lundi 25 juin 2012

Le 11e Forum de l'AGOA prend fin à Washington

Washington - De hauts responsables du gouvernement des États-Unis et de nombreux pays africains, des cadres principaux du secteur privé, des représentants de la société civile africaine et de femmes propriétaires d’entreprises de toute l’Afrique subsaharienne ont clôturé le 11e Forum États-Unis-Afrique subsaharienne de coopération commerciale et économique, connu sous le nom de Forum de l’AGOA, au cours duquel ils ont participé à des réunions portant sur une vaste gamme de dossiers avec pour but d’atteindre leur objectif commun d’augmenter le commerce entre les États-Unis et l’Afrique et de promouvoir leur croissance économique mutuelle.« Nous sommes arrivés au bout de deux journées très productives, passées à échanger des idées sur la manière d’arriver à cet objectif commun à la lumière de la nouvelle réalité qui existe en Afrique - notamment, en prenant note de la croissance économique rapide qui s’effectue sur le continent, des politiques améliorées qui favorisent le commerce et les investissements, et des grandes possibilités qui s’ouvrent pour un engagement économique avantageux entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne », a dit le représentant adjoint des États-Unis pour le commerce extérieur, Demetrios Marantis, dans son discours de clôture du Forum le 15 juin.
« Bien que ces événements impressionnants représentent un pas considérable en avant pour l’Afrique, il reste encore beaucoup de défis à relever pour faciliter le commerce entre nos nations », a-t-il ajouté.
M. Marantis a déclaré que le Forum de l’AGOA 2012 a concentré ses travaux sur la manière de surmonter les obstacles qui entravent non seulement le commerce entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne mais aussi les échanges interrégionaux sur le continent.
« Le dialogue, cette semaine, a exploré la notion qu’une composante clé de la facilitation du commerce et de l’amélioration de la capacité concurrentielle de l’Afrique dans l’économie mondiale est le développement et la modernisation de l’infrastructure, qu’il s’agisse de construire une infrastructure durable de la chaîne d’approvisionnement ou d’améliorer l’accès des femmes au marché », a dit M. Marantis.
La secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton a souligné l’importance du développement de l’agriculture dans ses propos liminaires au forum le 14 juin. Pour que l’Afrique atteigne son plein potentiel, a-t-elle déclaré, il faut qu’elle se concentre sur le développement de son infrastructure physique, notamment les routes, les ports et la modernisation des réseaux électriques.
Le financement des projets du secteur électrique en Afrique jouera un rôle particulièrement important dans cet effort, du fait que l’électricité est la clé qui ouvre la porte à la construction d’une nouvelle infrastructure améliorée sur tout le continent.
« Ce que nous voyons d’un pays à l’autre, c’est que le manque d’accès à une énergie fiable demeure le principal obstacle à la croissance économique », a déclaré Patrick Fine, le vice-président de la Société du compte du millénaire (Millennium Challenge Corporation, MCC) lors d’une session sur le secteur électrique.
Quand moins de 25 % des foyers en Afrique ont accès à l’électricité, a dit M. Fine, il y a « une demande extraordinaire » d'approvisionnement énergétique sur tout le continent. Répondre pourrait « donner un coup de fouet à la croissance économique en créant toutes sortes de possibilités pour les petites entreprises, pour les coopératives, pour l’agriculture - quels que soient les domaines ».
M. Fine a noté que la MCC aide à financer plusieurs programmes énergétiques de grande envergure à travers le continent dans le cadre de son « modèle d’action durable pour assurer la pérennité de nos investissements ».
Le département d’État a aussi mis en relief l’importance de l’électricité dans la croissance économique en Afrique en parrainant une mission commerciale sur l’énergie qui s’est rendue au Mozambique, en Tanzanie, au Nigéria et au Ghana en 2012. Le secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson a dirigé la délégation, qui s’est aussi brièvement arrêtée au Kenya et comptait d’autres hauts responsables du gouvernement ainsi que des personnalités des milieux d’affaires souhaitant investir en Afrique.
M. Carson a qualifié l’Afrique de la prochaine frontière pour les investissements, et selon des responsables du département d’État, la mission commerciale qu’il a dirigée a montré que les États-Unis sont prêts à commercer avec l’Afrique d’une manière beaucoup plus élargie.
Outre l’infrastructure énergétique, les différentes réunions tenues au forum ont porté sur l’impact de l’infrastructure dans le renforcement des capacités de commercer, sur la biomasse comme énergie renouvelable pour le développement rural et sur l’infrastructure des transports.
Investir dans l’infrastructure physique du continent est important, mais l'amélioration de l’infrastructure réglementaire le sera tout autant. Il s'agit en effet de faciliter les procédures administratives, pour l'enregistrement d'une nouvelle entreprise ou l'obtention d'un permis de construire, par exemple.
Les débats, dirigés par des membres du gouvernement américain et leurs homologues africains, ont inclus la manière de créer un environnement réglementaire qui attire les investissements dans l’énergie renouvelable et d’améliorer les mesures législatives afin d’encourager les investissements dans l’infrastructure à large bande.
Mme Clinton a souligné qu’en plus des améliorations de l’infrastructure physique et réglementaire, l’Afrique se doit d’investir dans son infrastructure humaine.
« À l’heure où plus de 60 % de la population de l’Afrique subsaharienne est âgée de moins de 25 ans et que des millions de jeunes sont au chômage, un effort concerté s’impose : nous devons tous contribuer à doter ces jeunes [de compétences], et les soutenir car nos économies et nos sociétés ont besoin de leurs talents, de leur énergie et de leurs idées », a déclaré Mme Clinton.
« Cela est tout aussi vrai pour les femmes », a-t-elle ajouté. Appuyer les femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat, a dit Mme Clinton, peut avoir « un effet multiplicateur » sur les économies croissantes.
Dans d’autres débats, les participants se sont penchés sur la nécessité pour les pays africains d’améliorer l’infrastructure sanitaire en faveur de leurs citoyens, mais d’améliorer aussi l’infrastructure de manière à promouvoir la réussite économique des femmes.
M. Marantis a noté que depuis la promulgation de l’AGOA en 2000, les échanges bilatéraux entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne ont enregistré une hausse « exponentielle » de 300 %, totalisant plus de 716 milliards de dollars. Le total de ces échanges pour l’année 2011 s’est élevé à 95 milliards de dollars.
« J’espère que l’an prochain, en tirant parti des réunions de cette semaine et en agissant pour développer et améliorer l’infrastructure afin de faciliter le commerce, nous pourrons non seulement maintenir ce taux de croissance impressionnant mais aussi le dépasser », a déclaré M. Marantis.
Il a ajouté que cet objectif bénéficiera de l’appui de la nouvelle directive du président Obama à l’égard de l’Afrique subsaharienne qui, dit-il, « représente un jalon majeur » dans les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne. Au fur et à mesure que la directive est mise en œuvre, les responsables américains et africains pourront s’attendre à un engagement encore plus solide et plus ciblé sur le commerce et les investissements entre les deux régions, a-t-il souligné.
Bien que le Forum de l’AGOA 2012 puisse se targuer de nombreux accomplissements, a dit M. Marantis, il reste encore beaucoup à faire avant la tenue du forum de 2013 en Éthiopie.
« J’espère que nos pays continueront de promouvoir notre engagement mutuel et notre objectif commun de faire du commerce le moteur de la croissance économique des deux côtés de l’Atlantique, et d’explorer les moyens que nous pouvons employer pour maximiser le potentiel de nos pays, de nos entreprises et de nos peuples », a déclaré M. Marantis.
Le Forum de l’AGOA 2012 a réuni plus de 600 participants, notamment de hauts responsables des gouvernements des États-Unis et de pays africains, des membres du secteur privé et des représentants de la société civile. Il a été précédé d’un programme de deux jours consacré à la société civile les 12 et 13 juin à Washington, et sera suivi du Programme pour l’entrepreneuriat féminin en Afrique. Le Corporate Council on Africa a accueilli sa propre conférence sur l’infrastructure les 18 et 20 juin à Washington, suivi du Sommet américano-africain des entreprises les 21 et 22 juin à Cincinnati (Ohio).
L’AGOA, la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique, vise à élargir le commerce et les investissements entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne. Elle accorde des préférences commerciales aux 40 pays africains admissibles sous la forme de l'abrogation de presque tous les droits de douane sur la plupart de leurs exportations vers les États-Unis. En outre, cette loi élimine d'autres barrières commerciales et douanières pour stimuler la croissance économique, encourager l'intégration économique et faciliter l'intégration de l'Afrique subsaharienne à l'économie mondiale, et elle a considérablement accru le commerce entre les États-Unis et l’Afrique.
Source: http://iipdigital.usembassy.gov

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