mardi 8 juin 2010

Affaire Kerviel: ouverture d'un procès hors normes

A Paris, a démarré, mardi 8 juin dans l'après-midi, un procès particulièrement symbolique de la spéculation bancaire, celui de Jerôme Kerviel, ex-trader de la Société générale. Il est tenu pour responsable d'une perte record de près de 5 milliards d'euros en 2008 en dissimulant ses positions speculatives. L'audience s'est ouverte dans une ambiance plutôt mouvementée.
Jérôme Kerviel n’a demandé aucune protection lorsqu’il est arrivé au Palais de justice. Une meute de photographes s’est ruée sur lui. Pour rejoindre la salle d’audience, distante d’une dizaine de mètres, il lui a fallu plus d’un quart d’heure. Une arrivée digne d’une rock star, signe d’un procès hors normes, il y a plus de 100 médias accrédités ici.

La cour s’est beaucoup intéressée à la personnalité de Jérôme Kerviel. « Qui êtes vous Monsieur Kerviel », interroge le président. « Vous vous voulez mon état civil ? », répond crânement Kerviel. Le président Pauthe le regarde : « Ici c’est sérieux », lui dit-il. Kerviel rougit, visiblement tendu et mal à l’aise.
Il dit quelques mots sur ses études, son souhait de devenir trader. Il est plus prolixe lorsqu’il parle de sa profession. « Trader ? Un métier de l’extrême, dit-il, où les journées commençaient à 7 heures du matin et se terminaient à 22 heures. Peu de vacances, peu de contacts avec l’extérieur, mais, ajoute-t-il, quand je gagnais de l’argent c’était gratifiant. » Jérôme Kerviel parle vite, très vite, parfois on a du mal à suivre ses explications.
Il réitère sa ligne de défense, il a « tout fait au vu et au su de sa hiérarchie », assure-t-il. « Tout ce qu’on faisait était vu par tous, précise-t-il. Même quand on prenait des ordres au téléphone tout le monde entendait ».
Pourtant à la fin de l’audience, le représentant de la Société générale, assure qu’il a fallu trois jours à 40 informaticiens pour découvrir les positions cachées de Jérôme Kerviel. Des positions qui s’élevaient donc à 40 milliards d’euros.
Source: www.rfi.fr

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