jeudi 31 mars 2011

La communauté internationale doit accentuer la pression sur Kadhafi

Washington - En sus des opérations militaires qu'elle mène en Libye en vue de sauver des vies, la communauté internationale doit fournir une aide humanitaire, accentuer la pression sur le régime Kadhafi, l'isoler et épauler les Libyens pour qu'ils parviennent à opérer un changement politique, déclare la secrétaire d'État Hillary Rodham Clinton.
« Réunis à Londres, nous voici maintenant à un tournant », a-t-elle déclaré le 29 mars lors d'une conférence internationale sur la Libye organisée par le premier ministre britannique, M. David Cameron.
« Nous avons empêché un massacre de se produire, établi une zone d'exclusion aérienne, stoppé une armée qui avançait, rajouté des partenaires à cette coalition et transféré à l'OTAN le commandement des opérations militaires », s'est félicitée la secrétaire d'État.
Aux diplomates de plus d'une quarantaine de pays et aux représentants de l'opposition libyenne réunis à Londres, elle a réitéré que la force militaire à elle seule ne viendrait pas à bout de Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans sans pratiquement la moindre restriction. Elle a donc demandé à la communauté internationale d'accentuer la pression sur le régime Kadhafi et d'approfondir son isolement.
« Cela signifie notamment qu'il faut un front uni pour dire à Kadhafi qu'il doit s'en aller, pour transmettre un message ferme en matière de responsabilisation, et pour souligner le choix auquel son entourage doit faire face », a-t-elle ajouté.
Les diplomates sont convenus de former un groupe de contact sur la Libye qui se réunira régulièrement pour coordonner les moyens de réagir à la crise internationale. La première réunion aura lieu au Qatar, a annoncé le ministre britannique des affaires étrangères, M. William Hague, à l'issue de la conférence.

Tout en notant que la communauté internationale ne doit pas tenter d'imposer sa volonté au peuple libyen, Mme Clinton a affirmé que le monde devait le soutenir tandis qu'il détermine son destin politique.
À l'occasion de la conférence de Londres qui a duré une journée, la haute responsable s'est entretenue au passage avec Mahmoud Jibril, un représentant du Conseil national de transition, en lutte contre le régime Kadhafi, afin de discuter des prochaines étapes du développement de l'opposition. La veille de la conférence, le président Obama s'était adressé au peuple américain lors d'une allocution télévisée pour expliquer les raisons de la participation des États-Unis à la coalition internationale, qui se compose de pays européens et arabes. Cette dernière, a-t-il dit, a lancé des missiles et mené des frappes aériennes contre l'armée de terre et l'armée de l'air de la Libye parce qu'elles attaquaient des civils libyens hostiles au régime Kadhafi.
S'exprimant depuis la National Defense University, sise à Washington, le président a déclaré qu'il n'était pas dans l'intérêt des États-Unis de laisser le peuple libyen se faire massacrer par Kadhafi parce que les conséquences d'un tel massacre, s'il avait eu lieu, auraient retenti à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord et « sali la conscience du monde ».

La coalition internationale, qui regroupe un grand nombre de membres de l'OTAN ainsi que le Qatar et les Émirats arabes unis, n'a effectué des frappes militaires qu'après avoir été autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU à établir une zone d'exclusion aérienne et à imposer un embargo sur les armes. Par la résolution 1973, adoptée le 17 mars par 10 voix pour, 0 voix contre et 5 abstentions, le Conseil de sécurité a en effet autorisé toutes les mesures nécessaires pour empêcher le dirigeant libyen d'utiliser ses forces militaires contre son propre peuple. Cette résolution exige notamment un cessez-le-feu immédiat ainsi que la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Elle avait été précédée d'un vote de la Ligue arabe, le 12 mars, qui prônait l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye pour protéger des vies humaines.
Par Merle David Kellerhals Jr.
Rédacteur
(Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)

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