mardi 26 avril 2011

Tunisie: Le pays est « pessi-optimiste » au sujet de la situation de la libre expression après Ben Ali, constate la mission du TMG de l'IFEX

En dépit de la libération des blogueurs, activistes et journalistes emprisonnés, dont Fahem Boukadous, les menaces à la liberté d’expression et aux autres droits de la personne en Tunisie ne sont pas disparues avec la chute du Président Zine El Abidine Ben Ali, indique une équipe de sept membres du Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG de l’IFEX), qui vient tout juste de terminer une mission dans le pays.
Une délégation du TMG de l’IFEX a en effet passé plus d’une semaine à rencontrer des intervenants, tant anciens que nouveaux, et a constaté qu’il faut accorder la priorité à la « garantie et la protection des droits essentiels en cette phase extraordinaire de transition vers la démocratie, surtout à en prévision des élections du 24 juillet ». Les Tunisiens vont élire une nouvelle assemblée nationale, dont la tâche consistera à proposer une nouvelle constitution.
La délégation a pu rencontrer des groupes de la société civile et s’entretenir avec eux, ce qui tranche de manière frappante sur les missions précédentes - quelques-uns de ces groupes peuvent finalement travailler après s’être fait refuser l’enregistrement sous le règne de Ben Ali - ainsi qu’avec des militants des droits de la personne, des journalistes, des blogueurs et des représentants de tout le spectre politique, y compris le Premier ministre par intérim.
Les délégués ne se sont pas sentis suivis ni intimidés comme cela avait été le cas lors des missions précédentes, bien qu’on ait noté un jour la présence d’un policier en civil à l’extérieur des bureaux de l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC), qui est membre de l’IFEX, et du syndicat des journalistes. L’OLPEC rapporte en outre de l’ingérence dans ses communications, et certains journalistes affirment aussi que leurs lignes téléphoniques sont toujours sous écoute.
La délégation a constaté que les menaces concernant la censure et la désinformation sont « toujours très présentes » - même si on remarque une différence importante depuis le 14 janvier : « Les Tunisiens exercent pleinement leurs libertés retrouvées pour dénoncer publiquement ces situations », ont déclaré les sept membres du TMG de l’IFEX.
Après des décennies de répression et de black-out, le TMG de l’IFEX constate la nécessité fondamentale de réforme du secteur des médias et l’état d’esprit « pessi-optimiste » des journalistes à l’approche des élections, surtout étant donné qu’une bonne partie de l’ancienne structure - et de la vieille garde - est toujours en place.

Les médias électroniques et la presse écrite sont toujours en grande partie dirigés par les mêmes personnes mais, par exemple, la soi-disant « presse poubelle » vise la famille de Ben Ali au lieu de ses vieilles cibles d’autrefois, à savoir les militants des droits de la personne et les journalistes indépendants.
Les journalistes et les défenseurs des droits ont lancé un appel à un soutien international continu pendant la période de transition et au-delà, et demandent en particulier de la formation et des ressources.
Le TMG de l’IFEX fait remarquer que les médias sont actuellement « sous-préparés à répondre aux demandes extraordinaires que pose cette période de transition ». Par exemple, l’Instance nationale pour la Réforme de l’Information et de la
communication (INRIC), qui contribuera à l’élaboration d’un nouveau mécanisme chargé de décider de la façon dont seront attribués les permis de radiodiffusion, « n’a pas les ressources nécessaires pour s’acquitter de son rôle d’organe consultatif efficace ». Au début de la mission, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) a organisé avec l’INIIC un atelier sur la réforme des médias.
Boukadous accueille favorablement les efforts du TMG de l’IFEX déployés en son nom. « Grâce à vous, Ben Ali n’a pas tué des dizaines de militants. Le TMG de l’IFEX et le soutien international ont contribué à nous protéger. Nous vous sommes vraiment reconnaissants de votre appui et nous espérons pouvoir continuer à développer cette relation. »
Un rapport complet de la mission du 9 au 16 avril, contenant des recommandations exhaustives, sera rendu public à l’Assemblée générale de l’IFEX, le 1er juin à Beyrouth, tandis que des publications subséquentes auront lieu à Tunis et sur la scène internationale.
Source: Communiqué de l'IFEX

Les États-Unis annoncent deux initiatives relatives aux voitures électriques

Washington - Le 19 avril, le ministre américain de l'énergie, Steven Chu, a annoncé deux initiatives qui s'inscrivent dans le droit fil de la réduction des importations pétrolières et de la mise sur le marché d'un million de véhicules électriques d'ici à 2015, objectifs chers au président Obama.
« Premièrement, le ministère de l'énergie établit un partenariat avec Google, le secteur privé et le National Renewable Energy Laboratory afin de répertorier les bornes de recharge des véhicules électriques sur l'ensemble du territoire des États-Unis et d'indiquer leur géolocalisation », a révélé M. Chu à des journalistes au cours d'une conférence téléphonique. Cette collaboration permettra au public d'avoir des informations plus précises et plus fiables dans ce domaine.
« Deuxièmement, a-t-il ajouté, nous allouons 5 millions de dollars à l'appui des programmes communautaires, des usines, de l'infrastructure des véhicules électriques et des bornes de recharge. » Cette mesure contribuera à ouvrir la voie à l'installation de bornes de recharge à domicile et dans des lieux publics.

Par ailleurs, M. Chu a indiqué que le ministère de l'énergie prenait des mesures visant à réduire d'un tiers les importations américaines de pétrole d'ici à 2025, conformément à l'objectif énoncé par le président Obama.
« Cela nous obligera à faire plusieurs choses, a dit le haut responsable : améliorer le rendement énergétique des véhicules ; élaborer une nouvelle génération de combustibles propres de rechange ; et commercialiser des véhicules reposant sur une technologie de pointe, voitures électriques par exemple. »
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement Obama noue des partenariats avec des collectivités locales et des villes dans tout le pays.
« En travaillant ensemble, nous pouvons réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole, faire faire des économies aux ménages et aux entreprises et donner aux États-Unis la maîtrise de leur avenir énergétique », a affirmé M. Chu.
Le ministre des transports, Ray LaHood, qui participait à la conférence téléphonique, a expliqué que son ministère avait lui aussi fait de l'énergie propre un cheval de bataille. Il s'emploie ainsi à durcir les normes visant l'essence, à utiliser davantage de systèmes ferroviaires à grande vitesse et à collaborer avec l'industrie automobile en vue de promouvoir les voitures à piles.

Pour M. LaHood, l'indépendance énergétique qu'envisage le président Obama « passe par ces modes de transport de substitution ».
Ces initiatives, a conclu M. Chu, misent sur le succès du programme « Villes propres » du ministère de l'énergie, lequel mobilise l'État fédéral, les gouvernements étatiques et locaux, l'industrie automobile, les transporteurs du privé et les personnalités influentes au sein des collectivités « pour aider les communautés à consommer moins de pétrole et moins d'essence ». Ce partenariat public-privé a permis d'économiser une dizaine de milliards de litres d'essence depuis sa mise en route en 1993, selon le ministère de l'énergie.
Par MacKenzie C. Babb
Traductrice
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mardi 19 avril 2011

La Banque mondiale exhorte les pays à rompre les cycles de conflits

Washington - Les pays qui connaissent des cycles de conflits doivent renforcer leurs institutions nationales et améliorer la gouvernance de manière à investir en priorité dans la sécurité de leurs citoyens, la justice et l’emploi, selon la Banque mondiale.
L’insécurité nationale et régionale est devenue un défi majeur de notre époque en matière de développement, indique la Banque mondiale dans son Rapport sur le développement dans le monde 2011 : Conflits, sécurité et développement, publié à quelques jours des réunions du printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se tiendront les 16 et 17 avril à Washington.
« La probabilité de conflits violents augmente lorsque les institutions publiques ne fournissent pas une protection adéquate aux citoyens, ne font pas barrage à la corruption et ne garantissent pas l’accès à la justice, mais aussi lorsque les marchés ne créent pas d’emplois et lorsque les communautés locales perdent leur cohésion sociale », déclare le président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick, dans son message d’introduction au rapport.
« Les violences qui sévissent dans une région peuvent en outre se propager ailleurs dans le monde, assombrissant les perspectives de développement d’autres populations et compromettant les perspectives économiques de régions tout entières », ajoute-t-il.
Plus de 1,5 milliard d’êtres humains vivent dans des États touchés par des cycles répétés de violence, et le fossé en matière de pauvreté entre les pays en proie à de fréquents conflits et les autres ne cesse de se creuser. Aucun pays à faible revenu, fragile ou touché par un conflit n’a atteint ne serait-ce qu'un seul objectif du millénaire pour le développement, d’après le rapport. Ces objectifs internationaux visent à réduire la pauvreté et la faim, promouvoir l’égalité entre les sexes, assurer l’éducation primaire pour tous, préserver l’environnement et améliorer la santé maternelle et infantile d’ici à 2015.
Le rapport relève que des tensions de diverse nature alimentent les violences organisées en ce début du XXIe ce siècle : chômage des jeunes, chocs économiques et pertes brutales de revenu, divisions interethniques, religieuses ou sociales, inégalités ou encore infiltration de réseaux criminels organisés et de trafiquants. Les risques de violence augmentent quand ces tensions s’ajoutent aux faibles capacités ou à l’illégitimité des institutions nationales.
Les institutions légitimes et compétentes sont à même de négocier des solutions à ces tensions qui peuvent mener aux cycles de violences à répétition ; malheureusement, les processus de paix sont souvent minés par les réseaux criminels organisés.
« Les zones en proie à l’instabilité politique et à des violences criminelles prennent de plus en plus de retard et leur développement économique ou humain stagne, comme en témoignent les résultats décevants affichés par les indicateurs correspondants », explique M. Justin Lin, économiste en chef de la Banque mondiale. Un conflit civil peut coûter à un pays l’équivalent de 30 ans de son produit national.
Lorsque la sécurité du pays et des citoyens est rétablie de manière durable, les pays réalisent les plus grandes avancées dans le domaine du développement, précise le rapport.
En Éthiopie, la part de la population ayant accès à une eau de meilleure qualité est passée de 13 % en 1990 à 66 % en 2010. Au Mozambique, le taux d’achèvement des études primaires a plus que triplé, passant de 14 % en 1999 à 46 % en 2007. Entre 1995 et 2007, la Bosnie-Herzégovine a porté de 53 % à 96 % le taux de vaccination contre la rougeole des enfants âgés de deux ans ou moins.
Le rapport recommande que les agences internationales augmentent leur soutien aux programmes nationaux et régionaux visant la création d’emplois et la mise en place de forces de police et de systèmes juridiques bien gérés. Les dirigeants nationaux peuvent tirer le meilleur parti de l’aide étrangère s’ils font preuve d’une responsabilité accrue à l’égard des bailleurs de fonds et de leurs citoyens, selon le rapport.
Les donateurs internationaux peuvent aussi concourir au développement de marchés régionaux qui intègrent des pays en proie à l’insécurité, combinent les ressources et réduisent les tensions causées par l’instabilité des prix mondiaux des denrées alimentaires. Ces prix ont enregistré une hausse de 36 % cette année par rapport à 2010 en raison des conditions météorologiques catastrophiques dans les principaux pays exportateurs de céréales, des restrictions sur les exportations, de l’utilisation accrue des céréales dans la production de biocarburants et de la flambée des cours du pétrole. Et ils demeurent instables, selon la dernière édition du Food Price Watch de la Banque mondiale, publiée le 14 avril. (Pour de plus amples détails, consulter le site de la Banque mondiale.)
Les organismes internationaux doivent adapter leurs procédures de manière à pouvoir intervenir avec souplesse et rapidité pour assurer une aide plus rapide et mettre fin à l’aide par à-coups, recommandent les auteurs du rapport.
Par Kathryn McConnell
Rédactrice
(Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html)

Les prix alimentaires montent en flèche et restent volatiles

Washington - L'indice des prix alimentaires est supérieur de 36 % au niveau qui était le sien il y a un an, constate la Banque mondiale dans la dernière édition de son rapport « Food Price Watch », et la volatilité des prix ne se dément pas.
L'indice des prix alimentaires demeure proche de son record de 2008, font observer les auteurs du rapport.
Au cours d'une conférence qui a suivi la publication du rapport, le 14 avril, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, s'est alarmé du niveau élevé et de la volatilité des prix alimentaires, dans lesquels il voit la plus grave menace qui plane sur les plus démunis de la planète. « Déjà, a-t-il noté, 44 millions de personnes sont tombées sous le seuil de pauvreté depuis juin dernier. »
Les données recueillies auprès de 46 pays entre 2007 et 2010 révèlent que les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire enregistrent une inflation des prix alimentaires supérieure à celle des pays plus nantis, selon le rapport.
C'est le prix du maïs qui a enregistré la plus forte augmentation, ayant affiché une hausse de 74 % depuis 2010. Le blé a augmenté de 69 % depuis l'année dernière, le soja de 36 % et le sucre de 21 %. En revanche, les prix du riz sont restés stables.
Contrairement au pic des prix alimentaires de 2008, et c'est là une différence essentielle, les hausses des prix concernent un large éventail de produits alimentaires de base. Certains pays ont enregistré une augmentation importante du prix de produits alimentaires autres que des céréales et qui sont indispensables à une alimentation équilibrée, ce qui est le cas des fruits, des légumes, de la viande et de l'huile de table.
Ces hausses s'expliquent par la conjugaison de plusieurs facteurs, à commencer par les conditions météorologiques extrêmes dans les principaux pays exportateurs de céréales (Russie, Kazakhstan, Canada, Australie et Argentine). À cela s'ajoutent la concurrence accrue sur la terre et l'utilisation de maïs, d'huile de table et de sucre pour la production de biocarburants. De surcroît, le prix du pétrole brut a augmenté de 36 % par rapport à il y an un. Il y a également lieu de noter que la croissance des revenus dans les économies qui se développent s'accompagne de l'augmentation de la consommation de viande, elle-même liée à la hausse du coût de fourrage. Dans le même temps, les stocks mondiaux des produits de base n'ont jamais été aussi faibles, selon le rapport.
Les enjeux de la volatilité des prix ont été l'un des principaux dossiers sur lesquels se sont penchés les grands dirigeants de la planète lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire International qui se sont tenues à Washington les 16 et 17 avril.
Lors de sa conférence de presse, M. Zoellick a plaidé en faveur de l'élaboration d'un nouveau « code de conduite » concernant les embargos à l'exportation des produits céréaliers et demandé que soit tout au moins exemptée l'aide humanitaire, par exemple celle fournie par le Programme alimentaire mondial.
De l'avis du haut responsable, c'est en offrant des programmes de nutrition bien ciblés que la Banque mondiale et les banques régionales de développement peuvent venir le plus rapidement en aide aux populations vulnérables, stratégie qu'il estime préférable au contrôle des prix et aux augmentations de salaire généralisées.
D'autre part, le rapport préconise l'assouplissement des cibles fixées en matière de biocarburants lorsque les prix alimentaires dépassent certains seuils, et ce de manière à réduire la demande des matières premières utilisées dans la production de ces carburants.
Sur le court terme, a dit M. Zoellick, le Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) mis en place par la Banque mondiale investit 1,5 milliard de dollars dans la fourniture de semences améliorées et de systèmes d'irrigation et de stockage destinés à venir en aide à quelque 40 millions de personnes vulnérables réparties dans 44 pays. Sur le plus long terme, la Banque mondiale s’emploie à augmenter ses dépenses dans le domaine de l’agriculture pour les porter à 7 milliards de dollars par an, contre 4,1 milliards en 2008.
Comme le montre le « compteur de la faim » que la Banque mondiale affiche sur sa façade à Washington, la planète compte près d'un milliard de personnes en état de malnutrition, et à chaque minute qui passe 68 personnes de plus viennent grossir leurs rangs, a rappelé M. Zoellick.
« Il faut placer l'alimentation avant tout et protéger les pauvres », a-t-il insisté.
Le lecteur peut consulter le rapport « Food Price Watch » sur le site de la Banque mondiale.
Par Kathryn McConnell
Rédactrice
(Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html)

Cuba: Le dernier journaliste incarcéré est libéré et part en exil

Le dernier journaliste cubain toujours en prison, Albert Santiago Du Bouchet Hernández, a été libéré le 7 avril et exilé en Espagne, selon ce que rapportent le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Ceci met fin à « une époque noire de huit ans au cours de laquelle ce pays insulaire fut l’un des pires geôliers de la presse », étant même allé à un moment jusqu’à emprisonner près de 30 reporters et écrivains indépendants, dit le CPJ.
Du Bouchet Hernández a été libéré en même temps que 36 prisonniers politiques et plus de 200 membres de leurs familles, rapportent les membres. Le CPJ a qualifié ce jour d’« événement déterminant dans un effort intensif et international de défense mené par l’Église catholique, le gouvernement espagnol et les groupes internationaux de défense de la presse et des droits de la personne ».
L’ancien directeur de l’agence de nouvelles indépendante Havana Press en était à purger la deuxième année d’une peine de trois ans pour « irrespect à l’égard de l’autorité » et pour avoir distribué de la propagande ennemie. Sa libération qui fait date survient un mois après la remise en liberté des derniers journalistes dissidents toujours détenus depuis la répression de mars 2003 contre la dissidence, connue sous le nom de « Printemps noir ».
Le Président Raul Castro avait consenti en juillet 2010 à libérer les 52 prisonniers politiques restants qui avaient été épinglés lors du Printemps noir, à qui on avait fait subir un procès secret, d’une seule journée, lors desquels ils avaient dû répondre à de vagues accusations de délits hostiles à l’État, et à l’issue desquels ils avaient été condamnés à des peines allant jusqu’à 27 ans de prison. L’entente a mené à la plus importante remise en liberté de prisonniers politiques en plus d’une décennie, mais le processus - prévu pour durer quatre mois - s’est étiré sur huit mois.
Au départ, seuls ceux qui acceptaient de s’exiler en Espagne étaient libérés. D’après le CPJ, l’exil de Cuba ne constituait pas une condition de l’entente, mais trois journalistes seulement arrêtés lors du Printemps noir, Héctor Maseda Gutiérrez, Iván Hernández Carrillo et Pedro Argüelles Morán, ont été autorisés à rester à Cuba après avoir refusé l’exil comme condition de leur remise en liberté. Ils ont été mis en liberté conditionnelle.
Du Bouchet Hernández n’était inclus directement dans l’entente de 2010, mais sa remise en liberté a été accompagnée de la même condition de l’exil.
Les journalistes nouvellement libérés ont raconté leur incarcération et leur libération dans une série de reportages, Après le Printemps noir, sur le blogue du CPJ.
En dépit de ce dernier geste de conciliation, les journalistes indépendants continuent de subir harcèlement et intimidation en raison de leur travail. D’après RSF, le journaliste espagnol Carlos Hernando, collaborateur au groupe de médias espagnol Intereconomía et auteur d’un court documentaire sur about le journaliste cubain dissident Guillermo Fariñas, a été arrêté la semaine dernière et détenu pendant cinq heures à La Havane. Accusé d’« activité contre-révolutionnaire », il a reçu l’ordre de quitter Cuba dans les 48 heures.
Lauréat du Prix Sakharov 2010 de la Liberté de penser décerné par le Parlement européen, Fariñas a été mis en résidence surveillée la semaine dernière chez lui à Santa Clara, après que de nouvelles manifestations se furent déroulées dans sa ville, indique RSF.
Source:Communiqué de l'IFEX

Prix / Iran / Journée mondiale de la liberté de la presse: Un journaliste iranien emprisonné remporte le Prix mondial de la Liberté de la presse

En 2009, le journaliste iranien bien connu Ahmad Zeidabadi faisait partie des dizaines de journalistes arrêtés après la réélection du Président Mahmoud Ahmadinejad et accusés de complot en vue de renverser le gouvernement par une « révolution en douceur ». Il a été condamné à six ans de prison, à cinq ans d’exil et il a été interdit à vie de pratiquer le journalisme. En 2011, il se voit décerner le Prix mondial UNESCO/Guillermo‑Cano de la Liberté de la presse.
Zeidabadi est l’ancien rédacteur en chef du journal « Azad » et ancien collaborateur au service en langue perse de la BBC - une épine particulièrement irritante au pied du régime iranien.
Zeidabadi a été retenu par un jury international indépendant de 12 professionnels des médias, qui ont rendu hommage à « son courage exceptionnel, à sa résistance et à son engagement envers la liberté d’expression », selon les termes de la présidente du jury, Diana Senghor.
« Au-delà de Zeidabadi, cette récompense honore les nombreux journalistes iraniens qui sont en prison à l’heure actuelle », a-t-elle ajouté. Au moins 26 autres journalistes sont toujours derrière les barreaux.
Ce n’est pas que la prison soit une nouveauté pour Zeidabadi. Selon l’UNESCO, il a été arrêté une première fois en 2000, avant d’être de nouveau incarcéré moins d’un an après sa remise en liberté. Mais les autorités n’ont pu le réduire au silence. En 2000, il a écrit de sa prison une lettre ouverte dans laquelle il protestait contre la façon dont les tribunaux traitent les journalistes emprisonnés. La lettre a été largement distribuée en dépit des tentatives du régime iranien pour la supprimer.
D’après les dépêches, l’épouse de Zeidabadi a déclaré que son mari subit de graves pressions en prison et n’a bénéficié d’aucune permission de sortie depuis son arrestation.
La directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, qui a appuyé la décision du jury, demande également sa libération. « Pendant toute sa carrière, Ahmad Zeidabadi a défendu avec courage et constance la liberté de la presse et la liberté d’expression.
« À la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse et pour reconnaître la préoccupation exprimée par le jury international au sujet de sa santé et de son bien-être, je demande aux autorités iraniennes de libérer monsieur Zeidabadi de la détention dans laquelle on le maintient. »
L’an dernier, Zeidabadi s’est vu attribuer la Plume d’Or de la Liberté par l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de nouvelles (AMJ-IFRA).
Le prix Guillermo-Cano, d’une valeur de 25 000 $US, porte le nom du journaliste colombien Guillermo Cano, assassiné devant son bureau en 1986.
Source:Communiqué de l'IFEX

International: Freedom House examine les moyens de contourner les censeurs de l'Internet

Quel est le meilleur outil pour contourner la censure de l’Internet ? Un nouveau rapport de Freedom House indique que cela dépend du pays où on se trouve - et de la compétence du gouvernement à filtrer le contenu et à surveiller les activités.
Un document intitulé « Leaping Over the Firewall: A Review of Censorship Circumvention Tools » (Sauter par-dessus le mur pare-feu : Revue des outils servant à contourner la censure) compare onze outils de contournement ainsi que d’autres solutions pour éluder la censure, et mesure leur efficacité dans certaines des régions les plus censurées du monde : la Chine, l’Iran, la Birmanie et l’Azerbaïdjan.
Freedom House a constaté que, bien que ces outils de contournement fonctionnent, ils ne constituent pas tous la meilleure solution pour tous les pays. Un réseau pair-à-pair anonyme, par exemple, représente l’outil de préférence en Chine, tandis qu’en Iran, le moyen favori est un outil générique (VPN), étant donné que la majeure partie des accès à l’Internet s’exécutent à partir d’ordinateurs situés à la maison.
« Tandis que les gouvernements répressifs deviennent de plus en plus aptes à filtrer et à censurer le contenu en ligne, ces outils, qui permettent aux usagers d’exercer leurs droits fondamentaux à la libre expression et au respect de la vie privée en ligne, sont devenus essentiels », dit Freedom House. « Mais les risques sont très réels et à eux tout seuls, ces outils ne suffisent pas toujours à fournir une sécurité capable d’empêcher les usagers d’apparaître sur le radar des régimes répressifs. Pour préserver la sécurité en ligne, ces outils doivent ne représenter qu’un élément parmi un certain nombre de mesures que prennent les usagers. »
Freedom House espère que ce rapport aidera les usagers qui opèrent dans un environnement où l’Internet est restreint détermineront quels outils leur sont les plus utiles, tout en aidant également les créateurs de ces outils à apprendre comment leurs outils sont accueillis.
Source: Communiqué de l'IFEX