lundi 17 mai 2010

L'Euro de plus en plus bas

L'euro a atteint lundi le cours de 1,2234 dollar vers 02H30 GMT à Tokyo, soit son niveau le plus bas depuis avril 2006. Elle remontait légèrement vers 06H30, autour de 1,2300 dollar, mais restait nettement sous son niveau de vendredi soir, où elle valait encore 1,2365 dollar. L'euro décrochait aussi face à la devise japonaise, à 113,34 yens contre 114,32 yens vendredi.
Les Bourses asiatiques chutaient dans la foulée. La principale d'entre elles, Tokyo, a perdu 2,17% à la clôture, alors que Sydney a terminé en baisse de 3,08%. La Bourse de Shanghai a terminé la séance de lundi sur une perte de 5,07%, pour atteindre son plancher depuis plus d'un an.
L'inquiétude des investisseurs pour la dette des pays européens se double en effet désormais de craintes sur la reprise économique du Vieux continent. Car le megaplan de 750 milliards d'euros présenté la semaine dernière par l'Union européenne et le Fonds monétaire international doit s'accompagner de cures d'austérité partout en Europe.
Selon Hideaki Inoue, responsable des changes à Mitsubishi UFJ Trust and Banking, les acteurs du marché se demandent "si l'austérité budgétaire est réellement la meilleure chose à faire, vu l'effet négatif que cela entraînera pour l'économie". "Les investisseurs s'inquiètent pour l'économie réelle de certains pays européens", a-t-il dit. Ce qui se répercutera forcément sur la demande adressée aux pays asiatiques.

Les Bourses européennes ouvrent en baisse
La Bourse de Paris a ouvert lundi en baisse de 0,94% à 3.526,87 points, dans le sillage du repli des Bourses asiatiques. A la Bourse de Londres, l'indice Footsie-100 des principales valeurs cédait 27 points dans les premiers échanges. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a ouvert lundi en baisse de 0,44%.
La monnaie européenne n'a pas été aidée ce week-end par les déclarations d'un conseiller économique du président américain Barack Obama, Paul Volcker, qui avait évoqué l'éventualité d'une "désintégration" de la zone euro. Et des informations, pourtant officiellement démenties, selon lesquelles le président français Nicolas Sarkozy aurait menacé de faire sortir la France de la zone euro pour forcer la chancelière allemande Angela Merkel à accepter le plan de sauvetage de la Grèce ont ajouté à l'impression de pagaille.
Pour le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, les marchés se trouvent depuis septembre 2008 dans "la situation la plus difficile depuis la Deuxième guerre mondiale". Enfin, dimanche, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a déploré le retard de l'UE à réagir à la crise grecque: "Si le problème avait été géré en février, le coût aurait été moins important", a-t-il confié à un journal grec.
Plusieurs responsables européens tentaient de rassurer malgré tout, dans des interviews parues lundi matin. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a affirmé que l'euro n'était "pas en danger", soulignant que les seize pays membres de la zone voulaient "défendre leur monnaie". Le niveau de l'euro est "tout à fait acceptable" mais la rapidité de sa baisse est "grave", a estimé lundi le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet.
Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) se réunissent lundi à 15H00 GMT pour trouver une nouvelle parade à la dégringolade de l'euro. Cette réunion mensuelle ordinaire sera suivie mardi de la réunion régulière des ministres des Finances de toute l'UE.
Source: www.lexpansion.com

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