mercredi 3 février 2010

Emeutes de la faim en Corée du Nord ?

La situation des Nord-Coréens, en proie à la pénurie alimentaire depuis des années, s’aggrave. Un haut responsable nord-coréen en a fait les frais. Son limogeage a été annoncé par la presse locale. La gestion calamiteuse de la réforme monétaire initiée par le régime de Pyongyang, en novembre dernier; lui est reprochée. Cette réévaluation du won nord-coréen a en effet eu des conséquences catastrophiques auprès de la population.

« C'est le chaos à Pyongyang, je n'avais jamais vu ça. On voit de longues queues devant des magasins de nourriture presque vides. On y vient parce que les marchés ont fermé. Mon impression est que les gens ont faim, très faim ». Ces propos m'ont été confiés par Igor, qui vit dans la capitale nord-coréenne depuis 2002. A l'origine de cette crise, la réforme monétaire mise en place par le régime de Pyongyang. Celui-ci a cherché à mettre fin aux marchés parallèles qui échappaient à son contrôle, et à reprendre en main la classe émergente des petits commerçants. Si cette réévaluation a bien eu pour effet de ruiner ces petits entrepreneurs, elle a aussi fini par atteindre l'ensemble de la population.
En effet, dans ce contexte d'incertitude qui entoure la monnaie, ceux qui détiennent des denrées préfèrent attendre plutôt que vendre. Conséquences : une inflation galopante, et des marchés qui se vident. Une catastrophe pour les populations urbaines, qui en dépendent pour leurs courses quotidiennes. Le prix du riz aurait été multiplié par six.
A Séoul, la presse conservatrice a même parlé de Nord-Coréens en colère, qui s'en seraient pris physiquement à des agents de sécurité dans des villes de province. Des informations à prendre au conditionnel, comme toutes celles qui émanent de Corée du Nord.
Fréderic Ojardias
Source: www.rfi.fr

mardi 2 février 2010

Stiglitz prône la création d'un mécanisme de soutien financier en Europe

L'Union européenne et la Banque centrale européenne devraient créer un mécanisme de crise afin d'aider leurs membres lourdement endettés, comme la Grèce, estime l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz.
Il "manque une structure macro-économique européenne pour aider les pays qui souffrent de difficultés particulières", a estimé l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz, lors d'une conférence mardi 2 février à Athènes en présence du Premier ministre grec Georges Papandréou.
"Aux Etats Unis, l'énorme budget national peut être dirigé vers les parties du pays qui souffrent", a-t-il ajouté. Mais tandis que la BCE prête régulièrement de l'argent aux banques nationales à des taux plus bas que ceux des marchés internationaux, la même option n'est pas disponible pour les gouvernements, a noté l'économiste.
"Si vous êtes prêt à prêter aux banques, pourquoi ne pas prêter aux gouvernements ? L'Europe ne fait-elle pas confiance aux gouvernements qui la constituent ?" s'est-il interrogé. "Il devrait exister une aide par le biais de la BCE, de l'émission d'euro-obligations, de la Banque européenne d'investissements, par la création de fonds destinés à soutenir l'investissement et les entreprises privées, en particulier vers les pays qui souffrent", a insisté M. Stiglitz. "Un petit pays d'Europe ne peut faire face seul" a conclu le prix Nobel.
M. Papandréou, dont le gouvernement tente de restaurer la confiance des marchés alors que son pays est accablée d'une dette chiffrée à 113% du PIB pour 2009, s'est félicité de cette idée. "Les euro-obligations pourraient être utilisées pour prêter de l'argent à moindre taux, en particulier dans un environnement marqué par la spéculation" a-t-il dit. Mais il a jugé que la Grèce serait mal inspirée d'appeler en ce moment à la création d'euro-obligations.
"Lorsque la Grèce parle d'euro-obligations, cela est perçu négativement et vu comme une faiblesse. L'émission d'euro-obligations aura sans doute lieu. Mais nous ne pouvons pas nous baser sur un débat dont nous ne savons pas s'il sera suivi d'effet dans un proche avenir", a-t-il estimé.
Source: www.lexpansion.com

Maroc: parler sexualité avec ses enfants... Pourquoi, quand, comment ?

Peu de parents osent évoquer le sujet et éludent le plus souvent les questions posées.
Expliquer la sexualité aux enfants, c'est les aider à comprendre leur corps et éveiller leur vigilance contre les dérives comme la pédophilie, l'inceste, les grossesses non désirées...
L'éducation sexuelle prodiguée par les parents et la famille ne suffit pas. Il faut que l'école joue son rôle.

«Skout, hchouma !». «Tais-toi, tu sauras quand tu seras grand». Combien de fois n’a-t-on pas entendu des injonctions de ce genre de la part de parents envers leurs enfants lorsque ceux-ci osent un mot «mal placé» sur leur corps, ou quand ils posent des questions se rapportant directement ou indirectement à la sexualité ? Un sujet considéré comme grave, tabou, embarrassant. Or, jugent les spécialistes, il n’y a pas meilleure voie pour l’épanouissement sexuel et l’équilibre psychologique d’une personne que de l’initier dès son enfance aux choses de la sexualité. Il est vrai que plusieurs livres et articles ont été publiés sur le sujet par les spécialistes de l’éducation. Cependant, la sexualité ne reste pas moins entourée de beaucoup de mystères. Et même chez les parents avisés qui osent un jour communiquer leur savoir en la matière à leur progéniture, les interrogations persistent : à partir de quel âge doivent-ils donner à l’enfant des explications sur la sexualité ? Quel vocabulaire utiliser ? Doivent-ils l’aborder de leur propre chef ou attendre que l’enfant pose des questions ? Et le rôle de l’école dans tout cela ?, etc.
Ce qui est sûr dans le cas du Maroc, c’est que peu de parents franchissent le pas et bravent la hchouma, pour parler sexualité avec leurs enfants. Selma Belghiti, psychologue clinicienne, considère effectivement que «les parents marocains, dans leur grande majorité, ont beaucoup de mal à parler des questions liées au corps et à la sexualité de leurs enfants. Ce sont des sujets culturellement considérés comme ‘‘honteux’’ et ils ne peuvent donc pas être abordés». Plus que cela, «les parents un peu plus ouverts ont également du mal à parler de ces questions et considèrent que les enfants doivent chercher les informations dont ils ont besoin à l’extérieur de la sphère familiale», ajoute-t-elle.
Imad G., 14 ans, un adolescent branché et apparemment sans complexe, avoue n’avoir jamais été informé par ses parents sur quoi que ce soit quant à la sexualité, or c’est à son âge que commence en principe le changement du corps, le premier amour, sinon les premières expériences sexuelles. «On n’aborde jamais ces sujets en famille, et je ne me rappelle pas que mon père ou ma mère ait jamais évoqué quelque chose qui a rapport avec mon corps». Se masturbe-t-il ? «Oui, je l’ai fait quelquefois, mais…», répond-il en rougissant. Le père de ce garçon, infirmier diplômé d’Etat, qui travaille dans une clinique privée à Casablanca, ne considère pas nécessaire d’aborder ce genre de questions avec ses enfants. «Vous savez, dit-il, les enfants ne sont pas bêtes, ils finiront par apprendre sur le tas, comme nous l’avons fait nous-mêmes». Sait-il que son fils se masturbe ? «Euh ! Franchement, je ne sais pas…», répond-il avec hésitation. Voilà un aspect de la sexualité tabou, entouré de beaucoup de préjugés, au moment où la masturbation est courante chez les jeunes de l’âge de Imad ; et les parents dans leur grande majorité sont loin de l’ignorer.
Dans une enquête menée auprès de 728 femmes âgées de 20 ans et plus, un échantillon représentatif de la population féminine de la wilaya du Grand Casablanca, 90% considèrent que la masturbation est interdite par la religion. Pour 83% elle est pratiquée mais avec un sentiment de culpabilité et de honte, et seulement 15% considèrent qu’elle est permise comme un moyen d’apaisement face à l’abstinence. C’est dire que les préjugés qui entourent cette pratique sont tenaces, or, si la masturbation est une pratique saine, c’est ce sentiment de honte et de culpabilité qui l’accompagne qui est néfaste. Les parents n’expliquent pas cela à leurs enfants, ni les éducateurs à l’école, ni les spécialistes en matière de sexualité. L’un des rares livres publiés sur la question est le «Manuel d’éducation sexuelle», de Nadia Kadiri et Soumia Berrada, toutes les deux psychiatres, psychothérapeutes et sexologues (Ed. Le fennec, septembre 2009, 60 DH). Un travail louable de vulgarisation qui essaie de briser le tabou de la sexualité. Elles y passent au peigne fin tous les aspects : virginité, rapport sexuel hors mariage, masturbation, homosexualité, MST, anatomie des organes génitaux, puberté, adolescence, reproduction, contraception… (voir encadré). La masturbation, expliquent-elles dans ce livre, «ne provoque pas de troubles, elle ne rend pas aveugle, la main ne risque pas de tomber…, contrairement à ce qui est propagé dans notre culture… La masturbation en elle-même ne précipite ni dans la dépression ni dans l’anxiété quand elle est pratiquée par des personnes qui n’ont pas de préjugés».

Insérer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires devient une urgence
A quel âge parler sexualité à ses enfants, et comment ? «Il n’y a pas d’âge idéal. Chaque âge a ses caractéristiques et engendre des questionnements différents. Il faut garder en tête que l’enfant pose des questions pour mieux comprendre ce qui se passe en lui et pour lui. Il s’agit des questions existentielles qui se rapportent à son identité sexuée (qu’est-ce qu’un garçon, et qu’est-ce qu’une fille ? Qui suis-je ?), à ses origines (d’où est-ce que je viens ? Comment fait-on les bébés ?) et à l’interdit fondamental de l’inceste. Pour un enfant de moins de deux ans, savoir que les bébés se développent dans le ventre de la maman suffit souvent à répondre aux questions sur comment se font les bébés», répond Mme Belghiti. Et d’ajouter qu’il ne sert à rien de le saturer de détails techniques. Et surtout de ne jamais éluder les questions que pose l’enfant sur la sexualité, car «il ira chercher des informations n’importe où (cours de récréation, livres peu recommandables, etc.)et risque d’être très mal informé». Si les parents ne font pas ce travail d’explication, d’autres le feront à leur place : ils vont glaner des informations erronées sur internet, les chaînes satellitaires pornographique, ou encore dans la rue et les cours de recréation où l’on colporte des bêtises. «Tout le danger vient de là», explique Bouchaïb Karoumi, pédopsychiatre à Casablanca (voir encadré). Autre danger qui guette les enfants sur lequel les parents doivent les mettre en garde : la pédophilie. «La médiatisation de telles affaires a fait prendre conscience aux parents de la nécessité de parler de sexualité», convient Mme Belghiti. Mais la pédophilie n’est pas le seul danger qui guette les enfants, il y a également les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées, l’homosexualité, les agressions se-xuelles, le viol, l’inceste…
Pour éviter tant de risques, il faut initier les enfants à un âge où ils sont capables d’assimiler un certain nombre de choses. L’Association de lutte contre l’avortement clandestin, outre la libéralisation contrôlée de l’avortement, place la prévention comme priorité. Et celle-ci passe par une éducation sexuelle saine au sein de la famille, des associations et au sein de l’école. Son président Chafik Chraibi, chef de service gynéco-obstétrique à la maternité des Orangers (CHU de Rabat), propose que la sexualité devienne un sujet de débat national. «Il faut l’insérer, dit-il, dans les programmes scolaires et dédier une matière exclusivement à l’éducation sexuelle. La sensibilisation au sein de la famille ne suffit pas, et tous les parents n’oseront pas le faire, à cause de la culture et des traditions». Mais attention : «Ne pas assimiler la sexualité au danger. Les questions liées au corps doivent être abordées dans différentes circonstances et pas seulement pour mettre en garde», nuance Mme Belghiti.
Jaouad Mdidech
Source: www.lavieeco.com

La SEAPA souligne les batailles en faveur de la liberté de la presse en 2010

L’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA) a rendu public un nouveau rapport couvrant les vulnérabilités de la liberté de la presse à travers la région. Après le transfert de la présidence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) de la Thaïlande au Vietnam en 2010, son attitude vis-à-vis de la liberté de la presse aura une influence déterminante sur des questions comme l’impunité, la couverture des élections et l’accès à l’Internet, dit le rapport.
Les luttes auxquelles faisaient face les journalistes et les travailleurs des médias en Asie du sud-est en 2009 se poursuivent. Le massacre de 32 journalistes en novembre dernier aux Philippines a été l’exemple le plus monstrueux de la culture d’impunité qui sévit à travers toute la région. Les journalistes ont également subi des menaces physiques, la prison et le harcèlement judiciaire, tandis que les lois sur la sécurité nationale étaient invoquées comme prétexte pour limiter la liberté de parole et que la diffamation demeure un délit criminel.

Le rapport, intitulé « Southeast Asia's Press Freedom Challenges for 2010 » (Les défis de la liberté de la presse en Asie du sud-est en 2010), présente des profils de pays où sont détaillées les batailles qui attendent la libre expression. Les médias birmans doivent pouvoir offrir une couverture indépendante des élections à venir afin de former les citoyens birmans et de surveiller l’intégrité du déroulement du scrutin, dit le rapport. Au Cambodge, l’intimidation politique et l’incarcération des rédacteurs, des reporters et des défenseurs des droits de la personne continuent. Les tensions religieuses en Malaisie sont utilisées comme excuse pour restreindre la liberté de la presse et l’accès à l’Internet.
La répression de la dissidence et les arrestations de journalistes et de blogueurs en 2009 au Viêt-nam prennent un sens nouveau alors que le pays s’apprête à assumer cette année la présidence de l’ANASE, dit le rapport. Le pays bénéficie d’une certaine reconnaissance parce qu’il poursuit des discussions avec des organisations internationales, notamment avec ARTICLE 19, basée à Londres, sur l’accroissement de l’accès de ses citoyen à l’information. Mais les lourdes peines de prison imposées récemment au défenseur des droits de la personne et avocat Le Cong Dinh donnent une teinte différente à son approche de la liberté de parole. Au moins 12 blogueurs vietnamiens ont été arrêtés en 2009. L’État a aussi criminalisé la dissidence non violente, qu’il perçoit comme une activité hostile au gouvernement.
La formation, l’an dernier, de la Commission inter-gouvernementale de l’ANASE sur les droits de la personne (AICHR), a créé pour les défenseurs de la libre expression une plate-forme leur permettant de contester les autorités. La direction de l’AICHR par le Viêt-nam, cependant, est remise en question par les défenseurs des droits à travers la région, indique le rapport.
Source: communiqué de l'IFEX

samedi 30 janvier 2010

Sommet de Davos: Les déficits des Etats inquiètent

Le World economic Forum se termine ce samedi. Pour le FMI, le rétablissement des finances publiques sera le challenge des années à venir.
Le Forum de Davos se conclut samedi dans une ambiance loin d'être euphorique car si la croissance est bien repartie, les problèmes budgétaires de certains Etats, comme la Grèce, suscitent beaucoup d'inquiétudes tandis que la réforme bancaire continue de diviser.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a prévenu que le rétablissement des finances publiques serait l'un des principaux problèmes pour l'économie mondiale dans les années à venir.
"Le problème de la stabilité budgétaire va être l'un des plus gros problèmes, peut-être le plus gros problème des années à venir", a-t-il déclaré lors du Forum économique mondial à Davos (Suisse).
"Nous allons être confrontés (à ce problème) pendant cinq, six ou sept ans, selon les pays", a-t-il ajouté.
Les Etats se sont endettés pour sortir leur économie de la récession et doivent maintenant se préparer à revenir sur les mesures exceptionnelles et coûteuses mises en place. Ce processus sera très délicat, a prévenu M. Strauss-Kahn, car si cela est fait trop rapidement, cela pourrait replonger l'économie dans la récession.
La ministre de l'Economie française Christine Lagarde a souligné également l'importance du "timing" à la fois du retrait du soutien public à la reprise, de la réforme du secteur financier et du redressement des finances publiques.

Durant le Forum, banquiers et politiques se sont opposés sur le thème de la régulation bancaire mis en avant la semaine dernière de manière spectaculaire par le président Barack Obama qui a annoncé vouloir réduire la taille des banques et les empêcher de mélanger l'activité de banque de dépôts et certaines opérations sur les marchés financiers.
Le président français Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou mercredi lors du discours inaugural en dénonçant les dérives du capitalisme financier et "des comportements indécents qui ne seront plus tolérés par l'opinion publique".
Face à cette offensive, les nombreux banquiers présents à Davos ont multiplié les mises en garde contre une réglementation trop stricte qui réduirait leur marge de manoeuvre et les empêcheraient, selon eux, de financer l'économie.
Dans le même débat, Joseph Ackermann, patron de la Deutsche Bank, a reconnu la nécessité de réforme mais a mis en garde contre un assèchement du crédit.
"Nous savons tous que quelque chose doit être fait pour restaurer la confiance mais il faut abolument une harmonisation au niveau mondial de la règlementation et de la fiscalité", a-t-il dit.
Mme Lagarde a souligné que les banques devaient "se réhabiliter face aux opinions publiques".
Concernant les perspectives économiques pour 2010, M. Strauss-Kahn, dont l'organisation vient de relever ses prévisions de croissance pour le monde à 3,9%, s'est montré prudent comme beaucoup d'intervenants depuis le début du Forum.
"Les nouvelles sont meilleures, la croissance revient plus vite et plus tôt que prévu mais il faut garder à l'esprit que cette croissance est encore fragile car une grande partie est soutenue par les fonds publics et la demande privée est encore faible", a-t-il expliqué.
Le conseiller économique du président américain Lawrence Summers s'est dit "perturbé par le niveau de l'emploi". "Il y a une reprise statistique et une récession humaine", a-t-il ajouté.
Plusieurs ministres des Finances, banquiers centraux et banquiers privés se sont réunis en privé samedi à Davos, pour discuter notamment de la régulation du secteur financier projetée par plusieurs gouvernements occidentaux, a-t-on appris de source gouvernementale française.
Christine Lagarde, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet et le chancelier de l'Echiquier Alistair Darling étaient notamment présents à la réunion.
Source: www.lexpansion.com

Les cendres de Gandhi répandues au large de l’Afrique du Sud

Les cendres du Mahatma Gandhi ont été répandues au large des côtes sud-africaines en présence de son arrière petite-fille. Une partie des cendres de l'apôtre de la non-violence avait été jalousement conservée par un proche de la famille. Au début des années 1900, Gandhi, jeune avocat avait vécu pendant une vingtaine d'années en Afrique du sud.
Au lever du soleil ce samedi matin, quelques cendres de Gandhi ont été versées dans l'océan Indien. Sur un bateau au large des côtes sud-africaines, près de deux cents proches du Mahatma ont prié en sa mémoire. Ils ont jeté des fleurs dans la baie de Durban en signe d'adieu.

Depuis la mort du héros indien, il y a 62 ans aujourd'hui, Vilas Mehta a gardé secrètement en Afrique du Sud une partie de ses restes. Cette amie de la famille ne connaissait pas le rituel hindouiste. Celui-ci veut que les cendres des défunts soient dispersées dans l'eau.
Après le décès de Vilas Mehta, la petite-fille de Gandhi a récupéré l'urne et décidé de perpétuer la tradition. Pour Ela Gandhi, il s'agit aussi aujourd'hui « de rappeler au monde l'importance des messages du père de la non-violence qui sont toujours d'actualité ». C'est un peu de son grand-père qui reste désormais là où il a passé 21 ans de sa vie à travailler comme avocat. Sa pensée a d'ailleurs inspiré Nelson Mandela et de nombreux militants anti-apartheid dans leur combat pour la liberté.
Source: www.rfi.fr

jeudi 28 janvier 2010

La Grèce se dit victime d'attaques spéculatives

Malmenée sur les marchés en raison du poids de sa dette, la Grèce s'est dit victime d'attaques spéculatives visant toute la zone euro. Paris et Berlin ont démenti des informations faisant état d'un projet européen à l'étude pour lui venir en aide.
"Il y a des attaques contre la zone euro. Certains pays sont utilisés comme un maillon faible (et) nous sommes visés", a déclaré jeudi 28 janvier le Premier ministre grec Georges Papandréou, lors du forum économique de Davos. A ses yeux, les difficultés de son pays sur les marchés financiers, qui exigent de la Grèce des taux d'intérêt beaucoup plus élevés que par le passé pour lui prêter de l'argent, reflètent un problème plus large.
"Il est clair que certaines des attaques contre la Grèce visent plus largement l'euro (...) derrière la Grèce, il y a le Portugal et l'Espagne", deux autres pays européens éprouvant des difficultés budgétaires, a-t-il ajouté dans une interview à la chaîne de télévision CNBC. La Grèce traverse la pire crise de ses finances publiques depuis trente ans, avec une explosion de ses déficits et de sa dette. Ces difficultés nourrissent depuis des semaines des craintes pour la cohésion de l'ensemble de la zone euro.
L'Allemagne et la France ont toutefois démenti jeudi des informations du quotidien français Le Monde sur un mécanisme à l'étude en Europe, notamment à Paris et Berlin, pour aider la Grèce le cas échéant, en échange d'efforts d'économies budgétaires accrus de la part d'Athènes. Ce mécanisme pourrait selon le journal comporter des prêts bilatéraux d'Etats de la zone euro ainsi que le versement anticipé de subventions européennes.
"Il n'existe aucune réflexion au sein du gouvernement allemand pour soutenir financièrement la Grèce", a indiqué à Berlin une porte-parole du ministère des Finances. "C'est le devoir de la Grèce d'assumer avec ses propres forces sa responsabilité en matière de stabilité de la zone euro", a-t-elle ajouté. L'entourage de la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a aussi "formellement" démenti.

Venir en aide à la Grèce est tabou
En privé, des diplomates européens reconnaissent que dans un scénario catastrophe peu vraisemblable aujourd'hui, comme une incapacité de la Grèce à rembourser les intérêts de sa dette, ses partenaires trouveraient le moyen de lui venir en aide, même si rien n'est prévu dans les traités. Mais en l'état, personne ne veut le dire ouvertement. Les gouvernements ne veulent pas ajouter à la nervosité des marchés, et ne pas donner l'impression d'une "prime" aux mauvais élèves de la zone euro, qui n'ont pas fait les réformes nécessaires.
"Il y a un vrai problème de crédibilité avec la Grèce" qui rend toute aide "problématique", souligne un diplomate. Interrogé jeudi sur l'éventualité d'un coup de pouce financier en faveur d'Athènes, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a ainsi renvoyé la Grèce à ses engagements. "Le meilleur moyen à présent d'aider la Grèce" est de faire en sorte qu'elle "respecte les obligations qui sont les siennes en vertu du pacte de stabilité" de l'UE, qui limite les déficits publics nationaux, a-t-il dit à la presse.
A l'inverse, le chef de file des socialistes au Parlement européen, Martin Schulz, a appelé au lancement d'obligations européennes afin d'aider à renflouer la Grèce. "Il est inacceptable que l'Union européenne ne montre pas plus de solidarité. L'heure est venue de la soutenir et non de l'abandonner à la merci des marchés internationaux", a-t-il dit.
Source: www.lexpansion.com