mardi 13 janvier 2015

L’Arabie saoudite comme Daesh étale ses crimes en public: Un blogeur critique est sauvagement flagellé!

Alors que Ryad a condamné l’attaque contre “Charlie Hebdo”, un blogueur saoudien a reçu vendredi cinquante coups de fouet.
Raef Badaoui, 30 ans, a été fouetté, vendredi, devant une foule de fidèles, après la prière hebdomadaire, devant la mosquée al-Jafali de Jeddah (ouest de l’Arabie saoudite).

Emprisonné le 17 juin 2012, Raef Badaoui avait été condamné en mai 2014 à dix ans de prison, une amende d’un million de riyals (267.000 dollars) et mille coups de fouet répartis sur vingt semaines. La première séance de flagellation, qui a duré une quinzaine de minutes, a donc eu lieu vendredi.

» Des chaînes aux mains et aux pieds «
Raef Badaoui, qui portait des chaînes aux mains et aux pieds, a été conduit dans un véhicule de police près de la mosquée al-Jafali. Un fonctionnaire des forces de l’ordre a lu devant la foule la sentence du tribunal.
Le blogueur a ensuite été placé debout, dos à la foule, et un autre homme s’est mis à le fouetter, en retenant visiblement ses coups, ont indiqué des témoins.

Raef Badaoui est l’animateur du site internet Liberal Saudi Network, qui comprend un forum de débats, et il est lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF).
Les autorités ont fermé ce site internet. Une femme qui militait pour les droits de l’homme au côté de Raef Badaoui, Souad Chammari, avait indiqué lors de sa condamnation que son site avait « critiqué la police religieuse et certains agissements et fatwas (édits religieux) » qui selon elle « portent atteinte à l’essence de l’islam ».

Dès jeudi, RSF écrivait que « ce 9 janvier 2015 pourrait être le vendredi de la honte en Arabie saoudite ».
Reporters sans frontières n’a cessé de dénoncer le « châtiment barbare » contre le « net-citoyen » Raef Badaoui, dont l’épouse Ensaf Haidar est réfugiée au Canada.
« Alors que l’Arabie saoudite a dénoncé l’attentat lâche » perpétré mercredi contre le journal satirique Charlie Hebdo (douze morts), RSF, par la voix de sa directrice des programmes Lucie Morillon, s’est étonné que ce même pays punisse « un citoyen qui ne faisait qu’exercer sa liberté d’expression et d’information, celle-là même qui a coûté la vie aux journalistes français ».

Quelques heures après la tuerie à Charlie Hebdo, le gouvernement saoudien avait condamné « cette attaque terroriste lâche qui est incompatible avec l’islam ».
Dans un communiqué jeudi, le département d’État américain s’était insurgé contre la« punition inhumaine » visant Raef Badaoui, alors que les États-Unis et l’Arabie saoudite sont de très proches alliés et Ryad fait partie de la coalition militaire internationale qui mène des frappes aériennes contre des groupes djihadistes en Syrie et en Irak.

Quelques heures après la séance de flagellation, Amnesty international a vivement réagi en dénonçant cet acte « vicieux et cruel qui est interdit par la loi internationale ».
« En ignorant les appels internationaux visant à annuler la flagellation, les autorités d’Arabie saoudite ont montré une indifférence odieuse vis-à-vis des principes de base des droits de l’homme », a ajouté Said Boumedouha, directeur adjoint d’Amnesty pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.
Source: AFP

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