mardi 2 février 2010

Stiglitz prône la création d'un mécanisme de soutien financier en Europe

L'Union européenne et la Banque centrale européenne devraient créer un mécanisme de crise afin d'aider leurs membres lourdement endettés, comme la Grèce, estime l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz.
Il "manque une structure macro-économique européenne pour aider les pays qui souffrent de difficultés particulières", a estimé l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz, lors d'une conférence mardi 2 février à Athènes en présence du Premier ministre grec Georges Papandréou.
"Aux Etats Unis, l'énorme budget national peut être dirigé vers les parties du pays qui souffrent", a-t-il ajouté. Mais tandis que la BCE prête régulièrement de l'argent aux banques nationales à des taux plus bas que ceux des marchés internationaux, la même option n'est pas disponible pour les gouvernements, a noté l'économiste.
"Si vous êtes prêt à prêter aux banques, pourquoi ne pas prêter aux gouvernements ? L'Europe ne fait-elle pas confiance aux gouvernements qui la constituent ?" s'est-il interrogé. "Il devrait exister une aide par le biais de la BCE, de l'émission d'euro-obligations, de la Banque européenne d'investissements, par la création de fonds destinés à soutenir l'investissement et les entreprises privées, en particulier vers les pays qui souffrent", a insisté M. Stiglitz. "Un petit pays d'Europe ne peut faire face seul" a conclu le prix Nobel.
M. Papandréou, dont le gouvernement tente de restaurer la confiance des marchés alors que son pays est accablée d'une dette chiffrée à 113% du PIB pour 2009, s'est félicité de cette idée. "Les euro-obligations pourraient être utilisées pour prêter de l'argent à moindre taux, en particulier dans un environnement marqué par la spéculation" a-t-il dit. Mais il a jugé que la Grèce serait mal inspirée d'appeler en ce moment à la création d'euro-obligations.
"Lorsque la Grèce parle d'euro-obligations, cela est perçu négativement et vu comme une faiblesse. L'émission d'euro-obligations aura sans doute lieu. Mais nous ne pouvons pas nous baser sur un débat dont nous ne savons pas s'il sera suivi d'effet dans un proche avenir", a-t-il estimé.
Source: www.lexpansion.com

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