lundi 16 juillet 2012

La conférence sur le sida s’ouvre avec l’espoir de mettre fin à la pandémie

Washington – La 19ème conférence internationale sur le sida se déroulera à Washington du 22 au 27 juillet 2012. Les organisateurs souhaitent que cette réunion de spécialistes du sida, de chercheurs et de décideurs politiques marque « le début de la fin de cette épidémie ».
Le Dr Diane Havlir, coprésidente américaine de la conférence « SIDA 2012 » et chef de la division VIH/sida de l’Université de Californie, San Francisco, a fait part de son optimisme lors de la réunion de presse préparatoire du 10 juillet.
« Au cours des trois dernières années, nous avons constaté de nombreuses avancées [dans le domaine de la recherche] sur le VIH, ce qui nous permet de dire que nous allons réduire de manière très significative le nombre de nouvelles infections et de décès dus au sida » a-t-elle déclaré. Cette praticienne du sida consacre tous ses efforts à la lutte contre la maladie depuis son apparition aux États-Unis dans les années 80.
La fin de la pandémie semble d’autant plus à notre portée que les programmes de traitement des patients au moyen de médicaments antiviraux efficaces se sont rapidement développés ces dernières années. On estime à environ 6,6 millions de personnes le nombre de patients des pays à revenu faible ou moyen recevant un traitement.
La très grande majorité de ces patients, soit environ 5,6 millions de personnes, bénéficient du traitement soit dans le cadre du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), financé par les États-Unis, soit dans le cadre du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, auquel les États-Unis ont apporté 5,8 milliards de dollars depuis sa création en 2002.
Une autre découverte récente et qui change elle-aussi la donne, indique Mme Havlir, est que nous savons désormais que le traitement des patients infectés par le HIV peut réduire à hauteur de 96 % la probabilité qu’ils transmettent le virus à d’autres personnes.
« Cette découverte est absolument époustouflante », a déclaré Mme Havlir. « Elle a soulevé un grand enthousiasme au sein de la communauté scientifique. »
Comme le rappelle Mme Havlir, on a également constaté ces dernières années que la circoncision réduisait le risque de transmission. Cette constatation s’est accompagnée d’un développement de cette pratique en Afrique sub-saharienne, contribuant ainsi à une nouvelle réduction de la propagation de la maladie.
Pour Mme Havlir, ces nouveaux outils de lutte contre l’épidémie vont permettre aux quelques 20.000 participants à la conférence de se tourner vers l’avenir et de chercher la meilleure approche pour venir à bout de la pandémie, et même trouver un traitement curatif.
SIDA 2012 se réunit sur le thème « Inverser ensemble le cours de l’épidémie ». Ce slogan donne le ton de cette énorme conférence réunissant des scientifiques, des militants et des décideurs politiques, qui se sont souvent opposés sur les mesures à prendre pour lutter efficacement contre la pandémie.
Un document connu sous le nom de Déclaration de Washington D.C. trace une voie possible pour l’avenir. L’International AIDS Society, qui figure parmi les coparrains de la conférence, s’est associée à l’Université de Californie, San Francisco, pour élaborer un plan d’action visant à mettre fin à la pandémie et à mobiliser les « citoyens du monde » qui se sentent concernés.
La déclaration appelle à de nouveaux investissements, à la fin de la stigmatisation, à un développement des activités de dépistage et de conseil aux patients, et à un nouveau renforcement des programmes de traitement. Le texte est disponible en ligne en français et en allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hindi, japonais, portugais, russe, swahili et thaïlandais.
Les organisateurs espèrent générer un enthousiasme suffisant pour inciter les décideurs politiques de Washington et du reste du monde à s’engager à mettre fin à la pandémie.
Les avancées scientifiques qui ont permis d’orienter la campagne de lutte contre le sida font de la conférence « un évènement extraordinaire et enthousiasmant », a déclaré Chris Collins, vice président et directeur des affaires publiques de la Fondation américaine pour la recherche sur le sida (amFAR), qui participait également à la réunion de presse.
« Mais il ne sera pas facile de réaliser ce potentiel », a-t-il ajouté. « Il nous faut continuer à investir, à un moment où les États-Unis et les autres pays font face à des choix budgétaires difficiles.»
Les interlocuteurs ont fait valoir qu’il serait impossible de mettre fin à la pandémie tant que les besoins des populations marginalisées et particulièrement vulnérables ne seront pas pris en compte. Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs du sexe et les utilisateurs de drogues injectables sont particulièrement exposés au VIH/sida, mais la stigmatisation sociale et la discrimination les dissuadent souvent de prendre part aux mesures de détection et de traitement.
À l’échelle internationale, les programmes de traitement couvrent désormais un nombre de bénéficiaires impossible à imaginer lors des conférences sur le sida organisées il y a un dizaine d’années. Malgré ces progrès, Mme Havlir a fait valoir que les programmes de traitement doivent être renforcés afin de couvrir les 34 millions de personnes présumées infectées par le VIH dans le monde entier. Comment y parvenir reste la question, a-t-elle précisé, mais différentes propositions de financement seront examinées par la conférence de Washington.
Le traitement n’est que l’un des aspects de ce que Mme Havlir décrit comme « une cascade de solutions curatives », comprenant l’accès aux centres de soins, le dépistage et le traitement, et la capacité à poursuivre le traitement pendant une vie entière. Dans certains pays sous-développés, où la pandémie est la plus sévère, il n’est pas certain que la pérennité de cette cascade puisse être assurée.
Le gouvernement Obama a fixé des objectifs ambitieux afin qu’une génération libérée du sida puisse voir le jour dans un futur proche.
« Nous devons prendre la responsabilité de l’objectif qui est devant nous », a déclaré, Deborah von Zinkernagel, coordinatrice adjointe au Bureau du coordinateur mondial pour le sida au Département d’État, en espérant que les discussions animées de cette semaine de conférence contribuent à un avenir sans sida.
Charlene Porter
Source: http://iipdigital.usembassy.gov

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