lundi 15 février 2010

La crise grecque propulse les CDS sur le devant de la scène

Les CDS, ce sont ces titres qui permettent de s'assurer contre le risque de défaut d'un débiteur... Plus leur coût monte, plus ce risque est élevé. L'immense et nébuleux marché des CDS, ces titres permettant de s'assurer contre le risque de défaut d'un émetteur de dette, est mis en lumière dans la crise de la dette des pays de la zone euro comme la Grèce ou le Portugal.
"Des banques importantes et de grands fonds spéculatifs ont vendu des assurances contre le risque de défaut des Etats européens", souligne l'ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, Simon Johnson.
Ces assurances prennent la forme de Credit Default Swaps (CDS). Le principe est assez simple. D'un côté un créancier (d'un émetteur public ou privé) paie pour se couvrir si jamais son débiteur venait à ne pas rembourser toute sa dette: en contrepartie, une institution financière lui offre de prendre à sa charge cette dette dans cette éventualité.
Plus le risque de défaut augmente, plus cette couverture coûte cher. L'évolution du coût des CDS est régulièrement citée comme un moyen de mesurer au jour le jour l'évolution du risque que présente la dette d'une entreprise ou d'un Etat.

Un marché estimé à 60.000 milliards de dollars
En tenant compte de cet indice, le prix des CDS sur la Grèce "implique une probabilité de défaut de 28% dans les cinq ans à venir", indique Vishal Damor, gestionnaire de portefeuille. La dette grecque est ainsi "plus risquée que celle du Salvador, de la Bulgarie, du Liban ou du Kazakhstan", relève Eric Fry, un ancien financier.
Par ailleurs, plus la perception de ce risque de non-remboursement augmente, comme dans le cas de la Grèce, plus les assurés vont demander à leur assureur de lui faire la preuve de sa propre solidité financière.
"Ces pays perdant de leur crédibilité, (...) ces institutions financières devront se présenter avec du numéraire pour afficher des montants croissants de collatéral. (...) Un risque généralisé de contrepartie -la peur que votre assureur va faire faillite et que cela mettra à terre toutes les banques qui lui sont connectées - montre son horrible visage à nouveau", s'alarme M. Johnson.
Cette crainte est peu partagée aujourd'hui, la Grèce n'étant pas perçue comme devant entrer en cessation de paiements très prochainement.
Mais si cela devait arriver, la réaction en chaîne serait spectaculaire, d'après les opérateurs de marché. "La leçon de la crise financière de 2008 est que les interconnexions qui lient le système bancaire mondial créent une corrélation entre les marchés et permettent à la contagion de s'étendre", rappellent les analystes de Morgan Stanley.
Ce scénario montre le poids d'un marché assez mal connu et déjà responsable de la quasi-faillite en 2008 de l'ex-numéro un mondial des assurances, l'américain AIG, gros émetteur de CDS.
Le marché mondial des CDS est tentaculaire, pesant selon certaines estimations 60.000 milliards de dollars.
Il est aussi particulièrement opaque, passant en très grande majorité par des contrats de gré à gré. La chambre de compensation de l'IntercontinentalExchange (qui revendique 10% du marché) et celle du Chicago Mercantile Exchange, qui n'a pas deux mois d'existence, voient encore leur échapper une grosse part de ce volume.
Pour certains, les principaux acteurs de ce marché sont des spéculateurs ayant intérêt à faire monter l'angoisse. Certains blogs financiers accusent ces institutions financières américaines d'être les instigateurs d'un début de panique, supposé leur rapporter de juteux profits en faisant grimper les taux d'intérêt.
Source: wwww.lexpansion.com

mercredi 10 février 2010

Finance Internationale: L’émergence du risque souverain

Janvier est un mois qi s’achève dans la douleur pour les marchés financiers. L’indice S&P 500 aux Etats-Unis affiche une baisse de 3.7% depuis le début de l’année, les marchés actions européens dégringolent de la même manière et les marchés obligataires ne favorisent guère l’appétit pour le risque. La reprise boursière qui a débuté en mars 2009 s’essouffle et plusieurs acteurs de risque pèsent sur les marchés.
D’un côté, les différents stimuli monétaires, enclenchés par les gouvernements (baisse des taux d’intérêt et injection de liquidités dans les marchés interbancaires) ne peuvent durer éternellement et un resserrement monétaire inattendu (hausse des taux d‘intérêt et retrait des liquidités) peut provoquer un recul soudain des actifs risqués. De l’autre côté, les gouvernements ont détérioré leurs finances publiques en injectant des liquidités pour sauver leurs systèmes bancaires respectifs. Le marché, plus exigent aujourd’hui en termes d’endettement et de déficit budgétaire, pénalise sévèrement les Etats qui peinent à mettre de l’ordre dans leurs finances publiques.

Du relâchement au resserrement
Un fer trop chaud brûle et un fer trop froid salit. Cette astuce de ménagère résume bien la tâche qui attend les argentiers du monde en général et le gouverneur de la Federal Reserve en particulier. Les taux d’intérêt sont au plus bas mais les signes de reprise sont apparents. Les derniers chiffres du chômage aux Etats-Unis montrent un début d’inversion de tendance, la croissance y est de retour et les entreprises qui publient leurs résultats en ce début d’année ont le plus souvent fait mieux que prévu.
Si la Federal Reserve garde les taux bas plus longtemps (comme ceci a été annoncé lors de la réunion des gouverneurs la semaine passée), l’économie court un risque de surchauffe si jamais la reprise est plus vigoureuse que prévue. Si la Fed augmente ses taux directeurs trop tôt, ceci risque d’étouffer une reprise déjà assez timide. Le ton qu’adoptera la Fed pendant ses réunions cette année ainsi que les chiffres économiques américains influenceront les anticipations des investisseurs tout le long de l’année. Cet épisode de sortie de crise est accompagné d’un acte encore plus dramatique, celui de l’émergence du risque de faillite des Etats souverains notamment des membre de la Communauté européenne.
Omar Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn

jeudi 4 février 2010

France / Pakistan: L'affaire de l'attentat de Karachi revient côté politique

Soupçons de corruption liée au financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, entrave à la justice : des policiers financiers vont enquêter en marge des investigations antiterroristes sur l'attentat de Karachi en 2002 contre des salariés de la DCN. Le parquet de Paris vient d'ouvrir une enquête préliminaire à la suite d'une plainte déposée mi-décembre par six familles de victimes de l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi, la capitale économique du Pakistan.

Jusqu'à présent l'enquête menée par les juges antiterroristes ne privilégiait qu'une piste : celle d' al-Qaida. Pour les juges de la galerie Saint-Eloi, là où officie la section antiterrosite, l'organisation terroriste d'Oussama ben Laden aurait ciblé les ingénieurs français de la DCN (Direction des constructions navales) afin de déstabiliser le régime pakistanais.
Mais cette thèse est aujourd'hui abandonnée. Après la découverte de notes secrètes de la Direction des constructions navales, les magistrats ont réorienté l'enquête vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt de versements de commissions versées sur la vente de sous-marins français au Pakistan décidé par Jacques Chirac après son élection en 1995.
Et l'élection présidentielle française de 1995 serait au coeur de cette affaire. Car ces commissions pourraient avoir donné lieu à des rétrocommissions illégales qui auraient servi au financement de la campagne présidentielle de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur.
Cette nouvelle affaire de financement occulte d'activité politique pourrait éclabousser de très hautes personnalités politiques françaises. Mais pour cela l'enquête préliminaire ouverte, ce jeudi 4 février 2010, devra d'abord établir si l'infraction est constituée. Elle peut déboucher sur un classement sans suite ou un procès.
Source: www.rfi.fr

mercredi 3 février 2010

Emeutes de la faim en Corée du Nord ?

La situation des Nord-Coréens, en proie à la pénurie alimentaire depuis des années, s’aggrave. Un haut responsable nord-coréen en a fait les frais. Son limogeage a été annoncé par la presse locale. La gestion calamiteuse de la réforme monétaire initiée par le régime de Pyongyang, en novembre dernier; lui est reprochée. Cette réévaluation du won nord-coréen a en effet eu des conséquences catastrophiques auprès de la population.

« C'est le chaos à Pyongyang, je n'avais jamais vu ça. On voit de longues queues devant des magasins de nourriture presque vides. On y vient parce que les marchés ont fermé. Mon impression est que les gens ont faim, très faim ». Ces propos m'ont été confiés par Igor, qui vit dans la capitale nord-coréenne depuis 2002. A l'origine de cette crise, la réforme monétaire mise en place par le régime de Pyongyang. Celui-ci a cherché à mettre fin aux marchés parallèles qui échappaient à son contrôle, et à reprendre en main la classe émergente des petits commerçants. Si cette réévaluation a bien eu pour effet de ruiner ces petits entrepreneurs, elle a aussi fini par atteindre l'ensemble de la population.
En effet, dans ce contexte d'incertitude qui entoure la monnaie, ceux qui détiennent des denrées préfèrent attendre plutôt que vendre. Conséquences : une inflation galopante, et des marchés qui se vident. Une catastrophe pour les populations urbaines, qui en dépendent pour leurs courses quotidiennes. Le prix du riz aurait été multiplié par six.
A Séoul, la presse conservatrice a même parlé de Nord-Coréens en colère, qui s'en seraient pris physiquement à des agents de sécurité dans des villes de province. Des informations à prendre au conditionnel, comme toutes celles qui émanent de Corée du Nord.
Fréderic Ojardias
Source: www.rfi.fr

mardi 2 février 2010

Stiglitz prône la création d'un mécanisme de soutien financier en Europe

L'Union européenne et la Banque centrale européenne devraient créer un mécanisme de crise afin d'aider leurs membres lourdement endettés, comme la Grèce, estime l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz.
Il "manque une structure macro-économique européenne pour aider les pays qui souffrent de difficultés particulières", a estimé l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz, lors d'une conférence mardi 2 février à Athènes en présence du Premier ministre grec Georges Papandréou.
"Aux Etats Unis, l'énorme budget national peut être dirigé vers les parties du pays qui souffrent", a-t-il ajouté. Mais tandis que la BCE prête régulièrement de l'argent aux banques nationales à des taux plus bas que ceux des marchés internationaux, la même option n'est pas disponible pour les gouvernements, a noté l'économiste.
"Si vous êtes prêt à prêter aux banques, pourquoi ne pas prêter aux gouvernements ? L'Europe ne fait-elle pas confiance aux gouvernements qui la constituent ?" s'est-il interrogé. "Il devrait exister une aide par le biais de la BCE, de l'émission d'euro-obligations, de la Banque européenne d'investissements, par la création de fonds destinés à soutenir l'investissement et les entreprises privées, en particulier vers les pays qui souffrent", a insisté M. Stiglitz. "Un petit pays d'Europe ne peut faire face seul" a conclu le prix Nobel.
M. Papandréou, dont le gouvernement tente de restaurer la confiance des marchés alors que son pays est accablée d'une dette chiffrée à 113% du PIB pour 2009, s'est félicité de cette idée. "Les euro-obligations pourraient être utilisées pour prêter de l'argent à moindre taux, en particulier dans un environnement marqué par la spéculation" a-t-il dit. Mais il a jugé que la Grèce serait mal inspirée d'appeler en ce moment à la création d'euro-obligations.
"Lorsque la Grèce parle d'euro-obligations, cela est perçu négativement et vu comme une faiblesse. L'émission d'euro-obligations aura sans doute lieu. Mais nous ne pouvons pas nous baser sur un débat dont nous ne savons pas s'il sera suivi d'effet dans un proche avenir", a-t-il estimé.
Source: www.lexpansion.com

Maroc: parler sexualité avec ses enfants... Pourquoi, quand, comment ?

Peu de parents osent évoquer le sujet et éludent le plus souvent les questions posées.
Expliquer la sexualité aux enfants, c'est les aider à comprendre leur corps et éveiller leur vigilance contre les dérives comme la pédophilie, l'inceste, les grossesses non désirées...
L'éducation sexuelle prodiguée par les parents et la famille ne suffit pas. Il faut que l'école joue son rôle.

«Skout, hchouma !». «Tais-toi, tu sauras quand tu seras grand». Combien de fois n’a-t-on pas entendu des injonctions de ce genre de la part de parents envers leurs enfants lorsque ceux-ci osent un mot «mal placé» sur leur corps, ou quand ils posent des questions se rapportant directement ou indirectement à la sexualité ? Un sujet considéré comme grave, tabou, embarrassant. Or, jugent les spécialistes, il n’y a pas meilleure voie pour l’épanouissement sexuel et l’équilibre psychologique d’une personne que de l’initier dès son enfance aux choses de la sexualité. Il est vrai que plusieurs livres et articles ont été publiés sur le sujet par les spécialistes de l’éducation. Cependant, la sexualité ne reste pas moins entourée de beaucoup de mystères. Et même chez les parents avisés qui osent un jour communiquer leur savoir en la matière à leur progéniture, les interrogations persistent : à partir de quel âge doivent-ils donner à l’enfant des explications sur la sexualité ? Quel vocabulaire utiliser ? Doivent-ils l’aborder de leur propre chef ou attendre que l’enfant pose des questions ? Et le rôle de l’école dans tout cela ?, etc.
Ce qui est sûr dans le cas du Maroc, c’est que peu de parents franchissent le pas et bravent la hchouma, pour parler sexualité avec leurs enfants. Selma Belghiti, psychologue clinicienne, considère effectivement que «les parents marocains, dans leur grande majorité, ont beaucoup de mal à parler des questions liées au corps et à la sexualité de leurs enfants. Ce sont des sujets culturellement considérés comme ‘‘honteux’’ et ils ne peuvent donc pas être abordés». Plus que cela, «les parents un peu plus ouverts ont également du mal à parler de ces questions et considèrent que les enfants doivent chercher les informations dont ils ont besoin à l’extérieur de la sphère familiale», ajoute-t-elle.
Imad G., 14 ans, un adolescent branché et apparemment sans complexe, avoue n’avoir jamais été informé par ses parents sur quoi que ce soit quant à la sexualité, or c’est à son âge que commence en principe le changement du corps, le premier amour, sinon les premières expériences sexuelles. «On n’aborde jamais ces sujets en famille, et je ne me rappelle pas que mon père ou ma mère ait jamais évoqué quelque chose qui a rapport avec mon corps». Se masturbe-t-il ? «Oui, je l’ai fait quelquefois, mais…», répond-il en rougissant. Le père de ce garçon, infirmier diplômé d’Etat, qui travaille dans une clinique privée à Casablanca, ne considère pas nécessaire d’aborder ce genre de questions avec ses enfants. «Vous savez, dit-il, les enfants ne sont pas bêtes, ils finiront par apprendre sur le tas, comme nous l’avons fait nous-mêmes». Sait-il que son fils se masturbe ? «Euh ! Franchement, je ne sais pas…», répond-il avec hésitation. Voilà un aspect de la sexualité tabou, entouré de beaucoup de préjugés, au moment où la masturbation est courante chez les jeunes de l’âge de Imad ; et les parents dans leur grande majorité sont loin de l’ignorer.
Dans une enquête menée auprès de 728 femmes âgées de 20 ans et plus, un échantillon représentatif de la population féminine de la wilaya du Grand Casablanca, 90% considèrent que la masturbation est interdite par la religion. Pour 83% elle est pratiquée mais avec un sentiment de culpabilité et de honte, et seulement 15% considèrent qu’elle est permise comme un moyen d’apaisement face à l’abstinence. C’est dire que les préjugés qui entourent cette pratique sont tenaces, or, si la masturbation est une pratique saine, c’est ce sentiment de honte et de culpabilité qui l’accompagne qui est néfaste. Les parents n’expliquent pas cela à leurs enfants, ni les éducateurs à l’école, ni les spécialistes en matière de sexualité. L’un des rares livres publiés sur la question est le «Manuel d’éducation sexuelle», de Nadia Kadiri et Soumia Berrada, toutes les deux psychiatres, psychothérapeutes et sexologues (Ed. Le fennec, septembre 2009, 60 DH). Un travail louable de vulgarisation qui essaie de briser le tabou de la sexualité. Elles y passent au peigne fin tous les aspects : virginité, rapport sexuel hors mariage, masturbation, homosexualité, MST, anatomie des organes génitaux, puberté, adolescence, reproduction, contraception… (voir encadré). La masturbation, expliquent-elles dans ce livre, «ne provoque pas de troubles, elle ne rend pas aveugle, la main ne risque pas de tomber…, contrairement à ce qui est propagé dans notre culture… La masturbation en elle-même ne précipite ni dans la dépression ni dans l’anxiété quand elle est pratiquée par des personnes qui n’ont pas de préjugés».

Insérer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires devient une urgence
A quel âge parler sexualité à ses enfants, et comment ? «Il n’y a pas d’âge idéal. Chaque âge a ses caractéristiques et engendre des questionnements différents. Il faut garder en tête que l’enfant pose des questions pour mieux comprendre ce qui se passe en lui et pour lui. Il s’agit des questions existentielles qui se rapportent à son identité sexuée (qu’est-ce qu’un garçon, et qu’est-ce qu’une fille ? Qui suis-je ?), à ses origines (d’où est-ce que je viens ? Comment fait-on les bébés ?) et à l’interdit fondamental de l’inceste. Pour un enfant de moins de deux ans, savoir que les bébés se développent dans le ventre de la maman suffit souvent à répondre aux questions sur comment se font les bébés», répond Mme Belghiti. Et d’ajouter qu’il ne sert à rien de le saturer de détails techniques. Et surtout de ne jamais éluder les questions que pose l’enfant sur la sexualité, car «il ira chercher des informations n’importe où (cours de récréation, livres peu recommandables, etc.)et risque d’être très mal informé». Si les parents ne font pas ce travail d’explication, d’autres le feront à leur place : ils vont glaner des informations erronées sur internet, les chaînes satellitaires pornographique, ou encore dans la rue et les cours de recréation où l’on colporte des bêtises. «Tout le danger vient de là», explique Bouchaïb Karoumi, pédopsychiatre à Casablanca (voir encadré). Autre danger qui guette les enfants sur lequel les parents doivent les mettre en garde : la pédophilie. «La médiatisation de telles affaires a fait prendre conscience aux parents de la nécessité de parler de sexualité», convient Mme Belghiti. Mais la pédophilie n’est pas le seul danger qui guette les enfants, il y a également les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées, l’homosexualité, les agressions se-xuelles, le viol, l’inceste…
Pour éviter tant de risques, il faut initier les enfants à un âge où ils sont capables d’assimiler un certain nombre de choses. L’Association de lutte contre l’avortement clandestin, outre la libéralisation contrôlée de l’avortement, place la prévention comme priorité. Et celle-ci passe par une éducation sexuelle saine au sein de la famille, des associations et au sein de l’école. Son président Chafik Chraibi, chef de service gynéco-obstétrique à la maternité des Orangers (CHU de Rabat), propose que la sexualité devienne un sujet de débat national. «Il faut l’insérer, dit-il, dans les programmes scolaires et dédier une matière exclusivement à l’éducation sexuelle. La sensibilisation au sein de la famille ne suffit pas, et tous les parents n’oseront pas le faire, à cause de la culture et des traditions». Mais attention : «Ne pas assimiler la sexualité au danger. Les questions liées au corps doivent être abordées dans différentes circonstances et pas seulement pour mettre en garde», nuance Mme Belghiti.
Jaouad Mdidech
Source: www.lavieeco.com

La SEAPA souligne les batailles en faveur de la liberté de la presse en 2010

L’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA) a rendu public un nouveau rapport couvrant les vulnérabilités de la liberté de la presse à travers la région. Après le transfert de la présidence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) de la Thaïlande au Vietnam en 2010, son attitude vis-à-vis de la liberté de la presse aura une influence déterminante sur des questions comme l’impunité, la couverture des élections et l’accès à l’Internet, dit le rapport.
Les luttes auxquelles faisaient face les journalistes et les travailleurs des médias en Asie du sud-est en 2009 se poursuivent. Le massacre de 32 journalistes en novembre dernier aux Philippines a été l’exemple le plus monstrueux de la culture d’impunité qui sévit à travers toute la région. Les journalistes ont également subi des menaces physiques, la prison et le harcèlement judiciaire, tandis que les lois sur la sécurité nationale étaient invoquées comme prétexte pour limiter la liberté de parole et que la diffamation demeure un délit criminel.

Le rapport, intitulé « Southeast Asia's Press Freedom Challenges for 2010 » (Les défis de la liberté de la presse en Asie du sud-est en 2010), présente des profils de pays où sont détaillées les batailles qui attendent la libre expression. Les médias birmans doivent pouvoir offrir une couverture indépendante des élections à venir afin de former les citoyens birmans et de surveiller l’intégrité du déroulement du scrutin, dit le rapport. Au Cambodge, l’intimidation politique et l’incarcération des rédacteurs, des reporters et des défenseurs des droits de la personne continuent. Les tensions religieuses en Malaisie sont utilisées comme excuse pour restreindre la liberté de la presse et l’accès à l’Internet.
La répression de la dissidence et les arrestations de journalistes et de blogueurs en 2009 au Viêt-nam prennent un sens nouveau alors que le pays s’apprête à assumer cette année la présidence de l’ANASE, dit le rapport. Le pays bénéficie d’une certaine reconnaissance parce qu’il poursuit des discussions avec des organisations internationales, notamment avec ARTICLE 19, basée à Londres, sur l’accroissement de l’accès de ses citoyen à l’information. Mais les lourdes peines de prison imposées récemment au défenseur des droits de la personne et avocat Le Cong Dinh donnent une teinte différente à son approche de la liberté de parole. Au moins 12 blogueurs vietnamiens ont été arrêtés en 2009. L’État a aussi criminalisé la dissidence non violente, qu’il perçoit comme une activité hostile au gouvernement.
La formation, l’an dernier, de la Commission inter-gouvernementale de l’ANASE sur les droits de la personne (AICHR), a créé pour les défenseurs de la libre expression une plate-forme leur permettant de contester les autorités. La direction de l’AICHR par le Viêt-nam, cependant, est remise en question par les défenseurs des droits à travers la région, indique le rapport.
Source: communiqué de l'IFEX