mercredi 25 juillet 2012

Le programme TechGirls 2012 ouvre des horizons

Washington – Des adolescentes férues de technologie venues de sept pays du Moyen-Orient et des Territoires palestiniens ont fait un séjour aux États-Unis du 25 juin au 17 juillet dans le cadre de la première itération du nouveau programme d'échange du département d'Etat dit TechGirls (Filles et technologie).
Les 25 participantes représentant l'Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, les Territoires palestiniens, la Tunisie et le Yémen, venaient de cultures diverses mais avaient toutes en commun un amour de la technologie et une volonté d'élargir leurs horizons.
Lancée par la secrétaire d'État Hillary Rodham Clinton, l'initiative TechGirls réunit à Washington des adolescentes arabophones de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord dans le cadre d’un échange de jeunes d’une durée de trois semaines conçu pour leur permettre de faire carrière dans les domaines scientifiques et technologiques. Les participantes, âgées de 15 à 17 ans, partagent leur temps entre le camp de technologie, des rencontres avec des chefs d’entreprise et des dirigeants gouvernementaux, et des visites d'entreprises de haute technologie et de projets de service communautaire.
Conformément à la vision de Mme Clinton de « smart power », qui tire parti de la gamme complète des outils diplomatiques dont dispose le département d'État, y inclus de la technologie, TechGirls vise à encourager l’entrée des filles dans les domaines technologiques en acquérant les compétences appropriées et en leur permettant de tirer des enseignements de contacts directs avec des entrepreneurs et des entreprises de haute technologie des États-Unis. TechGirls est copié sur TechWomen (Femmes et technologie), une initiative internationale qui offre aux femmes des possibilités de mentorat auprès de dirigeantes du secteur américain de la technologie.
Les participantes au stage TechGirls ont suivi une soixantaine d’heures d’instruction rigoureuse sur le développement Web, les applications iOS et Android, la conception de jeux 3-D et l’animation et la programmation en C++ et/ou en Java au Wonder-Space Computer and Technology Camp de l’Université américaine. Outre des rencontres avec divers responsables gouvernementaux au niveau fédéral et des États, les participantes ont été invitées à des événements avec des entreprises de technologie et des ONG telles que Google, Facebook, Do Something, Development Seed et Global Kids, parmi beaucoup d’autres. En sus d’un développement de leurs connaissances et d’activités de réseautage, les participantes ont bénéficié de TechGirls de manière moins tangible.
Pour Nour Abdel Latif, 15 ans, ses contacts avec les autres participantes et des dirigeants du secteur de la technologie par le biais de TechGirls ont renforcé sa conviction que les femmes sont aussi capables de maîtriser la technologie que les hommes. Si elle utilise les technologies nouvelles depuis son plus jeune âge et prévoit d’y recourir à l’avenir pour appuyer l’instauration de changements sociaux, il y a encore bien plus d’hommes que de femmes qui travaillent dans le secteur de la technologie dans son pays, le Liban, note-t-elle.
« Tout le monde sous-estime les femmes et nous voulons prouver que ce n'est absolument pas vrai », dit-elle en faisant allusion à la perception publique des capacités des filles au Liban et à ce qu’elle cherche en participant à TechGirls. « Nous sommes aussi intelligentes, explique-t-elle, nous pouvons faire tout ce que font les garçons et nous sommes de vrais leaders. »
Najat Al-Qubati, yéménite, 16 ans, veut également corriger les stéréotypes ayant cours dans son pays, qui relèguent les femmes à la cuisine. Les filles qui veulent étudier la technologie se heurtent souvent à une résistance de leurs amis, de leur famille et de leurs connaissances, dit-elle, parce que ce domaine est encore perçu en grande partie comme un domaine d’activité masculin. On leur conseille souvent de faire des études d'architecture, de décoration intérieure ou quelque chose de plus « féminin ».
« Mais en réalité, ce n'est pas juste pour les garçons. La technologie est un domaine qui est fait pour les hommes comme pour les femmes et je crois que nous pouvons tous y obtenir de bons résultats », estime Najat Al-Qubati. Il est indispensable, ajoute-t-elle, que les filles s'assimilent à « l’ère technologique » actuelle.
Par sa participation au programme TechGirls, Najat Al-Qubati a également pris contact avec le peuple et le mode de vie américains. Elle a été particulièrement impressionnée par l'ouverture d'esprit et l'accessibilité des Américains qu'elle a rencontrés à Washington.
« Les Américains sont en général très sympathiques. Et ça me plaît beaucoup qu’ils ne soient pas critiques », dit-elle.
« Dans mon pays, quand les gens voient une femme sans hijab, vous savez, ils la regardent plutôt. Mais ici, ils me voient avec mon foulard, ils ne remarquent rien ! Ils me parlent aimablement, ils sont très gentils. Peu importe qui vous êtes pour eux ; ce qui compte, ce n’est plus votre apparence, c'est, on va dire, la façon dont vous parlez, votre personnalité », explique-t-elle.
Si de nombreuses participantes au programme TechGirls ont relevé les aspects distincts et positifs de la culture américaine, d'autres déclarent qu’à leur avis, les jeunes Américains et les jeunes Arabes sont fondamentalement semblables. Parmi ce dernier groupe, Rozaleen Zadha, âgée de 16 ans et venant des Territoires palestiniens, s'intéresse à la programmation informatique et souhaite étudier la biotechnologie à l'université.
« J’ai vécu avec des adolescentes et j'ai appris davantage de choses sur la culture américaine ; nous sommes allées un peu partout, nous avons rencontré des gens d’horizons divers, mais je ne les ai pas trouvés si différents du point de vue culturel », dit-elle des jeunes Américains et des jeunes Arabes. Nous sommes les mêmes, nous sommes des adolescents. »
Du fait de cette prise de conscience des ressemblances fondamentales, de nombreuses amitiés se sont nouées entre les TechGirls et les Américaines et Américains qu’elles ont rencontrés. Pour la jeune Tunisienne Nada Lakhal, 16 ans, qui espère inventer de nouvelles technologies, le programme lui a apporté un grand nombre d’amitiés solides outre des connaissances et des compétences essentielles à la vie, et elle exprime l'espoir que d'autres se verront offrir les mêmes possibilités qu’elle d’y participer.
« Je suis tellement heureuse d’être là, déclare-t-elle ; je pense que ce sera une excellente expérience pour toutes les filles de la prochaine génération et j’espère qu’elles en tireront autant de plaisir que nous. »
Anastasya Lloyd-Damnjanovic
Source: http://iipdigital.usembassy.gov

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