jeudi 12 janvier 2012

Le président Obama dévoile une nouvelle stratégie de défense

Washington - Le président Obama a présenté une nouvelle stratégie de défense qui met l’accent sur les intérêts stratégiques des États-Unis dans un monde en mutation rapide au lendemain d’une décennie de guerre.
*« Oui, notre armée sera amaigrie, mais le monde entier doit le savoir : les États-Unis vont maintenir leur supériorité militaire avec des forces armées qui seront agiles, flexibles et prêtes à réagir à l'ensemble des circonstances et des menaces », a déclaré M. Obama dans un discours prononcé le 5 janvier au Pentagone en présence des plus hauts responsables des forces armées du pays.
La nouvelle stratégie reflète autant un changement d’orientation au niveau mondial que les réalités d’un budget national plus austère mandaté par le Congrès. Elle se fonde sur un examen stratégique exhaustif de défense effectué par des responsables civils et militaires du Pentagone, du département d’État, des ministères de la sécurité intérieure et des affaires des anciens combattants, ainsi que des agences du renseignement des États-Unis. Le président avait donné l’ordre de procéder à cette évaluation afin qu’elle serve de matrice aux stratégistes de la défense qui doivent décider des priorités de la prochaine décennie, compte tenu des réductions budgétaires prévues , de l’ordre de plus de 450 milliards de dollars.
La stratégie « exigera le concours de tous les éléments de notre puissance nationale, œuvrant de concert avec nos alliés et nos partenaires », a indiqué le président aux journalistes réunis au centre de presse du Pentagone. C’est la première fois qu’un président présente une nouvelle stratégie de défense dans les locaux mêmes du Pentagone, qui abrite le ministère de la défense et les services des forces armées.

L’an dernier, avec le soutien de législateurs républicains et démocrates, le Congrès a adopté la Loi sur la maîtrise du budget qui mandate des réductions des dépenses fédérales dans l’ensemble du gouvernement, y compris au niveau des dépenses militaires. Pour renouveler leur puissance économique, a souligné le président Obama, les États-Unis se doivent de faire preuve de discipline fiscale, et les réductions budgétaires sont un aspect essentiel de l’équation.
Pour sa part, le ministre de la défense, Leon Panetta, a fait remarquer que les États-Unis se trouvaient à un tournant stratégique après une décennie de guerre en Afghanistan et en Irak, et que le moment était venu d’organiser une force interarmées dans la perspective de l’avenir. Comme le président, il envisage une armée plus petite et moins lourde, mais malgré tout agile, souple, prête à agir et avancée sur le plan technologique.
« Elle aura des capacités de pointe, tirant parti de notre avantage technologique et de notre capacité interarmées réseautée. Elle sera dirigée par des professionnels chevronnés et du plus haut calibre », a précisé M. Panetta.
Se faisant l’écho du président, le ministre a fait savoir que la nouvelle stratégie misait sur une force armée à la présence mondiale, l’accent étant mis sur les intérêts sécuritaires des États-Unis dans la région de l’Asie-Pacifique et au Moyen-Orient, qu’elle préservait les engagements de défense avec l’Europe et l’OTAN et qu’elle visait au renforcement des alliances et des partenariats dans d’autres régions.

Obama a indiqué que les États-Unis investiraient dans les capacités nécessaires pour l’avenir, notamment : le renseignement, la surveillance et les missions de reconnaissance ; la lutte contre le terrorisme et les armes de destruction massive ; et la capacité de fonctionner en cas de déni d’accès.
La nouvelle stratégie, a d’ailleurs noté Panetta, préconise aussi des capacités dans le cyberespace, dans l’espace et dans tous les domaines ainsi que le maintien d’un élément de dissuasion nucléaire sûr et efficace. Il est clair que les États-Unis continueront de contrer activement les menaces émanant des groupes extrémistes audacieux qui cherchent souvent à s’installer dans les territoires dépourvus de gouvernement, a-t-il ajouté.
Ceci dit, aucun plan ne peut prédire « avec une certitude absolue » l’évolution de l’environnement mondial en matière de sécurité, ce qui signifie que les États-Unis doivent maintenir une vaste panoplie de capacités militaires.
« Un désengagement massif de la capacité d’entreprendre tout type de mission ne serait pas judicieux, compte tenu de l’utilisation, passée et projetée, des forces militaires des États-Unis et de notre incapacité de prévoir l’avenir », lit-on dans la stratégie
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lundi 28 novembre 2011

L'IFEX inaugure la Journée internationale contre l'impunité

Aujourd’hui, 23 novembre, c’est la Journée internationale contre l’impunité. La communauté de l’IFEX a choisi ce jour pour sensibiliser la population à la question de l’impunité et rendre hommage à ceux et celles qu’on a réduits à jamais au silence pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, et pour sensibiliser les gens au fait que leurs assassins restent souvent impunis. Ce jour marque l’anniversaire du massacre d’Ampatuan aux Philippines en 2009, l’incident le plus meurtrier de l’histoire récente pour les journalistes, et constitue un rappel solennel des risques qu’il y a à informer le public et à dire la vérité face au pouvoir. Ce jour sert aussi à reconnaître le travail effectué par les membres de l’IFEX et autres pour combattre l’impunité, et à pousser à agir partout pour exiger que justice soit rendue et faire avancer les efforts pour que cesse l’impunité qui accompagne les homicides de journalistes, de musiciens, d’artistes, de politiciens et d’autres défenseurs de la libre expression.
Lorsqu’il est question de justice pour les journalistes assassinés, les 13 pays qui rendent le moins de comptes sont l’Irak, la Somalie, les Philippines, le Sri Lanka, la Colombie, l’Afghanistan, le Népal, le Mexique, la Russie, le Pakistan, le Bangladesh, le Brésil et l’Inde, selon ce qu’indique l’Index de l’Impunité établi par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Cet Index mesure le nombre des meurtres non résolus de journalistes dans un pays par rapport à sa population.
Alors que certains pays ont réalisé des progrès dans les enquêtes sur les meurtres de journalistes, beaucoup d’autres, connus pour laisser courir les tueurs, ont vu leur bilan s’alourdir ou rester le même. L’Irak, où on a constaté en 2010 une augmentation du nombre des assassinats ciblés de journalistes, affiche un taux d’impunité trois fois plus élevé que celui de tout autre pays, dit le CPJ. Le groupe fait preuve par ailleurs d’un optimisme prudent à l’égard de la Russie et de la Colombie, ces deux pays ayant enfin pris des mesures pour punir les auteurs de crimes contre les journalistes, ce qui relève donc le niveau de sécurité de tous les reporters et défenseurs de la libre expression.
L’impunité représente un mal particulièrement difficile à combattre parce que le phénomène se renforce de lui-même, fait remarquer l’Institut international de la presse (IIP) dans son rapport spécial intitulé « L’Impunité : un fléau mondial » (Impunity: a Global Scourge). Lorsque les gouvernements négligent d’enquêter dans les affaires de meurtres de journalistes, cela envoie le message que la vie des journalistes et le travail des médias sont insignifiants. Là où existe un cycle de cette nature, on peut parler d’une « culture de l’impunité », concept qui englobe la notion voulant que les causes de l’impunité sont souvent incrustées au sein des sociétés à de multiples niveaux et dans de multiples institutions. Il est rarement possible de déterminer une seule cause fondamentale, dit l’IIP.
Pour lancer la première année de la campagne, chaque jour, à partir du 1er novembre jusqu’à aujourd’hui, l’IFEX a mis en lumière l’histoire d’un journaliste, d’un écrivain, d’un artiste ou d’un défenseur de la libre expression qui a perdu la vie ce jour-là pour avoir rapporté la vérité, et dont les assassins sont restés impunis. « Nous avons pu trouver un cas d’impunité pour chaque jour entre le premier et le 23 novembre. Mais nous aurions pu aussi trouver un cas presque pour chaque jour de l’année », dit la directrice générale de l’IFEX, Annie Game.
Source: Communiqué de l'IFEX

mercredi 26 octobre 2011

Déclaration du président Obama sur les élections en Tunisie

La Maison-Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 23 octobre 2011
Aujourd'hui, moins d'un an après avoir été une inspiration pour le monde, le peuple tunisien effectue un pas important en avant. Je félicite les millions de Tunisiens qui ont voté dans les premières élections démocratiques du pays depuis que la Tunisie a changé le cours de l'histoire et donné le coup de départ au Printemps arabe. Tout comme les citoyens tunisiens ont manifesté en grands nombres dans les rues et sur les places de leur pays pour revendiquer leurs droits dans la paix, ils ont fait la queue aujourd'hui devant les bureaux de vote pour déterminer leur propre avenir. La Tunisie entame maintenant le dur labeur qui est de former un gouvernement intérimaire, de rédiger une nouvelle constitution et de tracer la voie démocratique qui répondra aux aspirations de tous les Tunisiens. Les États-Unis réaffirment leur engagement en faveur du peuple tunisien alors qu'il s'avance vers un avenir démocratique qui offre la dignité, la justice, la liberté d'expression et de meilleures possibilités économiques pour tous.
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Le contrôle et l'intimidation des médias sont une réalité pour 5 milliards et demi de personnes , dit la WAN-IFRA

Quarante-quatre journalistes ont déjà été assassinés cette année, indique l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (World Association of Newspapers and News Publishers, WAN-IFRA), qui a lancé une revue de la liberté de la presse dans le monde pendant la Semaine mondiale des journaux, qui s’est déroulée du 10 au 15 octobre à Vienne, en Autriche. Lors des événements, qui ont inclus son Congrès et le Forum mondial des éditeurs, la WAN-IFRA a présenté la Plume d’Or de la Liberté à Dawit Isaak, incarcéré en Érythrée depuis 2001.
La Plume d’Or de la Liberté 2011 a été remise à Esayas Isaak, qui l’a acceptée au nom de son frère, dont on est sans nouvelles depuis 2005. « On ne sait pas s’il est en vie », dit la WAN-IFRA, qui fait remarquer que « pour Esayas, ce fut une cérémonie très émouvante ». Pour plus de renseignements, aller à freedawit.com, ainsi qu’à une entrevue vidéo très prenante avec Esayas.
La « Revue de la liberté de la presse dans le monde en 2011 » décrit le niveau effrayant et enrageant de violence, de censure et d’intimidation contre lesquelles se sont battus les journalistes entre janvier et septembre 2011. Quarante-quatre journalistes ont été assassinés dans le monde parce qu’ils s’efforçaient de dévoiler des informations d’intérêt public pendant cette période, et les agressions contre les journalistes se produisaient tous les jours. Qui pis est, la revue constate que, dans la majeure partie du monde, ceux qui attaquent et tuent les journalistes jouissent de l’impunité.
La WAN-IFRA a aussi rendu public un film très fort pour accompagner la revue. « Imaginez un monde où il n’y a pas de droit d’informer, de rapporter la nouvelle, d’enquêter, de contester ni d’exprimer une opinion », peut-on entendre dans le film, qui décrit l’horreur d’attaques contre les médias. « Pour plus de 5 milliards et demi de personnes, telle est la réalité de leur monde aujourd’hui. »
Source: Communiqué de l'IFEX

La surveillance gouvernementale effectuée avec l'aide du secteur privé s'accroît, mais il en est de même des stratégies pour la déjouer

Les gouvernements, avec l’aide de grandes sociétés de communications, intensifient leur censure et leur surveillance de l’Internet et du téléphone, indique Reporters sans frontières (RSF). Mais la mise au point de technologies et de stratégies qui contournent les tactiques des gouvernements donnent raison d’espérer des médias en ligne plus libres, peut-on lire dans un nouveau rapport du Centre canadien pour les études mondiales sur la sécurité et Laboratoire citoyen (Canada Centre for Global Security Studies and Citizen Lab) de l’Université de Toronto, au Canada.
Dans un geste consternant, le fabriquant du Blackberry, la société Research in Motion (RIM), a accepté de donner aux gouvernements l’accès aux données encryptées transmises par ses téléphones intelligents, indique RSF. Récemment, des ententes secrètes ont été signées entre RIM et plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, après que les autorités de ces pays eurent menacé de suspendre le service. L’Inde et la Russie s’activent à intercepter les courriels de BlackBerry et à craquer les mots de passe des téléphones intelligents, dit RSF.
« Les pressions sur la société RIM s’accroissent depuis qu’elle a fourni aux autorités britanniques des renseignements après les émeutes du mois d’août à Londres, où un tollé a été soulevé après qu’on eut affirmé que les émeutiers utilisaient le service de message texte de BlackBerry pour communiquer entre eux », rappelle RSF.
Sur une note plus optimiste, toutefois, le rapport de l’Université de Toronto se penche sur des efforts importants déployés pour déjouer la censure, notamment sur la mise en oeuvre par la BBC d’un service de site web par procuration en Chine et en Iran.
Le rapport de l’Université de Toronto offre aux radiodiffuseurs des lignes directrices sur la façon de détecter et de contourner le blocage de l’Internet. Entre autres recommandations, le rapport suggère aux radiodiffuseurs de nouvelles d’éduquer leur auditoire sur la façon d’accéder à leur contenu de manière sécuritaire, comment mettre en oeuvre des logiciels et des stratégies de surveillance de la circulation en ligne capables de détecter la censure en temps réel, et comment collaborer avec d’autres compagnies et intervenants universitaires pour transmettre la nouvelle dans des environnements où sévissent des restrictions.
Il devient plus important que jamais d’avoir une stratégie claire pour atteindre des auditoires dont l’Internet est contrôlé, constate le rapport de l’Université de Toronto, qui cite des données de l’OpenNet Initiative (ONI), selon qui plus de 40 pays mettent actuellement en oeuvre un contrôle du contenu sur Internet, alors qu’il n’y en avait qu’une poignée en 2003.
Source: Communiqué de l’IFEX

Obama : la crise de la dette européenne pourrait avoir « un effet réel » sur les États-Unis

Washington - Il existe un risque réel que la crise de la dette souveraine en Europe nuise à l'économie américaine, a déclaré le président Obama qui a par ailleurs exhorté les dirigeants européens à « agir rapidement » pour appuyer la Grèce et les autres pays de l'Union monétaire européenne qui ont du mal à payer leurs dettes.
S'exprimant à la presse le 6 octobre à la Maison-Blanche, M. Obama a déclaré que l'incertitude financière sur le continent européen était « le vent contraire le plus important auquel se heurte actuellement l'économie américaine » au vu de son effet sur les marchés mondiaux. Mais il a aussi affirmé qu'il faisait confiance aux dirigeants européens, tels la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, qui sont parfaitement conscients du défi et de l'impératif d'une coordination pour le relever.
« Les problèmes que connaît l'Europe aujourd'hui pourraient avoir des conséquences très réelles sur notre économie à un moment où celle-ci est déjà fragile », a indiqué M. Obama. Il a appelé les législateurs américains à adopter la loi sur l'emploi qu'il a proposée pour relancer la croissance économique, stimuler l'embauche, et « contribuer à éviter un nouveau ralentissement si la situation en Europe empirait ».
Le monde est de plus en plus interconnecté, a noté le président, et cela signifie que la crise de la dette souveraine a déjà un effet sur l'économie américaine. Du fait que les familles, les entreprises et le gouvernement américains se heurtent à leurs propres défis budgétaires, les États-Unis ne peuvent plus accroître leurs importations et alourdir leur dette comme ils l'ont fait dans le passé pour aider d'autres économies en difficulté.
Au cours des deux dernières décennies, les États-Unis ont été « la locomotive de la croissance économique mondiale », a dit M. Obama, jouant le rôle d'acheteur et d'importateur de dernier ressort.
« Nous stimulions les économies et nos consommateurs américains achetaient des biens du monde entier. Et quand d'autres pays étaient en difficulté, ils pouvaient compter vendre aux États-Unis. »
Mais vu les défis économiques auxquels se heurtent actuellement les États-Unis, « l'Europe ne va pas pouvoir compter sur les exportations pour régler ce problème », a dit le président. « Les Européens devront le régler eux-mêmes. » M. Obama a exhorté les dirigeants européens à mettre au point « un plan d'action concret très clair » d'ici à la tenue du Sommet du groupe des Vingt (G20) grandes économies mondiales, les 3 et 4 novembre 2011 à Cannes, en France.
Le président Obama a indiqué qu'il s'entretenait fréquemment avec Mme Merkel et M. Sarkozy, et que ceux-ci « voulaient intervenir pour empêcher que la crise de la dette souveraine ne prenne des proportions incontrôlables ou n'entraîne le démantèlement potentiel de la zone euro ». Mais il a aussi reconnu qu'il leur serait difficile d'arriver à un consensus sur une quelconque intervention qui puisse être approuvée par tous les parlements européens.
« Nous avons vu au cours du mois écoulé que les dirigeants européens reconnaissent le caractère urgent de la situation. Et il est évident qu'ils seront les plus touchés si la situation échappe à tout contrôle. C'est pourquoi je suis certain qu'ils souhaitent vraiment la régler », a dit M. Obama.
Le ministre américain des finances, Timothy Geithner, a dit le 5 octobre que les pays européens disposaient des ressources financières nécessaires pour gérer la crise de la dette, et qu'il s'agissait « d'agir plus rapidement et avec plus de force » pour la régler.
« Je pense que vous les verrez le faire car, à mon avis, les conséquences d'un échec seraient trop onéreuses pour qu'ils puissent les envisager », a déclaré M. Geithner lors d'une allocution faite au Newseum (le musée de la presse) à Washington.
« L'Europe nous importe beaucoup. Nous ne voulons pas la voir affaiblie par une crise prolongée. Les Européens le savent. Ils nous ont invités (à jouer un rôle) sur le continent, par le biais du Fonds monétaire international et aussi directement, grâce au dispositif d'échange réciproque de devises que nous avons en place pour financer en dollars les institutions européennes », a-t-il expliqué.
Les responsables européens se sont félicité, dans l'ensemble, de l'appui et des conseils des États-Unis, bien que ces exhortations aient été à certains moments « très vigoureuses », a indiqué M. Geithner, ajoutant que les Européens avaient, eux aussi, rappelé au reste du monde que les États-Unis avaient leurs propres défis économiques à relever.
« Personne ne les ressent autant que nous », a souligné M. Geithner, reconnaissant que la part de responsabilité des États-Unis dans la crise financière mondiale « a fait un tort énorme à notre crédibilité dans le monde » et que les responsables de la politique économique américaine devaient participer aux discussions internationales avec leurs homologues internationaux « en faisant preuve d'une humilité extraordinaire face à nos problèmes ».
Par Stephen Kaufman
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samedi 8 octobre 2011

La Journée du droit de savoir célébrée à travers le monde

Les défenseurs du droit à l’information à travers le monde ont tout lieu de célébrer aujourd’hui (28 septembre) la Journée du droit de savoir avec le lancement de nombreux outils, initiatives et rapports qui rendront plus difficile pour les gouvernements et les institutions publiques de se dérober à leur devoir de promouvoir le partage de l’information et l’ouverture.
En commençant par l’Afrique, d’où parviennent des nouvelles rafraîchissantes sur le droit à l’information : une Déclaration de Plate-forme africaine sur l’accès à l’information (APAI), d’une portée historique, a été adoptée le 19 septembre à la Conférence panafricaine sur l’accès à l’information. La Déclaration a été rendue possible grâce à un Groupe de travail qui comprenait plusieurs groupes membres de l’IFEX - le Media Rights Agenda (MRA), l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of South Africa, MISA), la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et ARTICLE 19 - et a reçu l’appui de partenaires comme Freedom House et l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA).
Les 14 principes de la Déclaration donnent aux pays africains un encadrement pour l’adoption de lois sur l’accès à l’information et la promotion de la transparence du gouvernement dans ses activités de tous les jours. La Plate-forme met également en lumière l’importance du droit à l’information dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la santé et de l’éducation.
La décision de l’Afrique du Sud, le 19 septembre, de retirer son projet de loi sur la Protection de l’information, qui aurait pour effet de criminaliser de nombreux aspects du journalisme d’enquête, constitue un autre élément positif à la veille de la Journée du droit de savoir. Suite à de vastes mouvements de protestation au Cap et à Johannesburg, le gouvernement a été contraint de renvoyer le texte de l’avant-projet de loi pour plus ample consultation, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Mettant en lumière autant le mauvais que le bon côté de la région de l’Afrique australe, l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) a rendu publics aujourd’hui ses rapports annuels sur les Institutions publiques les plus ouvertes et les plus cachottières. Lors de cérémonies de remise de récompenses tenues dans huit pays, un certain nombre d’institutions publiques vont recevoir une Clef d’or pour leurs efforts de transparence, tandis que d’autres seront couvertes de honte en se voyant remettre un Cadenas d’or pour symboliser leur inaccessibilité. Hélas, la section locale du MISA au Botswana, l’un des pays les plus démocratiques d’Afrique, à ce qu’il paraît, n’a pu trouver une seule institution digne de la récompense de l’Institution publique la plus ouverte. De plus, le MISA rapporte que le Bureau du Président du Botswana a publié hier une déclaration dans laquelle il affirme qu’il allait rejeter les conclusions de la cérémonie de récompenses et a prévenu les institutions gouvernementales de ne pas assister à la cérémonie. En 2010, le MISA a décerné son Cadenas d’or au Bureau du Président.
L’Afrique a réalisé les gains les « plus substantiels » en matière de droit à l’information, selon ARTICLE 19. De nouvelles protections concernant l’accès à l’information ont en effet été instaurées en 2011 en Ouganda, en République de Guinée et au Niger, ce qui porte à dix le nombre des pays d’Afrique qui se sont dotés de lois sur l’accès à l’information.
Par ailleurs, indique ARTICLE 19, au Brésil, des représentants de huit gouvernements ont inauguré le 20 septembre le Partenariat de gouvernement ouvert (PGO) afin de promouvoir la transparence, combattre la corruption et soutenir la reddition de comptes à travers le monde. Malgré qu’il soit à la tête de l’initiative avec les États-Unis, le Brésil n’a, malheureusement, pas réussi à mettre en oeuvre sa propre loi nationale sur le droit à l’information, indique ARTICLE 19.
En Colombie, la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) rappelle aux autorités l’existence du droit d’accès du public à l’information. Ce rappel fait partie de sa plate-forme conjointe avec d’autres ONG intitulée « Más Información más derechos » (Plus d’information, plus de droits).
En Asie du Sud, une coalition comprenant l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), le groupe Media Defence-Southeast Asia (Défense des médias-Asie du Sud-Est), ARTICLE 19 et le Groupe de travail SAPA sur la liberté d’accès à l’information de l’ASEAN, invitent l’ASEAN et ses États membres à suivre l’exemple de l’APAI et à adopter une déclaration conjointe sur l’accès à l’information. Les organisations exigent en outre que le droit à l’information et la liberté d’expression soient enchâssés dans le projet de Déclaration de l’ASEAN sur les droits de la personne.
Le lancement aujourd’hui de asktheeu.org, un portail créé par « Access Info Europe », une ONG qui défend la transparence, inspire plus d’optimisme pour l’avenir de l’accès à l’information à travers le monde. Cet outil simplifie radicalement et démocratise les demandes d’accès à l’information. Les citoyens de l’UE peuvent dorénavant soumettre des demandes à n’importe quelle institution publique de l’UE au moyen d’un seul site, et les particuliers peuvent voir les demandes des autres, cliquer simplement « Moi aussi » et recevoir la même information.
« Access Info Europe » s’est joint également au Centre for Law and Democracy (CLD) pour publier la première analyse détaillée du cadre législatif du droit à l’information dans 89 pays du monde. Aller à RTI-Rating.org.
Dans les autres nouvelles un peu moins positives, ARTICLE 19 rapporte que certains pays ont en réalité affaibli leurs lois sur l’accès à l’information, notamment la Pologne et la Hongrie, tandis que d’autres, dont le Venezuela, la Bolivie et l’Argentine, ont bloqué la législation. La Commission de l’Union européenne exerce par ailleurs des pressions en faveur de révisions qui auraient pour effet de diminuer les exigences en matière de partage de l’information des organismes de l’UE. En Inde, au moins 10 militants du droit d’accès à l’information ont été tués, rapporte ARTICLE 19.
Source; Communiqué de l'IFEX