jeudi 12 avril 2012

Tunisie: Retour sur la décision d'interdire les manifestations à l'avenue Habib Bourguiba

Samir Dilou, le porte-parole du gouvernement, a annoncé que le Conseil des ministres réuni le 11 avril a décidé de charger une commission indépendante pour enquêter sur les incidents survenus, lundi 9 avril, à l’avenue Habib Bourguiba. Ces « actes de violence, qui avaient accompagné les évènements » et qui avaient éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants voulant fêter la journée des martyrs à l’avenue principale de la capitale, ont été condamnés par le gouvernement. La commission « se chargera de déterminer les responsabilités de toutes les parties » a avancé Samir Dilou, avant d’ajouter que le Conseil des ministres a adopté la proposition du ministre de l'Intérieur, portant sur la révision de la décision d’interdire les manifestations à l’avenue Habib Bourguiba.
Désormais, les manifestations et les marches dans cette avenue, interdites depuis le 28 mars, seront autorisées, « conformément à certaines considérations sécuritaires et organisationnelles et dans le respect de l’ordre de priorité et de l’alternance ». Cette décision a été prise, à la suite de l’audition d’un rapport du ministre de l’Intérieur.
Lors de ce point presse, tenu à la Kasbah le 11 avril, Samir Dilou a également évoqué le sujet des négociations salariales avec l’UGTT, tout en mettant l’accent sur l’importance de « l’interaction positive » entre le gouvernement et la centrale syndicale.
Source: www.leconomiste.com.tn

mardi 3 avril 2012

Au moins 31 exécutions extrajudiciaires depuis l'ouverture d'une commission d'enquête officielle, dit le Centre des droits de la personne de Bahreïn

Depuis qu'une commission d'enquête officielle a recommandé des réformes en novembre dernier afin de corriger les violations des droits de la personne survenues à Bahreïn lors des soulèvements de l'an dernier, le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Center for Human Rights, BCHR) a documenté au moins 31 « exécutions extrajudiciaires ».
La plupart de ces décès sont survenus par inhalation de gaz lacrymogènes, dont trois au cours de la dernière semaine seulement, et trois autres à la suite de tortures infligées en garde à vue, dit le BCHR dans un nouveau rapport qui passe en revue les progrès accomplis depuis la présentation des conclusions de la Commission d'enquête indépendante de Bahreïn (BICI).
Human Rights Watch a aussi produit son propre rapport à la suite de l'évaluation d'une commission nationale qui a salué les progrès réalisés par le gouvernement.

Le Rapport post-BICI du BCHR accuse le régime de nouveaux cas de torture, d'enlèvements et d'arrestations arbitraires, en dépit des assurances du contraire données par le gouvernement. Le rapport demande la fin immédiate des violations, ainsi que des réparations pour les victimes et le châtiment des coupables.
Le BCHR fait remarquer que le gouvernement continue de nier toute responsabilité à l'égard de quelque homicide que ce soit - pas un seul policier n'a été condamné pour torture ou pour meurtre depuis le début du soulèvement, en février.
Autre conclusion clé du rapport du BCHR, qui est ventilé par type de violation : chaque nuit, une quinzaine de villages en moyenne sont arrosés de gaz lacrymogènes. Il s'agit de gaz importés, ce qui pousse le BCHR à exiger de la communauté internationale qu'elle mette fin à ses ventes d'armes à Bahreïn.
Le rapport est dédié à l'ancien président du BCHR, Abdulhadi al-Khawaja, qui purge une peine d'emprisonnement à vie pour avoir participé aux manifestations de l'an dernier. Au 49e jour de sa grève de la faim, celui-ci a affirmé qu'il continuerait de refuser de s'alimenter « tant qu'il ne serait pas libre ou mort ». Plus tôt ce mois-ci, 50 groupes à travers le monde, dont de nombreux membres de l'IFEX, ont exigé sa libération.

Le BCHR a recensé 397 personnes toujours détenues, dont les sentences varient de six mois à l'emprisonnement à vie, entre autres le blogueur et défenseur des droits Abduljalil al-Singace. Le blogueur Ali Abdul Emam a été condamné pour sa part à 15 ans de prison, mais on ignore tout sur son sort.
Dans son rapport, Human Rights Watch documente également l'absence de progrès dans la mise en œuvre des recommandations du BICI et la généralisation d'une culture d'impunité.
Human Rights Watch constate que, bien qu'un « pas positif » ait été réalisé lorsque le gouvernement a dépouillé l'Agence nationale de sécurité (ANS) de son pouvoir d'arrestation et de détention, le chef de l'ANS a ensuite été promu à un rang supérieur et désigné comme conseiller à la sécurité nationale auprès du roi.
Human Rights Watch fait en outre observer qu'en dépit de la promesse du procureur général en décembre de commuer les peines de toutes les personnes inculpées de délits mettant en cause l'expression politique, seulement 19 des 334 personnes ont été remises en liberté.

Les deux rapports ont été rendus publics cette semaine à la suite de la publication, par une commission nationale, d'une revue qui faisait l'éloge du gouvernement pour des progrès « significatifs ».
Al Jazeera rapporte que la commission nationale, créée dans le but de suivre de près la mise en œuvre du rapport du BICI, s'est montrée dithyrambique dans son rapport, saluant comme une réalisation « sans précédent » les progrès accomplis par le gouvernement dans l'application de plus de deux douzaines de recommandations.
Les critiques locaux ont été prompts à rejeter le travail de la commission, qu'ils jugent biaisée, celle-ci ayant été désignée par le roi et composée de nombreux membres de la chambre haute du parlement, laquelle est également désignée par le roi. Les membres d'Al Wefaq, le plus important groupe politique d'opposition à Bahreïn, affirment que moins de 10 pour 100 des cent recommandations contenues dans le rapport de la BICI ont été appliquées.
Source: Communiqué de l'IFEX

lundi 2 avril 2012

Jim Yong Kim plaide pour une « Banque mondiale ouverte et inclusive »

La tribune ci-après, rédigée par le candidat dont le président Obama propose la nomination à la tête de la Banque mondiale, le docteur Jim Yong Kim, a été publiée le 29 mars dans le Financial Times et affichée sur le site du ministère des finances des États-Unis.

Par le docteur Jim Yong Kim
Nous vivons à une époque de possibilité historique. Les économies qui connaissent une croissance rapide n'ont jamais abrité une population aussi nombreuse, et le développement peut prendre racine dans n'importe quel pays -- qu'il soit enclavé, qu'il sorte d'un conflit ou d'une période d'oppression, qu'il soit grand ou petit. Si nous faisons fond sur cette réalité, nous pouvons imaginer un monde dans lequel des milliards d'habitants de pays en développement voient leur revenu augmenter et leur niveau de vie s'améliorer. Au vu de nos expériences, de nos succès et de nos ressources à tous, il est clair que nous pouvons éradiquer la pauvreté dans le monde et voir se réaliser de notre vivant ce qui est un rêve lointain depuis bien des générations.
L'exemple de ma vie et de mon travail m'a convaincu que le développement inclusif -- l'investissement dans les êtres humains -- répond à un impératif économique et moral. Je suis né en Corée du Sud à l'époque où ce pays se remettait encore de la guerre ; ses routes n'étaient pas pavées, son taux d'alphabétisation était faible. J'ai vu comment l'intégration à l'économie mondiale peut faire d'un pays pauvre l'une des économies les plus dynamiques et les plus prospères au monde. J'ai vu comment les investissements dans l'infrastructure, les écoles et les dispensaires peuvent changer la vie des gens. Et je suis conscient de l'importance vitale de la croissance économique pour les investissements dans la santé, l'éducation et les biens publics.
Chaque pays doit tracer sa propre voie vers la croissance, mais notre mission collective doit être de faire en sorte qu'une nouvelle génération de pays à revenu faible ou intermédiaire jouisse d'une croissance économique durable capable de créer des possibilités pour tous ses citoyens.
En ma qualité de cofondateur de Partners in Health et de directeur de l'initiative de l'Organisation mondiale de la santé pour le traitement du VIH/sida, j'apporterai une expérience de terrain à la Banque mondiale. J'ai confronté les forces qui retiennent plus d'un milliard de personnes dans l'ornière de la pauvreté. J'ai travaillé dans des villages où moins d'un adulte sur dix sait lire ou écrire, où des maladies qui peuvent être évitées continuent de tuer et où le manque d'infrastructure et de capitaux freine les entrepreneurs. Dans tous ces villages, la population locale savait ce qu'il fallait améliorer.
Mais pour que le changement se produise, nous avons besoin de partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile de façon à construire des systèmes capables de produire des solutions durables et modulables. Tandis que nous œuvrons en faveur de la prospérité mondiale, nous devons inspirer des idées et des expériences qui viennent du monde entier.

Mon message est simple : une ère de possibilités extraordinaires exige une institution mondiale extraordinaire. Je veux entendre les pays en développement, aussi bien que ceux qui fournissent une grosse part des ressources affectées au développement, me dire comment nous pouvons ensemble bâtir une Banque mondiale plus inclusive, plus réceptive et plus ouverte.
Une Banque mondiale plus inclusive aura les ressources nécessaires pour poursuivre sa mission fondamentale, qui est de faire reculer la pauvreté. Elle aura une structure de gouvernance qui confère la légitimité et instaure un climat de confiance. Récemment, la Banque mondiale a vu son capital augmenter dans des proportions historiques et elle a entrepris un ambitieux programme de modernisation de ses opérations. Elle a pris aussi des mesures importantes pour accroître le pouvoir de vote et la participation des pays en développement. Si on me confie la responsabilité de diriger la Banque mondiale, je veillerai à ce que cette évolution se poursuive. Si la Banque mondiale doit promouvoir un développement inclusif, elle doit donner une voix plus forte aux pays en développement.
Une Banque mondiale plus réceptive doit relever les défis d'aujourd'hui, mais prévoir aussi ceux de demain. La Banque mondiale sert tous les pays. Je veillerai en priorité à ce qu'elle réagisse à leurs besoins dans un souci de rapidité et d'efficacité. J'arriverai l'esprit ouvert et je mettrai ma formation médicale et dans les sciences sociales au service de l'application d'une approche fondée sur des preuves concrètes.
Enfin, une Banque mondiale plus ouverte doit reconnaître qu'elle n'a pas le monopole des réponses et écouter attentivement ses clients et ses parties prenantes. Je suis à la tête d'un établissement d'enseignement supérieur de renommée mondiale et je veillerai à ce que la Banque mondiale fournisse un lieu de concertation pour l'échange des idées. Elle collabore déjà plus étroitement avec une gamme diversifiée de partenaires et elle peut faire fond sur ces changements. La Banque a pris des mesures importantes pour devenir plus transparente et rendre davantage de comptes : elle doit continuer sur sa lancée dans la voie de la transparence.
Sans action, les possibilités restent lettre morte. J'attends avec intérêt d'entendre le point de vue de toutes les parties prenantes de la Banque mondiale -- ses clients, ses bailleurs de fonds, les gouvernements, les citoyens et la société civile -- tandis que nous forgerons une vision commune pour bâtir une institution encore plus forte, équipée pour relever les défis du monde au XXIe siècle. (L'auteur de cette tribune est président de Dartmouth College et le candidat des États-Unis à la direction de la Banque mondiale).

mardi 27 mars 2012

Devriez-vous consolider vos dettes?

Rappelons qu'une consolidation est, en quelque sorte, une opération financière qui consiste à regrouper l'ensemble de vos dettes sous un seul emprunt auprès d'une institution financière. Le paiement unique est souvent moins élevé et une consolidation permet généralement de réduire les taux d'intérêts élevés payés sur les cartes de crédit.
Consolider ses dettes peut s'avérer une alternative intéressante et avantageuse, puisqu'elle permet de regrouper plusieurs dettes impayées et, ainsi, éviter d'avoir à opter pour des solutions plus drastiques, comme le dépôt volontaire ou la faillite.
Si votre taux d'endettement dépasse le tiers de vos revenus, la consolidation de dettes pourrait être une option à envisager. Il faut toutefois que vous ayez une assez bonne cote de crédit et que vous puissiez démontrer que vous êtes en mesure de rembourser votre prêt tout en continuant de payer vos factures régulières.

N'oubliez pas, par contre, que l'institution de crédit qui acceptera de vous prêter va s'assurer que la spirale de l'endettement s'arrête, dans votre cas. Il se pourrait donc que vous ayez à annuler vos cartes de crédit pour n'en conserver qu'une seule, pour les opérations courantes. Plus questions de ne régler que le solde minimum mensuel.
Si votre cote de crédit est plus basse, il est possible que vous ayez à vous trouver un cosignataire, ou endosseur. C'est une personne qui accepte de partager le risque avec l'institution financière, dans l'éventualité où vous seriez dans l'impossibilité de vous acquitter des versements mensuels.
La consolidation peut convenir à une foule de dettes que vous avez contractées, comme les cartes de crédit, les factures impayées comme l'électricité ou le téléphone, ou encore les prêts à la consommation. Les prêts hypothécaires ne sont pas inclus dans cette procédure. Votre institution financière vous fournira une liste des items qui peuvent être inclus dans une consolidation de dettes.

Si les versements mensuels arrivent trop rapidement et sont trop nombreux, consolider toutes vos dettes pourrait s'avérer la solution la plus appropriée. Cela vous permettra une gestion financière plus simple, un seul paiement et un taux d'intérêt plus bas qu'avec vos cartes de crédit. Consolider vos dettes peut vous permettre aussi de conserver intact votre dossier de crédit. C'est un atout non négligeable dans le monde où nous vivons.
La consolidation vous permet aussi de tenir un budget mieux structuré et de réduire votre taux d'endettement. L'étalement de vos dettes sur une plus longue période permet aussi de réduire le versement mensuel. N'oubliez pas, toutefois, que le fait de consolider vos dettes ne constitue pas la solution parfaite. Il faut aussi que vous y mettiez du vôtre. Par exemple, il se peut que votre institution financière soit plus rigide et refuse de financer votre prochain achat. Vos délais de paiement vont probablement être coulés dans le béton. Il y a aussi le risque de retomber dans le crédit facile en utilisant de nouvelles cartes de crédit.
Si vous optez pour cette solution, prenez soin de comparer les taux d'intérêt offerts par les institutions financières. Aussi, renseignez-vous auprès d'un conseiller financier. Le fait que vous soyez dans une situation difficile fait de vous une proie plus facile. Assurez-vous de faire les bons choix.
par Adrianna Norton
Source:www.fruitymag.com

Déclaration du président Obama sur l'élection au Sénégal

La Maison-Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 26 mars 2012
Je félicite Macky Sall pour sa victoire à l'élection présidentielle sénégalaise. Les observateurs locaux et internationaux ont indiqué que l'élection avait été organisée de façon transparente et libre et qu'elle reflétait la volonté des Sénégalais.
Je rends aussi hommage au président Abdoulaye Wade pour son leadership et son amitié envers les États-Unis pendant sa présidence. Je souhaite établir des liens tout aussi productifs avec le président élu Sall, tout en approfondissant ceux qui unissent depuis longtemps les États-Unis et les Sénégalais.

Tout au long de cette élection, le Sénégal a été fidèle à sa tradition qui fait de lui un modèle de bonne gouvernance et de démocratie à l'œuvre en Afrique et il reste un exemple pour ses voisins. Le gouvernement et le peuple sénégalais ont démontré une fois de plus leur attachement à l'expression politique à travers le déroulement d'élections pacifiques et démocratiques, ce qui fait que les forces non démocratiques peinent bien davantage à s'imposer. Les résultats d'aujourd'hui renforcent le sentiment encourageant, à travers le continent et dans le monde entier, que la quête de la dignité humaine ne saurait être déniée et que la vague démocratique sur le continent africain doit se poursuivre.
Les États-Unis se réjouissent à la perspective de maintenir leur robuste partenariat et leurs rapports étroits avec le peuple et le gouvernement du Sénégal afin de continuer à consolider la démocratie, la paix et la prospérité dans la région.

lundi 26 mars 2012

Les États-Unis vont accueillir le sommet de l'OTAN à Chicago

La Maison-Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 21 mars 2012
Les États-Unis accueilleront le sommet de l'OTAN qui aura lieu les 20 et 21 mai à Chicago (Illinois). Le président Obama se réjouit à la perspective de recevoir dans sa ville d'adoption les chefs d'État ou de gouvernement des États membres de l'OTAN et des pays partenaires pour le sommet de l'Alliance la plus couronnée au monde. Lors du sommet de l'OTAN, les responsables vont discuter la prochaine phase importante de la transition en Afghanistan, se mettre d'accord sur de nouvelles mesures visant à garantir que l'OTAN possédera les capacités voulues pour relever les défis du XXIe siècle et s'employer à élargir aussi bien qu'à approfondir ses relations avec des partenaires extérieurs à l'Alliance.

L'OTAN

L'OTAN est une alliance politique et militaire composée de 28 démocraties d'Amérique du Nord et d'Europe qui ont fait cause commune pour défendre des valeurs communes. Outre les États-Unis, elle regroupe les pays suivants : Albanie, Allemagne, Belgique, Bulgarie, Canada, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, France, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie et Turquie. Le principe de défense collective est au cœur de l'OTAN et incarné dans l'Article V du traité de Washington, qui affirme qu'une attaque armée contre ne serait-ce qu'une des parties est une attaque dirigée contre toutes les parties. L'OTAN a invoqué cet article pour la première fois de son histoire à la suite des attentats terroristes du 11 Septembre contre les États-Unis.

Fondée en 1949, l'OTAN a joué un rôle unique dans le maintien de la stabilité et de la sécurité dans la zone transatlantique pendant la guerre froide. Depuis la fin de la guerre froide, l'Alliance s'est transformée de manière à relever les nouveaux défis du nouveau siècle. Aujourd'hui, l'OTAN conduit la mission de la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) en Afghanistan, assure le maintien d'un climat de sécurité au Kosovo dans le cadre de la mission de la KFOR et contribue à la lutte internationale contre la piraterie dans la Corne de l'Afrique dans le cadre de son opération Ocean Shield. En 2011, l'OTAN a mené à bien la mission mandatée par l'ONU en Libye concernant la protection des civils, la création d'une zone d'exclusion aérienne et l'application d'un embargo maritime sur les armes. En outre, à la fin de l'année dernière, l'Alliance a conclu la mission fructueuse qu'elle avait menée pendant plusieurs années pour former les forces irakiennes de sécurité nationale. Qui plus est, l'OTAN assure des services de transport aérien et maritime à l'appui des missions de l'Union africaine en Somalie et au Soudan et elle a participé récemment à un certain nombre d'opérations humanitaires, ayant par exemple acheminé 100 tonnes de fournitures d'urgence d'Europe aux États-Unis à la suite de l'ouragan Katrina en 2005.

Consciente que les défis en matière de sécurité auxquels se heurtent les alliés dépassent souvent le cadre de l'Europe, l'OTAN est devenue la plaque-tournante d'un réseau mondial de sécurité, ayant établi des partenariats avec plus d'une trentaine de pays. Ces liens fournissent des possibilités concrètes de coopération militaire et de dialogue politique. Les partenaires de l'OTAN ont contribué de manière importante à ses opérations en Afghanistan, au Kosovo, en Irak et en Libye.

La genèse du sommet de Chicago

Lors du sommet de l'OTAN tenu à Lisbonne en novembre 2010, le président Obama a proposé d'accueillir le sommet suivant aux États-Unis, proposition qui a été accueillie avec satisfaction par les Alliés. Dans son allocution du 22 juin 2011 sur l'Afghanistan, le président l'avait annoncé publiquement : « En mai prochain, à Chicago, avait-il dit, nous accueillerons un sommet de nos alliés de l'OTAN et de nos partenaires afin de préparer la prochaine phase de cette transition. » Au vu de cette occasion unique d'accueillir des dirigeants mondiaux, le président a choisi de montrer au monde ce que l'Amérique a de mieux à offrir dans la ville où il a établi sa résidence. Chicago est une ville d'une grande diversité, connectée à l'économie mondiale et de plus en plus reconnue au plan international. Ses communautés dynamiques de la diaspora sont impatientes de se joindre au président pour accueillir les dignitaires.

Lieux de réunion

Le dimanche 20 mai 2012, les chefs d'État ou de gouvernement de l'OTAN se rassembleront à l'occasion d'un dîner de travail au Soldier Field. Le palais des congrès McCormick Place, à Chicago, sera le lieu des réunions des chefs d'État ou de gouvernement, des réunions ministérielles et des réunions des autres hauts responsables. C'est là aussi que le centre de la presse internationale sera installé pour la durée du Sommet, du 19 au 21 mai.

vendredi 10 février 2012

L'entente sur les droits d'auteur aura pour effet de restreindre la libre expression en ligne, disent des députés français du parlement européen et de

Un député français au Parlement européen (MPE), chargé de négocier une entente internationale sur le droit d’auteur, a remis sa démission, qualifiant l’adoption de cette entente de « mascarade », le jour même jour de son adoption par les membres de l’Union européenne, rapporte ARTICLE 19. L’entente aura pour effet de restreindre la libre expression en ligne, disent ARTICLE 19 et Reporters sans frontières (RSF).
L’Union européenne et 22 États membres ont adopté le 26 janvier l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACAC), ce qui a entraîné sa dénonciation par Kader Arif, député français au parlement européen, et sa démission en tant que rapporteur de l’entente devant le Parlement. Le parlement de l’Union européenne doit encore ratifier l’accord, qui doit faire l’objet d’un débat en juin.

Plusieurs autres pays industrialisés - dont les États-Unis, le Canada et la Corée du Sud - ont signé l’accord l’an dernier, mais aucun pays ne l’a encore ratifié pour en faire une loi sur le plan national.
« La démission du député européen Kader Arif met à nu la portée véritable du scandale démocratique qui entoure l’ACAC », a déclaré la directrice générale d’ARTICLE 19, Agnès Callamard. « L’ACAC est une entente dangereuse pour la liberté d’expression, qui a été conclue en secret. Nous devons prier tous les députés du Parlement européen de refuser de sacrifier la liberté d’expression sur l’autel de la propriété intellectuelle. »
ARTICLE 19 proteste contre cet accord, de crainte qu’il ne mine la liberté en ligne et n’étouffe la créativité.
L’ACAC est une entente d’une portée considérable, qui vise à harmoniser les normes internationales relatives à la protection des droits de ceux qui produisent de la musique, des films, des produits pharmaceutiques, des vêtements de mode et toute une gamme d’autres produits qui font souvent l’objet de vol de propriété intellectuelle.
Bien qu’il ait été considérablement modifié par rapport aux versions antérieures, d’où on a retiré une demande formulée plus tôt et en vertu de laquelle on aurait coupé l’accès en ligne aux usagers de l’Internet qui auraient contrevenu de manière répétée aux droits d’auteur, l’accord pose toujours une menace beaucoup plus grave à la libre expression que les projets de loi sur le piratage en ligne actuellement à l’étude devant le Congrès aux États-Unis, indique ARTICLE 19.
« L’accord criminalise des formes banales et inoffensives d’utilisation de l’Internet. Il envisage un monde dans lequel les entreprises de l’Internet sont contraintes d’espionner l’activité en ligne des usagers. Il permet aux entreprises de propriété intellectuelle de récupérer des sommes astronomiques en réparations civiles, ce qui aura pour effet de refroidir le partage culturel », prévient ARTICLE 19 dans une déclaration.

ARTICLE 19 a aussi fait du bruit autour de la rédaction de l’ACAC, « négocié en secret avec des représentants de l’industrie et en excluant la société civile ». De plus, dit ARTICLE 19, pas une seule institution de l’UE n’a examiné la façon dont l’ACAC affecterait les droits fondamentaux de la personne.
« Il n’est peut-être pas surprenant que l’ACAC donne des protections disproportionnées aux intérêts de la propriété intellectuelle, aux dépens des droits à la liberté d’expression et d’information », ajoute ARTICLE 19.
Treize lauréats du Prix Sakharov de la Liberté de penser décerné par le Parlement européen, dont RSF, demandent instamment à l’Europe de rejeter cet accord.
« Forcer les sociétés à soumettre l’Internet à la censure du secteur privé, sans surveillance judiciaire, afin de protéger des modèles économiques dépassés pour la plupart constituerait une violation disproportionnée de la liberté d’expression, de l’information et de la communication. S’engager dans cette voie va à l’encontre des principes mêmes qui ont présidé à la fondation de l’Union européenne », ont-ils indiqué dans une déclaration.
RSF ajoute que l’accord pourrait mener à l’interdiction des outils de contournement de la censure, qui sont « indispensables... en Iran et en Chine ».
Les protestations contre les limites à la libre expression au nom de la protection de la propriété intellectuelle gagnent rapidement de l’ampleur. Le 18 janvier, des milliers de sites web - y compris ceux d’ARTICLE 19 et de RSF - ont été suspendus pour protester contre les projets de lois déposés devant le Congrès, à savoir la Loi sur l’interruption du piratage en ligne (Stop Online Piracy Act, SOPA) et la Loi sur la protection de la propriété intellectuelle (Protect IP Act, PIPA), qui auraient eu un effet dévastateur sur la liberté d’expression en ligne. Les deux projets de loi ont été ajournés indéfiniment le 20 janvier, dans le sillage de la plus importante protestation en ligne de l’histoire.
Source: Communiqué de l'IFEX