mardi 30 décembre 2014

Maroc: Les obligations privées ont connu un fort engouement en 2014

Au Maroc, le marché des obligations privées a été très dynamique cette année. En effet, les émetteurs se sont rués vers ce segment du marché de la dette, sachant que l’année dernière seule une émission obligataire a été réalisée par Attijariwafa bank pour un montant de 1,25 milliard de DH. Ainsi, 13 émetteurs ont levé sur le segment obligataire un montant de 11,7 milliards de DH. Les compagnies immobilières (Addoha et CGI) ont fortement sollicité le marché avec des émissions totalisant 3,5 milliards de DH, soit près de 30% des levées globales. Elles sont suivies par les établissements bancaires (CIH Bank, BCP, Attijariwafa bank et BMCE Bank) qui ont cumulé des emprunts de 3,2 milliards de DH (27,2%). Le secteur de la distribution et celui des sociétés de financement ne sont pas en reste puisqu’ils ont totalisé 1,8 milliard de DH de levées.

Il faut dire que le financement à travers les obligations privées a été boudé durant l’année dernière en raison de la hausse des taux des bons du Trésor, surtout durant la première moitié de l’année. En cause, un recours massif du Trésor au marché domestique en vue de financer son déficit budgétaire, plombé par des charges de compensation en accroissement et une croissance molle des recettes. Le Trésor a ainsi exercé une pression importante sur les liquidités domestiques, tirant à la hausse les taux obligataires. Cette situation a poussé les opérateurs à reporter leurs levées sur le marché obligataire vu le manque de visibilité qui régnait sur le paysage économique. Mais depuis le dernier trimestre de 2013, la donne a changé. En effet, avec l’amélioration des fondamentaux du pays et la décision prise par le gouvernement de décompenser les carburants, le Trésor a réduit ses levées sur le marché des adjudications et les investisseurs, plus confiants, n’ont pas manqué de l’accompagner tout en réduisant leurs exigences de rendement.

Dans ces conditions, les taux des bons du Trésor ont été ramenés à des niveaux bien inférieurs à ceux observés en 2013. A la dernière séance d’adjudication, le 18 décembre, les taux se sont situés à 2,65% pour la maturité 13 semaines, perdant 82 points de base et à 2,73% pour l’échéance 52 semaines, en baisse de 1,2 point. Les taux sur 5 ans et 10 ans, eux, se sont repliés respectivement de 1,7 et 2 points pour s’établir à 3,23% et 3,63%. Vu que les taux ont consommé leur potentiel de baisse et ont atteint leur niveau plancher, les opérateurs en quête de financement se sont dirigés vers la dette obligataire. L’objectif étant de financer leur programme de développement, diversifier leurs sources de financement ou encore optimiser leur coût d’emprunt, sachant que la dette bancaire reste plus coûteuse avec des conditions toujours contraignantes.

A côté, les investisseurs n’ont pas rechigné sur les moyens pour soutenir les émetteurs dans leurs levées. Il faut dire que ce segment propose un rendement appréciable, surtout que la rémunération des autres produits de placement ne cesse de s’amenuiser, à leur tête les taux des bons du Trésor. Les comptes sur carnet, les dépôts à terme et même l’assurance-vie n’offrent plus un taux de rendement assez important qui pourrait séduire les investisseurs. La bourse est également en perte de vitesse puisqu’elle a limité sa hausse depuis le début de l’année à 5% et devrait baisser davantage en l’absence de signaux majeurs qui pourraient booster les cours. Les taux proposés sur le marché obligataire oscillent entre un plus bas de 3,5% et un plus haut de 6,38%, soit un niveau nettement intéressant.

Compte tenu de l’intérêt porté à ce marché, comment devrait-il se comporter l’année prochaine ? Aux dires des analystes obligataires, il devrait continuer à séduire autant les émetteurs que les investisseurs. Cela s’explique d’un côté par la stabilité prévue des taux des bons du Trésor sur le marché primaire en 2015 qui confère aux opérateurs davantage de visibilité pour leur choix des produits de financement. D’ailleurs, le marché se fait écho du renouvellement des émissions obligataires arrivées à échéance de certains opérateurs du marché à l’instar du promoteur Alliances Développement Immobilier. De l’autre, les investisseurs institutionnels ainsi que les OPCVM disposent de liquidités qu’ils cherchent à placer. Mis à part les arbitrages entre les valeurs qu’ils devraient réaliser sur le marché actions, ils pourraient se diriger davantage vers ce segment ne serait-ce que pour stabiliser le rendement moyen pondéré de leurs portefeuilles de placement.


Ibtissam Benchanna. La Vie éco

vendredi 26 décembre 2014

Rapport de la commission sénatoriale du renseignement: Les déclarations de Barack Obama

La Maison Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Washington, D.C.
Le 9 décembre 2014

Déclaration du président Barack Obama

Rapport de la Commission sénatoriale du renseignement

Pas un pays n’a fait plus que les États-Unis, tout au long de leur histoire, pour défendre la liberté, la démocratie, la dignité humaine et les droits de l’Homme à travers le monde. Nous autres, Américains, sommes profondément reconnaissants à nos concitoyens qui veillent à notre sécurité, et parmi eux, aux hommes et aux femmes dévoués de nos services de renseignement, dont la CIA. Depuis les attaques horribles du 11-Septembre, ces agents publics travaillent sans relâche pour détruire les principaux dirigeants d’Al-Qaïda, donner son juste dû à Oussama ben Laden, perturber des opérations terroristes et déjouer des attentats. Les rangées d’étoiles solennelles gravées sur le Mur du souvenir à la CIA rendent hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie afin de protéger la nôtre. Les professionnels de nos services de renseignement sont des patriotes, et nous jouissons d’un plus haut degré de sécurité grâce à leur héroïsme et à leurs sacrifices.

Pendant les années qui ont suivi le 11-Septembre, ayant des raisons légitimes de craindre de nouveaux attentats et la responsabilité de prévenir d’autres pertes de vie catastrophiques, le gouvernement de l’époque a fait face à des choix douloureux quant à la manière de pourchasser Al-Qaïda et d’empêcher de nouvelles attaques contre notre pays. Comme je l’ai déjà dit, notre pays a pris beaucoup de bonnes décisions au cours de ces années difficiles. Mais d’autres étaient contraires à nos valeurs. C’est pourquoi, sans la moindre équivoque, j’ai interdit la torture dès mon entrée en fonctions, car l’un des outils les plus efficaces dont nous disposons dans la lutte contre le terrorisme et dans nos efforts pour assurer la sécurité des Américains est notre attachement inébranlable à nos idéaux, tant à l’intérieur de notre pays qu’à l’étranger.

Le rapport rendu public aujourd’hui par la Commission sénatoriale du renseignement revient en détail sur un aspect de la réponse de notre nation au 11-Septembre, à savoir le programme de détention et d’interrogatoire de la CIA, auquel j’ai mis fin dès les premiers jours de mon mandat. Ce rapport décrit un programme troublant, qui comportait des techniques d’interrogatoire musclé à l’encontre d’individus soupçonnés de terrorisme et détenus dans des installations secrètes hors des États-Unis ; le rapport vient renforcer mon intime conviction selon laquelle non seulement ces méthodes musclées étaient contraires aux valeurs de notre nation, mais elles ne servaient ni nos efforts plus généraux contre le terrorisme ni nos intérêts de sécurité nationale. Qui plus est, ces techniques ont fortement terni la réputation des États-Unis à l’étranger et compliqué la tâche de poursuivre nos intérêts avec nos alliés et partenaires. C’est pourquoi je continuerai à exercer mes pouvoirs présidentiels pour veiller à ce que nous n’ayons plus jamais recours à ces méthodes.

En ma qualité de Commandant en chef, ma plus grande responsabilité consiste à assurer la sûreté et la sécurité du peuple américain. En conséquence, nous poursuivrons sans relâche notre combat contre Al-Qaïda, ses affiliés et d’autres extrémistes violents. Nous aurons recours à toutes les composantes de notre pouvoir national, y compris à la puissance et à l’exemple des idéaux sur lesquels notre nation a été fondée. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours soutenu la déclassification du rapport d’aujourd’hui. Aucun pays n’est parfait. Mais l’une des forces qui font de l’Amérique un pays exceptionnel, c’est notre volonté d’affronter ouvertement notre passé, de faire face à nos imperfections, de changer et de faire mieux. J’espère que le rapport d’aujourd’hui, loin de raviver de vieux arguments, aidera à reléguer ces techniques au passé, là où elles appartiennent. Aujourd’hui rappelle aussi que le respect des valeurs que nous professons ne nous affaiblit pas ; au contraire, il nous rend plus forts, et il nous rappelle que les États-Unis d’Amérique demeureront toujours la plus grande force pour la liberté et la dignité humaine que le monde ait jamais connue.

Read more: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french/texttrans/2014/12/20141209311840.html#ixzz3N2GAG8fV

mercredi 17 décembre 2014

Première Edition du Concours Marocain des Produits du Terroir: 109 médailles décernées!

Lors de ce concours, 334 produits étaient en compétition: 48 ont reçu des médailles d’or, parmi lesquels 6 des prix d’excellence. Souss Massa Drâa arrive en tête du classement par région avec 32 médailles, suivie de Tanger Tétouan (13 médailles) et de Meknès Tafilalet (10 médailles).

Les produits du terroir désormais récompensés pour leur qualité ! La cérémonie de remise des médailles de la Première édition du Concours Marocain des Produits du Terroir s'est déroulée le 3 décembre dernier à Rabat, à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV).
Ce concours, organisé à l'initiative de l'Agence pour le Développement Agricole (ADA), entre dans le cadre d'un accord signé entre cette dernière et la Fondation Rurale Interjurassienne (FRI) en 2012, ainsi que du projet PAMPAT (Projet d'Accès au Marché des Produits Agroalimentaires et du Terroir). Le Concours a été financé par le Secrétariat d'Etat à l'Economie Suisse (SECO) et mis en œuvre par l'Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industrielle (ONUDI).

Selon Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, « le Plan Maroc Vert accorde une grande importance au développement des produits du terroir, car ceux-ci sont non seulement une source de revenu pour le monde rural, mais constituent également un levier fondamental pour la préservation de notre richesse culturelle et notre biodiversité. La multiplicité de nos écosystèmes et la diversité biologique permettent, en effet, la production d'une large gamme de produits spécifiques et de valeur, dans les différentes régions. Par ailleurs, nous assistons à une augmentation importante de la demande, aussi bien au niveau national qu'international ».

Le développement des produits du terroir figure parmi les objectifs principaux du pilier II du Plan Maroc Vert et s'articule autour d'une stratégie incitant à la mise à niveau solidaire de la petite agriculture, notamment dans les zones montagneuses, arides et oasiennes, espaces dans lesquels l'agriculture présente des spécificités remarquables et génère des produits aux qualités uniques, souvent témoins de longues traditions et de savoir-faire séculaires des populations locales.
Pour feu Abdellah Baha, ministre d’Etat, « les produits du terroir sont un patrimoine et témoignent d’un savoir-faire qui risque de se dissiper avec la modernité. C’est pourquoi il faut absolument le préserver pour les générations futures. D’autant plus que les cinquante prochaines années pourraient connaître un exode contraire des villes vers les campagnes ».
La stratégie de développement des produits du terroir vise également à développer l'offre existante, à améliorer la qualité des produits pour faire face aux exigences d’un marché très compétitif, et surtout à en assurer une large promotion, sur le plan national et international, afin de pouvoir aider les agriculteurs à mieux les commercialiser.

Pour sa part, Bertrand Louis, ambassadeur de la Confédération helvétique au Maroc, considère que « la coopération Suisse-Maroc a permis, grâce à l'étroite collaboration des deux gouvernements, de mettre sur pied ce concours qui s'inscrit dans le cadre du projet de développement des produits du terroir, dont l'objectif est de contribuer à l'amélioration des performances de l'agriculture, notamment au niveau des micros, petites et moyennes exploitations agricoles, à la création d’emplois et à l’augmentation des revenus des agriculteurs ».

Le Concours a vu la mise en compétition de 334 produits du terroir provenant de toutes les régions du pays. Ces produits ont été soumis à l'appréciation de 28 comités de dégustation, chacun étant composé d'un expert, d'un producteur et d'un consommateur, qui ont décerné 109 médailles aux meilleurs produits issus des 16 régions du Royaume. C'est ainsi qu’ont été décernées 24 médailles d'or, 12 médailles d'argent et 12 médailles de bronze dans la Catégorie des miels; 10 médailles d'or, 4 médailles d'argent et 5 médailles de bronze dans la Catégorie des huiles alimentaires; 2 médailles d'or et 2 médailles d'argent dans la Catégorie des produits d'origine animale; 5 médailles d'or, 2 médailles d'argent et 13 médailles de bronze dans la Catégorie des produits à base de fruits et légumes; ainsi que 7 médailles d'or, 5 médailles d'argent et 6 médailles de bronze dans la Catégorie des produits à base de céréales.
Par ailleurs, sur la base des 48 produits ayant reçus les médailles d'or, 6 prix d'excellence ont été accordés pour l'Huile d'argane de la région de Marrakech Tensfist Al Haouz, Amlou de Souss Massa Drâa, Keskes Khoumassi de la région de Oued Ed-Dahab Lagouira, l’Huile d'olive de la région Tadla Azilal, le Miel d'agrumes et le Fromage de chèvre Gouda de la région Tanger Tétouan.
Pour ce qui est du classement des régions par rapport au nombre de médailles obtenues, la région de Souss Massa Drâa arrive en en tête du classement avec 32 médailles, suivie de la région de Tanger Tétouan avec 13 médailles et de la région de Meknès Tafilalet avec 10 médailles.

Maroc: Trois habitations s'effondrent dans la médina de Casablanca causant la mort de 2 personnes


vendredi 5 décembre 2014

La compagnie aérienne marocaine RAM refuse d'acheminer de l'aide humanitaire pour les victimes des innondations survenues dans son propre pays

Sollicitant Royal Air Maroc (RAM)pour faire acheminer gratuitement des colis pour des enfants dans les zones sinistrées au Maroc, une MRE affirme avoir essuyé un refus de la compagnie aérienne. Cette dernière se défend.
Aziza Nait Sibaha, une journaliste marocaine résident en France a révélé à Telquel.ma avoir monté une opération humanitaire pour essayer d’acheminer de l’aide à des enfants dans la vallée de l’Ourika suite aux inondations survenues récemment dans la région. En accord avec un groupe de journalistes, l’association française Comme Chiens et Chats et l’association marocaine Arssoumou Bassma, elle prévoyait d’envoyer des vêtements et cartables d’environ 600kg pour 150 élèves qu’elle distribuera le 20 décembre prochain.

Elle affirme également avoir reçu le 17 novembre dernier le soutien de Bassima Hakkaoui, la ministre de la Solidarité, pour l’aider à transporter ces dons dans les zones sinistrées, une fois sur le territoire marocain.
Pour faire donc parvenir les vivres au Maroc, le groupe affirme avoir sollicité la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) afin qu’elle les achemine gratuitement .

La compagnie aérienne dit niet
Mais à leur grande surprise, la compagnie leur a signifié un non dans une lettre officielle qu’elle leur a adressé. Jointe au téléphone par Telquel.ma, Aziza Nait Sibaha se dit « outrée par le refus de la RAM » d’autant plus que « le groupe avait déjà organisé une opération similaire en 2011 en Tunisie». La compagnie nationale, Tunisair, leur avait offert 500 kg d’excédent de bagages pour acheminer leur colis 48 heures après leur demande.
« La RAM vient de nous dire non. Nous sommes outrées, nous avons 150 kits pour des enfants démunis qui crèvent de froid et la compagnie marocaine refuse de nous aider », avance t-elle.

Absence de documents prouvant l’existence de l’association
Pour Hakim Challot ,le directeur de la communication de la RAM, l’intéressée n’a pas respecté la procédure qu’il faut pour soutenir ce genre d’action.
« Nous lui avons demandé de nous envoyer des documents qui prouvent l’existence juridique de l’association à but non lucratif et son appartenance à cette organisation si celle-ci existe. C’est la moindre des choses surtout que le nom de l’association « Chiens et chats » nous incite à nous interroger », explique le responsable de la communication de la RAM. « Mais elle ne nous a jamais communiqué ces documents » ajoute-t –il.

Toujours selon Hakim Challot, la journaliste marocaine a envoyé une simple correspondance par Internet et qui ne comporte aucune en tête certifiant qu’elle émane de l’association. Il explique également que la compagnie reçoit énormément de demandes de ce genre que cela prend du temps pour les traiter. En plus, il fallait évaluer si cette action est vraiment d’ordre humanitaire parce que la compagnie « a déjà eu ce genre de problème par le passé », indique t-il.
De même, il évoque des contraintes techniques, les vols étant programmés des semaines à l’avance en tenant compte de leur capacité de charges, et du nombre de passager.

Une compagnie belge à la rescousse
Aziza Nait Sibaha a expliqué avoir finalement eu gain de cause mais auprès d’une compagnie étrangère. Dans un message posté sur son compte Twitter, elle a annoncé que la compagnie belge Jetairfly a répondu favorablement à leur demande de transporter des vêtements et cartables pour les enfants dans la région d’Ourika.
Elle explique à Telquel.ma qu’« il y a eu un grand élan de solidarité sur les réseaux sociaux» qui lui a permis « d’obtenir le contact d’un responsable de la compagnie belge » qui dessert Marrakech. « En une heure le patron qui est pourtant en Belgique a donné son accord », se réjouit-elle.
Source: http://www.telquel.ma

jeudi 4 décembre 2014

Une météorite récemment tombée au Maroc plaide pour l'existence de vie sur Mars

La question de savoir s'il y a eu ou non de la vie sur Mars (et accessoirement s'il y en aurait toujours) n'est pas neuve, mais les éléments matériels allant dans le sens d'une réponse positive ne sont pas légion. Pour l'instant, aucune évidence absolue n'a pu être trouvée, que ce soit directement sur la planète rouge ou dans l'un des fragments qui en proviennent et que l'on a pu retrouver sur Terre.

L'étude publiée aujourd'hui dans la revue "Meteoritics & Planetary Science" par une équipe internationale (Suisse, Allemagne, Chine et Japon) va peut-être changer la donne. La météorite que ces scientifiques ont étudiée est toute récente : elle est tombée dans le désert marocain le 18 juillet 2011, devant témoins. Certains fragments de cet objet, baptisé Météorite de Tissint du nom de la localité la plus proche, ont pu être récupérés par des Bédouins, et étudiés ensuite par des spécialistes.

Une possible activité biologique
Cette météorite est bien martienne : elle a été éjectée sous l'impact d'un astéroïde, et sa trajectoire l'a ensuite amenée près de notre planète avant qu'elle ne soit attirée par elle, jusqu'à s'y écraser. Les scientifiques qui l'ont étudiée ont trouvé des cavités remplies de matières carbonée. Après avoir analysé les traces de carbone présentes à l'intérieur, ils estiment que, "les résultats plaident pour une origine biologique de ces inclusions", qui "feraient suite à l'infiltration d'un liquide riche en matière organique dans les fissures de la roche lorsque celle-ci était encore sur la planète rouge".
Lire l'article complet sur: http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20141202.OBS6733/des-traces-de-vie-sur-mars-la-meteorite-qui-relance-les-doutes.html


















vendredi 28 novembre 2014

Le Maroc ira-t-il bombarder Daesh ?

e Maroc aurait envoyé des unités de ses forces aériennes au Moyen Orient, afin de mener des frappes à l'encontre des cibles de Daech en Irak et en Syrie. C'est, en tous cas, ce qu'a publié aujourd’hui le quotidien américain The New York Times, qui a donc confirmé l'information faisant état d'un ralliement du Royaume à la coaltion militaire anti Daesh à la tête de laquelle se trouve les Etats-Unis et qui compte certains pays arabes dont notamment l'Arabie Séoudite et les Emirats Arabes Unis.

L’intervention des Forces Royales Air serait selon le Ny Times, "une suite favorable faite par le Maroc à une demande expresse américaine dans ce sens". Selon le journal en ligne Le Mag.ma, Si l'envoi des forces aériennes marocaines se confirme, se serait "un baptême de feu pour les nouveaux avions de combat multi-rôles marocains, les Advanced Fighting Falcon F-16 C/D Block 52+". Et de préciser que la dernière visite du Général de Corps d'Armée, Bouchaib Arroub, Inspecteur Général des Forces Armées Royales, aux Etats-Unis du 10 au 14 novembre derniers,"aurait pu servir à mettre en musique les plans des deux pays en vue de cette intervention".
En effet, quelques jours auparavant, Washington a annoncé, la fourniture au Maroc de bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition)guidées par GPS et pouvant être largués par les avions de combat F-16 que les Etats-Unis avaient livrés auparavant au Royaume.

mercredi 26 novembre 2014

Le nombre de millionnaires continue et continuera à augmenter

La richesse globale des ménages dans le monde a augmenté de 8,3% sur un an pour atteindre un niveau inégalé de 263.000 milliards de dollars en 2013, selon l'étude "Richesse globale" de la banque Credit Suisse publiée mardi. Et la France ne fait pas exception y compris pour le nombre de millionnaires, qui ne va pas cesser de croître.

La crise ne frappe pas tout le monde : France compte 2,44 millions de millionnaires et ce nombre devrait augmenter de 70% pour atteindre 4,16 millions en 2019, rapporte l'étude "Richesse globale" de la banque Credit Suisse publiée mardi. En terme de richesse moyenne par adulte, la France se classe au sixième rang (avec 317.000 dollars) derrière la Suisse (581.000 dollars), l'Australie, la Norvège, les Etats-Unis et la Suède.
Le nombre de millionnaires explose. Dans le monde, le nombre de millionnaires, est, la aussi, en forte hausse : de 35 millions en 2013 il devrait passer à 53,2 millions en 2019 soit une hausse de 53% pour les cinq prochaines années.

La richesse globale augmente. La richesse globale des ménages dans le monde a augmenté de 8,3% sur un an pour atteindre un niveau inégalé de 263.000 milliards de dollars en 2013. Ce niveau, l'équivalent sur le papier de 56.000 dollars par adulte, dépasse de 20% le record atteint avant la crise économique et de 39% le plus bas enregistré en 2008. Les cours "robustes" des actions et le marché de l'immobilier ont permis de contrebalancer une conjoncture faible. Les Etats-Unis, mais aussi l'Europe, ont tiré les résultats vers le haut, avec une croissance supérieure à 10% dans les deux cas. Une économie mondiale "léthargique" n'a pas empêché les patrimoines mondiaux de croître, analyse la grande banque. La hausse annuelle de 20.100 milliards de dollars est la plus importante depuis 2007. Pour la première fois, les actifs financiers bruts mondiaux s'établissent au-dessus de 250.000 milliards de dollars.

Dans le monde, 400 millions d'adultes disposent d'un patrimoine supérieur à 100.000 dollars, ils étaient 217 millions en 2000.
Les inégalités s'aggravent mais pas partout. Credit Suisse fournit aussi pour la première fois un indicateur des inégalités. Depuis 2000, elles se sont aggravées en Amérique Latine et en Afrique, encore plus en Inde et en Chine. Elles ont légèrement diminué en Europe et aux Etats Unis. L'Amérique du Nord est la région où se concentre la plus grande partie de la richesse des ménages (34,7%). L'Europe arrive en deuxième position avec 32,4% du total. La région Asie/Pacifique (sans la Chine) figure en troisième position, avec 18,9%. La richesse des ménages en Chine a, elle, gagné 715 milliards de dollars (+3,5% sur un an).

L'Indonésie (-260 milliards), l'Argentine et la Russie (-135 milliards chacune) et la Turquie (-100 milliards) accusent les plus forts reculs de la richesse des ménages.

vendredi 14 novembre 2014

Abdelaziz Bouteflika de nouveau hospitalisé dans la nuit en France (Grenoble)

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, a été admis jeudi dans une clinique de Grenoble, a-t-on appris vendredi de source policière. Selon Le Dauphiné libéré, qui a révélé l'information, le dirigeant algérien dont l'état de santé précaire suscite des spéculations depuis 2005 est hospitalisé dans un service de cardiologie et de maladies vasculaires de la clinique Alembert.

mardi 11 novembre 2014

Les enseigements du Sommet du Bien être

Les Marocains et la Laicité

J’ai toujours dit et soutenu que les Marocains sont pour la plupart laïques, mais qu’ils ne le savent pas… Deux raisons essentielles à cela : d’une part, parce qu’en évoquant la laïcité, les Marocains ne pensent qu’au modèle français et, d’autre part, parce qu’ils considèrent que la laïcité équivaut à un déni de la religion et à une séparation de la religion et de la société. Les gens ne pensent jamais à dissocier le débat sur l’État, ses institutions et l’espace public et l’autre débat, celui qui porte sur la société, la vie privée des citoyens et leurs choix, autant de choses qui relèvent de la sphère privée.De fait, les réponses des personnes interrogées diffèrent selon la nature des questions qui leur sont posées, et la manière de les poser ; ainsi, si on demande à un Marocain s’il accepte un système laïc dans son pays, il vous répondra invariablement par la négative, mais si vous l’interrogez sur l’emploi de la religion en politique, il vous répondra également « non ». Il existe donc une grande confusion, instrumentalisée par les conservateurs islamistes qui estiment que la laïcité présente un danger pour leur projet politique. Ils soutiennent en effet l’idée, qu’ils défendent auprès des populations, que la laïcité revient à un synonyme d’athéisme et de bannissement de la religion de la vie sociale, alors même que de nombreux responsables islamistes connaissent la réalité, qui est toute autre, mais la cachent soigneusement et n’en parlent pas.

Quant aux laïcs, au lieu de clarifier le concept, de l’expliquer, de le vulgariser et d’en faire connaître les différentes et réelles significations, ils préfèrent botter en touche en axant leurs interventions sur la démocratie, qui est consubstantielle à la notion de laïcité. Mais les islamistes sont toujours là pour altérer le sens du mot démocratie, et réduire cette idée aux simples « urnes », à une banale opération élective qui n’est en fait qu’un des nombreux mécanismes et/ou techniques de la démocratie. Et, ce faisant, ces gens, les islamistes, réussissent à séparer la démocratie des valeurs laïques sans lesquelles elle ne saurait être : le respect de l’autre, la gestion pacifique et sereine de la diversité, l’acceptation des différences confessionnelle, politique et culturelle, l’égalité citoyenne, la définition et le respect des libertés individuelles et collectives, la séparation des pouvoirs, la suprématie de la loi, la rationalisation de la gestion de la chose publique…

Ce sont là des éléments qui expliquent la très vaste étude réalisée par l’Institut arabe des recherches et politiques, basé à Qatar et conduit par l’intellectuel Azmi Bichara. Cette étude a concerné 14 pays et 26.618 personnes interrogées, parmi lesquelles des Marocains qui ont affirmé à 58% refuser la séparation de la religion et de l’État alors même que 79% de ces mêmes Marocains ont déclaré leur refus de voir la religion employée en politique, que 69% d’entre eux refusent la logique de « l’excommunication » et de l’approche comminatoire contenues dans le référentiel religieux et que 52% ont affirmé « ne voir aucune différence entre un individu pieux et un autre qui ne le serait pas ». Certains commentateurs et analystes ont considéré cela comme une étrange et très curieuse contradiction alors qu’en réalité, ces chiffres indiquent plutôt une incompréhension du sens du mot laïcité en raison de la confusion qui l’entoure et aussi du fait de la prééminence douteuse des positions de ceux qui tiennent la société pour une « jamaâ », une collectivité, soudée et axée autour d’orientations conformes aux idées des adeptes de l’islam politique.

L’importance de cette étude tient dans le fait qu’elle ruine le mythe du 99,99% brandi par les conservateurs pour museler les voix qui s’élèvent de plus en plus pour critiquer les comportements et pratiques allant à l’encontre de la dignité humaine. Pour notre part, nous avons toujours soutenu que ce chiffre ne se fondait sur aucun fondement logique ou même réel et que son seul objectif était, et est toujours, de faire taire les adversaires (des islamistes et de la laïcité) et de leur imposer de se taire… et ce chiffre évoque également celui des résultats invariables des élections organisées par les juntes arabes et qui débouchaient toujours sur 99,99% des populations qui adoraient le chef et ne pouvaient envisager de vivre sans lui. Ainsi donc, selon les conclusions de cette étude, 58% des Marocains refusent de séparer la religion de l’État mais 79% rejettent la façon qu’a l’Etat d’employer la religion en politique. Quelle est donc la différence entre la séparation de l’État et de la religion, d’une part et, d’autre part, le refus d’instrumentalisation de la religion en politique ?

De très nombreux Marocains pensent que la séparation de la religion et de l’État signifie une sorte d’interdiction de la religion au sein de la société, voire même une interdiction qui serait faite aux gens de pratiquer leur culte ou de se montrer pieux ; mais dans le même temps, ils sont aussi très nombreux à estimer que l’emploi de la religion en politique est une ruse destinée à flouer les gens, une méthode qui n’est pas sans écorner la religion et égratigner sa sacralité. A partir de là, on peut préciser l’attitude des Marocains à l’égard de leur religion… On peut donc affirmer que si refus de la laïcité il y a au Maroc, c’est en raison du fait que les gens n’en ont pas compris la dimension juridique et philosophique ; cela ne les empêche pas de verser dans une sorte de laïcité, tous les jours, en refusant de voir leur religion instrumentalisée en politique. En effet, on peut dire, et on dit, que la laïcité n’est pas un bannissement social de la religion mais un principe qui instaure et fait prévaloir une neutralité des institutions publiques à l’égard de la religion. Cela explique aussi le fait que les islamistes – à savoir ceux qui veulent imposer la religion au sein de l’État, à l’ancienne – représentent une minorité dans la société ; ils sont désignés par le mot de « frérots » afin de les distinguer de l’écrasante majorité des musulmans qui, eux, refusent l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques.

Le challenge, donc, des islamistes et des laïques est d’aller vers cette écrasante majorité des populations qui semblent, en apparence, avoir un penchant et de la sympathie pour les premiers alors que dans leurs comportements quotidiens, ils montrent plutôt qu’ils sont plus proches des seconds. Je pense quant à moi que pour mettre un terme à cette confusion intellectuelle et idéologique, il faut passer par la communication, le dialogue et la propagation de la connaissance ; il faut libérer les gens de la tutelle exercée sur eux et de la peur qui les tenaille, de même qu’il faut libérer les médias de l’emprise publique et, enfin, il est important de mettre en place un système éducatif basé sur les valeurs de la réflexion et de la logique scientifiques, du droit à la différence, du débat contradictoire et argumenté, et bannir de fait la soumission, la culture du stéréotype et le mythe de la légende.
Par Ahmed Aassid
Source: Panorapost

jeudi 16 octobre 2014

Abdennour Bidar: Une lettre ouvete au monde mususulman

Cette lettre ouverte au monde musulman fait suite aux événements des jours passés, notamment l’assassinat de Hervé Gourdel. De nombreux musulmans ont manifesté leur indignation nécessaire et salutaire (en France et dans le monde, avec le mouvement #NotInMyName – « pas en mon nom »). Au delà de cette dénonciation indispensable, Abdennour Bidar pense qu’il faut aller plus en profondeur, et entrer dans une autocritique de l’Islam comme religion et civilisation dans ce moment de transition cruciale de sa longue histoire. Pour le meilleur de l’Islam.

Dans un esprit de fraternité entre croyants de bonne volonté, c’est avec joie que nous pouvons lire ce texte, découvrir un autre visage de l’Islam, et peut-être prendre nous aussi quelque chose de cette sagesse qui consiste à vouloir se réformer pour être plus fidèle.

Abdennour Bidar est normalien, philosophe et musulman. Il a produit et présenté tout au long de l’été sur France Inter une émission intitulée « France-Islam questions croisées ». Il est l’auteur de 5 livres de philosophie de la religion et de nombreux articles.

Lettre ouverte au monde musulman
Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin – de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd’hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d’isthme entre les deux mers de l’Orient et de l’Occident !

Et qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je vois mieux que d’autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d’enfanter un monstre qui prétend se nommer Etat islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre – perdre ton temps et ton honneur – dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.

Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Tu cries « Ce n’est pas moi ! », « Ce n’est pas l’islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (hashtag #NotInMyName). Tu t’insurges que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu’à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l’islam dénonce la barbarie. Mais c’est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l’autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de l’autocritique. Tu te contentes de t’indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te remettre en question ! Et tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l’islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme ce n’est pas l’islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre mais la paix ! ».

J’entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde l’islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l’être humain sur le chemin du mystère de l’existence… Je me bats ici en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l’islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine je vois aussi autre chose que tu ne sais pas voir… Et cela m’inspire une question – LA grande question : pourquoi ce monstre t’a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? C’est qu’en réalité derrière ce monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il faudra bien pourtant que tu finisses par en avoir le courage.

Ce problème est celui des racines du mal. D’où viennent les crimes de ce soi-disant « Etat islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c’est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd’hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre – et il en surgira autant d’autres monstres pires encore que celui-ci tant que tu tarderas à admettre ta maladie, pour attaquer enfin cette racine du mal !

Même les intellectuels occidentaux ont de la difficulté à le voir : pour la plupart ils ont tellement oublié ce qu’est la puissance de la religion – en bien et en mal, sur la vie et sur la mort – qu’ils me disent « Non le problème du monde musulman n’est pas l’islam, pas la religion, mais la politique, l’histoire, l’économie, etc. ». Ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur de réacteur d’une civilisation humaine ! Et que l’avenir de l’humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité tout entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l’échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l’homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent – et qui comme l’islam actuellement se mettront alors à produire des monstres.

Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIème siècle ! Malgré la gravité de ta maladie, il y a en toi une multitude extraordinaire de femmes et d’hommes qui sont prêts à réformer l’islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l’humanité entretenait jusque là avec ses dieux ! C’est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes ouvrages ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu’entrevoit leur espérance !

Mais ces musulmanes et ces musulmans qui regardent vers l’avenir ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c’est l’état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou « Etat Islamique ». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l’égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l’autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.

Tout cela serait-il donc la faute de l’Occident ? Combien de temps précieux vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ?

Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l’avouer, tu as été incapable de répondre au défi de l’Occident. Soit tu t’es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l’intérieur de tes frontières – un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l’Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité – je veux parler notamment de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie mondiale qu’est le culte du dieu argent.

Qu’as-tu d’admirable aujourd’hui, mon ami ? Qu’est-ce qui en toi reste digne de susciter le respect des autres peuples et civilisations de la Terre ? Où sont tes sages, et as-tu encore une sagesse à proposer au monde ? Où sont tes grands hommes ? Qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi, qui sont tes Aung San Suu Kyi ? Où sont tes grands penseurs dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l’Inde à l’Espagne ? En réalité tu es devenu si faible derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même… Tu ne sais plus du tout qui tu es ni où tu veux aller, et cela te rend aussi malheureux qu’agressif… Tu t’obstines à ne pas écouter ceux qui t’appellent à changer en te libérant enfin de la domination que tu as offerte à la religion sur la vie toute entière.

Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l’islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l’Etat que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu’à l’intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d’imposer que l’islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu’« Il n’y a pas de contrainte en religion » (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l’empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ?

De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s’élèvent aujourd’hui dans la Oumma pour dénoncer ce tabou d’une religion autoritaire et indiscutable… Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu’ils ne comprennent même pas qu’on leur parle de liberté spirituelle, ni qu’on leur parle de choix personnel vis-à-vis des « piliers » de l’islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge » si sacrée qu’ils n’osent pas donner à leur propre conscience le droit de le remette en question ! Et il y a tant de familles où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès le plus jeune âge, et où l’éducation spirituelle est d’une telle pauvreté que tout ce qui concerne la religion reste quelque chose qui ne se discute pas !

Or cela de toute évidence n’est pas imposé par le terrorisme de quelques troupes de fous fanatiques embarqués par l’Etat islamique. Non ce problème là est infiniment plus profond ! Mais qui veut l’entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n’entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t’illusionnes, ô mon ami, en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l’islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d’évoquer – une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive – est trop souvent l’islam ordinaire, l’islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l’islam du passé dépassé, l’islam déformé par tous ceux qui l’instrumentalisent politiquement, l’islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement spiritualité et liberté ?

Bien sûr dans ton immense territoire il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d’approfondissement spirituel ; des lieux où l’islam donne encore le meilleur de lui-même, une culture du partage, de l’honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l’être humain et la réalité ultime qu’on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en Terre d’islam, et partout dans les communautés musulmanes du monde, des consciences fortes et libres. Mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans reconnaissance d’un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l’instant le droit de dire « Je choisis mon islam », « J’ai mon propre rapport à l’islam » n’a été reconnu par « l’islam officiel » des dignitaires. Ceux-là au contraire s’acharnent à imposer que « La doctrine de l’islam est unique » et que « L’obéissance aux piliers de l’islam est la seule voie droite » (sirâtou-l-moustaqîm).

Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l’une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l’un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés tout entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop de tes filles et tous tes fils dans la cage d’un Bien et d’un Mal, d’un licite (halâl) et d’un illicite (harâm) que personne ne choisit mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel. Dans trop de tes contrées tu associes encore la religion et la violence – contre les femmes, les « mauvais croyants », les minorités chrétiennes ou autres, les penseurs et les esprits libres, les rebelles – de sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du jihad !

Alors ne fais plus semblant de t’étonner, je t’en prie, que des démons tels que le soi-disant Etat islamique t’aient pris ton visage ! Les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces ! Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C’est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l’éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n’es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! C’est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction.

Cher monde musulman… Je ne suis qu’un philosophe, et comme d’habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu’à faire resplendir à nouveau la lumière – c’est le nom que tu m’as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière ». Je n’aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français, « Qui aime bien châtie bien ». Et au contraire tous ceux qui aujourd’hui ne sont pas assez sévères avec toi – qui veulent faire de toi une victime – tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service ! Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi.
Source: http://www.panorapost.com/lettre-ouverte-au-monde-musulman-par-abdennour-bidar

dimanche 12 octobre 2014

Comparateur mutuelle santé: Trouver la bonne mutuelle

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par comparateur MUTUELLE
Source de l'article : http://www.nopanda.com/?expert=Comparateur_Mutuelle

Dominique De Villepin: "Une Coalition militaire dominée par les États-Unis est une approche contre-productive et dangereuse"


Version complète, en français, d’un entretien accordé par Dominique De Villepin au quotidien La Repubblica

Le président Hollande a-t-il bien fait de s’engager avec le président Obama dans les frappes en Irak ?
Il faut un engagement fort de la communauté internationale face au danger que l’EI fait peser sur l’Irak et la Syrie en s’y implantant, sur le Moyen Orient en mettant à vif la fracture entre sunnites et chiites et sur le monde entier aujourd’hui en attirant des djihadistes de tous horizons. Mais la constitution d’une Coalition militaire dominée par les États-Unis est une approche contre-productive et dangereuse. Elle légitime l’EI comme un adversaire crédible et tend à unifier des groupes terroristes jusque là farouches concurrents comme c’est le cas avec Al-Nosra ; elle déresponsabilise les États de la région qui se trouvent au second rang, n’ayant pas à assumer la menace eux-mêmes et elle détourne de l’action politique inclusive au profit d’une action purement militaire.

Comment combattre l’EI et le terrorisme international ?
La vraie riposte à la menace de l’EI, à la triple menace que j’ai décrite, c’est une logique d’asphyxie politique de l’EI, qui est un acteur opportuniste qui va vers les points faibles et évite les affrontements risqués. Première étape de l’asphyxie, il faut méthodiquement dissocier l’organisation de l’EI des élites locales, chefs de tribus ou de quartiers, qui ont reçu le pouvoir effectif en échange d’une allégeance. Cela doit passer par des discussions sur l’avenir de l’État irakien et de sa structure confessionnelle. Troisième aspect, il faut assécher ses ressources en argent, en prestige et en hommes autant que possibles. Cela passe par une lutte sur internet contre les propagateurs de haine, par un contrôle des flux de candidats au djihad, notamment dans les pays voisins et par la traque des réseaux de financement. Enfin, à l’appui de cette stratégie, il faut pour cela une part d’endiguement militaire, en stoppant ponctuellement des raids par des opérations aériennes et en renforçant les points vulnérables de la ligne de front, notamment au Kurdistan et en Jordanie, et d’abord par les forces des pays de la région.

Peut-on vraiment rester indifférent ?
Au contraire, la colère immense devant une telle barbarie nous impose un devoir d’action. Nous sommes solidaires de ces familles, françaises, italiennes, britanniques qui ont peur aujourd’hui pour leurs proches. Mais le réflexe aujourd’hui c’est trop souvent celui de la rage impuissante. On calme l’émotion de l’opinion par des opérations militaires hâtives. La force de nos démocraties ce doit être justement de croire en la force d’une stratégie politique pour venir à bout de la menace d’une organisation criminelle. Je préfère une action efficace, plus secrète pour prendre en compte la complexité – c’est la politique, la coopération technique et judiciaire et la diplomatie, à une action spectaculaire, simpliste mais en réalité dépourvue d’efficacité.

Qu’aurait pu faire les États-Unis au niveau diplomatique dans la région pour éviter cette situation ?
Ne pas y aller et ne pas en partir… Il y a une lourde responsabilité des États-Unis bien sûr, d’abord à cause de l’opération de 2003 et ensuite à cause d’un retrait mal géré en 2011, sans parler du soutien au régime sectaire d’Al Maliki et de l’abandon des rebelles syriens en 2013. Ils ont raison de vouloir accélérer la réconciliation nationale entre les confessions, les idéologies, les groupes ethniques en Irak et de conforter l’action des rebelles en Syrie.

Les frappes américaines commencent aussi en Syrie. Pensez-vous qu’il faudra aussi envoyer des troupes de terre
Aujourd’hui je note qu’il s’agit de frappes ciblées contre les bases arrières d’un groupe terroriste différent, Khorasan, qui menace directement la sécurité américaine. En même temps la participation ou le soutien des pays du Golfe est un signe positif d’implication régionale. Une offensive de troupes terrestres n’aurait pas de sens, elle ne ferait que renouveler les expériences d’occupations des années passées et leurs échecs.

Vous étiez opposé à l’intervention en Irak en 2003. Quelle est la responsabilité de l’Occident pendant ces 10 dernières années ?
Le Moyen Orient traverse une immense crise de modernisation sociale et politique. Les frontières héritées explosent, les identités s’irritent et les explosions de violence menacent de tout emporter. Seuls les peuples du Moyen Orient pourront créer la paix et le progrès chez eux, en stabilisant chacun des États en même temps qu’une construction régionale source de paix. Mais l’Occident, au lieu d’aider à surmonter la crise, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu en alternant enthousiasmes et atermoiements. Aujourd’hui il s’agit de favoriser un rapprochement entre les principales puissances régionales rivales, Arabie Saoudite et Iran, de dépasser l’affrontement entre sunnites et chiites et de favoriser les débuts d’un dialogue régional source de réconciliation.

Le Président Hollande en fait-il trop sur l’international pour compenser ses problèmes nationaux ?
C’est son rôle de parler au nom de la France et de défendre ses intérêts à travers le monde. Mais il ne faudrait pas que le réflexe récent du recours à la force – au Mali, en Centrafrique, en Irak, avant cela en Libye- exprime la tentation de compenser la faiblesse du pouvoir à l’intérieur. Face aux crises, la France doit rester fidèle à sa vocation de médiation et de proposition politique.

Le niveau d’alerte pour la sécurité en France est au plus élevé. Craignez-vous de possible attaques ?
Elles doivent être envisagées aujourd’hui partout en Europe. Soyons lucides. Nous n’avons pas le droit de baisser le garde sur le terrorisme. C’est bien pourquoi nous ne devons pas mélanger les objectifs. La priorité de notre action c’est de préserver notre sécurité, pas de faire la guerre et la paix à la place des peuples du Moyen Orient.



mercredi 1 octobre 2014

France: Dans le casse-tête chinois des retraites!

Les retraites expliquées à ma grand-mère
Ça fait bien longtemps que je suis à la retraite, tu sais ! Je plains les jeunes d’aujourd’hui qui vont avoir bien du mal ! Tu crois vraiment qu’ils vont supprimer la retraite par répartition ?

Pas tout à fait. Margaret Thatcher a essayé de convaincre les ouvriers anglais de cotiser à des fonds de pension, mais ils n’y ont pas cru. Ceux qui pouvaient économiser ont acheté des maisons. Pour le capital, ce n’est pas le bon circuit. Cette tentative a convaincu les intellectuels du capital que, pour développer les fonds de pension, il faut maintenir, a minima, une retraite par répartition. Ils la veulent trop faible pour vivre, une sorte de minimum vieillesse. D’après leurs calculs, les fonds de pension comme complément à la retraite sont plus convaincants pour les salariés que s’ils représentaient la principale source de revenus. Bernard Friot explique ça dans son livre « L’enjeu des retraites ». Je vais tout à l’heure te citer des chiffres, c’est de ce livre que je les tire.

Mais tu vois bien qu’il y a de plus en plus de retraités, et que les gens vivent plus longtemps qu’avant ; alors forcément, les retraites vont coûter de plus en plus cher. Il faut bien une solution !

C’est vrai, le poids des pensions va s’accroître dans les années qui viennent. Mais il n’y a aucune inquiétude à avoir. Regarde : en 1950, les pensions représentaient 5 % du PIB. En 2000, elles en représentent 13 %. On estime qu’en 2050, ce devrait être environ 18 %. Mais le PIB lui-même double tous les cinquante ans ! Donc en 1950, le PIB était de 1.000 milliards d’euros : 50 pour les pensions (5 %), 950 pour les salaires, les investissements et les profits ! En 2000, il était de 2.000 milliards d’euros, soit 260 milliards pour les pensions (13 %) et donc 1.740 milliards pour le reste. En 2050, le PIB sera de 4.000 milliards d’euros dont 720 milliards pour les pensions et 3.280 pour le reste. Tu vois que, contrairement à la propagande du capital, la part du salaire actif et celle des investissements augmentent. La population augmente beaucoup moins vite que le PIB : on était 42 millions en 1950, on est 65 millions aujourd’hui, on sera sans doute environ 70 millions en 2050.

Ton PIB qui n’arrête pas de doubler, et qui grandit plus vite que la population, comment tu l’expliques ?
C’est que la productivité du travail s’est considérablement accrue. Dans la même heure de travail, un ouvrier d’aujourd’hui produit beaucoup plus que le même ouvrier, travaillant la même heure après guerre. Par exemple, il y avait après-guerre environ 10 millions d’agriculteurs en France. Cela représentait la moitié de la population active. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’un million (c’est-à-dire 3 % des actifs), et pourtant la production agricole a beaucoup augmenté avec beaucoup moins d’heures de travail. C’est-à-dire que chaque heure de travail est beaucoup plus productive : ici, presque 20 fois plus. Mais je te donne un autre exemple : actuellement, selon les chiffres de Peugeot, il est fabriqué 13.000 voitures par jour. La première Peugeot, la 201, c’étaient 13.000 voitures par an ! Et avec plus d’ouvriers que maintenant !

Voilà l’affaire, la production par ouvrier augmente, mais pas les salaires !
Tout le problème est là : la question des retraites, c’est la question des salaires. Parce que pour financer les retraites, il est nécessaire d’augmenter les cotisations. C’est la bonne solution : après-guerre, les cotisations représentaient à peu près de 5 % du salaire total. Tu sais que le salaire se compose de deux parties : d’une part le salaire net, celui qui est versé sur le compte en banque du salarié, et d’autre part l’ensemble des cotisations sociales : maladie, vieillesse, invalidité, chômage, etc. Ces cotisations sont arbitrairement divisées en deux parts : la part dite « ouvrière », et la part dite « patronale ». C’est artificiel, car l’ensemble est dû par l’employeur à son employé pour son travail. Mais ce « paritarisme » permet au patronat de se mêler de la gestion de l’ensemble de ces cotisations, qui représentent beaucoup d’argent, supérieur au budget de l’État !

Les cotisations pour la retraite ont plus que doublé jusque dans les années 80 où elles ont été gelées à leur niveau de 1979 pour les salaires inférieurs à 1,6 SMIC, c’est-à-dire pour plus de la moitié des salariés, le salaire médian étant à 1,5 SMIC.

Pourquoi ce gel ? Parce qu’augmenter les cotisations augmente mécaniquement les salaires ! C’est justement ce que ne veut pas le patronat. C’est grâce à ce gel des cotisations, et la non-augmentation des salaires, que le patronat accapare l’augmentation de la productivité.

Tout à l’heure, on disait que le poids des pensions allait augmenter : la question est de savoir qui va payer. Le capital, par la voix de son gouvernement, a une réponse très claire : ce seront les salariés qui paieront. Soit on augmente les salaires, et conséquemment les cotisations, soit on continue à bloquer les cotisations et on allonge le temps où il faut cotiser. C’est pour ça que je te dis que la question des retraites est en fait la question des salaires !

Tu sais que certains, à gauche, disent qu’en effet, il faut taxer le capital pour financer les pensions. C’est de la poudre aux yeux : s’ils veulent que le capital paye, qu’ils militent donc pour une augmentation des salaires.
D.R.
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L'économie algérienne pourrait souffrir durement de la chute du prix des hydrocarbures


«Le génie c’est 99% de transpiration et 1% d’inspiration» Goethe
Le pétrole cher, c’est fini pour le moment!, Le pays dépend à 98% du pétrole mais le pétrole ne rapporte plus comme avant. Les quantités d’hydrocarbures exportées ont baissé de 7,3% en 2013. Nous avons épuisé notre pain blanc. Le marché s’était retourné brusquement, résultat de la crise financière mondiale, de la constitution d’importants stocks de pétrole aux États-Unis et de l’offre additionnelle de sources d’énergie non conventionnelle. Depuis le début de l’été, la chute est lente mais continue. Même si on pompe d’une façon frénétique, on risque d’épuiser plus rapidement ce qui reste de pétrole, c’est un tonneau des Danaïdes. De plus, les rentiers de l’OPEP s’orientent vers une nouvelle politique de quotas pour tenter de freiner la chute

Les raisons de cette chute conjoncturelle mais dangereuse pour l’Algérie
Le cours du baril de pétrole chute inexorablement depuis le mois de juin dernier. Il s’est négocié mardi sous la barre des 98 dollars alors qu’il valait 115 dollars le 20 juin dernier. Depuis le 1er janvier, la baisse atteint 11,5%. En glissement annuel, la baisse est de 13%. Il a même frôlé lundi, avec son plus bas prix depuis 2012, sous les 96 dollars. Une très mauvaise nouvelle pour l’Algérie quand on sait que 98% de ses rentrées en devises proviennent du pétrole. La baisse très marquée du prix du baril s’explique par différentes raisons. D’abord, le ralentissement de la demande mondiale. L’un des plus gros acheteurs de pétrole brut dans le monde, la Chine, a vu sa production industrielle diminuer cet été. Elle est passée à 6,9% alors qu’elle frisait les 10%. D’où une demande moins grande. Par ailleurs, le ralentissement de la croissance en Europe et la baisse de la demande des géants sud-américains (Brésil en tête) ont accéléré le phénomène.

Par ailleurs, le phénomène du pétrole de schiste bien que discutable et éphémère se fait également ressentir. L’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA.) a annoncé une production de 8,6 millions de barils par jour au mois d’août, un chiffre historique. Mardi, le journal français Le Monde qui précise que «le taux de dépendance américain au pétrole importé est tombé de 60% en 2005 à 30% aujourd’hui». D’où la baisse par ricochet de la production de pétrole brut et la baisse de son prix sur le marché.

Le 6 août dernier, la Banque d’Algérie tirait déjà la sonnette d’alarme. Dans son rapport annuel, elle notait que la baisse du prix du pétrole au premier trimestre 2014 avait tiré vers le bas les recettes d’exportations de l’ordre de 2.6%. Avec un baril inférieur à 100 dollars, l’économie algérienne est clairement menacée.

Dès 2012, le FMI prévenait l’Algérie: «L’orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a cependant rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d’équilibrer le budget étant aujourd’hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril.» Une autre nouvelle inquiétante. La production céréalière de la campagne 2013/2014 a fortement chuté de 30% par rapport à la saison précédente, elle est à 34 millions de quintaux, La production de la campagne 2013/2014 est inférieure de 30% à celle de 2012-2013 qui s’était établie à 49,1 millions de quintaux. Cette baisse est due essentiellement, d’après le ministre, aux conditions climatiques… La production céréalière ne cesse de reculer depuis les rendements record de la campagne 2008/2009 avec 61,2 millions de quintaux. En 2009/2010, la production a chuté à 45 millions de quintaux avant de remonter à 51,2 millions de quintaux en 2011/2012. L’Algérie doit donc importer davantage de blé. On annonce déjà pour 1 milliard de dollars de blé tendre pour l’immédiat.

Ce qui se fait ailleurs dans le domaine de l’énergie: Le recours au renouvelable
Un principe de base: à des degrés divers chaque pays essaye de ne pas se trouver dans le type de situation à laquelle est confrontée l’Algérie. Ainsi, le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de l’année 2014, dédié aux énergies renouvelables prévoit une croissance de 50% de la production mondiale d’électricité issue des énergies renouvelables à moyen terme. Cette production devrait atteindre près de 26% de la production totale d’électricité d’ici à 2020; la capacité globale en énergie renouvelable passerait alors de 1 690 GW en 2013 à 2 555 GW en 2020. Pour l’année 2013, la part des énergies renouvelables, selon le même rapport, a compté 22% de la capacité globale ce qui était comparable à la capacité d’électricité produite à partir du gaz naturel.

Le développement des énergies renouvelables à l’horizon 2020 pourrait être boosté par deux tendances globales, rapporte l’AIE dans sa publication annuelle. Il s’agit de l’expansion géographique du déploiement des énergies renouvelables. D’autre part, les technologies du renouvelable deviennent de plus en plus compétitives induisant une baisse rapide des coûts. Elles représenteraient des solutions alternatives dans plusieurs pays.

Le rapport publié récemment par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) souligne que le prix du photovoltaïque a chuté de 80% depuis 2008 et cette tendance persiste encore. Il relève également que le solaire a atteint la parité réseau en 2013 en Italie, en Allemagne et en Espagne et prochainement en France et au Mexique. Le directeur général d’Irena, Adnan Z. Amin, a déclaré que la chute des prix du photovoltaïque est comparable à celle observée dans la révolution IT. Il déclare également que «les énergies renouvelables fournissent une réponse à un grand nombre des défis socio-économiques les plus urgents auxquels les gouvernements font face aujourd’hui, notamment l’accès à l’énergie, la sécurité des approvisionnements énergétiques, et les préoccupations sanitaires et environnementales».

La Chine compte 40% de l’expansion globale des énergies renouvelable avec plus de 60% de la croissance dans les pays non-membres de l’Ocde. L’environnement politique favorable combiné aux demandes croissantes d’énergie ont participé au déploiement à grande échelle du renouvelable en Chine. (…) Dans l’Ocde, après sept ans d’augmentation rapide de la croissance, le renouvelable traverse une période où l’expansion annuelle de la capacité est lente, mais stable, note le rapport. Le renouvelable compterait environ 80% des nouvelles capacités d’énergie dans la période 2013-2020 (…) Le dernier rapport de l’Irena montre que les investissements dans le renouvelable ont augmenté considérablement ces dix dernières années, de 55 à 214 milliards de dollars entre 2004 et 2013 (sans inclure l’hydroélectricité). Il souligne que dans certains pays comme le Danemark, l’éolien est devenu la source d’énergie la moins chère. En Allemagne, la moitié de la production du renouvelable est assurée par les ménages et les fermiers.(1)

Par ailleurs et dans le même ordre de la compétitivité des énergies renouvelables, la puissance cumulée de l’éolien terrestre et du solaire photovoltaïque (PV) va doubler en 2020 comparativement à 2013 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui constate une baisse massive des coûts. 1000 GW de solaire et d’éolien d’ici 6 ans dans le monde selon l’AIE. Le seuil symbolique du million de mégawatts de solaire photovoltaïque (PV) (403 GW) et d’éolien terrestre (602 GW) sera franchi en 2020 selon le scénario de base du rapport de prospective à moyen terme du marché des énergies renouvelables (EnR) publié par l’AIE (1) est pour le moins étrange que les énergies renouvelables soient compétitives ailleurs et pas chez nous avec des prix de main-d’oeuvre cinq fois moins importants et un gisement solaire deux fois et demi plus performant. Il est plus que temps de réexaminer notre stratégie concernant un plan Marshall pour le durable.

Quel avenir énergétique face à la rareté de l’eau?
Dans le même ordre, l’eau est la deuxième ressource qu’il nous faut préserver par tous les moyens. Pour la Banque mondiale, l’eau et l’énergie sont deux secteurs inextricablement liés et interdépendants. Alors que ces deux ressources font l’objet d’une hausse de la demande mondiale, la pénurie d’eau menace la viabilité à long terme des projets énergétiques avec de graves conséquences pour le développement. Face à un avenir incertain, la Banque mondiale lance une initiative mondiale dont l’objectif est d’aider les pays à s’y préparer dès à présent. Il s’agit de mesurer les compromis eau/énergie et d’identifier les synergies possibles entre les politiques de gestion de ces deux ressources.

« Pour la Banque mondiale, la sécurité énergétique et la sécurité hydrique occupent une place capitale dans le développement humain et économique. Le couple eau/énergie est par ailleurs indispensable à la production agricole, où il est notamment nécessaire à la culture des biocarburants qui permettront à leur tour de produire de l’énergie. D’ici à 2035, la consommation énergétique mondiale augmentera de 35%, ce qui déterminera une hausse de 15% de l’utilisation d’eau, tandis que la consommation d’eau du secteur énergétique augmentera de 85% selon les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).(2)

Le changement climatique viendra ajouter davantage d’incertitude à cette situation en provoquant une variabilité accrue des disponibilités d’eau et une intensification de la fréquence et de la gravité des inondations et des sécheresses. En dépit de ce contexte inquiétant, la planification et la gestion de la production énergétique prennent aujourd’hui rarement en considération les problèmes que pose et posera de plus en plus l’approvisionnement en eau, pas plus d’ailleurs qu’elles n’intègrent les risques de phénomènes extrêmes. (…) En matière d’investissements énergétiques, le défaut d’évaluation des besoins en eau et d’analyse des contraintes hydriques futures a pour conséquence une hausse des coûts et des risques. Plusieurs solutions existent pour s’attaquer au double défi de l’eau et de l’énergie, et de nombreux pays ont déjà pris l’initiative d’engager des mesures audacieuses.
Les Émirats arabes unis, par exemple, s’emploient à diversifier leur panier énergétique en favorisant les énergies propres au détriment du gaz naturel.Le gouvernement a l’intention de construire la plus grande usine mondiale de dessalement solaire qui aura une capacité de traitement journalière de plus de 83,3 millions de litres d’eau potable et produira 20 mégawatts d’électricité (2)

Quelques risques du gaz de schiste: le principe de précaution
On a tout dit des gaz de schiste et on ne sera jamais assez prudent en terme, de lanceurs d’alertes concernant les dangers objectifs des techniques de fracturation. Un Rapport fédéral américain a calculé les dommages causés par le forage à l’environnement. La quantité d’eau polluée générée par les techniques de fracturation est de 280 milliards de gallons quantité suffisante pour noyer Washington sous une épaisseur d’eaux usées de 22 foot. 450,000 tons d’air pollué produit chaque année 250 milliards de gallons d’eau fraîche utilisés depuis 2005. 360,000 acres de terre dégradée depuis 2005. Le Rapport du The Environnent America Research & Policy Center intitulé «Fracking by the Numbers» est le premier indice de mesure de l’empreinte des dommages. Du point de vue de la santé, les résidents proches ont eu des maux de tête des nausées et beaucoup de symptômes liés au forage et à la pollution. Comme l’écrit le toxicologue Davide Brown avec des milliards de gallons d’eau toxique produits chaque année, nous voyons tout juste la partie visible (3)

Autre quasi-certitude les dangers sismiques: les puits de gaz de schiste font bien trembler la terre. Le débat est tranché. Les séismes en Oklahoma (Etats-Unis) sont bien provoqués par l’injection, dans des puits d’évacuation, d’eaux usées engendrées par des exploitations telles que celle du gaz de schiste. C’est ce qu’a prouvé l’équipe de Kathleen Keranen, de l’université Cornell. Depuis dix ans, de nouvelles méthodes d’exploitation comme les forages horizontaux, produisent des quantités considérables d’eaux usées dont on se débarrasse sous terre en les injectant dans des puits profonds de 2 ou 3 km. Résultat: la pression monte dans le sous-sol… (4)

Que faut il-faire dans notre pays?
La situation actuelle est celle d’un pays mono-exportateur d’une ressource dont nous n’avons aucune prise sur les prix. Nous sommes doublement vulnérables car nous n’avons pas de parade par une diversification en «ne mettant pas tous nos oeufs dans le même panier». De plus et c’est le plus délicat, nous ne prenons pas acte du déclin de nos réserves en mettant en oeuvre un Plan B de transition énergétique à marche forcée vers le développement durable.

Doit-on se résigner à lafatalité au mektoub, sans se battre, alors que nous pouvons et nous devons lutter pour conjurer cette situation. L’opportunité de la tripartie est peut-être une occasion importante pour poser les jalons d’une nouvelle vision de l’industrialisation, du réarmement industriel basé sur du concret. Rien de pérenne ne se fera si on ne met pas en place une stratégie multidimensionnelle basée sur deux principes, la sobriété en tout-qui évite le gaspillage et le compter-sur-soi Le compter sur-soi passe par un pragmatisme, réduire le train de vie de l’Etat et substituer en tout à l’importation un savoir-faire endogène qu’il faut réhabiliter.

Tous les départements ministériels à des degrés divers (ministère de l’Industrie en tête, ont une responsabilité dans les achats à l’étranger qui ne doivent plus se faire avec des logiques sectorielles, mais avec une coordination intersectorielle franche sans arrière-pensée, sans querelle de clocher tant il est vrai qu’il s’agit de l’avenir du pays.

A titre d’exemple, s’agissant du secteur de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de l’éducation, il ne s’agit plus de faire rentrer les élèves en classe, il est nécessaire d’aller vers l’autosuffisance en créant nos propres équipements de laboratoire, nos propres instruments.. ce sont des milliards de DA qui seront ainsi épargnés par la mise en oeuvre d’une Ansej de l’intelligence dédiée à la fabrication d’équipements pédagogiques. Les idées existent? Il nous faut nous organiser. Ce qui est valable pour l’université qui doit mon-trer son utilité est valable pour les autres départements ministériels où l’immense majorité des équipements est importée stérilisant de ce fait toute évolution endogène de la production nationale du pays. Si c’est cela la mondialisation et l’OMC, il est urgent de ne pas y adhérer. Nous serons respectés quand nous irons vers l’autosuffisance. Il est urgent de ne plus exporter sans adosser cela à un transfert de technologie réel. Une redéfinition de la coopération avec nos partenaires à l’aune de cette vision s’avère d’une brûlante actualité.

1. http:/www.techniques-ingenieur.fr/actualité/1000-gw-de-solaire-et-d-eolien-d-ici-6-ans-dans-le-monde-selon-I-aie-article 287765/
2. http://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2014/01/16/wil-water-constrain-our-energy-future
3. http://ecowatch.com/2013/10/03/report-calculates-damage-by-fracking/
4. Les dangers sismiques Science et Vie, p. 26, Septembre 2014

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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mardi 9 septembre 2014

L'Organisation Internationale de la Francophonie apporte son soutien à 16 projets de films

Les 25, 26 et 27 juin 2014 à Paris, la Commission de sélection du fonds francophone de production audiovisuelle (volet cinéma), s’est réunie pour examiner les requêtes de financement reçues suite au lancement d’un appel à propositions clôturé en avril 2014.

Elle a retenu 16 projets parmi les 46 qui ont été soumis à son examen. Ces seize œuvres bénéficieront d’une aide à la finition (8 longs métrages de fiction et 8 documentaires). Le montant total attribué s’élève à 180 000 € et bénéficie aux 11 pays francophones suivants : Burundi, Côte d’Ivoire, Guinée, Haïti, Madagascar, Mali, Maroc, République du Congo, Sénégal, Tunisie, Vietnam.

AIDE A LA FINITION FICTION
Battements d’air dans les airs, de Nguyen Hoang Diep (Vietnam). Un premier film d’auteur qui traite avec beaucoup de sensualité, de la condition de la jeune femme enceinte, seule face à son destin.
Braquage à l’Africaine, Owell Brown (Côte d’Ivoire). Pour rembourser une dette de jeux, un homme se retrouve dans un imbroglio entre la police et une autre équipe de braqueurs.
La Lune est tombée, Gahité Fofana (Guinée). Trois amis d’enfance relancent ensemble une usine d’eau minérale en Guinée
Meurtre à Pacot, Raoul Peck (Haïti). A travers cette œuvre le réalisateur se propose de sonder l’abîme des âmes à l’intérieur d’un territoire émotionnellement meurtri.
Père, fils et autres histoires, Phan Dang Di (Vietnam). Un récit tendre et mélancolique dans le Saigon des années 90.
Rapt à Bamako, Cheick Oumar Sissoko (Mali). Un film d’action qui nous introduit aux difficiles tentatives d’exercice de la démocratie en Afrique.
The Sea is Behind, Hicham Lasri (Maroc). Tarik danse lors de cérémonies de fiançailles et de mariage déguisé en femme et la société comment le reçoit-elle ?
Un soir de pleine lune, Fares Naanaa (Tunisie). Un couple face au deuil de leur enfant.

AIDE A LA FINITION DOCUMENTAIRE
Ahmed Attia, Khaled Barsaoui (Tunisie). Le portrait d’Ahmed Attia, une personnalité marquante du cinéma tunisien.
Césaire l’Africain, Evrard Niyomwungere (Burundi). Ce film propose une découverte de l’Africanité d’Aimé Césaire, dans son œuvre et dans ses combats.
La Voie Normale, Erige Sehri (Tunisie). Dans ce road-movie mêlant rock et son jazzy, Ahmed, 31 ans et conducteur de train, nous raconte son voyage entre les saisons et son désir de devenir quelqu’un d’autre.
Le Dernier voyage de Mme Phung, Nguyen thi tham (Vietnam). Phung a été élève dans un monastère boudhiste jusqu’au jour où il découvre son attirance pour les jeunes hommes. Il décide alors de devenir une femme pour éveiller leurs désirs.
Les Fiancées d’Imilchil, Léandre Alain Baker (République du Congo). La découverte de la légende d’Imilchil qui a donné naissance à un festival et à la pratique des mariages collectifs qui en découle.
Sembene !, Samba Gadjigo (Sénégal). Histoire d’un cinéaste, écrivain qui a profondément influencé et inspiré des générations d’Africains.
Tee Shirt Man, Tovoniaina Rasoanaivo (Madagascar). Un jeune home cherche à obtenir le T-shirt offert par chacun des 33 candidats à la magistrature suprême.
The Springboard, Joseph Ndayisenga (Burundi). Le portrait d’une équipe d’enfants de la rue sélectionnés en vue de participer à la coupe du monde de football d’enfants démunis au Brésil.

Les projets retenus sont tous consultables sur le site : http://www.imagesfrancophones.org

La commission est composée 8 membres dont les représentants permanents (de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et du Conseil international des radios et télévisions d’expression française (CIRTEF) ainsi que de 6 membres non permanent qui sont professionnels du cinéma issus de pays membres de la Francophonie.

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lundi 25 août 2014

L’Afrique et l’Internet mondial: Quelles promesses?

L’Afrique : La promesse de l’Afrique et de l’internet mondial
par Daniel Sepulveda et Dean Garfield
Un thème qui a été évoqué à maintes reprises pendant l’historique sommet États-Unis-Afrique tenu à Washington est le rôle transformateur que les technologies de la communication vont jouer dans la promotion d’un monde prospère et pacifique.

Des meneurs d’opinion, des sommités, des décideurs et des entrepreneurs de tout le continent ont réfléchi aux moyens par lesquels les gouvernements et l’industrie devaient coopérer pour atteindre leur objectif commun, qui est de libérer la force transversale des technologies de l’information et de la communication (TIC) en Afrique pour favoriser des améliorations dans tous les secteurs, des soins de santé à l’agriculture.

Nous entendons leur voix et nous sommes prêts à répondre à leur appel. Nous avons tous les deux travaillé avec des leaders africains dans nos capacités respectives, représentant l’un le gouvernement et l’autre, l’industrie. Nous sommes convaincus, comme le sont nos collègues et amis à travers le continent, que l’inclusion de l’Afrique devra être totale pour que l’internet tienne la promesse qu’on attend de lui, celle d’être la plateforme la plus robuste au monde pour le développement économique et social.

Et pour que l’Afrique tienne la promesse qu’on attend du continent – fort d’un milliard d’habitants et capable de mener et de changer le monde pour le mieux – sa population devra mobiliser et développer la plateforme qu’est l’internet mondial.

Nous devons nous appliquer ensemble, leaders du privé comme du secteur public, à surmonter les défis qui se posent pour que l’accès à l’internet soit disponible, d’un prix abordable, sécurisé et ouvert à tous. Les bonnes nouvelles sont nombreuses, et beaucoup de travail a été accompli à cette fin. Les câbles sous-marins aboutissent dans trois fois plus d’endroits aujourd’hui le long des côtes de l’Afrique qu’il y a trois ans, ce qui fournit une capacité nettement plus grande à moindres coûts. Sur la terre ferme, les investissements croissants dans les réseaux de fibres, les points d’échange internet et la connectivité sans fil aident à assurer avec robustesse le dernier kilomètre de raccordement pour un nombre croissant d’entreprises, de foyers et de particuliers en Afrique.

Mais quand on considère que 16 % seulement des Africains sont connectés à l’internet aujourd’hui, il reste encore beaucoup de travail à faire, et un grand potentiel aussi.

Ce sont la technologie et les investissements qui feront tenir le pari. Depuis 2009, le nombre d’internautes africains est passé de 79 millions à 172 millions, et on en compte 20 millions de plus chaque année. De plus en plus souvent, les leaders africains encouragent les gouvernements et les entreprises du continent à élargir le recours aux TIC pour contribuer à relever les plus grands défis auxquels se heurte l’Afrique.

Que ce soit dans le domaine des informations sur la santé ou de l’accès aux données sur les prix agricoles, dans celui de l’éducation ou des services bancaires, les TIC aident maintenant l’Afrique à surmonter ses obstacles dans les domaines liés à la santé et au développement humain, par exemple pour ce qui touche aux maladies transmissibles, aux avantages qu’il y a d’avoir une population instruite ainsi qu’à l’accès à de l’eau propre et aux installations sanitaires.

Les technologies mobiles permettent l’introduction de services financiers novateurs au Kenya (M-PESA) et l’élargissement de l’accès à ces services, les inscriptions à l’école en Côte d’Ivoire, les services d’information sur les marchés agricoles au Ghana, la soumission des déclarations d’impôt en Afrique du Sud et les systèmes de gestion de l’irrigation à base de capteurs en Égypte.

Cette connectivité, qui alimente la croissance sociale et économique à l’échelle internationale, exige la concertation des décideurs, de l’industrie, de la société civile et des milieux universitaires aux échelons international, régional, national et local pour construire des solutions à ces défis et tirer le meilleur parti des possibilités offertes par un monde interconnecté.

Nous sommes acquis à cet objectif. Nous mobiliserons les forces de l’industrie et du gouvernement américains pour veiller à ce que le réseau mondial de communications serve à tout le monde. Nous attendons avec intérêt d’établir des synergies avec nos amis en Afrique pour y parvenir, en nous mettant à l’écoute de leurs besoins, de leurs idées et de leurs aspirations, et en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour que l’avenir de l’internet et celui de l’Afrique soit l’histoire d’une réussite qui se renforce mutuellement.
Read more: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french/article/2014/08/20140822307045.html#ixzz3BRakIY2n

vendredi 22 août 2014

Les propos d'Obama sur les évènements en cours en Irak

Extraits: propos du président Obama sur les opérations en cours en Irak
19 août 2014
Nous donnons ci-après des extraits des propos du président Obama sur la situation en Irak. Cliquer ici pour lire (en anglais) la transcription intégrale de son exposé à la presse.

La Maison Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 18 août 2014

Déclaration du Président

Salle de presse James S. Brady

16 h 27

Le Président – (. . .) En ce qui concerne l’Irak, nous continuons à voir des progrès importants dans divers volets de notre stratégie qui consiste à soutenir le gouvernement irakien et à combattre la menace posée par le groupe terroriste qu’est l’EIIL. En premier lieu, nos opérations militaires protègent efficacement notre personnel et nos installations en Irak. Au cours des 11 derniers jours, les frappes aériennes américaines ont stoppé la progression de l’EILL dans les environs de la ville d’Erbil et fait reculer les terroristes. Pendant ce temps, nous avons fourni de toute urgence des armes et une assistance supplémentaires aux forces irakiennes, y compris aux forces de sécurité kurdes et irakiennes qui se battent sur les lignes de front.

Aujourd’hui, avec notre soutien, les forces irakiennes et kurdes ont fait un grand pas en avant en reprenant le plus grand barrage de l’Irak, près de la ville de Mossoul. Le barrage de Mossoul était tombé entre les mains des terroristes ce mois-ci et il est directement lié à notre objectif qui est de protéger les Américains en Irak. Une brèche dans ce barrage aurait été catastrophique, provoquant des inondations qui auraient menacé la vie de milliers de civils et mis en péril notre ambassade à Bagdad. Les forces irakiennes et kurdes ont pris l’initiative sur le terrain et ont agi avec courage et détermination. Cette opération démontre que les forces irakiennes et kurdes sont capables de travailler ensemble pour se battre contre l’EIIL. Si elles continuent à le faire, elles auront le ferme soutien des États-Unis d’Amérique.

Deuxièmement, nous forgeons une coalition internationale pour répondre à la crise humanitaire dans le nord de l’Irak. Nous avons aidé des milliers de Yézidis à fuir le mont Sinjar qui était assiégé, mais des centaines de milliers d’Irakiens ont été déplacés par la violence de l’EILL, et beaucoup d’autres courent encore des risques. Les États-Unis vont travailler avec le gouvernement irakien, ainsi qu’avec des partenaires comme le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Italie et l’Australie, pour acheminer des vivres et de l’eau aux personnes dans le besoin et apporter un secours à long terme à celles qui ont été chassées de leurs foyers.

Troisièmement, nous continuerons à appliquer une stratégie à long terme qui vise à faire reculer l’EIIL en soutenant le nouveau gouvernement irakien et en travaillant avec des partenaires clés, dans la région et au-delà. Au cours de la semaine écoulée, nous avons été témoins d’un progrès historique, avec la nomination d’un nouveau premier ministre désigné par les Irakiens, M. Haider al-Abadi, et le fait que le premier ministre sortant, M. Maliki, ait accepté de démissionner. La transition pacifique du pouvoir sera un jalon majeur du développement politique de l’Irak mais, comme je crois que nous en sommes tous conscients, le travail n’est pas fini.

Au cours des quelques prochaines semaines, M. Abadi devra achever de former un nouveau gouvernement irakien, à vaste assise et ouvert à tous, un gouvernement doté d’un programme national qui tienne compte des intérêts de tous les Irakiens. Sans ces progrès, des extrémistes comme ceux de l’EIIL pourront continuer à exploiter les divisions en Irak. Avec ce nouveau gouvernement en place, les Irakiens seront en mesure d’unir le pays contre la menace de l’EILL, et ils pourront compter sur davantage de soutien non seulement de la part des États-Unis, mais aussi d’autres pays de la région et à travers le monde.

Souvenons-nous que l’EIIL constitue une menace pour tous les Irakiens et la région tout entière. Il prétend représenter les griefs des sunnites, mais il massacre des hommes, des femmes et des enfants sunnites. Il prétend s’opposer aux forces étrangères, mais il recrute activement des combattants étrangers pour faire avancer son idéologie haineuse.

Il faut donc que les Irakiens le rejette et qu’ils s’unissent pour commencer à le chasser des terres qu’il a occupées, comme on le voit avec le barrage de Mossoul. Cela va prendre du temps. Il faut s’attendre à de nombreux défis. Mais il ne doit y avoir aucun doute que l’armée américaine continuera à exécuter les missions limitées que j’ai autorisées – pour protéger notre personnel et nos installations en Irak, à Erbil comme à Bagdad, et pour apporter un soutien humanitaire, comme nous l’avons fait sur le mont Sinjar.

Mon gouvernement est en étroite consultation avec le Congrès en ce qui concerne notre stratégie en Irak, et il continuera d’en être ainsi dans les semaines à venir parce que, lorsque la sécurité de nos ressortissants et nos efforts contre un groupe terroriste comme l’EIIL sont en jeu, nous devons être unis dans notre détermination. . .


Read more: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french/texttrans/2014/08/20140819305955.html#ixzz3B8D3mltj

dimanche 17 août 2014

Propos de Michelle Obama aux participants au programme Mandela Washington Fellowship

La Maison Blanche
Bureau de la Première Dame
Washington, D.C.
Le 30 juillet 2014

Propos de la Première Dame
au Sommet du programme Mandela Washington Fellowship pour les jeunes leaders africains

Hôtel Omni Shoreham
Washington, D.C.

Mme Obama – Oh, la la. Quel bel auditoire ! (Applaudissements) Asseyez-vous, je vous en prie. Reposez-vous. (Rires) Tout se passe bien ? C’est passionnant ? Vous avez parlé à beaucoup de gens importants – mon mari, il était là. (Applaudissements) C’est bien. Et quelques autres personnes aussi ? Vous avez voyagé dans notre pays et fait un tas de choses formidables. C’est vraiment un plaisir, c’est vraiment un honneur et une joie pour moi de me joindre à vous aujourd’hui à l’occasion de ce sommet fantastique.

Je voudrais commencer par remercier John des merveilleux propos qu’il vient de tenir, mais surtout de son leadership remarquable en faveur des jeunes gens – et en particulier des jeunes filles – en Ouganda. Je tiens aussi à vous remercier, vous tous, de faire partie du programme Mandela Washington Fellowship pour les jeunes leaders africains. Oui. (Applaudissements) Nous sommes tout excités de vous avoir parmi nous ici dans notre pays. Nous sommes vraiment tout excités.

Sachez que j’ai lu vos biographies, et je dois vous dire que je suis remplie du plus grand respect pour tout ce que vous avez accompli. Beaucoup parmi vous ont à peine la moitié de mon âge, mais vous avez déjà fondé des entreprises et des ONG, vous avez joué un rôle de leader dans votre gouvernement, vous avez décroché un tas de diplômes, vous parlez des dizaines de langues. Vous représentez véritablement le talent, l’énergie et la diversité qui sont l’élément vital de l’Afrique, et c’est un honneur de vous accueillir ici aux États-Unis. (Applaudissements) Nous sommes tellement fiers de vous.

À ce que j’ai entendu dire, vous profitez bien de votre séjour ici. Vous apprenez de nouvelles compétences, vous remettez en question de vieux postulats et vous avez des conversations franches avec des experts et entre vous sur les défis et les possibilités qui existent dans votre pays. Je voudrais qu’on utilise notre temps ensemble aujourd’hui pour poursuivre ce dialogue. Aujourd’hui, je veux qu’on discute – qu’on discute vraiment. Je veux qu’on parle aussi ouvertement et aussi honnêtement que possible des questions qui nous tiennent à cœur et de ce que cela signifie aujourd’hui d’être un leader, non seulement en Afrique, mais dans le monde.

L’une des questions que je prends très à cœur, c’est, comme John y a fait allusion, l’éducation des filles. À l’échelle mondiale, les statistiques en la matière sont à fendre le cœur. À l’heure actuelle, 62 millions de filles à travers le monde ne sont pas scolarisées, dont près de 30 millions en Afrique subsaharienne. Comme on l’a vu au Pakistan, où Malala Yousafzai a été blessée à la tête par des talibans, et au Nigeria, où plus de 200 lycéennes dans le dortoir de leur école ont été enlevées par des terroristes de Boko Haram, les filles qui sont scolarisées courent souvent de gros risques.

Comme mon mari l’a dit un peu plus tôt cette semaine, nous savons que l’absence d’éducation n’a pas simplement pour effet de limiter les perspectives d’avenir des filles en les rendant plus vulnérables à la pauvreté, à la violence et aux maladies ; elle limite aussi les perspectives d’avenir de leur famille et de leur pays.

Depuis quelques années, on parle beaucoup des moyens de faire face à cette question, on dit qu’il faut davantage d’écoles et d’enseignants, davantage d’argent pour les sanitaires et les uniformes, les transports scolaires, les frais scolaires. Certes, toutes ces questions revêtent une importance cruciale, et je pourrais faire un très beau discours aujourd’hui sur l’accroissement des investissements dans l’éducation des filles à travers le monde.

Mais j’ai dit que je voulais être honnête. Et si je le suis, je dois dire que nous savons tous que le problème n’est pas simplement une question de ressources. C’est aussi une question d’attitudes et de convictions. C’est la question des pères et des mères qui peuvent penser que leurs filles ne sont pas aussi dignes de se faire instruire que leurs fils. C’est la question des sociétés qui peuvent s’accrocher à des lois et à des traditions désuètes de nature à opprimer et à exclure les femmes, ou qui peuvent ne pas voir dans les femmes des citoyennes à part entière devant jouir des droits fondamentaux.

La vérité, à mon avis, c’est qu’il n’est pas vraiment productif de parler de questions comme l’éducation des filles si on n’est pas disposés à engager une conversation plus vaste, plus audacieuse, sur la manière dont les femmes sont perçues et traitées dans le monde aujourd’hui. (Applaudissements) Et nous devons avoir cette conversation sur tous les continents et dans tous les pays de notre planète. Voilà ce que je veux faire avec vous tous aujourd’hui, parce que vous êtes si nombreux ici à être le fer de lance du progrès en Afrique.

Moi qui suis afro-américaine, cette conversation me touche au plus profond de moi-même. Les racines de mon arbre généalogique sont en Afrique. Comme vous le savez, le père de mon mari est né et a grandi au Kenya – (applaudissements) – et des membres de notre famille élargie vivent encore là-bas. J’ai eu le plaisir de me rendre en Afrique de nombreuses fois au fil des ans, dont quatre fois depuis que je suis la Première Dame, et j’emmène ma mère et mes filles avec moi à chaque fois que je le peux. Alors, croyez-moi, le sang de l’Afrique coule dans mes veines, et je me sens vivement concernée par l’avenir de l’Afrique. (Applaudissements)

La condition des femmes en Afrique est quelque chose qui me touche personnellement aussi, moi qui suis une femme. Ce que je veux vous faire comprendre à tous, c’est que je suis la personne que je suis aujourd’hui grâce aux membres de ma famille – en particulier aux hommes dans ma famille – qui faisaient grand cas de moi et qui ont investi en moi dès ma naissance. J’avais un père, un frère, des oncles, des grands-pères qui m’ont encouragée et qui m’ont poussée, qui m’ont protégée et qui m’ont dit que j’étais intelligente et forte et belle. (Applaudissements)

Et pendant mon enfance et mon adolescence, les hommes qui m’ont élevée ont placé haut la barre pour ce qui est du type d’hommes que je laisserais entrer dans ma vie – (applaudissements) –, et c’est pour cela que j’en ai épousé un qui a eu suffisamment de jugeote pour tomber amoureux d’une femme qui était son égale – (applaudissements) – et me traiter comme telle, un homme qui me soutient et me vénère, et qui soutient et vénère nos filles aussi. (Applaudissements)

Et tout au long de mon existence – comprenez-le bien – toute occasion que j’ai eue, toute réalisation dont je suis fière, c’est à ce fondement solide d’amour et de respect que je les dois. Du fait de ces expériences vécues, je suis triste et je ne m’explique pas que trop souvent, dans certaines parties de l’Afrique, les femmes se voient encore refuser les droits et les possibilités qu’elles méritent pour réaliser leur potentiel.

Je vais être très claire : dans de nombreux pays d’Afrique, les femmes ont fait des progrès spectaculaires. Les filles sont plus nombreuses à être scolarisées. Les femmes sont plus nombreuses à monter des entreprises. La mortalité maternelle tombe en flèche. Et les femmes sont plus nombreuses que jamais à siéger dans des parlements. En fait, dans certains pays, plus de 30 % des parlementaires sont des femmes. Au Rwanda, c’est plus de 50 % -- ce qui, soit dit en passant, est plus du double du pourcentage de femmes au Congrès américain. Oui. (Applaudissements)

Ces réalisations représentent des progrès remarquables. Mais dans le même temps, quand des filles dans certains endroits sont encore données en mariage alors qu’elles ne sont que des enfants, parfois même avant d’atteindre la puberté ; que les mutilations génitales féminines persistent dans certains pays ; que la traite des personnes, le viol et les violences familiales sont encore trop courants, et que souvent les auteurs de ces actes n’ont pas à en supporter les conséquences – alors nous avons encore bien du pain sur la planche en Afrique et dans le reste du monde.

J’éprouve certainement beaucoup de respect pour les différences culturelles, mais je crois qu’on peut être tous d’accord pour dire que les pratiques telles que l’excision, les mariages contraints d’enfants mineurs et la violence familiale ne sont pas des pratiques culturelles légitimes ; ce sont des violations graves des droits de l’homme et elles n’ont aucune place dans quelque pays que ce soit sur cette Terre. (Applaudissements) Ces pratiques n’ont aucune place dans notre avenir commun parce que nous savons tous que notre avenir réside dans notre population – son talent, ses ambitions, sa motivation. Et aucun pays ne peut véritablement prospérer s’il étouffe le potentiel des femmes et se prive des contributions de la moitié de ses citoyens.

Je sais cela de première main, à travers l’histoire de mon propre pays. Il y a un siècle, les femmes aux États-Unis n’avaient pas le droit de voter. Il y a des dizaines d’années, il était parfaitement légal qu’un employeur refuse d’embaucher des femmes. La violence familiale n’était pas considérée comme un crime : c’était une affaire privée entre un homme et son épouse.

Mais à chaque génération, des personnes de conscience se sont élevées contre ces pratiques injustes et elles les ont rejetées. Elles se sont enchaînées aux grilles de la Maison Blanche, ont fait des grèves de la faim en prison pour obtenir le droit de vote. Elles ont traîné leurs employeurs devant les tribunaux. Elles ont dénoncé le viol et se sont battues pour poursuivre les violeurs en justice, en dépit de la stigmatisation et de la honte. Elles ont quitté leur mari violent, même si elles se trouvaient réduites à vivre dans la rue avec leurs enfants. (Applaudissements)

Et aujourd’hui, en Amérique, on voit les résultats de ces combats acharnés : 60 % des étudiants aujourd’hui sont des femmes. Les femmes constituent plus de la moitié de la population active. Et ces dernières dizaines d’années, l’emploi des femmes a rajouté près de 2 mille milliards de dollars à l’économie américaine – je dis bien, 2 mille milliards. (Applaudissements)

Sommes-nous sur le point d’arriver à la pleine égalité économique, politique et familiale aux États-Unis ? Absolument pas. Nous continuons à nous débattre chaque jour avec des problèmes graves, comme la violence contre les femmes et l’inégalité des salaires. Les femmes sont encore terriblement sous-représentées dans notre gouvernement et parmi les cadres supérieurs de nos sociétés.

Mais lentement, au fil des générations, on avance dans la bonne direction grâce aux personnes courageuses qui ont été prêtes à risquer leur emploi, leur réputation et même leur vie pour parvenir à l’égalité. Et il n’y a pas que des femmes courageuses qui ont consenti ces sacrifices. Il y avait des hommes courageux, aussi – (applaudissements) – des hommes qui ont embauché des femmes, des hommes qui ont fait voter des lois visant à autonomiser les femmes, des hommes qui ont attaqué en justice d’autres hommes qui maltraitaient des femmes.

Pour tous les hommes, mes frères ici aujourd’hui, j’ai un message simple : nous avons besoin que vous donniez un grand coup de balai. (Applaudissements) Trop souvent, les femmes livrent seules ces combats, mais des hommes comme vous, des hommes progressistes qui ont déjà une longueur d’avance sur ce chapitre, vous avez un rôle d’une importance cruciale à jouer pour résoudre ce problème.

Et cela commence par un peu d’introspection. Et je ne dis pas cela simplement aux 250 hommes qui sont dans cette salle aujourd’hui, je dis cela aux hommes du monde entier. Dans tous les pays, les hommes doivent sonder leur cœur et se demander en leur âme et conscience s’ils considèrent et traitent vraiment les femmes comme leurs égales. (Applaudissements) Et quand vous tous vous croisez dans votre vie des hommes qui répondent non à cette question, vous devez les prendre à partie. Vous devez leur dire que tout homme qui use de sa force pour opprimer les femmes est un lâche et qu’il freine le progrès de sa famille et de son pays. (Applaudissements)

Dites-leur qu’un homme qui est vraiment fort, vraiment puissant, n’est pas menacé par une femme qui est forte et puissante. (Applaudissements) Au contraire, elle le pousse à se dépasser, elle l’inspire, il est heureux d’entretenir des rapports sur un pied d’égalité avec elle. Et je veux que vous donniez vous-mêmes l’exemple de ce comportement en faisant avancer les femmes dans vos entreprises, en adoptant des lois qui autonomisent les femmes dans votre pays et en nourrissant les mêmes ambitions pour vos filles que pour vos fils.

Et à vous les femmes ici présentes, mes sœurs --

Membre de l’auditoire – On vous aime !

Mme Obama – Et je vous aime aussi. C’est vrai. (Applaudissements) Et c’est pour cela que je veux que, nous les femmes, nous comprenions que l’oppression n’est pas une rue à sens unique.

Trop souvent, même sans que nous nous en rendions compte, nous, les femmes, nous intériorisons l’oppression à laquelle nous nous heurtons dans la société en acceptant les messages malsains sur notre apparence et notre façon d’agir, en particulier en tant que femmes de couleur – des messages qui nous disent que nous sommes laides ou sans importance, que nous ne méritons pas d’avoir l’entière maîtrise de notre corps, que nous ferions mieux de nous taire et de faire ce qu’on nous dit. Et ensuite, trop souvent, nous imposons ces mêmes convictions aux autres femmes et filles dans notre vie, y compris nos propres filles.

Par exemple, dans des pays à travers le monde, il y a encore des femmes qui défendent et pratiquent l’excision. Il y a encore des femmes qui tiennent absolument à marier leurs petites filles ou à les garder à la maison, au lieu de les envoyer à l’école, pour qu’elles puissent participer aux tâches ménagères.

Et il y a les torts plus subtils que nous infligeons à d’autres, le mal qu’on fait quand on rejette nos sœurs qui ne sont pas fidèles aux traditions, parce qu’on est jalouses de leur courage et de leur liberté ou qu’on s’en méfie, le mal qu’on fait quand on détourne le regard lorsqu’une femme de notre communauté est victime de violences parce qu’on ne veut pas faire d’histoires avec les voisins en dénonçant les faits.

J’imagine que certaines parmi vous, pour obtenir un diplôme, ont dû désobéir à leur famille ou la décevoir. Peut-être que pendant que vous faites des études brillantes ou que vous avez une belle carrière, vous avez une grand-mère qui se désespère parce que vous n’êtes pas encore mariées. (Rires et applaudissements) Mais, mes sœurs, vous êtes toutes ici aujourd’hui parce que vous avez trouvé un moyen de surmonter ces obstacles, et vous êtes devenues des femmes accomplies et très fortes. Nous avons besoin que vous en aidiez d’autres à faire de même.

Nous tous, hommes et femmes sur chaque continent, nous devons cerner ces problèmes en nous et dans nos communautés, et nous engager ensuite à les résoudre. Je ne m’adresse pas seulement à des avocats, des militants et des cadres des milieux d’affaires quand je vous parle, je m’adresse aussi aux parents que vous êtes ou que vous serez. Étant moi-même mère de famille, je peux vous dire que c’est là où le changement se produit vraiment. Par le comportement dont nous donnons l’exemple, par nos actions et nos inactions, chaque jour, nous parents formons les valeurs de la prochaine génération.

Par exemple, mes parents n’ont jamais eu la chance d’aller à l’université, mais ils ont eu le courage et la bonne idée de me pousser pour que je fasse les meilleures études possibles. Ils ne se sentaient pas menacés par la perspective que j’aie plus de possibilités qu’eux – bien au contraire. Ils étaient ravis.

C’est ce qui devrait nous motiver tous : l’espoir d’élever la prochaine génération pour qu’elle soit plus forte, plus intelligente et plus audacieuse que la nôtre. (Applaudissements) Et c’est exactement ce que beaucoup parmi vous font déjà dans votre famille et dans votre communauté, et c’est pour cela que je suis si fière de vous.

Je pourrais vous citer tous, mais je vais m’en tenir à quelques noms. Il y a Mahamadou Camara, du Mali. (Applaudissements) Il s’applique à éduquer les femmes sur le microcrédit et la comptabilité pour qu’elles puissent gérer elles-mêmes leur entreprise et donner à leurs enfants une vie meilleure. Au Libéria, Patrice Juah. (Applaudissements) Elle a fondé l’initiative Miss Education Awareness Pageant pour encourager les filles à faire des études supérieures et à saisir les occasions que leurs parents n’auraient jamais pu imaginer. Et, au Burundi, Fikiri Nzoyisenga. (Applaudissements) Il a créé une coalition de jeunes pour combattre la violence envers les femmes parce qu’il ne veut pas que quoi que ce soit les empêche de chercher à réaliser leurs rêves.

C’est là que réside l’avenir de l’Afrique – avec ces entreprises dirigées par des femmes, avec ces filles inscrites à l’université, et avec des leaders comme vous qui rendent ces rêves possibles. La question aujourd’hui, c’est de savoir comment vous tous et les jeunes comme vous allez vous y prendre pour diriger l’Afrique vers cet avenir. Parce qu’en fin de compte, c’est ça, le leadership. Il ne suffit pas d’avoir des diplômes ou d’occuper des postes électifs. Et il ne s’agit pas de préserver le pouvoir qu’on détient ou de conserver des traditions qui oppriment et qui excluent.

Le leadership, c’est créer de nouvelles traditions qui respectent la dignité et l’humanité de chaque personne. Le leadership, c’est donner des moyens d’action à tout le monde – à nos hommes, à nos femmes, à nos garçons et à nos filles – pour que tous puissent réaliser pleinement le potentiel que Dieu leur a donné. Et quand on fera preuve de ce leadership dans le monde entier, c’est à ce moment-là qu’on commencera vraiment à faire avancer l’éducation des filles. Parce que c’est à ce moment-là que les familles dans les petits villages à travers le monde exigeront l’égalité des chances pour leurs filles. Elles n’attendront pas. C’est à ce moment-là que les pays consentiront des investissements de bon cœur et généreusement pour envoyer leurs filles à l’école, sachant à quel point c’est important.

Et nous connaissons tous les effets en chaîne qui sont possibles quand on donne à nos filles la possibilité de s’instruire. Nous savons tous que les filles qui sont instruites gagnent plus d’argent. Elles sont plus susceptibles de protester contre la discrimination et les abus. Elles ont des enfants en meilleure santé, qui sont eux-mêmes plus susceptibles de faire des études.

Peu importe où vous travaillez, peu importe les questions sur lesquelles vous vous concentrez – qu’il s’agisse de la santé ou de la microfinance, des droits de l’homme ou de l’énergie propre – l’égalité des femmes doit être au cœur de votre action. Il le faut. (Applaudissements) Car ne vous y trompez pas : c’est à vous qu’il incombe maintenant de transformer les attitudes envers les femmes. Et c’est à vous qu’il incombe d’embrasser l’avenir, et de tirer vos parents et vos grands-parents par la main. (Rires)

Je sais que cela ne va pas être facile. Je sais que vous vous heurterez à toutes sortes d’obstacles et à une résistance – vous êtes déjà passés par là. Mais quand vous sentirez la fatigue ou le découragement vous envahir, que la situation vous paraîtra désespérée et que vous songerez à abandonner, je veux que vous vous rappeliez les paroles de l’homme en hommage duquel nous avons nommé le programme auquel vous participez – et je sais que ces paroles ont été répétées maintes fois. Comme Madiba l’a dit un jour, « cela semble toujours impossible jusqu’au moment où c’est fait ». Oh, comme je sais à quel point ces paroles sont vraies, quand je pense à mon histoire et à celle de mon pays.

Mes ancêtres sont arrivés ici enchaînés. Mes parents et mes grands-parents ont connu la douleur cuisante de la ségrégation et de la discrimination. Et pourtant, j’ai fréquenté des universités parmi les meilleures du pays. J’ai eu dans ma carrière des possibilités qui ont dépassé mes rêves les plus fous. Et aujourd’hui, je vis à la Maison Blanche, une résidence – (applaudissements) – nous ne devons pas l’oublier, une résidence qui a été construite par des esclaves.

Aujourd’hui, je regarde mes filles – deux belles Afro-Américaines – promener nos chiens dans l’ombre du Bureau ovale. Et aujourd’hui, j’ai le privilège de servir et de représenter les États-Unis d'Amérique à travers le monde.

Mon histoire et celle de mon pays sont l’histoire de l’impossible qui se fait. Et je sais que cela peut être votre histoire et celle de l’Afrique aussi. (Applaudissements) Mais cela exigera une nouvelle énergie, cela exigera de nouvelles idées, un nouveau leadership de la part de jeunes comme vous. C’est pour cela que nous vous avons fait venir aujourd’hui.

Nous l’avons fait parce que nous croyons en l’Afrique, et nous croyons en chacun de vous. Sachez que nous sommes remplis d’espoir et que nous nous attendons à vous voir accomplir de grandes choses. Vous tenez l’avenir du continent entre vos mains, et je meurs d’impatience de voir ce que vous continuerez à accomplir dans les années à venir.

Merci. Que Dieu vous bénisse. (Applaudissements)
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