mal inspirée d'appeler en ce moment à la création d'euro-obligations.
"Lorsque la Grèce parle d'euro-obligations, cela est perçu négativement et vu comme une faiblesse. L'émission d'euro-obligations aura sans doute lieu. Mais nous ne pouvons pas nous baser sur un débat dont nous ne savons pas s'il sera suivi d'effet dans un proche avenir", a-t-il estimé.
Source: www.lexpansion.com

Maroc: parler sexualité avec ses enfants... Pourquoi, quand, comment ?

Peu de parents osent évoquer le sujet et éludent le plus souvent les questions posées.
Expliquer la sexualité aux enfants, c'est les aider à comprendre leur corps et éveiller leur vigilance contre les dérives comme la pédophilie, l'inceste, les grossesses non désirées...
L'éducation sexuelle prodiguée par les parents et la famille ne suffit pas. Il faut que l'école joue son rôle.

«Skout, hchouma !». «Tais-toi, tu sauras quand tu seras grand». Combien de fois n’a-t-on pas entendu des injonctions de ce genre de la part de parents envers leurs enfants lorsque ceux-ci osent un mot «mal placé» sur leur corps, ou quand ils posent des questions se rapportant directement ou indirectement à la sexualité ? Un sujet considéré comme grave, tabou, embarrassant. Or, jugent les spécialistes, il n’y a pas meilleure voie pour l’épanouissement sexuel et l’équilibre psychologique d’une personne que de l’initier dès son enfance aux choses de la sexualité. Il est vrai que plusieurs livres et articles ont été publiés sur le sujet par les spécialistes de l’éducation. Cependant, la sexualité ne reste pas moins entourée de beaucoup de mystères. Et même chez les parents avisés qui osent un jour communiquer leur savoir en la matière à leur progéniture, les interrogations persistent : à partir de quel âge doivent-ils donner à l’enfant des explications sur la sexualité ? Quel vocabulaire utiliser ? Doivent-ils l’aborder de leur propre chef ou attendre que l’enfant pose des questions ? Et le rôle de l’école dans tout cela ?, etc.
Ce qui est sûr dans le cas du Maroc, c’est que peu de parents franchissent le pas et bravent la hchouma, pour parler sexualité avec leurs enfants. Selma Belghiti, psychologue clinicienne, considère effectivement que «les parents marocains, dans leur grande majorité, ont beaucoup de mal à parler des questions liées au corps et à la sexualité de leurs enfants. Ce sont des sujets culturellement considérés comme ‘‘honteux’’ et ils ne peuvent donc pas être abordés». Plus que cela, «les parents un peu plus ouverts ont également du mal à parler de ces questions et considèrent que les enfants doivent chercher les informations dont ils ont besoin à l’extérieur de la sphère familiale», ajoute-t-elle.
Imad G., 14 ans, un adolescent branché et apparemment sans complexe, avoue n’avoir jamais été informé par ses parents sur quoi que ce soit quant à la sexualité, or c’est à son âge que commence en principe le changement du corps, le premier amour, sinon les premières expériences sexuelles. «On n’aborde jamais ces sujets en famille, et je ne me rappelle pas que mon père ou ma mère ait jamais évoqué quelque chose qui a rapport avec mon corps». Se masturbe-t-il ? «Oui, je l’ai fait quelquefois, mais…», répond-il en rougissant. Le père de ce garçon, infirmier diplômé d’Etat, qui travaille dans une clinique privée à Casablanca, ne considère pas nécessaire d’aborder ce genre de questions avec ses enfants. «Vous savez, dit-il, les enfants ne sont pas bêtes, ils finiront par apprendre sur le tas, comme nous l’avons fait nous-mêmes». Sait-il que son fils se masturbe ? «Euh ! Franchement, je ne sais pas…», répond-il avec hésitation. Voilà un aspect de la sexualité tabou, entouré de beaucoup de préjugés, au moment où la masturbation est courante chez les jeunes de l’âge de Imad ; et les parents dans leur grande majorité sont loin de l’ignorer.
Dans une enquête menée auprès de 728 femmes âgées de 20 ans et plus, un échantillon représentatif de la population féminine de la wilaya du Grand Casablanca, 90% considèrent que la masturbation est interdite par la religion. Pour 83% elle est pratiquée mais avec un sentiment de culpabilité et de honte, et seulement 15% considèrent qu’elle est permise comme un moyen d’apaisement face à l’abstinence. C’est dire que les préjugés qui entourent cette pratique sont tenaces, or, si la masturbation est une pratique saine, c’est ce sentiment de honte et de culpabilité qui l’accompagne qui est néfaste. Les parents n’expliquent pas cela à leurs enfants, ni les éducateurs à l’école, ni les spécialistes en matière de sexualité. L’un des rares livres publiés sur la question est le «Manuel d’éducation sexuelle», de Nadia Kadiri et Soumia Berrada, toutes les deux psychiatres, psychothérapeutes et sexologues (Ed. Le fennec, septembre 2009, 60 DH). Un travail louable de vulgarisation qui essaie de briser le tabou de la sexualité. Elles y passent au peigne fin tous les aspects : virginité, rapport sexuel hors mariage, masturbation, homosexualité, MST, anatomie des organes génitaux, puberté, adolescence, reproduction, contraception… (voir encadré). La masturbation, expliquent-elles dans ce livre, «ne provoque pas de troubles, elle ne rend pas aveugle, la main ne risque pas de tomber…, contrairement à ce qui est propagé dans notre culture… La masturbation en elle-même ne précipite ni dans la dépression ni dans l’anxiété quand elle est pratiquée par des personnes qui n’ont pas de préjugés».

Insérer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires devient une urgence
A quel âge parler sexualité à ses enfants, et comment ? «Il n’y a pas d’âge idéal. Chaque âge a ses caractéristiques et engendre des questionnements différents. Il faut garder en tête que l’enfant pose des questions pour mieux comprendre ce qui se passe en lui et pour lui. Il s’agit des questions existentielles qui se rapportent à son identité sexuée (qu’est-ce qu’un garçon, et qu’est-ce qu’une fille ? Qui suis-je ?), à ses origines (d’où est-ce que je viens ? Comment fait-on les bébés ?) et à l’interdit fondamental de l’inceste. Pour un enfant de moins de deux ans, savoir que les bébés se développent dans le ventre de la maman suffit souvent à répondre aux questions sur comment se font les bébés», répond Mme Belghiti. Et d’ajouter qu’il ne sert à rien de le saturer de détails techniques. Et surtout de ne jamais éluder les questions que pose l’enfant sur la sexualité, car «il ira chercher des informations n’importe où (cours de récréation, livres peu recommandables, etc.)et risque d’être très mal informé». Si les parents ne font pas ce travail d’explication, d’autres le feront à leur place : ils vont glaner des informations erronées sur internet, les chaînes satellitaires pornographique, ou encore dans la rue et les cours de recréation où l’on colporte des bêtises. «Tout le danger vient de là», explique Bouchaïb Karoumi, pédopsychiatre à Casablanca (voir encadré). Autre danger qui guette les enfants sur lequel les parents doivent les mettre en garde : la pédophilie. «La médiatisation de telles affaires a fait prendre conscience aux parents de la nécessité de parler de sexualité», convient Mme Belghiti. Mais la pédophilie n’est pas le seul danger qui guette les enfants, il y a également les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées, l’homosexualité, les agressions se-xuelles, le viol, l’inceste…
Pour éviter tant de risques, il faut initier les enfants à un âge où ils sont capables d’assimiler un certain nombre de choses. L’Association de lutte contre l’avortement clandestin, outre la libéralisation contrôlée de l’avortement, place la prévention comme priorité. Et celle-ci passe par une éducation sexuelle saine au sein de la famille, des associations et au sein de l’école. Son président Chafik Chraibi, chef de service gynéco-obstétrique à la maternité des Orangers (CHU de Rabat), propose que la sexualité devienne un sujet de débat national. «Il faut l’insérer, dit-il, dans les programmes scolaires et dédier une matière exclusivement à l’éducation sexuelle. La sensibilisation au sein de la famille ne suffit pas, et tous les parents n’oseront pas le faire, à cause de la culture et des traditions». Mais attention : «Ne pas assimiler la sexualité au danger. Les questions liées au corps doivent être abordées dans différentes circonstances et pas seulement pour mettre en garde», nuance Mme Belghiti.
Jaouad Mdidech
Source: www.lavieeco.com

La SEAPA souligne les batailles en faveur de la liberté de la presse en 2010

L’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA) a rendu public un nouveau rapport couvrant les vulnérabilités de la liberté de la presse à travers la région. Après le transfert de la présidence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) de la Thaïlande au Vietnam en 2010, son attitude vis-à-vis de la liberté de la presse aura une influence déterminante sur des questions comme l’impunité, la couverture des élections et l’accès à l’Internet, dit le rapport.
Les luttes auxquelles faisaient face les journalistes et les travailleurs des médias en Asie du sud-est en 2009 se poursuivent. Le massacre de 32 journalistes en novembre dernier aux Philippines a été l’exemple le plus monstrueux de la culture d’impunité qui sévit à travers toute la région. Les journalistes ont également subi des menaces physiques, la prison et le harcèlement judiciaire, tandis que les lois sur la sécurité nationale étaient invoquées comme prétexte pour limiter la liberté de parole et que la diffamation demeure un délit criminel.

Le rapport, intitulé « Southeast Asia's Press Freedom Challenges for 2010 » (Les défis de la liberté de la presse en Asie du sud-est en 2010), présente des profils de pays où sont détaillées les batailles qui attendent la libre expression. Les médias birmans doivent pouvoir offrir une couverture indépendante des élections à venir afin de former les citoyens birmans et de surveiller l’intégrité du déroulement du scrutin, dit le rapport. Au Cambodge, l’intimidation politique et l’incarcération des rédacteurs, des reporters et des défenseurs des droits de la personne continuent. Les tensions religieuses en Malaisie sont utilisées comme excuse pour restreindre la liberté de la presse et l’accès à l’Internet.
La répression de la dissidence et les arrestations de journalistes et de blogueurs en 2009 au Viêt-nam prennent un sens nouveau alors que le pays s’apprête à assumer cette année la présidence de l’ANASE, dit le rapport. Le pays bénéficie d’une certaine reconnaissance parce qu’il poursuit des discussions avec des organisations internationales, notamment avec ARTICLE 19, basée à Londres, sur l’accroissement de l’accès de ses citoyen à l’information. Mais les lourdes peines de prison imposées récemment au défenseur des droits de la personne et avocat Le Cong Dinh donnent une teinte différente à son approche de la liberté de parole. Au moins 12 blogueurs vietnamiens ont été arrêtés en 2009. L’État a aussi criminalisé la dissidence non violente, qu’il perçoit comme une activité hostile au gouvernement.
La formation, l’an dernier, de la Commission inter-gouvernementale de l’ANASE sur les droits de la personne (AICHR), a créé pour les défenseurs de la libre expression une plate-forme leur permettant de contester les autorités. La direction de l’AICHR par le Viêt-nam, cependant, est remise en question par les défenseurs des droits à travers la région, indique le rapport.
Source: communiqué de l'IFEX