lundi 23 avril 2012

Quand la presse n’est pas libre, tout le monde en pâtit

Washington — « La liberté des médias est l’équivalent moral de l’oxygène ; c’est le poumon de la société et un pilier essentiel de la construction des sociétés civiles », déclare Tara Sonenshine, la nouvelle sous-secrétaire d’État chargée de la diplomatie publique au département d’État. Ayant travaillé comme journaliste, elle connaît bien les risques du métier. Elle sait aussi que, lorsqu’on bloque la libre circulation de l’information, « les sociétés souffrent. Les économies souffrent. Les individus souffrent. »
Mme Sonenshine participait avec Michael Posner, le secrétaire d’État adjoint pour la démocratie, les droits de l’homme et le travail, à un briefing tenu le 18 avril à Washington au Foreign Press Center pour parler de la campagne « Free the press », en perspective de la Journée mondiale de la presse, le 3 mai.
Cette campagne braque l’attention du public sur les nombreuses pressions que subissent les journalistes à travers le monde, qu’il s’agisse de lois qui limitent la liberté d’expression sur l’Internet, de mesures d’intimidation, de menances et d’amendes – et à plus forte raison de « disparitions » mystérieuses et terrifiantes.
Citant des statistiques provenant du Comité pour la protection des journalistes, M. Posner a fait remarquer que le nombre de journalistes détenus au cours des onze dernières années avait augmenté : ils étaient 118 à être en prison en 2001, et ils sont 179 aujourd’hui. Pour la seule année 2012, 17 journalistes ont été tués, selon cet organisme indépendant.

En réponse à des questions de reporters à Washington représentant des médias internationaux et à celles de collègues en Afrique et à New York qui participaient par téléphone, Mme Sonenshine a reconnu que les médias classiques, confrontés à la concurrence des médias sociaux et de l’Internet, avaient du mal à formuler un modèle économique capable de s’inscrire dans la durée. Mais la recherche d’un soutien économique, a-t-elle ajouté, ne doit pas placer les médias sous la coupe des sociétés ni celle du gouvernement.
« Le rôle du gouvernement est d’appeler à se réunir, a expliqué la haute responsable. Nous voulons effectivement nous réunir et être à l’écoute les uns des autres pour comprendre ce qui permettra à la presse écrite, à la radio, à la presse en ligne et aux bulletins de nouvelles diffusées sur PDA [assistant personnel numérique] de survivre et même de se développer pour que nous puissions profiter de ce que le journalisme a de mieux à offrir. »
Mme Sonenshine et M. Posner ont été catégoriques : les normes de la liberté d’expression et celles applicables à une presse libre et indépendante sont définies par la Déclaration universelle des droits de l’homme et elles s’appliquent à tous les gouvernements du monde entier.
En outre, a ajouté M. Posner, la liberté des médias est essentielle au développement économique.
“Je crois qu’il y a a eu un faux débat pendant de nombreuses années sur la relation entre les droits civils et politiques d’une part, et les droits économiques et sociaux d’autre part. La réalité, c’est que ces droits sont indivisibles », a-t-il commenté.
Les pays qui essaient de bâtir des économies plus robustes ont besoin de transparence et d’un débat public sur les choix et les politiques économiques, a-t-il poursuivi. « La liberté journalistique et la liberté d’expression rehaussent la capacité des gouvernements et des pays à connaître la prospérité économique et la force », a résumé le secrétaire d’État adjoint.
Source: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french/article/2012/04/201204194286.html?distid=ucs

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