jeudi 24 mars 2011

Japon : La menace d'un accident nucléaire grave diminue

Washington - Des experts internationaux entrevoient une lueur d'espoir : il semblerait que la crainte d'une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, fortement endommagée par le séisme et le tsunami qui ont dévasté la côte nord-est du Japon le 11 mars, soit en train de s'estomper tout doucement.
Dans une mise à jour rendue publique le 21 mars, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) prend note de certaines évolutions positives dans les tentatives visant à refroidir les réacteurs nucléaires de la centrale, dont la surchauffe consécutive à la défaillance des systèmes de refroidissement avait créé une situation dangereuse. Le déversement d'eau de mer dans les enceintes de confinement semble avoir stabilisé la situation, encore qu'elle demeure « très grave », selon l'AIEA.
La crainte d'une surchauffe qui entraînerait la libération de matières radioactives dans l'atmosphère portait sur le cœur des réacteurs et les piscines de désactivation du combustible usé ; or sur ces deux points, le communiqué de l'AIEA fait état de progrès. Les taux de radiation sont encore supérieurs à la normale dans l'usine, mais ils diminuent par rapport à leur niveau d'il y a plusieurs jours.
La Commission de la réglementation nucléaire des États-Unis (NRC) suit elle aussi attentivement les mesures qui sont déployées pour contenir les dégâts à Fukushima, assure son directeur exécutif, M. Bill Borchardt. « Je dirais avec une pointe d'optimisme que la situation semble être sur le point de se stabiliser », a-t-il déclaré le 21 mars. La NRC a envoyé une équipe d'experts au Japon la semaine dernière pour suivre de près l'évolution des événements.
De son côté, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a fourni 10.000 trousses d'équipement individuel de protection au Japon. Elles contiennent toutes sortes de fournitures (combinaisons, masques, gants, sacs de décontamination, etc.) qui assurent une protection contre les accidents chimiques, biologiques ou nucléaires.
Les rumeurs sur le risque que la radiation ne se propage dans le reste du Japon et par-delà allaient bon train dans la région quand l'issue des tentatives faites pour contenir l'accident nucléaire semblait incertaine la semaine dernière. Le 20 mars, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié d'« improbable » le risque qu'une quantité importante de substances radioactives affecte des zones en dehors du Japon. Dans son communiqué, elle conseille aux populations du grand Pacifique de poursuivre normalement leurs activités, sans prendre de précautions particulières.
« L'exposition aux substances radioactives provenant des installations touchées sera largement limitée à la zone d'évacuation au Japon même », ajoute le communiqué. Le gouvernement japonais a évacué les habitants vivant dans un rayon de 20 kilomètres de la centrale et il exhorte ceux qui vivent dans un rayon de 30 kilomètres de rester chez eux pour éviter une éventuelle exposition aux particules radioactives en suspension dans l'air.
Des inspecteurs de la sécurité alimentaire contrôlent les produits alimentaires dans un vaste périmètre autour de la centrale de Fukushima. Ils ont détecté des niveaux d'iode et de césium supérieurs aux taux réglementaires, selon l'OMS. Le gouvernement japonais assure que ces niveaux légèrement élevés ne présentent pas de danger quand l'exposition à ces substances n'est pas constante. Pour autant, la préfecture de Fukushima demande instamment à la population de ne pas consommer d'aliments cultivés dans un rayon de 30 kilomètres de la centrale, selon le bureau de l'OMS pour la région du Pacifique occidental. Le gouverneur de la préfecture d'Ibaraki a interdit la vente d'épinards provenant de son district.

L'aide humanitaire se poursuit
Le 21 mars, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a rendu public un compte rendu de situation dans lequel il indique que 5,5 millions de repas ont été livrés dans des centres d'évacuation et des hôpitaux. Des couvertures et des couches sont distribuées par centaines de milliers, mais les intempéries, la pénurie de carburants et l'état du réseau routier, fortement endommagé, entravent l'acheminement des fournitures de secours. Pour l'équipe d'intervention d'urgence déployée par l'USAID, c'est la pénurie de carburants qui pose le plus gros problème. Ceci dit, la pluie et le froid compliquent les opérations de transport et rendent la vie plus difficile encore aux dizaines de milliers de personnes hébergées dans des installations privées de chauffage et d'électricité.
Environ 350.000 personnes sont encore dans des abris. Le gouvernement du Japon a affecté 120.000 employés du service d'urgence nationale aux travaux de réfection de l'infrastructure et à la distribution des fournitures. Le nombre de morts et de disparus avoisine les 22.000, selon le rapport de l'OCHA.
Par Charlene Porter
Rédactrice
Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/

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