mercredi 4 novembre 2009

Pourquoi le Royaume-Uni démantèle ses banques aidées

Le paysage bancaire britannique s'apprête à subir un vaste chambardement. De larges morceaux des trois banques nationalisées, NorthernRock, Lloyds et RBS vont être cédés. Trois nouvelles banques de détail devraient émerger d'ici quatre ans.
La scission de Northern Rock, détenue à 100% par l'Etat, avait obtenu le feu vert de Bruxelles le 28 octobre : la partie saine poursuivra ses activités commerciales et sera revendue à terme à une tierce partie, et une structure de défaisance se chargera de liquider ses crédits hypothécaires à risque.
Le groupe Lloyds, cèdera 600 agences, comprenant deux marques de produits d'épargne, Cheltenham and Gloucester et TSB, ainsi que sa banque sur Internet, Intelligent Finance. RBS va céder quant à elle 318 succursales. Il s'agit de ses branches RBS en Angleterre et Pays-de-Galles, et NatWest en Ecosse, et de ses établissements Direct SME Customers pour les petites entreprises.
En plus, la banque doit céder ses branches d'assurance Churchill et Direct Line, son activité de carte de paiement Global Merchant Services, ainsi que sa participation dans la société de courtage en matières premières RBS Sempra Commodities.
Il ne reste plus aux actionnaires qu'à espérer que d'ici là, ces actifs auront pris de la valeur, et que la vente leur rapportera un peu. Au total, les deux banques vont procéder à des cessions équivalant à 10% du marché de la banque de détail britannique.
Cependant, ces cessions de changent rien au fait que l'Etat reste très présent dans ces banques. Northern Rock est détenu à 100% par le gouvernement et Lloyds à 43%. L'Etat voit même sa part augmenter de 70 à 84% dans le capital de RBS.

Dans son combat contre les distorsions de la concurrence provoquées par l'aide de l'Etat accordée à certaines banques et pas à d'autres, Bruxelles commence à mettre la pression sur les banques britanniques largement nationalisées par l'Etat. Jusqu'à la mi 2009, la Commission européenne s'était montrée plutôt indulgente à ce sujet, la priorité étant de sauver le système financier, même si cela impliquait de verser des sommes énormes à certaines grosses banques. Maintenant que le pire est passé, la Commission européenne à la Concurrence revient à l'attaque. "Il sera intéressant de voir si le Trésor ou les Conservateurs essaient de s'attribuer le mérite de ces mesures", relève le journaliste Robert Peston sur son blog .
Ce n'est pas la première fois que Bruxelles impose des "cures d'amaigrissements" à des banques aidées. Les allemandes WestLB ou Commerzbank, ont diminué de près de moitié la taille de leur bilan. La semaine dernière, le bancassureur néerlandais ING s'est séparé de ses activités d'assurance et a réduit ainsi son bilan de 45%. C'est donc au tour de Northen Rock, RBS, et Lloyds "d'y passer".
Pour Robert Peston, il y a dans l'obligation faite à RBS de se séparer d'un encore plus grand nombre d'activités la volonté de Bruxelles de la "punir pour les risques pris pendant les années de boom et pour les montants colossaux qui ont dû être injectés pour la sauver".
Source: www.rfi.fr

mardi 3 novembre 2009

Un robot interactif parlant l’arabe pour remplacer les vendeurs

Un laboratoire de l'université d'Al-Aïn aux Emirats arabes unis a mis au point ce qu'il affirme être le premier robot interactif parlant l'arabe. Ce robot, baptisé Ibn Sina, pourrait être produit en série pour remplacer, par exemple, les vendeurs dans les centres commerciaux, rapporte l’AFP.
"C'est le premier humanoïde du monde à parler l'arabe", affirme Nikolaos Mavridis, chercheur grec, dont l'équipe a mis au point ce robot.
"Il nous permet d'effectuer des recherches et c'est aussi un outil d'éducation parce que les étudiants aiment travailler sur lui", ajoute-t-il.
Selon M. Mavridis, ce robot peut faire plusieurs choses par lui même : répondre à deux questions de présentation, se connecter sur internet pour chercher une information et montrer sur son écran des produits proposés à la vente.
"Nous pourrons bientôt faire de lui un réceptionniste ou un assistant vendeur dans un centre commercial. Avec une équipe de cinq (chercheurs) on peut y arriver en six mois", indique encore M. Mavridis.
" Ibn Sina, haut d'environ 1,50 m, a été habillé d'une robe et d'un turban pour ressembler au vrai philosophe qui est né à Boukhara dans l'Ouzbékistan actuel.
Quand il s'exprime en arabe classique, son visage change d'expression.

La partie mécanique a été conçue par la firme Hanson Robotics tandis que le programme a été élaboré par M. Mavridis, qui y a travaillé avec son équipe pendant plus d'un an.
Par ailleurs, et selon la même source, le projet a été financé directement par le souverain d'Abou Dhabi et président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane.
Source: www.lavieeco.com

La reprise en zone euro va se confirmer en 2010 et 2011

Dans ses prévisions économiques d'automne, la Commission européenne indique s'attendre à une croissance de 0,5% au troisième trimestre 2009, contre 0,2% attendus dans ses précédents pronostics publiés en septembre.
Elle prévoit ensuite que la reprise se confirme l'an prochain, avec une croissance de 0,7% sur l'ensemble de l'année. La Commission tablait jusque là sur un recul du Produit intérieur brut (PIB) de 0,1% en 2010. Pour 2011, la Commission, qui publie pour la première fois des prévisions, prévoit une croissance de 1,5%.
"L'économie de l'UE sort de la récession. Ceci est dû, en grande partie, aux mesures ambitieuses déployées par les gouvernements, les banques centrales et l'UE, qui ont non seulement permis d'éviter l'effondrement du système mais qui ont également favorisé la relance", a souligné mardi 3 novembre le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.
"Toutefois, des défis majeurs doivent être relevés", a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de "terminer d'assainir le secteur bancaire" et de "déterminer de quelle manière nous pouvons le mieux corriger les effets néfastes de la crise sur les marchés de l'emploi, les finances publiques et la croissance potentielle".

Concernant la France, la Commission européenne se montre nettement plus pessimiste que le gouvernement français. Bruxelles prévoit une croissance plus forte en 2010, à 1,2% contre +0,75% pour Bercy, mais nettement moins forte pour 2011, à 1,5% contre 2,5% selon Bercy.
La Commission européenne prévoit que le déficit français, qui a explosé avec la crise, se creuse à 8,3% cette année puis diminue à 8,2% l'an prochain et 7,7% en 2011, selon ses prévisions économiques d'automne publiées mardi. C'est légèrement moins bien que prévu par le gouvernement français pour cette année (8,2%), mais mieux pour l'an prochain (8,5%). Le gouvernement français espère ramener le déficit à 7% en 2011.
Source: www.lexpansion.com

dimanche 1 novembre 2009

Banque et éthique

« Jamais dans le domaine de l’activité financière, autant d’argent n’a été dû par si peu de gens pour autant de personnes* ». En paraphrasant subtilement Winston Churchill, Mervyn King, le gouverneur de la banque d’Angleterre, a ainsi ouvertement critiqué les banques dans leur gestion de l’après-crise et leur incapacité de se réformer d’elles-mêmes. Lors de son récent discours à Edinbourg, le banquier central britannique est allé au bout de son raisonnement et a appelé à la séparation entre banques de détail et banques d’investissement.
La proposition semble radicale et sera certainement confrontée à beaucoup de résistance mais le ton adopté par Mervyn King n’est pas celui de la complaisance. Il prouve surtout que l’heure de la réforme est venue. Maintenant que les marchés financiers semblent avoir récupéré et que les banques recapitalisées sont en mesure de rembourser les gouvernements et même de se payer des bonus, les autorités politiques et financières vont s’atteler à la tâche de la refonte du système bancaire.
La séparation que réclame Mervyn King est très difficile à mettre en œuvre puisque cela impliquerait en pratique qu’une banque commerciale ne pourra acquérir des actifs en dehors des prêts qu’elle accorde à ses clients. Contrôler ce genre de séparation risque d’être contre-productif et limiterait l’efficacité des banques. N’empêche que les banques, d’une manière générale, se verront imposer des exigences de capitalisation plus strictes.
D’après Mohammed El Erian, directeur général et responsable des investissements chez Pimco (premier gestionnaire d’actifs revenus fixes dans le monde), cette étape de recadrage des rôles des banques est cruciale pour préparer une sortie durable de la crise. Dans une tribune publiée au Financial Times, M. El Erian articule son argumentaire autour de quelques idées centrales. En premier lieu, les banques ne sont pas assez capitalisées et les ratios minimums en cours ne sont pas suffisants. Ensuite, elles devraient provisionner plus dans les années fastes pour mieux faire face aux crises. En revanche, les institutions qui deviennent trop importantes par leur taille devraient être soumises à plus de régulation, vu le risque systémique qu’elles représentent et last but not least, les consommateurs devraient être mieux protégés. Au regard de la notoriété de M. El Erian, cet argumentaire va être certainement écouté et probablement pris en compte. Résultat : les banques seront plus responsables et moins cavalières dans leur prise de risque. C’est une finance plus éthique et socialement plus efficaces qu’il faudra espérer. Les retours sur investissement de ces nouvelles institutions seraient plus proches de 10% que de 20% à cause des restrictions en capital mais elles rempliront leur rôle économique et social d’une manière plus durable.
Par Omar Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn

samedi 31 octobre 2009

Honduras: Washington obtient un accord de sortie de crise

Le président déchu Manuel Zelaya va se retrouver à la tête d'un gouvernement d'union nationale. Il dirigera ce petit pays d'Amérique centrale jusqu'à la fin de son mandat. Ce sont les Etats-Unis qui ont joué un rôle déterminant.
Il aura donc fallu que Washington s'en mêle pour que les choses commencent à bouger au Honduras. Depuis son installation précipitée au palais présidentiel, dans la foulée du coup d'Etat, Roberto Micheletti était resté sourd à toutes les pressions : ni la médiation du Costaricien Oscar Arias, ni les injonctions du Brésilien Lula, qui a tenté une brève incursion en terre centraméricaine, ni les navettes incessantes des diplomates de l'Organisation des Etats américains, n'avaient réussi à faire plier l'inflexible Micheletti.
Les Etats-Unis ont longtemps fait la pluie et le beau temps au Honduras. C'est d'ailleurs pour échapper aux soupçons d'interventionnisme qu'ils ont pris soin de rester en retrait depuis le début de la crise. Ce qui ne les a pas empêchés de s'activer en coulisse.

Les Etats-Unis ont suspendu leur aide. Ils ont fait jouer leurs liens étroits avec l'armée hondurienne, avec laquelle ils partagent une base militaire à Palmerola, au nord de Tegucigalpa. Ils sont même allés jusqu'à retirer leurs visas aux principaux acteurs du putsch, dont Roberto Micheletti, qui avaient l'habitude de voyager fréquemment chez le grand voisin du nord.
Mais c'est l'intervention directe de Thomas Shannon, l'adjoint de Hillary Clinton pour l'Amérique latine, qui a été décisive. Si l'accord qu'il a négocié est effectivement mis en œuvre, ce sera une victoire diplomatique bienvenue pour Barack Obama, qui est à la peine sur d'autres fronts à l'étranger.
Source: www.rfi.fr

lundi 19 octobre 2009

Soldats de Dieu, trafiquants de drogue et fils de famille

Téhéran n’en démord pas. Le Pakistan sert de base arrière à Joundallah et son jeune chef de 26 ans, Abdolmalek Righi, est une créature de la CIA et du Foreign office. Washington et Londres se défendent bien sûr de toute ingérence suspecte. Mais ce 19 octobre, le général Mohammad Ali Jafari, le chef des Gardiens de la Révolution, a relancé ces accusations en affirmant qu’une « nouvelle preuve soumise par un service de renseignement du pays démontre que le groupe abominable d'Abdolmalek Righi est en lien direct avec les services du renseignement américain, britannique et malheureusement pakistanais ».
Le général Jafari promet de se rendre très bientôt au Pakistan « pour montrer les nouveaux documents » sur lesquels il appuie ses accusations. En attendant, il exige l’extradition d’Abdolmalek Righi, ce qui constituerait un gage de bonne foi de la part d’Islamabad, en même temps qu’un commencement de preuve de sa culpabilité… En juin 2008, le Pakistan avait en tout cas livré à l’Iran le frère d’Abdolmalek (l’actuel chef de Joundallah), Abdolhamid Righi, qui avait publiquement « avoué » sa forfaiture. Devant les caméras de télévision iranienne, il avait affirmé que le Joundallah, a effectivement succombé à l’influence idéologique d’al-Qaïda, ce qui est avéré puisque le mouvement est d’obédience wahhabite. A l’en croire, il se serait en outre rendu aux sirènes des Etats-Unis promettant de « fournir tout l'argent et les équipements dont il avait besoin ». Paroles de prisonnier.

Pour ce qui est de son volet occidental, l’objectif de toute cette malveillance internationale serait de déstabiliser la République islamiste iranienne que ses détracteurs soupçonnent de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Selon Bernard Hourcade, les interventions américano-britanniques seraient de l’histoire ancienne. D’autres observateurs estiment qu’elles ont laissé dans leur sillage des réseaux plus ou moins dormants et que rien n’a véritablement éteint les affinités entre services pakistanais et Joundallah. Reste qu’au plan international, si la question du nucléaire iranien est actuellement au menu des discussions à Genève, on voit mal en revanche une quelconque relation de causalité avec l’attentat qui vient d’emporter le chef adjoint des forces terrestres iraniennes, le général Nour-Ali Shoushtari, ainsi que le commandant militaire du Sistan-Balouchistan.
Le Sistan- Balouchistan ? C’est « l’autoroute de la drogue » en Iran, souligne Bernard Hourcade, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une donnée locale d’autant plus cruciale que ce terroir iranien excentré voit passer « 80% de l’héroïne saisie dans le monde ». Produite à partir des pavots afghans et principalement exportée en Occident, l’héroïne est une manne précieuse qui s’accompagne d’un trafic d’armes, comme il est d’usage en la matière partout ailleurs dans le monde. Et si, dans ces confins sunnites, les arguments politiques, confessionnels et tribaux s’emploient à brouiller les pistes, ils voient aussi parfois converger des intérêts à première vue contre-nature.

Les ennemis de mes ennemis peuvent devenir mes amis… même si la lutte contre le trafic de drogue est sans doute le seul domaine dans lequel nul ne trouve à redire aux efforts iraniens. Bien au contraire, ils font consensus. En tout cas, Washington, Londres et Islamabad démentent avec la dernière énergie toute collusion avec ce Joundallah qui se réclame de la cause sunnite depuis 2000. Les accusations de Téhéran peuvent aussi s’entendre comme une manière d’expliquer une opération spectaculaire. Avec sa quarantaine de victimes, l’attentat du 18 octobre témoigne en effet de la montée en force d’un groupe familial que le régime iranien espérait sans doute avoir neutralisé sinon liquidé.
Source: www.rfi.fr

dimanche 18 octobre 2009

Google confirme son projet de librairie en ligne pour 2010

Destinée aussi bien aux internautes qu'aux détaillants spécialisés, Google Editions permettra de télécharger des livres entiers sur son téléphone mobile ou tout lecteur numérique.
Google a confirmé vendredi le lancement en 2010 de son service Google Editions pour l'Europe, qui permettra de télécharger des livres entiers sur son téléphone mobile ou tout lecteur numérique.
Quelque 500.000 ouvrages seront disponibles dès le premier semestre 2010, a précisé un porte-parole du groupe, David Drummond, à la Foire du livre de Francfort (ouest), confirmant l'annonce faite par Google en juin aux Etats-Unis.
Cela fera de Google un concurrent du service Kindle d'Amazon.com, tout en élargissant les moyens de stockages à de nouveaux appareils électroniques.

Le prix de chaque ouvrage devrait être fixé par les éditeurs. Avec deux cas de figure. Soit le livre est acheté en direct sur le site de Google, auquel cas celui-ci percevra 37% par exemplaire et reversera le reste à l'éditeur. Soit le livre est acheté via un distributeur utilisateur de la plateforme, Google prélève alors 55% des bénéfices, en reverse la majorité audit distributeur, les éditeurs recevant toujours le reste.

Tout appareil électronique doté d'un navigateur web - des smartphones aux livres électroniques en passant par les ordinateurs portables ou pas - auront accès au catalogue de Google Editions.
Les possesseurs de Kindle pourront télécharger des ouvrages auprès de Google Editions, qui acceptera aussi le format standard "epub", recommandé par le Forum international de l'édition électronique et utilisé par de nombreux éditeurs.
Les livres électroniques devraient faire partie des cadeaux les plus courus lors de la saison de Noël. Michael Dahan, du groupe français Booken, qui présentait son modèle Cybook Opus à Francfort, estime que les livres électroniques devraient représenter 20% du marché de l'édition dans 5 ans.
"Clairement, le marché du livre électronique est en train d'exploser", a-t-il assuré.

L'association des éditeurs américains a estimé à 113 millions de dollars le chiffre d'affaires réalisé par les livres électroniques en 2008, un bond de 68% par rapport à l'année précédente, mais encore une goutte d'eau par rapport aux 24,3 milliards de dollars dépensés pour des livres "à l'ancienne".
Source: www.lexpansion.com