jeudi 28 janvier 2010

France: Grand patron, 2750 euros de l'heure à ne rien faire ?

Régulièrement décriés, les cumuls de mandat chez les grands patrons demeurent une pratique courante. Selon les calculs de L'Expansion.com, ils perçoivent en moyenne 2750 euros de l'heure passée dans ces conseils d'administration. Où leur présence n'est même pas obligatoire...
Qu'est-ce qu'un jeton des présence ?
C'est un mode de rémunération accordé aux membres des conseils d'administration des sociétés anonymes. En principe cette rémunération est partagée entre administrateurs en fonction de leur assiduité à ces comités. Mais la pratique a prouvé que ces jetons de présence portent finalement assez mal leur nom : au fur et à mesure du temps, ils sont devenus une rémunération fixe accordée... même aux absents. Illustration. Le document de référence de la société Saint-Gobain de 2007 souligne que "les administrateurs se sont vus allouer, à titre de partie fixe, la somme annuelle de 25 600 euros et, à titre de partie variable, 3 520 euros par présence effective aux séances ". En somme, même s'il ne participe pas au conseil, l'administrateur perçoit chaque année au minimum plus de 25 000 euros.


Combien gagnent les grands patrons grâce à ces jetons de présence ?
C'est variable. Cela dépend des entreprises- de 30 000 à 90 000 euros par an pour les mieux lotis- mais aussi du nombre de mandats cumulés par ces patrons. Ils ont en effet, selon la loi, le droit de cumuler 5 mandats dans ces conseils. Mais en moyenne, par mandat ils perçoivent aux alentour de 55 000 euros par an selon une étude du cabinet Russel Reynolds. Autant dire une goutte d'eau pour ceux dont la rémunération évolue plus près du ou des millions d'euros. Pour autant l'heure vaut son pesant d'or dans ces conseils. Du moins si on les compare à ce qui est comparable : les rémunérations des grands patrons. Ainsi si l'on part du principe qu'un patron du CAC 40 travaille environ 100 heures par semaines (c'est déjà beaucoup!) et qu'il perçoit (à la louche) deux millions d'euros par an, cela équivaut à un salaire de 380 euros de l'heure. Comparé à cela les salaires dans ces conseils sont faramineux. Chaque année, le temps passé dans les conseils d'administration se situe aux alentours de 20 heures, selon différentes estimations. Soit une moyenne d'environ 2 750 euros de l'heure...

Qu'en pensent les grands patrons ?
C'est justement le problème. Car les grands patrons sont confrontés à un curieux dilemme. Accusés de multiplier des responsabilités qu'ils ne peuvent honorer, ils tentent de rassurer leurs détracteurs et affirment consacrer leur temps à leur entreprise. La polémique autour du double mandat d'Henri Proglio, le nouveau PDG d'EDF, n'a certainement pas arrangé les choses. C'est d'ailleurs pourquoi certains grands patrons ont osé la justification dans les colonnes du Parisien de ce jeudi. Et le résultat est plutôt étrange. Exemple. Gilles Pélisson directeur d'Accor devrait percevoir 53 500 euros en 2009 au titre de ses deux mandats chez Bic et TF1. Au quotidien il explique que "les réunions du Conseil d'administration de TF1 demandent peu de préparation et durent deux heures en moyenne". Ses salariés peuvent donc se rassurer, leur PDG ne perd pas inutilement son temps mais est tout de même rémunéré 2700 euros de l'heure. De son côté l'explication de Didier Lombard est encore plus énigmatique. "Je me consacre à 100% à mon entreprise". Ses autres activités étant réservées aux "week-ends et jour fériés", explique-t-il au Parisien. Tout compris pourtant, ses 4 mandats lui ont rapporté près de 170 000 euros en 2008.
Mais les grands patrons ne rougissent pourtant pas de cette situation. Lors d'une audition auprès de la Commission des finances de l'Assemblée nationale Michel Pébereau, le président du conseil d'administration de BNP, expliquait en mai dernier que ce cumul était nécessaire au bon fonctionnement des grandes entreprises françaises. C'est parce qu'ils sont rares à avoir ces compétences très techniques, qui peuvent aller de l'augmentation de capital à la fusion acquisition, que les grands patrons ont intérêt à se conseiller les uns les autres, expliquait-il alors. Un avis partagé par son directeur général. "Je suis au conseil de deux grandes entreprises françaises. J'ai beaucoup à apprendre d'eux et mon expérience peut leur être utile", explique Baudoin Prot au Parisien.

Ce système est-il acceptable ?
Si il l'était, il l'est de moins en moins. Et ce pour plusieurs raisons. Aujourd'hui la consanguinité a atteint des sommets. Et particulièrement en France, très différente sur ce point des autres pays européens. Ainsi au sein du CAC 40, 98 administrateurs, soit 22% du total, détiennent 43% des droits de vote. Et selon Daniel Lebègue, président de l'Institut français des administrateurs, "cent personnes concentrent dans leurs mains, plus de 40% du total des mandats des conseils d'administrations des principales entreprises françaises". Or plus qu'un problème déontologique fort, le cumul des mandats s'avérerait de plus en plus nuisible à la bonne gouvernance des entreprises. Selon certains observateurs, les investisseurs, et notamment les fonds d'investissement internationaux, commenceraient même à se plaindre des risques liés à la disponibilité des administrateurs
Source: www.lexpansion.com

mercredi 27 janvier 2010

Union pour la Méditerranée

La Chine est de retour, là où on la pressentait, mais en beaucoup moins de temps qu’on l’imaginait. Paradoxalement, elle a même profité de la crise économique et financière, qui ne l’a pas épargnée, pour accélérer sa marche et combler son retard.
En 2009, le dragon chinois a encore craché du feu : 9% de croissance quand tous les autres pavillons étaient en berne à la suite d’une contraction de l’activité. Ce n’est pas sans raison si la Chine s’impose désormais comme un acteur majeur, incontournable dans tous les cénacles, où se conçoit et se décide l’avenir de l’économie et de la finance mondiales.
En 2009, la Chine a détrôné l’Allemagne et s’est hissée dès le mois de décembre à la première place des exportateurs mondiaux. La faiblesse du Yuan, rivé sur le dollar, et l’usage abusif voire outrancier de dumping social y ont certes largement contribué. Mais l’envie d’effacer plus d’un siècle d’humiliation n’est pas non plus sans rapport avec ce succès phénoménal. Les Chinois y ont consenti d’énormes sacrifices et versé un lourd tribut à la modernisation de l’économie et de la société. Ils ont été saignés à blanc pour faire de la Chine l’usine du monde et pour pouvoir s’imposer comme ils le font dans l’arène mondiale. On voit mal, à la vérité, qui pourrait ou qui oserait bousculer cette nouvelle hiérarchie qui consacre l’inégalable capacité exportatrice de la Chine. Elle fera vraisemblablement la course en tête, en car elle n’en est qu’au début d’un processus dont ou n’imagine pas de sitôt la fin. Portée par son élan –une croissance à près de deux chiffres du PIB et près du double pour les exportations - il y a fort à parier qu’elle va même creuser l’écart avec l’entrée en lice des produits High Tech, électronique grand public, industrie automobile, biens d’équipement, transport ferroviaire, aviation et jusqu’au nucléaire civil.
Les Chinois montent en gamme et élargissent partout leur part de marché aux dépens de tous, pays émergents ou industrialisés avancés. L’idée, longtemps défendue, que le commerce mondial est un jeu à somme positive, trouve aujourd’hui, face à la déferlante chinoise, peu d’écho et paraît assez éloignée de la réalité.
Hédi Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn

mardi 26 janvier 2010

Le FMI plus optimiste à court terme mais inquiet pour la dette

Le Fonds monétaire international a relevé mardi ses prévisions de croissance dans le monde, mais aussi adopté un ton alarmiste sur le risque de voir la dette des Etats menacer la reprise économique.
Après un recul en 2009 (-0,8%), le produit intérieur brut mondial devrait reprendre sa croissance cette année (+3,9%, contre 3,1% prévus en octobre). "L'économie mondiale est en phase de reprise", a affirmé l'économiste en chef du Fonds, Olivier Blanchard.
Le FMI a particulièrement relevé sa prévision pour la première économie mondiale, les Etats-Unis, à 2,7% (contre 1,5% auparavant) et pour la Chine, qui doit devenir cette année la deuxième économie mondiale (10%, contre 9% auparavant).
Dans la zone euro, la prévision a été rehaussée à 1,0% (contre 0,3% précédemment), grâce principalement à l'Allemagne (1,5%, contre 0,3%) et également à la France (1,4%, contre 0,9%), tandis que l'Espagne resterait en récession (-0,6%).
Pour le Japon, la prévision de croissance a été laissée inchangée à 1,7%. En revanche, le FMI a nettement relevé celles de la Russie (3,6%, contre 1,5% auparavant), de l'Inde (7,7%, contre 6,4%) et du Brésil (4,7%, contre 3,5%).
L'amélioration récente de la conjoncture a été plus forte que ne le pariait le FMI, qui a cité la consommation américaine et le rebond des économies émergentes parmi les meilleures surprises.
Mais pour l'institution internationale, la période est délicate pour les gouvernements. Ils "font face à une tâche gigantesque: ils doivent rééquilibrer la demande en faveur du secteur privé et non plus du secteur public (...) tout en remettant en état le secteur financier".
La croissance dépendant du soutien des mesures de relance dans les pays développés, cela justifie pour le FMI de "soutenir la reprise là où elle n'est pas encore fermement enclenchée". Précisément, "les mesures de relance budgétaire prévues pour 2010 doivent être exécutées intégralement".
Mais dans le même temps, le FMI insiste sur la nécessité d'"avancer dans la conception et la communication de stratégies de sortie crédibles", avec pour objectif de remettre la dette et le déficit publics sur le bon chemin.
"Les investisseurs opèrent de plus en plus de distinctions entre les pays", pénalisant ceux "aux prises avec des déficits et des dettes publics considérables", a-t-il prévenu.
Et d'après lui, "l'inquiétude croissante concernant la dégradation des situations budgétaires et la viabilité des finances publiques pourrait déstabiliser les marchés financiers et enrayer la reprise, en rehaussant le coût de l'emprunt pour les ménages et les entreprises".
Le FMI avait estimé en novembre qu'en moyenne dans les "économies développées du G20", les déficits publics allaient peu diminuer en 2010, passant à 8,7% du PIB, uniquement grâce à l'arrêt des mesures de soutien au secteur financier, et que la dette allait franchir la barre de 100% du PIB pour la première fois.
D'autres facteurs pourraient "freiner la reprise dans les économies avancées", a énuméré le Fonds, comme "le niveau élevé du chômage", ou encore "l'existence de systèmes financiers qui ne sont pas encore complètement rétablis et, dans certains pays, la fragilité des bilans des ménages".
La santé du secteur bancaire reste aussi une source d'inquiétude. Les banques devront probablement "mobiliser beaucoup plus" de capital "pour contribuer à la reprise du crédit et entretenir la croissance", d'après le FMI.
Source: www.lexpansion.com

lundi 25 janvier 2010

« Ali le Chimique » a été exécuté

Ali Hassan al-Majid, dit « Ali le Chimique », a été exécuté lundi 25 janvier 2010 par pendaison, a indiqué le porte-parole du gouvernement Ali Dabbagh. Ali Hassan Majid, cousin de feu Saddam Hussein, avait été condamné à mort notamment pour le massacre en 1988 de 5 000 Kurdes.
Son surnom suffisait à résumer l'horreur de ses crimes. Cousin de Saddam Hussein, pour lequel il sera tour à tour ministre de la Défense ou de l'Intérieur, Ali Hassan al-Majid de son vrai nom, fut surtout l'instigateur des pires exactions de la dictature irakienne. Il fut en particulier à l'origine de l'utilisation de gaz chimique contre la population civile du village kurde d'Halabjah.
L'attaque menée en mars 1988 avait causé la mort de plusieurs milliers de personnes. L'offensive s'inscrivait dans l'opération Anfal qui durant trois ans entre 1986 et 1989 visait à éradiquer la résistance des combattants kurdes contre le régime de Bagdad. Au total plus de cent mille personnes avaient été tuées.
En fuite après l'invasion américaine de mars 2003, « Ali le Chimique » était classé cinquième sur la liste des dignitaires du régime de Saddam Hussein les plus recherchés. Après avoir été donné pour mort, il est finalement arrêté par l'armée américaine en août de la même année. Trois ans plus tard, il est jugé par le tribunal spécial irakien, créé par les autorités d'occupation américaine.
Au total, « Ali le Chimique » avait été condamné à quatre reprises à la peine capitale pour son implication dans la répression et le massacre des populations kurdes et chiites. Deux minorités persécutées sous le régime de Saddam Hussein.
Source: www.rfi.fr

vendredi 22 janvier 2010

Google fait de la libre expression le pivot des affaires

Les membres de l’IFEX ont applaudi la décision de Google de cesser de censurer la version chinoise de son moteur de recherche et sa nouvelle exigence d’un accès sans entraves à l’Internet. La position de la compagnie en faveur d’une plus grande liberté d’expression survient après qu’elle eut découvert que des pirates informatiques basés en Chine s’en étaient pris aux comptes de courriel chez Google de militants chinois des droits de la personne, par des agressions hautement sophistiquées et bien ciblées.
Google rapporte que les pirates n’ont eu accès qu’à deux comptes de courriel de Google, et qu’ils n’ont pu accéder au contenu des courriels. L’enquête de la compagnie a constaté qu’au moins 20 autres compagnies ont été visées de la même manière. Ses recherches ont montré également que les pirates basés en Chine accèdent régulièrement sur Google à des comptes de courriel de défenseurs des droits de la personne en Chine, en Europe et aux États-Unis.

Dans une déclaration rendue publique le 12 janvier, Google indique : « Nous allons discuter avec le gouvernement chinois de la base sur laquelle nous pourrions faire fonctionner un moteur de recherche non filtrant qui respecterait la loi, si la chose est possible. Nous reconnaissons que cela peut vouloir dire de devoir fermer Google.cn, et peut-être nos bureaux en Chine. »
Google invite le gouvernement chinois à respecter les droits de la personne des usagers chinois, dit Index on Censorship. « C’est précisément ce genre d’engagement à l’égard des questions liées aux droits de la personne que toutes les entreprises doivent inclure dans leurs pratiques commerciales. » L’entente antérieure sur la censure bloquait la critique du gouvernement et des sujets comme la démocratie, les droits de la personne, le Dalaï Lama, le mouvement spirituel Falun Gong et le massacre de la place Tian’ anmen, rappelle Reporters sans frontières (RSF).
L’effort de Google pour renégocier sa relation d’affaires avec la Chine constitue un pas critique vers la protection des droits de la personne en ligne, dit Human Rights Watch. L’expérience de Google semble indiquer un accroissement des risques que courent les entreprises étrangères de la technologie de l’information en Chine avec un gouvernement qui « consacre des ressources financières et humaines massives pour censurer l’Internet et traquer et punir les citoyens de l’Internet qui expriment des vues qui contredisent celles du Parti communiste chinois au pouvoir ».

D’après un décompte de RSF, on recense en tout 69 blogueurs et cyberdissidents détenus en Chine. RSF salue la transparence de Google qui partage avec un auditoire planétaire l’information au sujet des cyber-attaques, soulignant qu’« elle refuse de se faire la complice des autorités chinoises ».
Le journaliste Shi Tao a été incarcéré en 2005 « après que Yahoo eut fourni aux autorités chinoises des renseignements sur le compte personnel de courriel dont il s’est servi pour envoyer outre-mer une note interne du ministère de la Propagande », selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Grâce à ses outils de censure, rapporte Freedom House, le gouvernement chinois maintient une surveillance étroite des dissidents en ligne.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapporte que le gouvernement chinois a ordonné aux médias de Chine de n’utiliser que les informations provenant de l’agence d’État Xinhua et du « China Daily » lorsqu’ils ont couvert l’annonce de Google en janvier.
La FIJ, RSF et le CPJ soulignent que l’ingérence en ligne sape la sécurité des journalistes et le capacité à faire leur travail et à protéger leurs sources. Selon le CPJ et RSF, les pirates informatiques visent les journalistes étrangers et locaux qui travaillent en Chine.
Un journaliste étranger a déclaré à RSF que ses courriels étaient acheminés vers un autre compte. « Ainsi, ces fuites mettent en danger un grand nombre de personnes. »
Source: Communiqué de l'IFEX

mercredi 20 janvier 2010

Le New York Times saute dans le train du payant sur internet

Environ 44% des visiteurs de Google News regardent les titres du portail d'actualités sans aller sur les sites des journaux, selon un sondage du cabinet Outsell publié hier. Selon ce même sondage, réalisé en juillet 2009 auprès de 2.787 Américains consommateurs d'actualités, 57% des personnes en quête d'informations se tournent en priorité vers des moyens numériques: 31% utilisent un agrégateur comme Google News ou Yahoo, 8% vont directement vers les sites des médias, et 18% vers d'autres sites.
Soulignant l'enjeu de la présence des médias sur Internet aussi bien que la difficulté à monétiser leurs contenus Web, les résultats de ce sondage sont publiés alors qu'une nouvelle vague d'offres payantes agite la presse en ligne. Selon un sondage de l'American Press Institute, 6 éditeurs de presse américains sur 10 envisagent de lancer une offre payante. La tendance 2010 semble être l'adoption d'un système mixte, mêlant offre gratuite et contenus payants. Un modèle déjà mis en oeuvre en France par Libération.fr depuis septembre 2009 (3.500 abonnés, contenus exclusifs et accès à l'édition papier la veille de sa sortie), LeMonde.fr depuis 2002 (contenus et services exclusifs, archives) ou Lesechos.fr depuis 1996. Aux Etats-Unis, le Wall Street Journal qui appartient au nouveau chantre des stratégies de presse en ligne payante Rupert Murdoch, en est le héraut (certaines parties du site sont gratuites, d'autres sont payantes). Au Royaume-Uni, le Financial Times propose la consultation gratuite d'un certain nombre de papiers puis impose de s'abonner pour pouvoir lire plus d'articles.
Le New York Times a annoncé aujourd'hui le passage au payant de son site (plus de 15 millions de visiteurs uniques) début 2011, sur un mode proche de celui du Financial Times (payant au-delà d'un certain nombre d'articles consultés). Ce qui lui permettra de continuer à bénéficier du trafic issu des moteurs de recherche, tout en valorisant ses espaces publicitaires sans faire trop baisser l'audience. Le quotidien avait déjà essayé une formule d'abonnement en ligne en 2005, qu'il a arrêtée en 2007.
The Standard Times (News Corp) a lui aussi opté pour un modèle mixte, autorisant la consultation de dix articles gratuits avant de requérir un abonnement. Le quotidien du Massachusetts est détenu par le groupe de Rupert Murdoch, qui tente de convaincre un maximum de titres de rejoindre sa vision d'une presse en ligne payante, afin de faire basculer le système.
En France, LeFigaro.fr devrait lancer une offre mixte d'ici à mars 2010. L'accès payant sera réservé à des dossiers, des exclusivités et des services. "Le statut mixte est la clé de la rentabilité d'internet demain", a expliqué le directeur de la rédaction du site Luc de Barochez à Reuters. La Dépêche du Midi est sur la même ligne. Le quotidien compte développer "un modèle de site premium avec de l'information enrichie, complémentaire ou exclusive, en temps réel ou hyper-locale", rapporte Reuters. Le site vise 20.000 abonnés, tout comme Libération dont l'audience est comparable.

Les smartphones constitueraient une nouvelle opportunité pour les modèles payants. Pour Lagardère Active comme pour La Dépêche du Midi, qui a lancé son application début janvier, les nouveaux téléphones multimédia représentent une chance de pouvoir enfin développer des stratégies de monétisation des contenus. D'une part parce que les consommateurs sont moins habitués au gratuit sur ce type de support, d'autre part car ils permettent d'offrir une nouvelle valeur ajoutée, et enfin car de nouvelles formes de micropaiements (iTunes, facturation via l'opérateur...) peuvent se mettre en place.
Certains éditeurs maintiennent cependant toujours la gratuité. Tel est le cas de l'application du Monde.fr, qui selon Philippe Jannet, président du Monde Interactif, a été téléchargée 1,2 million de fois. Elle a généré 15% d'audience en plus pour le journal en ligne (6 millions de visites selon l'OJD, qui s'ajoutent aux 42 millions de visites du site Web).
L'application de l'Equipe (0,79€), qui fournit aussi des contenus à d'autres éditeurs en marque blanche, est elle déjà rentable, a annoncé le quotidien sportif lors d'une conférence récente de la World Association of Newspapers. "L'iPhone a fait revenir une vielle habitude, celle de payer pour les contenus" a expliqué Sébastien Valere, le VP marketing de l'Equipe 24/24.
L'agence de presse AFP a elle-même dévoilé la semaine dernière son application, mise à la disposition des clients de l'AFP en marque blanche et commercialisée en direct auprès des possesseurs d'iPhone et d'iPod Touch (1,59€, pas disponible en France).
En Europe, l'allemand Axel Springer a décidé en décembre de faire payer un abonnement pour les applications de Bild et Die Welt. Celle du britannique Guardian, payante (2,99€) mais sans abonnement, a été téléchargée 69.000 fois depuis son lancement en décembre et pourrait rapporter 2,3 millions d'euros sur un an selon paidContent (moins les 30% de commission prélevés par Apple).
Source: www.lexpansion.com

vendredi 15 janvier 2010

Haïti, un pays à l'abandon

Trois jours après le séisme dévastateur du 12 janvier, les survivants essaient de s'adapter à un pays où les institutions avaient déjà bien du mal à fonctionner avant la catastrophe. Pour les ONG, l'ONU, les secours, il est difficile de trouver un interlocuteur haïtien. Des ministres sont morts et le Parlement ne fonctionne plus.
Un sentiment de vacance du pouvoir se développe en Haïti. Dans un pays où les institutions avaient déjà du mal à fonctionner en temps normal, la population se sent plus que jamais livrée à elle même depuis le séisme dévastateur du 12 janvier.
Le président René Préval explique qu'il n'a plus nulle part où aller, après la destruction du Palais présidentiel et de sa résidence privée. Plusieurs ministres sont portés disparus. Le président du Sénat, pour ne citer que lui, a été évacué à Saint-Domingue pour y être soigné.

Il n'y a pas de présence visible des policiers haïtiens dans les rues de Port-au-Prince où l'on signale déjà quelques scènes de pillage, visant notamment des entrepôts du programme alimentaire mondial.
Depuis plusieurs années, le maintien de l'ordre repose presque entièrement sur les 9 000 casques bleus des Nations unies. Mais la mission de l'ONU a du mal à se remettre du choc qu'elle a subi lors du tremblement de terre - on recense au moins 36 morts et 200 disparus parmi le personnel onusien.
Du coup, tous les regards se tournent vers les Etats-Unis, qui ont débloqué 100 millions de dollars et promis l'envoi de 5 000 hommes. Un porte-avion nucléaire américain est arrivé ce vendredi 15 janvier au large d'Haïti pour participer aux secours. Il n'est pas exclu que les troupes américaines élargissent leur mission pour faire également du maintien de l'ordre si la situation se dégrade.
Face à l'impuissance des autorités, l'ancien président Jean-Bertrand Aristide est sorti de sa réserve. Le chef de l'Etat, en exil forcé depuis 6 ans en Afrique du Sud, s'est dit prêt à rentrer dès que possible pour aider à la reconstruction.
Source: www.rfi.fr