lundi 12 octobre 2009

Un G20 de plus !

Les dirigeants des 20 pays les plus riches se sont réunis à Pittsburgh en cette fin de mois de Septembre. Si la réunion de Londres, qui s’est déroulée au printemps dernier, était celle de l’urgence face à la crise financière aiguë, Pittsburgh se contente d’être celle de la confirmation. Il est trop tôt pour crier victoire sur la crise économique et il est certainement présomptueux d’envisager déjà une reprise autre qu’une normalisation de l’économie. Les dirigeants des pays les plus industrialisés de la planète et à leur tête les pays occidentaux s’appliquent pourtant à donner plus de poids à cette rencontre au sommet. Faute d’un plan d‘action concret et efficace, ce sera juste un G20 de plus.
Le consensus était plus clair au printemps dernier où la seule issue possible pour l’économie mondiale était une action concertée sur plusieurs plans. D’abord, sur le plan budgétaire où les gouvernements avaient annoncé des plans de relance de plusieurs centaines de milliards de dollars dans leurs économies respectives (500 milliards de dollars pour la Chine seule). Ensuite, sur un plan purement financier, les banques centrales européenne, américaine et britannique continuaient à injecter de la liquidité sur les marchés court-terme jusqu’à ce que les opérateurs n’en veulent plus. Ramener les taux monétaires à zéro servait à anéantir le rendement de l’argent sans risque, il s’en suivait deux conséquences positives, la relance de l’investissement et les dépenses en capital mais surtout la revalorisation des actifs risqués.
Dans un environnement à taux zéro et où la liquidité court terme est abondante, l’argent, comme un gaz comprimé dans un volume sous vide, se diffuse vers les actifs risqués. Ce phénomène entraine un cercle vertueux de revalorisation à la hausse et bientôt la peur qui a tétanisé les investisseurs dans les mois qui ont suivi la faillite de Lehman se transforme en euphorie. L’économie mondiale avait alors touché le fond et les mesures scandées à Londres au printemps dernier ont eu l’effet désiré ; les marchés de capitaux ont connu mois six glorieux et l’économie a montré les premiers signes d’une reprise.
Le traitement de choc a eu l’effet souhaité mais les gouvernements vont devoir rendre des comptes bientôt. Les plans de relance budgétaire et de relâchement monétaire (baisse des taux et relâchement quantitatif qui consiste à racheter leurs propres dettes afin d’orienter les taux longs vers la baisse) ne font que reporter la question de l’endettement excessif. Mis à part l’effet keynésien des plans de relance, les gouvernements n’ont fait que rendre publique la dette privée. La fameuse stratégie de sortie de cette spirale, si débattue par les opérateurs de marché, consistera à relever les impôts et surtout à réduire les dépenses publiques pour repayer la dette nouvellement contractée. L’autre obligation que les gouvernements doivent tout aussi rendre compte à leur opinion publique concerne les banquiers qui ont été sauvés par l’argent du contribuable et qui continuent à se faire payer des bonus exorbitants, faisant fi des récriminations de toutes parts.
Par Omar Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire