vendredi 31 janvier 2014

Les services secrets canadiens ont espionné les connexions Wi-Fi dans les aéroports

En s'appuyant sur des documents confidentiels obtenus auprès de l'ancien consultant du renseignement américain Edward Snowden, la chaîne publique canadienne CBC a dévoilé jeudi 30 janvier que le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CST) avait été en mesure de suivre les mouvements de tous les passagers ayant fréquenté les aéroports du pays tout en se connectant aux systèmes Wi-Fi avec leurs appareils mobiles (téléphones, tablettes ou ordinateurs).

Ces personnes pouvaient ensuite être suivies dans leurs déplacements par les services de renseignement au gré de leurs connexions à des Wi-Fi publics (cafés, bibliothèques, hôtels, transports en commun…) à travers le Canada, mais aussi dans les aéroports américains. Selon les documents mis en ligne par CBC, le CST a mené cette opération à titre de test pour le compte de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA).

UN « CADRE RIGOUREUX »

En réponse, le service de renseignement canadien a assuré, vendredi 31 janvier, qu'il respectait la loi lorsqu'il interceptait des métadonnées en espionnant les connexions Internet sans fil dans les aéroports, affirmant que son action ne visait que « les entités étrangères » dans un « cadre rigoureux de directives ministérielles et de politiques opérationnelles ».

Le communiqué du CST affirme par ailleurs « qu'aucun Canadien ni voyageur n'a fait l'objet d'une filature », tout en déplorant que la divulgation « non autorisée » de ces informations faisait « en sorte que les techniques dont nous disposons risquent d'être moins efficaces ».

La révélation de la surveillance des voyageurs, Canadiens compris, dans les aéroports entrerait en contradiction avec les déclarations du chef du renseignement canadien, qui niait l'an dernier que le CST espionnait les Canadiens. « Protéger la vie privée des Canadiens est notre principe le plus important », avait-il dit.

Le journaliste américain Glenn Greenwald, qui contribue à la publication des documents récupérés par Edward Snowden (et qui a collaboré avec Le Monde pour les informations concernant la France), a estimé sur la chaîne CBC que cette dernière révélation démontrait que les alliés des « 5-Eyes » (Australie, Canada, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) « jugent que plus ils collectent de données sur ce que les gens font et disent, et pas seulement les terroristes ou les criminels mais bien la population en général, plus ils sont forts ».
Source: http://www.lemonde.fr

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