jeudi 7 avril 2011

La coopération internationale est essentielle à la reprise économique mondiale

Washington - La grande leçon à tirer de la récente crise financière mondiale, c'est que « la coopération internationale est indispensable à la stabilité », affirme Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI).
« Les grands enjeux actuels exigent tous une solution concertée », a-t-il déclaré le 4 avril dans un discours à l'université George Washington, à Washington. « La mondialisation doit être perçue comme une entreprise commune. »
De fait, a-t-il ajouté, l'économie mondiale est trop interdépendante pour permettre aux simples intérêts nationaux de prévaloir en période de crise économique. Dès lors, il est dans l'intérêt des pays de miser sur celui « de la planète ».
Les règles de base de politique monétaire et budgétaire qui faisaient naguère l'objet d'un consensus n'ont plus cours. « Tout cet échafaudage s'est effondré sur le passage de la crise », a constaté le directeur général du FMI.
Ce consensus « relève désormais du passé » et il incombe maintenant aux pays « de reconstruire les fondements de la stabilité et de faire en sorte qu'ils résistent à l'épreuve du temps et que la prochaine phase de la mondialisation apporte ses bienfaits à toute l'humanité ».
M. Strauss-Kahn a prôné la création d'une taxe sur les activités financières, l'amélioration de la réglementation financière et un contrôle plus efficace de ce secteur.
L'activité économique mondiale continue à se redresser, a-t-il poursuivi, mais « la reprise est déséquilibrée, au plan international comme au plan national », de sorte que la situation économique mondiale reste fragile et inégale.
La persistance d'un taux élevé de chômage et la présence d'importantes inégalités risquent de « saper la cohésion sociale et la stabilité politique », ce qui peut avoir des répercussions sur la stabilité macroéconomique, a indiqué le haut responsable. Ce dernier a exhorté les pays à se concentrer sur l'inclusion sociale et à corriger les inégalités tandis qu'ils s'emploient à reconstruire leur économie nationale.
« Il nous faut un nouveau type de mondialisation, une mondialisation plus juste, une mondialisation à visage plus humain. Les fruits de la croissance doivent être largement partagés, et non accaparés par quelques privilégiés », a insisté M. Strauss-Kahn.
Dans le monde qu'il envisage, les organisations multilatérales revêtiront une importance croissante dans cette nouvelle phase de la mondialisation. Sous son égide, le FMI a d'ailleurs pris des mesures en conséquence.
Le FMI a non seulement a joué un rôle essentiel durant la crise, a dit M. Strauss-Kahn, mais il s'efforce désormais « de mieux saisir les relations d'interdépendance complexes qui caractérisent l'économie mondiale ».
Il faut en effet que cette institution soit davantage en mesure de prévenir les crises au lieu de se borner à les gérer, a-t-il ajouté.
À cette fin, le FMI a opéré beaucoup de changements. Il a notamment mis en place un nouvel exercice d'alerte avancée afin de mieux prévoir les difficultés financières ; il publie de nouveaux rapports qui examinent « en quoi les politiques nationales de cinq grandes économies systémiques agissent sur le reste du monde » ; et il offre un meilleur suivi des flux de capitaux mondiaux.
De surcroît, M. Strauss-Kahn a indiqué que le FMI œuvrait avec le G-20 de façon à « faire de la coopération un moteur de croissance » et à « renforcer le dispositif mondial de protection financière pour épargner aux pays des revers de fortune soudains ».
Le directeur général estime que le FMI doit renouer avec sa mission originelle, « celle de promouvoir la coopération et de combattre les causes économiques de la guerre ».
Lorsque le FMI et la Banque mondiale tiendront leurs réunions de printemps du 15 au 17 avril à Washington, les défis économiques mondiaux et les solutions à y apporter seront à l'ordre du jour.
Par MacKenzie C. Babb
Rédactrice
(Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html)

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