lundi 10 mai 2010

Sauvetage de la Grèce: des centaines de milliards d'Euros déboursés encore une fois

L'Union européenne a mis en place un plan de secours historique avec le Fonds monétaire international (FMI) pouvant aller jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro en détresse financière. Pari réussi : lundi 10 mai 2010 l’euro remonte face au dollar et les bourses européennes grimpent. Si les mesures annoncées apaisent les marchés, le plus difficile reste à faire : mettre en place une discipline budgétaire efficace dans la zone euro.
Les pays de la zone euro doivent ramener leurs déficits dans les limites du Pacte de Stabilité d'ici 2014 au plus tard. Car les marchés auront besoin de mesures concrètes pour être durablement rassurés. Une période d’austérité budgétaire est incontournable pour la plupart des pays de la zone euro à partir de 2011. Après la Grèce, le Portugal et l'Espagne se sont engagés à prendre des mesures d'économies supplémentaires en 2010 et 2011 afin de réduire leur déficit. Le gouvernement portugais a indiqué lundi 10 mai qu'il tablait désormais sur un déficit en 2011 à 5,1% du PIB contre 6,6% précédemment. Le gouvernement espagnol devrait de son côté économiser 15 milliards d'euros en deux ans, surtout en retardant des investissements.
D’autres pays s'y préparent : la Belgique, l’Italie et même l’Allemagne vont mettre en œuvre des mesures de réduction budgétaires. La France a déjà annoncé la semaine dernière un gel pour trois ans des dépenses de l’Etat. Le Premier ministre, François Fillon, a annoncé jeudi dernier (5 mai) une baisse de 10% de ses dépenses de fonctionnement et cinq milliards d'euros d'économies sur les niches fiscales. Le but est d’atteindre l'objectif d'un déficit public ramené à 3% du PIB en 2013, contre 8,0% attendu cette année.
Mais les syndicats ont prévenu que la lutte contre les déficits ne devait pas se faire au détriment de la cohésion sociale. De l’autre côté, les analystes craignent qu’en coupant dans les dépenses publiques, on retombe en récession. Ils préconisent des mesures certes d’austérité, mais accompagnée par une puissante stratégie de croissance et de réformes structurelles coordonnées au niveau européen. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso va dans le même sens. Il estime qu’il faut renforcer la gouvernance économique et le respect des obligations que les Etats membres ont en matière de déficits. D’ailleurs la Commission doit faire mercredi 12 mai des propositions en ce sens.
A la demande de l'Allemagne et de la France, les seize pays de la zone euro sont d’accord pour instaurer des sanctions plus efficaces contre les pays qui laisseraient filer leurs déficits. Berlin voudrait notamment les priver de certaines aides communautaires et de leurs droits de vote au Conseil.

Des chiffres inquiétants

Pour la zone euro, le déficit des comptes publics est à 6,6% du PIB en 2010 et 6,1% en 2011. Tandis que pour l’ensemble de l’Union européenne il est à 7,2% et 6,5%. La dette s'établirait quant à elle à 84,7% et 88,5% du PIB pour la zone euro et 79,6% et 83,8% pour l'ensemble des Vingt-Sept. Dans la zone euro, le taux de chômage devrait continuer à légèrement augmenter pour atteindre 10,3% en 2010 et 10,4% en 2011, contre 9,4% en 2009. Il est cependant largement supérieur à cette moyenne dans plusieurs pays. En Espagne, le pays le plus touché de la zone euro, il restera à près de 20% en 2010 et 2011, mais il sera également de plus de 13% en Irlande et en Slovaquie, autour de 13% en Grèce et de 10% en France et au Portugal.
Altin Lazaj
Source: www.rfi.fr

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