lundi 19 juillet 2010

Les Etats-Unis interdisent au journaliste colombien Hollman Morris l'entrée sur son territoire

L’éminent journaliste colombien Hollman Morris s’est vu refuser un visa d’entrée aux États-Unis en raison de la disposition du Patriot Act sur les « activités terroristes », rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le Centre américain du PEN International, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE). Les membres de l’IFEX pressent les États-Unis de lever l’interdit de voyager.
Morris figurait parmi les douze journalistes internationaux retenus pour profiter d’une Bourse Nieman à l’Université Harvard pendant l’année universitaire 2010 2011. Mais, le 16 juin, il a été informé par l’ambassade des États-Unis à Bogotá qu’il avait été trouvé inadmissible à un visa, de façon permanente.
« Les lois antiterroristes constituent une menace pour la démocratie si elles peuvent mener à des représailles perverses et troublantes contre de véritables défenseurs des droits de la personne comme Hollman Morris », dit la FIJ.
Producteur de l’émission hebdomadaire d’enquête « Contravía » pour le réseau de télévision « Canal Uno », Morris est connu pour sa couverture en profondeur du conflit civil en Colombie, qui dure depuis cinq décennies, et pour être un critique acerbe du Président Alvaro Uribe Vélez. Il est écarté du revers de la main par Uribe, les officiels de haut rang et le Président-élu Juan Manuel Santos parce qu’il est perçu comme partisan des terroristes en raison de sa couverture des acteurs armés illégaux dans le conflit civil.
En mars 2009, le Bureau du Procureur général de la Colombie a récupéré des dossiers montrant que Morris avait été la cible d’une campagne menée par le Service secret de Colombie (DAS) afin de discréditer son travail en établissant un lien entre lui et la guérilla des FARC. D’après les documents, les stratégies employées contre Morris comprenaient une surveillance intense, l’espionnage, l’intimidation et des tentatives pour persuader le gouvernement des États-Unis de rejeter ses demandes de visa.
Source: communiqué de l'IFEX

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