mercredi 27 janvier 2010

Union pour la Méditerranée

La Chine est de retour, là où on la pressentait, mais en beaucoup moins de temps qu’on l’imaginait. Paradoxalement, elle a même profité de la crise économique et financière, qui ne l’a pas épargnée, pour accélérer sa marche et combler son retard.
En 2009, le dragon chinois a encore craché du feu : 9% de croissance quand tous les autres pavillons étaient en berne à la suite d’une contraction de l’activité. Ce n’est pas sans raison si la Chine s’impose désormais comme un acteur majeur, incontournable dans tous les cénacles, où se conçoit et se décide l’avenir de l’économie et de la finance mondiales.
En 2009, la Chine a détrôné l’Allemagne et s’est hissée dès le mois de décembre à la première place des exportateurs mondiaux. La faiblesse du Yuan, rivé sur le dollar, et l’usage abusif voire outrancier de dumping social y ont certes largement contribué. Mais l’envie d’effacer plus d’un siècle d’humiliation n’est pas non plus sans rapport avec ce succès phénoménal. Les Chinois y ont consenti d’énormes sacrifices et versé un lourd tribut à la modernisation de l’économie et de la société. Ils ont été saignés à blanc pour faire de la Chine l’usine du monde et pour pouvoir s’imposer comme ils le font dans l’arène mondiale. On voit mal, à la vérité, qui pourrait ou qui oserait bousculer cette nouvelle hiérarchie qui consacre l’inégalable capacité exportatrice de la Chine. Elle fera vraisemblablement la course en tête, en car elle n’en est qu’au début d’un processus dont ou n’imagine pas de sitôt la fin. Portée par son élan –une croissance à près de deux chiffres du PIB et près du double pour les exportations - il y a fort à parier qu’elle va même creuser l’écart avec l’entrée en lice des produits High Tech, électronique grand public, industrie automobile, biens d’équipement, transport ferroviaire, aviation et jusqu’au nucléaire civil.
Les Chinois montent en gamme et élargissent partout leur part de marché aux dépens de tous, pays émergents ou industrialisés avancés. L’idée, longtemps défendue, que le commerce mondial est un jeu à somme positive, trouve aujourd’hui, face à la déferlante chinoise, peu d’écho et paraît assez éloignée de la réalité.
Hédi Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire