New York, le 24 septembre 2013
Le président Obama – Monsieur le président, M. le secrétaire général,
délégués, mesdames et messieurs. Tous les ans, nous nous rassemblons pour
réaffirmer la vision fondatrice de cette institution. Pendant la plus grande
partie de l’histoire écrite, les aspirations de l’individu étaient assujetties
aux caprices de tyrans et d’empires. Les divisions raciales et religieuses se
réglaient à coups d’épée et d’affrontements entre armées. L’idée que les
nations et les peuples puissent se réunir en paix pour résoudre leurs
différends et faire avancer une prospérité commune semblait inimaginable.
Il aura fallu le terrible carnage de deux
guerres mondiales pour changer notre mode de penser. Les dirigeants qui
bâtirent les Nations unies n’étaient pas naïfs ; ils ne s’imaginaient pas que
cette instance fût capable d’éradiquer toutes les guerres. Mais dans le sillage
des morts qui se comptaient par millions et de continents en ruines, face aussi
au développement d’armes nucléaires qui pourraient annihiler une planète, ils comprenaient
que l’humanité ne pourrait pas survivre si elle ne changeait pas de cap. Ils
nous donnèrent donc cette institution, croyant qu’elle pourrait nous permettre
de résoudre les conflits, de faire respecter des règles de comportement et de
construire des habitudes de coopération qui se renforceraient au fil du temps.
Pendant des décennies, les Nations unies ont
effectivement fait la différence – qu’il s’agisse de contribuer à l’éradication
de maladies, d’éduquer les enfants, de négocier la paix. Mais comme toute
génération de dirigeants, nous nous heurtons à des défis nouveaux et profonds,
et cette institution continue d’être mise à l’épreuve. La question est de
savoir si nous possédons la sagesse et le courage voulus, en tant
qu’États-nations et membres d’une communauté internationale, pour relever ces
défis sans détour ; si les Nations unies peuvent répondre aux exigences de
notre époque.
Pendant la plus grande partie de mon mandat
de président, certains de nos défis les plus pressants ont tourné autour du
caractère de plus en plus intégré de l’économie mondiale, et des efforts que
nous avons déployés pour nous remettre de la pire crise économique de notre
vivant. Maintenant, cinq après l’effondrement de l’économie mondiale, et grâce
aux efforts coordonnés des pays ici présents, des emplois sont créés, les
systèmes financiers mondiaux se stabilisent, et on voit une fois de plus des
gens sortir de la pauvreté. Mais ces progrès sont fragiles et inégaux, et nous
avons encore du travail à abattre ensemble pour faire en sorte que nos citoyens
aient accès aux possibilités dont ils ont besoin pour prospérer au XXIe siècle.
Ensemble, nous avons également œuvré à mettre
fin à dix ans de guerre. Il y a cinq ans, près de 180.000 Américains sous les
drapeaux étaient en danger, et la guerre en Irak dominait notre relation avec
le reste du monde. Aujourd’hui, tous nos soldats ont quitté l’Irak. L’année
prochaine, une coalition internationale mettra un terme à sa guerre en
Afghanistan, ayant accompli sa mission : celle de démanteler le noyau dur
d’al-Qaïda qui nous avait attaqués le 11 septembre.
Ces nouvelles circonstances ont amené les
États-Unis à ne plus se placer sur un pied de guerre perpétuelle. Non seulement
nous avons rapatrié nos soldats, mais nous avons aussi limité le recours aux
drones pour qu’ils ne ciblent que ceux qui présentent une menace continue et
imminente pour les États-Unis, là où il n’est pas possible de capturer ces
individus et où le risque de victimes parmi les civils est quasi-nul. Nous
transférons des détenus dans d’autres pays et poursuivons des terroristes en
justice tout en cherchant diligemment à fermer la prison de Guantanamo. Et tout
comme nous avons réexaminé le déploiement de nos capacités militaires
extraordinaires à travers le prisme de nos idéaux, nous avons commencé à revoir
la manière par laquelle nous procédons à la collecte du renseignement afin de
concilier adéquatement les préoccupations légitimes de nos citoyens et de nos
alliés en matière de sécurité et les préoccupations de tous en matière de
protection de la vie privée.
À la suite de ces activités, et du fait de la
coopération d’alliés et de partenaires, le monde est plus stable qu’il ne
l’était il y a cinq ans. Mais il suffit de jeter un coup d’œil sur les gros
titres aujourd’hui pour voir que des dangers demeurent. Au Kenya, nous avons vu
des terroristes s’en prendre à des civils innocents dans un centre commercial
bondé, et nos pensées se tournent vers les familles des personnes affectées. Au
Pakistan, près d’une centaine de personnes ont été tuées récemment par deux
kamikazes à la sortie d’une église. En Irak, les tueries et les attentats à la
voiture piégée continuent de faire tragiquement partie du quotidien. Et pendant
ce temps-là, al-Qaïda s’est scindé en réseaux et milices régionaux, ce qui fait
qu’ils n’ont pas la capacité à l’heure actuelle de perpétrer des attaques de
l’ordre de celle du 11 septembre, encore qu’ils constituent des menaces graves
pour les gouvernements et les diplomates, les entreprises et les civils du
monde entier.
Ce qui mérite tout autant d’être noté, c’est
que les convulsions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont mis à nu les
divisions profondes qui existent dans ces sociétés, maintenant que l’ordre
établi est bouleversé et que les gens s’interrogent sur la suite des
événements. Des mouvements pacifiques ont trop souvent eu des actes de violence
pour toute réponse – de la part de ceux qui résistent au changement et des
extrémistes qui tentent de se l’approprier. Les conflits confessionnels ont
refait leur apparition. Et la diffusion potentielle des armes de destruction
massive continue de jeter une ombre sur la poursuite de la paix.
Il n’y pas d’endroit où nous avons vu ces
tendances converger avec plus de force qu’en Syrie. Là, des protestations
pacifiques contre un régime autoritaire se sont heurtées à la répression et au
massacre. Devant un tel carnage, beaucoup se sont retranchés derrière leur
identité confessionnelle – alaouites et sunnites, chrétiens et kurdes – et la
situation a tourné à la guerre civile.
La communauté internationale a pris
conscience des enjeux dès les premiers temps, mais notre réponse n’a pas été à
la hauteur de l’ampleur du défi. L’aide est dépassée par les souffrances des
blessés et des personnes déplacées. Un processus de paix est mort-né.
L’Amérique et d’autres ont cherché à renforcer l’opposition modérée, mais des
groupes extrémistes ont quand même pris racine pour exploiter cette crise. Les
alliés traditionnels d’Assad le maintiennent en place, invoquant des principes
de souveraineté pour protéger son régime. Le 21 août, le régime syrien a mené
une attaque à l’arme chimique qui a tué plus d’un millier de personnes, dont
des centaines d’enfants.
Maintenant, la crise en Syrie, et la
déstabilisation de la région, sont au cœur des enjeux plus vastes auxquels la
communauté internationale doit faire face. Comment devrions-nous réagir aux
conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord – aux conflits entre des pays,
mais aussi aux conflits intérieurs ? Comment réagir face au choix qui est de
rester insensible à la vue d’enfants soumis à un gaz neurotoxique, ou de se
laisser entraîner dans une guerre civile qui n’est pas la nôtre ? Quel est le
rôle de la force dans le règlement des litiges qui menacent la stabilité de la
région et sapent toutes les normes élémentaires d’un comportement civilisé ?
Quel est le rôle des Nations unies et du droit international dans la réponse à
apporter aux voix qui réclament la justice ?
Aujourd’hui, je me propose de brosser les
grandes lignes de la position des États-Unis sur ces questions. En ce qui
concerne la Syrie, nous croyons que, pour commencer, la communauté
internationale doit faire respecter l’interdiction des armes chimiques. Lorsque
j’ai indiqué que j’étais disposé à ordonner une frappe limitée contre le régime
Assad en réponse à son utilisation éhontée d’armes chimiques, je ne l’ai pas
fait à la légère. Je l’ai fait parce que je crois qu’il est dans l’intérêt des
États-Unis en matière de sécurité et dans l’intérêt du monde de faire
sérieusement appliquer une interdiction dont l’origine précède celle des
Nations unies elles-mêmes. L’interdiction du recours à l’arme chimique, même en
temps de guerre, fait l’objet de l’assentiment de 98 % de l’humanité. Elle est
renforcée par le souvenir déchirant de soldats suffoquant dans les tranchées,
de Juifs massacrés dans les chambres à gaz, d’Iraniens empoisonnés par dizaines
de milliers.
Les preuves de l’utilisation de telles armes
par le régime Assad le 21 août sont accablantes. Les inspecteurs de l’ONU ont
clairement démontré que des roquettes perfectionnées contenant de grandes
quantités de sarin avaient été tirées sur des civils. Ces roquettes ont été
tirées à partir d’un quartier sous le contrôle du régime et elles ont atterri
dans des quartiers détenus par l’opposition. C’est une insulte à la raison
humaine – et à la légitimité de cette institution -- de suggérer que quiconque
autre que le régime a mené cette attaque.
Je sais que, dans la foulée immédiate de
l’attaque, d’aucuns ont mis en question la légitimité d’une frappe militaire,
même limitée, sans un mandat clair du Conseil de sécurité. Mais en l’absence
d’une menace militaire crédible, le Conseil de sécurité n’avait pas montré la
moindre inclination à agir. Cependant, comme j’en discute depuis plus d’un an
avec le président Poutine, et tout dernièrement à St Petersbourg, ma préférence
a toujours été de régler cette question par la voie diplomatique. Ces dernières
semaines, les États-Unis, la Russie et nos alliés sont parvenus à un accord qui
prévoir de mettre les armes chimiques syriennes sous tutelle internationale
pour les détruire par la suite.
Le gouvernement syrien a fait un premier pas
en fournissant l’inventaire de ses stocks. Maintenant, il doit y avoir une
résolution ferme du Conseil de sécurité pour vérifier que le régime Assad tient
ses engagements, et il doit y avoir des conséquences s’il ne le fait pas. Si
nous ne pouvons même pas nous mettre d’accord sur ce point, cela montrera que
les Nations unies sont incapables de faire appliquer les éléments les plus
fondamentaux du droit international. En revanche, si nous y parvenons, cela
enverra le message puissant que l’utilisation des armes chimiques n’a pas sa
place au XXIe siècle, et que cette institution tient parole.
Un accord sur les armes chimiques devrait
stimuler un effort diplomatique plus large pour parvenir à un règlement
politique en Syrie. Je ne crois pas qu’une action militaire – menée depuis
l’intérieur du pays ou par des puissances étrangères – peut mener à une paix
durable. Et je ne crois pas non plus qu’il appartient à l’Amérique ou à tout
autre pays de déterminer qui dirigera la Syrie ; c’est une décision qui revient
au peuple syrien. Toutefois, un dirigeant qui a massacré ses citoyens et gazé
des enfants à mort ne peut pas regagner la légitimité voulue pour conduire un
pays gravement divisé. La notion que la Syrie pourrait d’une manière ou d’une
autre revenir au statu quo d’avant la guerre tient de la fantaisie.
Il est temps que la Russie et l’Iran se
rendent compte qu’insister sur la présence d’Assad à la tête du pays conduira
directement à l’issue qu’ils craignent, à savoir un espace de plus en plus
violent où opéreront les extrémistes. Quant à nous qui continuons d’appuyer
l’opposition modérée, nous devons persuader celle-ci que le peuple syrien ne
peut pas se permettre l’effondrement de ses institutions étatiques, et qu’il
n’est pas possible d’arriver à une solution politique sans répondre aux
craintes et aux préoccupations légitimes des Alaouites et des autres minorités.
Nous sommes acquis à cette voie politique. Et
tandis que nous recherchons un règlement, gardons à l’esprit qu’il ne s’agit
pas d’une entreprise à somme nulle. Nous ne sommes plus à l’ère de la Guerre
froide. Il n’y a plus de Grand Jeu à gagner, tout comme l’Amérique n’a aucun
intérêt en Syrie autre que le bien-être de son peuple, la stabilité de ses
voisins et l’élimination des armes chimiques, et veiller à ce que ce pays ne
devienne pas un lieu sûr pour les terroristes.
J’accueille avec satisfaction l’influence de
tous les pays qui peuvent aider à parvenir à une résolution pacifique de la
guerre civile en Syrie. Et tandis que nous allons de l’avant dans le processus
de Genève, j’exhorte toutes les nations ici présentes à intensifier leurs efforts
pour répondre aux besoins humanitaires en Syrie et dans les pays avoisinants.
Les États-Unis ont engagé plus d’un milliard de dollars dans cet effort, et
aujourd’hui je peux annoncer que nous fournirons 340 millions de dollars
supplémentaires. Aucune assistance ne peut remplacer une solution politique qui
donne aux Syriens la chance de reconstruire leur pays, mais elle peut aider des
gens désespérés à survivre.
Quelles conclusions plus générales peut-on
tirer de la politique américaine à l’égard de la Syrie ? Je sais que d’aucuns
sont frustrés par notre réticence à utiliser la force militaire pour déposer
Assad, et voient en cela un affaiblissement de la détermination des États-Unis
dans la région. D’autres ont suggéré que ma volonté d’ordonner des frappes
militaires même limitées pour décourager l’utilisation ultérieure d’armes
chimiques montre que nous n’avons tiré aucune leçon de l’Irak et que l’Amérique
continue de chercher à contrôler le Moyen-Orient pour ses propres fins. En
cela, la situation en Syrie reflète une contradiction qui persiste depuis des
décennies dans la région : d’un côté, on reproche aux États-Unis de s’ingérer
dans la région, on les accuse d’avoir une main dans toutes sortes de complots;
et de l’autre, on leur reproche de ne pas faire tout ce qu’il faut pour
résoudre les problèmes de la région et de se montrer indifférents envers la
souffrance des populations musulmanes.
Je comprends que c’est en partie inévitable,
étant donné le rôle de l’Amérique dans le monde. Mais ces attitudes contradictoires
ont des répercussions concrètes sur le soutien du peuple américain à notre
engagement dans la région et permet aux dirigeants de la région - ainsi qu’à la
communauté internationale parfois – de se soustraire à ces problèmes
difficiles.
Alors permettez-moi de saisir cette occasion
pour donner les grandes lignes de ce qui a été la politique des États-Unis à
l’égard du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et ce qui sera ma politique
durant le restant de mon mandat présidentiel.
Les États-Unis d’Amérique sont prêts à
utiliser tous les éléments en leur pouvoir, y compris la force militaire, pour
sécuriser leurs intérêts fondamentaux dans la région.
Nous ferons face à une agression extérieure
contre nos alliés et partenaires, comme nous l’avons fait durant la Guerre du
golfe.
Nous assurerons la libre circulation de
l’énergie à partir de cette région vers le reste du monde. Bien que l’Amérique
réduise constamment sa dépendance vis-à-vis des importations de pétrole, le
monde dépend encore de l’approvisionnement énergétique en provenance de cette
région, et une perturbation grave pourrait déstabiliser l’économie mondiale
tout entière.
Nous démantèlerons les réseaux terroristes
qui menacent notre peuple. Autant que possible, nous renforcerons les capacités
de nos partenaires, respecterons la souveraineté des nations et œuvrerons pour
nous attaquer aux causes profondes du terrorisme. Mais quand il s’avèrera
nécessaire de défendre les États-Unis contre un attentat terroriste, nous
agirons directement.
Enfin, nous ne tolérerons pas le
développement ou l’utilisation d’armes de destruction massive. Tout comme nous
considérons l’utilisation d’armes chimiques en Syrie comme une menace à notre
sécurité nationale, nous rejetons le développement d’armes nucléaires qui
pourraient déclencher une course aux armements nucléaires dans la région et
saper le régime mondial de non-prolifération.
Dire que ce sont là les intérêts fondamentaux
de l’Amérique ne veut pas dire que ce sont là nos seuls intérêts. Nous sommes
profondément convaincus qu’il est dans notre intérêt de voir un Moyen-Orient et
une Afrique du Nord paisibles et prospères ; nous continuerons à promouvoir la
démocratie, les droits de l’homme et l’ouverture des marchés car nous pensons
que ces pratiques conduisent à la paix et à la prospérité. Mais je crois aussi
que nous pourrons rarement atteindre ces objectifs par le biais d’une action
unilatérale américaine, en particulier d’une action militaire. L’Irak nous
montre qu’on ne peut tout simplement pas imposer la démocratie la force. Ces
objectifs se concrétisent le mieux, en revanche, quand nous œuvrons en
partenariat avec la communauté internationale et avec les pays et les peuples
de la région.
Que signifie donc tout cela pour l’avenir ? À
court terme, les efforts diplomatiques de l’Amérique porteront en premier lieu
sur deux dossiers spécifiques : la poursuite d’armes nucléaires par l’Iran et
le conflit arabo-israélien. Bien que ces questions ne soient pas la cause de
tous les problèmes de la région, elles sont une source majeure d’instabilité
depuis trop longtemps, et les résoudre contribuera à jeter les fondations d’une
paix à plus vaste assise.
Les États-Unis et l’Iran ont été mutuellement
isolés depuis la révolution islamique de 1979. Les racines de cette méfiance
sont profondes. Les Iraniens se plaignent depuis longtemps de l’ingérence des
États-Unis dans leurs affaires et du rôle de l’Amérique dans le renversement
d’un gouvernement iranien durant la Guerre froide. De l’autre côté, les
Américains voient un gouvernement iranien qui a déclaré que les États-Unis
étaient un ennemi et qui, directement ou par procuration, a pris des otages
américains, tué des soldats et des civils américains, et menacé de détruire
notre allié Israël.
Je ne pense pas que l’on puisse surmonter ce
passé difficile du jour au lendemain – la méfiance est trop profonde. Mais je
crois que si nous pouvons régler la question du programme nucléaire iranien,
cela pourra être une étape majeure sur la longue voie vers des relations
différentes, des relations fondées sur les intérêts et le respect mutuels.
Depuis mon entrée en fonctions, j’ai
clairement indiqué dans des lettres au chef suprême de l’Iran, et plus
récemment au président Rohani, que l’Amérique préfère résoudre pacifiquement
ses préoccupations sur le programme nucléaire iranien, mais que nous sommes
déterminés à empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire. Nous ne cherchons
pas un changement de régime et nous respectons le droit du peuple iranien à
accéder à l’énergie nucléaire à vocation pacifique. En revanche, nous insistons
sur le fait que le gouvernement iranien doit s’acquitter de ses responsabilités
en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire et des résolutions du Conseil
de sécurité de l’ONU.
Dans le même temps, le leader suprême a émis
une fatwa contre le développement d’armes nucléaires, et le président Rohani
vient de réitérer que la République islamique ne développera jamais d’arme
nucléaire.
Ces déclarations faites par nos gouvernements
respectifs devraient donc offrir la base d’un accord significatif. Nous
devrions être en mesure de parvenir à une solution qui respecte les droits du
peuple iranien tout en donnant au monde la confiance que le programme iranien
est pacifique. Mais pour réussir, les propos conciliants doivent s’accompagner
d’actions transparentes et vérifiables. Après tout, ce sont les choix faits par
le gouvernement iranien qui ont mené aux sanctions globales qui sont
actuellement en place. Il ne s’agit pas seulement d’un problème entre les
États-Unis et l’Iran. Le monde a vu l’Iran se dérober à ses responsabilités
dans le passé et a un intérêt constant à veiller à ce que l’Iran s’acquitte de
ses obligations dans à l’avenir.
Mais il est clair que nous sommes encouragés
de voir que le président Rohani a reçu un mandat du peuple iranien pour
poursuivre une voie plus modérée. Compte tenu de l’engagement pris par le
président Rohani de parvenir à un accord, je demande à John Kerry de poursuivre
cet effort avec le gouvernement iranien, en étroite collaboration avec l’Union
européenne - le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine.
Les embûches se révéleront peut-être trop
importantes, mais je crois fermement que la voie diplomatique doit être testée.
Car si le statu quo ne peut qu’approfondir l’isolement de l’Iran, un engagement
véritable de sa part à emprunter une voie différente sera bénéfique à la région
et au monde, et aidera le peuple iranien à réaliser son potentiel
extraordinaire - dans le commerce et la culture, dans les sciences et
l’éducation.
Nous sommes également déterminés à résoudre
un conflit qui remonte à plus loin encore que nos différends avec l’Iran, et il
s’agit du conflit entre les Palestiniens et les Israéliens. J’ai clairement
indiqué que les États-Unis n’accepteraient jamais de compromis sur leur
attachement à la sécurité d’Israël ou sur leur soutien à son existence en tant
qu’État hébreu. Plus tôt cette année, à Jérusalem, j’ai été impressionné par
les jeunes Israéliens qui ont défendu la conviction que la paix était
nécessaire, juste et possible. Et je crois qu’en Israël on reconnaît de plus en
plus que l’occupation de la Cisjordanie déchire le tissu démocratique de l’État
juif. Mais les enfants d’Israël ont le droit de vivre dans un monde où les
nations rassemblées dans cette enceinte reconnaissent pleinement leur pays et
où nous rejetons sans équivoque ceux qui lancent des roquettes contre leurs
maisons ou incitent d’autres à les haïr.
De même, les États-Unis demeurent convaincus
que le peuple palestinien a le droit de vivre en sécurité et dans la dignité
dans un État souverain. Au cours de la même tournée, j’ai eu l’occasion de
rencontrer des jeunes Palestiniens à Ramallah dont l’ambition et le potentiel
incroyable étaient à la mesure de la peine qu’ils ressentent à ne pas avoir de
place ferme au sein de la communauté des nations. On peut comprendre leur
cynisme, convaincus qu’ils sont qu’il n’y aura jamais de progrès et frustrés de
voir leurs familles endurer quotidiennement l’indignation de l’occupation. Mais
eux aussi reconnaissent que la solution à deux États est la seule voie réelle
vers la paix - car tout comme le peuple palestinien ne doit pas être déplacé,
la pérennité de l’État d’Israël est incontestable.
Il est temps donc que la communauté
internationale tout entière se rallie à la poursuite de la paix. Déjà, les
dirigeants israéliens et palestiniens se sont montrés disposés à prendre des
risques politiques considérables. Le président Abbas a délaissé les efforts
visant à court-circuiter la poursuite de la paix et il a rejoint la table de
négociations. Le premier ministre Netanyahu a remis en liberté des prisonniers
palestiniens et réaffirmé son attachement à un État palestinien. Les
pourparlers actuels portent sur les questions du statut final des frontières et
de la sécurité, des réfugiés et de Jérusalem.
Nous autres devons donc tous être prêts aussi
à prendre des risques. Les amis d’Israël, y compris les États-Unis, doivent
reconnaître que sa sécurité en tant qu’État juif et démocratique dépend de la
concrétisation d’un État palestinien, et nous devons le dire clairement. Les
États arabes et ceux qui ont appuyé les Palestiniens doivent reconnaître que la
stabilité ne sera servie que par une solution à deux États et par un État
d’Israël vivant en sécurité.
Nous devons tous reconnaître que la paix sera
un outil puissant pour vaincre les extrémistes dans la région et enhardir tous
ceux qui seront prêts à construire un avenir meilleur. En outre, les échanges
commerciaux entre Israéliens et Arabes pourraient représenter un moteur de
croissance et de possibilités à l'heure où les jeunes qui languissent sans
emploi dans la région sont trop nombreux. Alors, démarquons-nous du blâme et
des préjugés, si familiers. Soutenons les dirigeants israéliens et palestiniens
qui s'apprêtent à emprunter le difficile chemin vers la paix.
De véritables avancées sur ces deux dossiers
– le programme nucléaire iranien et la paix entre Israéliens et Palestiniens –
auraient une influence profonde et positive sur l'ensemble du Moyen-Orient et
de l'Afrique du Nord. Mais les convulsions actuelles issues du printemps arabe
nous rappellent qu'une paix juste et durable ne saurait se mesurer uniquement à
l'aune d’accords entre nations. Elle doit également se mesurer à l'aune de
notre capacité à régler les conflits et à promouvoir la justice au sein des
nations. Et à cette aune-là, il apparaît clairement que nous avons tous encore
beaucoup de chemin à parcourir.
Lorsque des transitions pacifiques ont vu le
jour en Tunisie et en Égypte, le monde entier était empli d'espoir. Et bien que
les États-Unis – comme d'autres – aient été frappés par la rapidité de la
transition, et bien que nous n'ayons pas dicté la suite des événements – nous
ne le pouvions d’ailleurs pas -- nous avons décidé de soutenir ceux qui
appelaient au changement. Nous avons agi de la sorte forts de la conviction
que, quand bien même ces transitions seraient épineuses et prendraient du
temps, des sociétés bâties sur le socle de la démocratie, de l'ouverture et de
la dignité de l'individu seront en fin de compte plus stables, plus prospères
et plus pacifiques.
Au cours des dernières années, tout
particulièrement en Égypte, nous avons vu à quel point cette transition serait
difficile. Mohamed Morsi a été élu démocratiquement, mais s'est avéré réticent
ou inapte à gouverner d'une manière pleinement inclusive. Le gouvernement par
intérim qui l'a remplacé a répondu au souhait de millions d'Égyptiens qui
croyaient que la révolution s'était égarée, mais lui aussi a pris des décisions
incompatibles avec la démocratie inclusive – par l'entremise d'une loi
d'urgence ainsi que des restrictions sur la presse, la société civile et les
partis de l’opposition.
Évidemment, l’Amérique a été attaquée par
toutes les parties à ce conflit interne, accusée simultanément de soutenir les
Frères musulmans et d'organiser leur chute. Les États-Unis ont évité de choisir
leur camp à dessein. Notre principal intérêt au cours de ces dernières années a
été d'encourager un gouvernement qui reflète légitimement la volonté du peuple
égyptien et qui reconnaît que la véritable démocratie exige le respect des
droits des minorités, de l'État de droit, de la liberté d'expression et
d'assemblée, et d'une société civile robuste.
Aujourd'hui, cela représente toujours notre
intérêt. Ainsi, à l'avenir, les États-Unis entretiendront une relation
constructive avec le gouvernement par intérim qui promeut des intérêts
fondamentaux tels que les Accords de Camp David et la lutte contre le
terrorisme. Nous continuerons notre soutien dans des domaines, tels que
l'enseignement, qui profitent directement au peuple égyptien. Cependant, nous
n'avons pas procédé à la livraison de certains systèmes militaires et notre
soutien dépendra des progrès enregistrés par l'Égypte dans ses efforts vers un
avenir plus démocratique.
Notre position sur l'Égypte reflète une
réalité plus large : parfois, les États-Unis travailleront avec des
gouvernements qui, du moins à nos yeux, ne répondent pas aux plus hautes
attentes internationales, mais qui travaillent avec nous sur nos intérêts
fondamentaux. Néanmoins, nous ne cesserons d'affirmer les principes qui sont
compatibles avec nos idéaux, qu'il faille s'opposer au recours à la violence
comme moyen de réprimer la dissidence ou soutenir les principes consacrés dans
la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Nous rejetterons l'idée selon laquelle ces
principes ne sont que des exportations occidentales, incompatibles avec l'Islam
ou le Monde arabe. Nous pensons que ce sont des droits acquis par toute
personne à la naissance et, si nous reconnaissons que notre influence sera
parfois limitée, méfiants vis-à-vis des efforts visant à imposer la démocratie
par la force militaire et au risque parfois d’être accusés d'hypocrisie et
d'incohérence, nous serons engagés dans la région pour le long terme. Car
forger la liberté et la démocratie est la tâche ardue d'une génération.
Cette tâche consiste notamment à mener des
efforts pour apaiser les tensions confessionnelles qui se manifestent toujours
dans des pays tels que l'Irak, le Bahreïn et la Syrie. Nous comprenons que ces
problèmes de longue date ne peuvent pas être réglés par des étrangers ; ils
doivent être réglés par les communautés musulmanes elles-mêmes. Mais nous avons
déjà vu des conflits qui s’éternisaient prendre fin – dernièrement, en Irlande
du Nord, où les catholiques et les protestants ont enfin compris que le cycle
interminable de violence faisait prendre du retard aux deux communautés dans un
monde en rapide mutation. C'est pourquoi nous pensons que ces mêmes conflits
confessionnels peuvent être réglés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
En résumé, les États-Unis feront preuve
d'humilité âprement acquise s'agissant de notre capacité à déterminer le cours
des événements dans d'autres pays. La notion de l'Empire américain est
peut-être utile à la propagande, mais elle n'est pas corroborée par la
politique actuelle des États-Unis ou par l'opinion publique. En effet, comme
les récents débats aux États-Unis sur la Syrie l'ont clairement montré, le
risque pour le monde, ce n'est pas une Amérique trop prompte à s'immiscer dans
les affaires d'autres pays ou à considérer chaque problème dans la région comme
le sien. Le risque pour le monde, c'est que les États-Unis, après une décennie
de guerre – préoccupés à juste titre par des questions nationales, conscients
de l'hostilité que notre engagement dans la région a suscitée au sein du monde
musulman – se retirent, laissant derrière eux un vide de leadership qu'aucune
autre nation n'est prête à combler.
Je pense qu'une telle retraite serait une
erreur. Je crois que l'Amérique doit rester engagée en raison de sa propre
sécurité. Mais je crois également que le monde s'en porte mieux. Certains
pourraient me contredire, mais je crois que l'Amérique est exceptionnelle – en
partie, parce que nous avons démontré une volonté à défendre non seulement nos
propres intérêts, étroits, mais également l'intérêt de tous par le sacrifice de
sang et de dépenses.
Cependant, je me dois d'être honnête. Il est
bien plus probable que nous investirons notre énergie dans des pays qui
souhaitent travailler avec nous, qui investissent dans leur population au lieu
de privilégier une élite corrompue ; qui embrassent une perception de la
société où quiconque peut contribuer, qu'il soit homme ou femme, chiite ou
sunnite, musulman, chrétien ou juif. Car de l'Europe à l'Asie et de l'Afrique
aux Amériques, les nations qui ont persévéré sur la voie de la démocratie sont
devenues plus prospères, plus pacifiques, et se sont davantage attachées à
préserver notre sécurité commune et notre humanité commune. Et je crois qu'il
en ira de même pour le Monde arabe.
Voilà qui m'amène à un dernier point. Il
arrivera que l'effondrement des sociétés soit si total, que la violence contre
les civils soit si inouïe, que la communauté internationale sera appelée à
agir. Nous devrons dès lors penser autrement et prendre certaines décisions
difficiles. Alors que les Nations unies ont été conçues pour prévenir la guerre
entre les États, nous sommes de plus en plus souvent confrontés à la tâche
difficile qui consiste à empêcher les massacres au sein d’États. Et ces défis
seront de plus en plus prononcés face à des États fragiles ou en déliquescence
– des endroits où des violences abominables peuvent mettre en danger des
hommes, des femmes et des enfants innocents qui ne pourront pas espérer être
protégés par leurs institutions nationales.
Je l'ai clairement fait savoir : même lorsque
les intérêts fondamentaux de l'Amérique ne sont pas directement menacés, nous
sommes prêts à jouer notre rôle afin d’éviter les atrocités de masse et de
protéger les droits de l'homme fondamentaux. Mais nous ne pouvons, ni ne
devrions, porter seuls ce fardeau. Au Mali, nous avons soutenu l'intervention
française qui a repoussé al-Qaïda avec succès, et les forces africaines qui
maintiennent la paix. En Afrique de l'Est, nous nous évertuons, avec nos
partenaires, à vaincre l'Armée de résistance du Seigneur. Et en Libye, lorsque
le Conseil de Sécurité nous a confié un mandat pour protéger les civils,
l'Amérique a rejoint une coalition qui a agi. Grâce à nos efforts,
d'innombrables vies ont été épargnées, et un tyran n'a pas pu reprendre le
pouvoir en semant la mort.
Je sais qu'aujourd'hui certains critiquent
l'intervention en Libye, qui leur sert d’exemple. Ils mettent en exergue les
problèmes auxquels le pays est aujourd'hui confronté – un gouvernement
démocratiquement élu qui peine à assurer la sécurité, des groupes armés, dans
certaines régions des extrémistes, qui dirigent les parties d'un pays fracturé.
Ces détracteurs avancent que toute intervention pour protéger les civils est
vouée à l'échec. Voyez ce qui s'est passé en Libye. Nul n'est plus au fait de
ces problèmes que moi, car ils ont engendré la mort de quatre citoyens
exceptionnels des États-Unis qui étaient attachés au peuple libyen, y compris
l'ambassadeur Chris Stevens – un homme dont les efforts courageux ont permis de
sauver la ville de Benghazi. Mais est-il véritablement possible de croire que
la situation en Libye aurait été meilleure si l'on avait permis à Kadhafi de
tuer, d'emprisonner ou de brutaliser son peuple pour le soumettre ? Il est bien
plus probable qu'en l'absence d'intervention internationale la Libye serait
aujourd'hui plongée dans la guerre civile et un bain de sang.
Nous vivons dans un monde de choix
imparfaits. Divers pays ne conviendront pas sur la nécessité d'agir à chaque
fois. Et le principe de souveraineté est au cœur de notre ordre international.
Mais la souveraineté ne peut pas être un bouclier derrière lequel les tyrans
peuvent se réfugier pour commettre des meurtres sans aucune raison, ni un
prétexte pour que la communauté internationale ferme les yeux. Certes, nous
devons faire preuve de modestie quand nous croyons pouvoir résoudre tous les
problèmes ; certes, nous devons savoir que le monde est rempli de conséquences
involontaires. Mais devrions-nous pour autant accepter l'idée selon laquelle le
monde est impuissant face à des événements tels que ceux survenus au Rwanda ou
à Srebrenica ? Si tel est le monde que certains ont choisi, ils devraient le
dire et compter avec la logique froide des charniers.
Mais je crois que nous pouvons embrasser un
avenir différent. Et si nous ne voulons pas choisir entre l'inertie et la
guerre, nous devons – nous tous – améliorer les politiques qui préviennent
l'écroulement de l'ordre fondamental. Grâce au respect des responsabilités des
nations et des droits des individus. Grâce à des sanctions significatives pour
quiconque qui bafoue les règles. Grâce à une diplomatie opiniâtre qui s'attaque
aux racines des conflits, pas seulement à leurs conséquences. Grâce à de l'aide
au développement qui apporte de l'espoir aux marginalisés. Et parfois – même si
ce ne sera pas suffisant – à certaines occasions, la communauté internationale
devra reconnaître que le recours multilatéral à la force militaire peut être
nécessaire pour éviter le pire.
C'est, en fin de compte, cette communauté
internationale que l'Amérique recherche – une communauté internationale où les
nations ne convoitent ni la terre ni les ressources des autres nations, mais
une communauté où nous appliquons les principes fondateurs de cette institution
et où nous assumons tous nos responsabilités. Un monde dans lequel les règles
issues des horreurs de la guerre peuvent nous aider à résoudre les conflits de
manière pacifique et à éviter le genre de guerres que nos ancêtres ont livrées.
Un monde où les êtres humains peuvent vivre dans la dignité et où leurs besoins
sont satisfaits, qu'ils vivent à New York ou à Nairobi, à Peshawar ou à Damas.
Cette époque est extraordinaire et présente
des possibilités extraordinaires. Grâce aux progrès de l’homme, un enfant qui
naît sur terre aujourd'hui peut faire des choses qui, il y a soixante ans,
auraient été hors de portée pour l'humanité. Je l'ai vu en Afrique, où les
nations qui sortent de conflits sont sur le point de décoller. Et l'Amérique
est à leurs côtés, pour nourrir l'affamé et soigner les malades, et apporter
l'électricité à des lieux non raccordés au réseau.
Je le vois dans la région du Pacifique, où
des centaines de millions de personnes se sont extirpées de la pauvreté en une
seule génération. Je le vois sur les visages des jeunes gens qui, partout,
peuvent accéder au monde entier en un seul clic et qui souhaitent se rallier à
la cause de l'éradication de l'extrême pauvreté et lutter contre le changement
climatique, créer des entreprises, propager la liberté et tourner le dos aux
vieilles batailles idéologiques du passé. C'est ce qui se passe en Asie et en
Afrique. En Europe et dans les Amériques. C'est également l'avenir que méritent
les peuples du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Un avenir où ils pourront se
concentrer sur les possibilités et non pas se demander s'ils seront tués ou
réprimés en raison de leur identité ou de leurs croyances.
Les nations et les peuples ont prouvé à
maintes reprises qu'ils étaient capables de changer – d'honorer les plus hauts
idéaux de l'humanité, de choisir notre meilleure histoire. Le mois dernier, je
me suis tenu où, il y a cinquante ans, Martin Luther King a annoncé à
l'Amérique son rêve, à une époque où de nombreuses personnes de ma race ne
pouvaient même pas voter aux élections présidentielles. Plus tôt cette année,
je me suis rendu dans la petite cellule où Nelson Mandela a été coupé de son
propre peuple et du monde pendant des décennies. Qui sommes-nous pour croire
que les défis d'aujourd'hui ne peuvent pas être relevés, quand nous avons vu
les changements que pouvait apporter l'esprit humain ? Qui, dans cette
assemblée, peut avancer que l'avenir appartient à ceux qui s'emploient à
réprimer cet esprit plutôt qu'à ceux qui cherchent à le libérer ?
Je sais de quel côté de l’histoire je veux
que se trouvent les États-Unis d'Amérique. Nous sommes prêts à relever, à vos
côtés, les défis de demain – forts de la conviction que tous les hommes et
toutes les femmes sont créés égaux, que chaque individu jouit d'une dignité et
de droits inaliénables dont il ne peut être privé. C'est pour cela que nous
regardons l'avenir non pas avec peur, mais avec espoir. Et c'est également
pourquoi nous demeurons convaincus que ce concert des nations peut laisser, à
la prochaine génération, un monde plus pacifique, plus prospère, et plus juste.
Merci beaucoup (applaudissements).