jeudi 26 novembre 2009

Dubaï fait chuter les bourses mondiales

Paris perd 3,4%, Londres 3,2%... Les Bourses font grise mine à cause des difficultés de cet petit émirat du Golfe, touché de plein fouet par la crise financière, privé de mannes pétrolières... et contraint de lever des fonds auprès de son grand frère Abou Dhabi.
Dubaï, le plus célèbre des émirats du Golfe, est au bord de la faillite. Le premier fleuron de son économie, le conglomérat Dubaï World, a demandé mercredi 25 novembre à tous ses créanciers de repousser à mai le règlement de dettes, qui s'élèvent à 59 milliards de dollars.
Cette annonce a fait l'effet d'un tsunami sur les marchés financiers. Le prix de la couverture contre un défaut de paiement de la dette souveraine de Dubaï (CDS) a bondi de 111 points de base, pour atteindre 429 points. Les agences Moody's et Standard & Poor's ont immédiatement abaissé la note financière des six principales sociétés nationales de l'émirat. Ce qui ne manquera pas d'alourdir encore le coût de la dette de Dubaï.
Dubaï World, dont la filiale Nakheel est la promotrice de la construction des célèbres îles artificielles en forme de palmiers, est le moteur de l'économie dubaïrote. L'expansion démesurée de ce conglomérat (transports, ports, immobilier, loisirs...) a été financée par un endettement massif auprès de l'émirat voisin d'Abou Dhabi et de banques internationales. Le tout sous la garantie de l'émirat de Dubaï.
La dette de Dubaï World représente l'essentiel de la dette globale de Dubaï, évaluée entre 80 milliards et 90 milliards de dollars dont 70 milliards dues par ses entreprises publiques. L'émirat est désormais le sixième Etat le moins solvable de la planète, selon l'agence Bloomberg.

Après des années de démesure, visant à faire de Dubaï la première destination mondiale du tourisme de luxe, le pays a la gueule de bois. La crise financière qui a ébranlé le monde a mis à terre cette petite nation du Golfe. Car contrairement à son grand frère Abou Dhabi, Dubaï n'a pas de ressources pétrolières significatives.
Dubaï doit essentiellement sa prospérité, qui s'est accrue en moins de dix ans, à l'immobilier, à la finance et au tourisme de luxe. Trois secteurs aujourd'hui durement touchés par la crise. Faute de liquidités, d'ambitieux projets urbanistiques pilotés par Nakheel, en particulier la tour la plus haute au monde, ont été arrêtés. Depuis l'éclatement de la bulle spéculative suite à l'assèchement des crédits, les prix de l'immobilier résidentiel, commercial et touristique ont baissé de près de 50%. Le système bancaire local est fragilisé.
Pour retrouver un peu d'air, Dubaï a annoncé cette semaine avoir levé cinq milliards de dollars au titre de son programme de 20 milliards de dollars de bons du trésor lancé en début d'année pour faire face à ses engagements financiers. Les fonds ont été apportés par deux importantes banques d'Abou Dhabi : la National Bank of Abu Dhabi et la banque islamique Al Hilal Bank. Cet apport de liquidités ne suffira cependant pas à éponger combler le fossé de dettes de Dubaï, qui représente 70% de son produit intérieur brut (PIB).
Source: wwww.lexpansion.com

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