samedi 8 octobre 2011

La Journée du droit de savoir célébrée à travers le monde

Les défenseurs du droit à l’information à travers le monde ont tout lieu de célébrer aujourd’hui (28 septembre) la Journée du droit de savoir avec le lancement de nombreux outils, initiatives et rapports qui rendront plus difficile pour les gouvernements et les institutions publiques de se dérober à leur devoir de promouvoir le partage de l’information et l’ouverture.
En commençant par l’Afrique, d’où parviennent des nouvelles rafraîchissantes sur le droit à l’information : une Déclaration de Plate-forme africaine sur l’accès à l’information (APAI), d’une portée historique, a été adoptée le 19 septembre à la Conférence panafricaine sur l’accès à l’information. La Déclaration a été rendue possible grâce à un Groupe de travail qui comprenait plusieurs groupes membres de l’IFEX - le Media Rights Agenda (MRA), l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of South Africa, MISA), la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et ARTICLE 19 - et a reçu l’appui de partenaires comme Freedom House et l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA).
Les 14 principes de la Déclaration donnent aux pays africains un encadrement pour l’adoption de lois sur l’accès à l’information et la promotion de la transparence du gouvernement dans ses activités de tous les jours. La Plate-forme met également en lumière l’importance du droit à l’information dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la santé et de l’éducation.
La décision de l’Afrique du Sud, le 19 septembre, de retirer son projet de loi sur la Protection de l’information, qui aurait pour effet de criminaliser de nombreux aspects du journalisme d’enquête, constitue un autre élément positif à la veille de la Journée du droit de savoir. Suite à de vastes mouvements de protestation au Cap et à Johannesburg, le gouvernement a été contraint de renvoyer le texte de l’avant-projet de loi pour plus ample consultation, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Mettant en lumière autant le mauvais que le bon côté de la région de l’Afrique australe, l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) a rendu publics aujourd’hui ses rapports annuels sur les Institutions publiques les plus ouvertes et les plus cachottières. Lors de cérémonies de remise de récompenses tenues dans huit pays, un certain nombre d’institutions publiques vont recevoir une Clef d’or pour leurs efforts de transparence, tandis que d’autres seront couvertes de honte en se voyant remettre un Cadenas d’or pour symboliser leur inaccessibilité. Hélas, la section locale du MISA au Botswana, l’un des pays les plus démocratiques d’Afrique, à ce qu’il paraît, n’a pu trouver une seule institution digne de la récompense de l’Institution publique la plus ouverte. De plus, le MISA rapporte que le Bureau du Président du Botswana a publié hier une déclaration dans laquelle il affirme qu’il allait rejeter les conclusions de la cérémonie de récompenses et a prévenu les institutions gouvernementales de ne pas assister à la cérémonie. En 2010, le MISA a décerné son Cadenas d’or au Bureau du Président.
L’Afrique a réalisé les gains les « plus substantiels » en matière de droit à l’information, selon ARTICLE 19. De nouvelles protections concernant l’accès à l’information ont en effet été instaurées en 2011 en Ouganda, en République de Guinée et au Niger, ce qui porte à dix le nombre des pays d’Afrique qui se sont dotés de lois sur l’accès à l’information.
Par ailleurs, indique ARTICLE 19, au Brésil, des représentants de huit gouvernements ont inauguré le 20 septembre le Partenariat de gouvernement ouvert (PGO) afin de promouvoir la transparence, combattre la corruption et soutenir la reddition de comptes à travers le monde. Malgré qu’il soit à la tête de l’initiative avec les États-Unis, le Brésil n’a, malheureusement, pas réussi à mettre en oeuvre sa propre loi nationale sur le droit à l’information, indique ARTICLE 19.
En Colombie, la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) rappelle aux autorités l’existence du droit d’accès du public à l’information. Ce rappel fait partie de sa plate-forme conjointe avec d’autres ONG intitulée « Más Información más derechos » (Plus d’information, plus de droits).
En Asie du Sud, une coalition comprenant l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), le groupe Media Defence-Southeast Asia (Défense des médias-Asie du Sud-Est), ARTICLE 19 et le Groupe de travail SAPA sur la liberté d’accès à l’information de l’ASEAN, invitent l’ASEAN et ses États membres à suivre l’exemple de l’APAI et à adopter une déclaration conjointe sur l’accès à l’information. Les organisations exigent en outre que le droit à l’information et la liberté d’expression soient enchâssés dans le projet de Déclaration de l’ASEAN sur les droits de la personne.
Le lancement aujourd’hui de asktheeu.org, un portail créé par « Access Info Europe », une ONG qui défend la transparence, inspire plus d’optimisme pour l’avenir de l’accès à l’information à travers le monde. Cet outil simplifie radicalement et démocratise les demandes d’accès à l’information. Les citoyens de l’UE peuvent dorénavant soumettre des demandes à n’importe quelle institution publique de l’UE au moyen d’un seul site, et les particuliers peuvent voir les demandes des autres, cliquer simplement « Moi aussi » et recevoir la même information.
« Access Info Europe » s’est joint également au Centre for Law and Democracy (CLD) pour publier la première analyse détaillée du cadre législatif du droit à l’information dans 89 pays du monde. Aller à RTI-Rating.org.
Dans les autres nouvelles un peu moins positives, ARTICLE 19 rapporte que certains pays ont en réalité affaibli leurs lois sur l’accès à l’information, notamment la Pologne et la Hongrie, tandis que d’autres, dont le Venezuela, la Bolivie et l’Argentine, ont bloqué la législation. La Commission de l’Union européenne exerce par ailleurs des pressions en faveur de révisions qui auraient pour effet de diminuer les exigences en matière de partage de l’information des organismes de l’UE. En Inde, au moins 10 militants du droit d’accès à l’information ont été tués, rapporte ARTICLE 19.
Source; Communiqué de l'IFEX

jeudi 29 septembre 2011

La Réserve fédérale prend des mesures de stimulation de la relance économique

Washington - La banque centrale des États-Unis, la Réserve fédérale ou Fed, acquerra des titres du Trésor à long terme d'une valeur d'environ 400 milliards de dollars dans le cadre d'efforts visant à donner un nouvel élan à une économie en perte de vitesse et à étayer en particulier le marché immobilier.
La Fed vendra des titres à court terme, d'une échéance de trois ans ou moins, et achètera à valeur égale des titres dont l'échéance va de six à 30 ans. C'est par ce rééquilibrage de son portefeuille de titres du Trésor, dont la valeur se monte à 2,87 milliers de milliards, que la banque centrale cherche à faire baisser les taux d'intérêts sur les hypothèques ainsi que sur les prêts aux consommateurs et aux entreprises. La mesure vise aussi à encourager les investisseurs à acheter des obligations de sociétés et des actions tout en évitant une hausse des prix aux consommateurs.
« Les récents indicateurs signalent une faiblesse continue dans les conditions générales du marché du travail, et le taux de chômage demeure élevé », a déclaré la banque centrale dans un communiqué publié le 21 septembre. « Les dépenses des ménages n'ont augmenté qu'à un rythme modeste au cours des derniers mois en dépit d'un certain redressement de la vente des automobiles. »
« Les investissements dans les structures non résidentielles demeurent faibles, et le marché du logement, déprimé », a ajouté la Réserve fédérale.
Le Federal Open Market Committee, le comité chargé d'établir la politique de la Réserve fédérale, a indiqué que cette mesure devrait « appliquer des pressions à la baisse sur les taux d'intérêt à plus long terme » et contribuer à améliorer les conditions financières générales.
La banque centrale a également fait savoir qu'elle réinvestirait les paiements sur les créances hypothécaires et les titres adossés aux hypothèques pour donner un nouveau coup de pouce au marché immobilier. Elle a aussi indiqué qu'elle maintiendrait les taux d'intérêt directeurs sur les fonds fédéraux prêtés au jour le jour aux banques entre 0 et 0,25 %.
Dans une lettre adressée à la Réserve fédérale, quatre républicains influents siégeant au Congrès des États-Unis se sont dits préoccupés par la possibilité qu'une telle action de la banque centrale n'aggrave la situation économique. Ils soutiennent que les efforts déployés jusqu'ici par la Fed n'ont pas amélioré le taux de chômage, et craignent que de nouvelles mesures n'augmentent l'inflation.
Dans sa déclaration, la Réserve fédérale a indiqué que les perspectives d'inflation à plus long terme demeuraient stables. L'inflation semble s'être modérée depuis que les cours de l'énergie et de certaines matières premières ont baissé de leurs niveaux du début de l'année.
Le taux de chômage aux États-Unis était de 9,1 % en août, tandis que le produit intérieur brut s'est accru à un taux modeste de 0,7 % dans la première moitié de 2011.Le comité chargé de la politique de la Réserve fédérale a indiqué qu'il continuait à s'attendre à une certaine reprise dans le rythme de la relance actuelle au cours des prochains trimestres mais que le taux de chômage ne diminuerait que progressivement.
Source: Read more: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french

lundi 26 septembre 2011

Égypte: Retour en force des tactiques de répression des médias qui étaient en vogue sous le régime Moubarak

En dépit du changement promis par la révolution, le gouvernement de transition en Égypte, le Conseil suprême des Forces armées (CSFA), continue de recourir à la force excessive et à des lois répressives contre ceux qui partagent les informations, qui font part de leurs opinions et qui participent à des manifestations non violentes, ce qui pousse trois importants groupes membres de l’IFEX présents dans le pays à l’assimiler au régime Moubarak.
Bien qu’ayant initialement promis de supprimer la loi d’urgence universellement détestée en Égypte, qui a servi à écraser les dissidents au cours des trente dernières années, le CSFA a fait exactement le contraire. Le 15 septembre, il a proclamé un décret qui l’habilite à invoquer la loi d’urgence presque à volonté, en réponse aux situations qui se présentent, incluant, mais sans s’y limiter, la diffusion de fausses nouvelles et de fausses déclarations, le vandalisme et le blocage des routes, selon ce que rapportent l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS), le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
« [Le décret] permettra d’intimider et de harceler les personnes qui participent à des manifestations, à des protestations et à des grèves non violentes. Il constitue en outre une menace directe à la liberté d’expression et à celle des médias », ont ajouté les trois membres égyptiens de l’IFEX dans une déclaration également signée par 19 autres groupes de la société civile égyptienne. Les signataires demandent entre autres l’abolition du décret et la fin des campagnes contre les organisations de la société civile, qui se poursuivent depuis le printemps.
La semaine dernière, le Ministère de l’Information du CSFA fait une descente dans les locaux de Al-Jazeera Mubasher Misr (l’affilié d’Al-Jazira en Égypte) et a procédé à sa fermeture, après que le gouvernement eut omis de délivrer à la station un permis, quatre mois après que celle-ci lui en eut fait la demande, selon ce que rapportent l’ANHRI, le CIHRS, l’EOHR et d’autres groupes. L’équipement a été saisi et un technicien a été arrêté. Ce genre de fermeture est appelé à se répéter étant donné que le gouvernement a annoncé le « gel » de l’émission de permis à des stations par satellite, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Autre tournant troublant, l’interdiction faite récemment aux journalistes d’assister aux procès politiques, notamment celui de Moubarak, signale Reporters sans frontières (RSF).
Une des affaires les plus alarmantes est celle du blogueur incarcéré Maikel Nabil Sanad, condamné à trois ans de prison pour avoir remis en question la neutralité théorique des forces armées pendant le soulèvement de masse en Égypte en janvier et en février. Sanad a été emmené à l’infirmerie après plusieurs semaines de grève de la faim, lorsqu’il a cessé de boire, ce qui a fait craindre pour sa vie.
Les attaques contre la liberté de la presse et les pouvoirs de répression extrêmement étendus du nouveau gouvernement théoriquement démocratique représentent « une insulte pour les milliers de personnes qui se sont sacrifiées et qui sont mortes dans une bataille brutale pour renverser totalement le régime », disent l’ANHRI, le CIHRS et l’EOHR.
Inquiets de ce que signifie la violation des droits démocratiques à l’approche des élections, l’EOHR procède à l’heure actuelle à la sélection et à la formation de 1 000 observateurs d’élections locaux. Les groupes égyptiens collaborent également à un projet de surveillance des médias pendant les élections.
Source:Communiqué de l'IFEX

mercredi 14 septembre 2011

La démocratie en bref

Le mot « démocratie » est sans doute familier à la plupart, mais la notion est encore mal comprise et mal employée à une époque où les dictateurs, les régimes à parti unique et les auteurs de coups d'État se réclament d'un soutien populaire en revendiquant l'apparence de la démocratie. Pourtant, la puissance de l'idée de démocratie a traversé une histoire longue et agitée, et le gouvernement démocratique, malgré des difficultés constantes, continue d'évoluer et de prospérer dans le monde.
La démocratie - du grec demos, « peuple » - se définit essentiellement comme un gouvernement où la souveraineté est investie dans le peuple. Dans certains cas, la démocratie peut être exercée directement par le peuple ; dans de grandes sociétés, le peuple élit des représentants.
Selon la célèbre formule du président Abraham Lincoln, la démocratie est le gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Liberté et démocratie sont des mots que l'on utilise souvent de façon interchangeable, mais ils ne sont pas synonymes. Si la « démocratie » évoque effectivement une série d'idées et de principes sur la liberté, elle consiste aussi en une série de pratiques et de procédures élaborées au fil d'une histoire longue et souvent tortueuse. La démocratie est l'institutionnalisation de la liberté.
En fin de compte, les citoyens vivant dans une société démocratique doivent être les gardiens suprêmes de leur propre liberté et doivent se frayer leur propre voie vers les idéaux énoncés dans le préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies : « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».
Source: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french

lundi 12 septembre 2011

L'interprétation d'une citation de Martin Luther King suscite controverse

Sur l'une des faces verticales du Roc de l'Espoir, pièce maîtresse du nouveau monument à la mémoire de Martin Luther King, à Washington, sont gravés les mots suivants : « J'ai été un tambour-major pour la justice, la paix et la droiture. »
Cette inscription, qui paraphrase un passage d'un sermon prononcé par le grand défenseur des droits civiques à Atlanta le 4 février 1968, a soulevé une controverse.
Dans ce sermon, King décrit l'aspiration humaine à la grandeur comme « une sorte d'instinct de tambour-major - le désir d'être devant, le désir d'être à la tête du défilé, le désir d'être premier ».
Il exhorte son auditoire à mobiliser cet instinct pour le bien : « Ne cessez jamais de vouloir être important. Ne cessez pas de vouloir être premiers. Mais je veux que vous soyez premiers en amour. Je veux que vous soyez premiers en excellence morale. Je veux que vous soyez premiers en générosité. »
Faisant ensuite allusion à l'oraison funèbre qu'on prononcerait après sa mort, il ajoute : « Oui, si vous voulez dire que j'ai été un tambour-major, dites que j'ai été un tambour-major pour la justice. Dites que j'ai été un tambour-major pour la paix. Dites que j'ai été un tambour-major pour la droiture. Et toutes les autres paroles creuses seront sans importance. »
Maya Angelou, poètesse afro-américaine de renom, s'est vivement récriée contre l'inscription d'une version tronquée de ce passage sur la face du monument, faisant valoir dans un écrit au quotidien Washington Post que cette paraphrase faisait apparaître Martin Luther King comme un être arrogant. « Il était complètement dépourvu d'arrogance, a-t-elle affirmé. Il avait une humilité qui venait du cœur. La proposition conditionnelle du début, qui manque, est probante. Son omission change totalement le sens de la citation. »

Mais d'autres ont défendu l'emploi de la paraphrase.
« Si vous êtes un jeune enfant afro-américain, le fait de voir un Afro-Américain décrit en ces termes doit changer votre vie ; c'est comparable au fait qu'Obama soit devenu président », a fait observer Ethelbert Miller, auteure et directrice du Centre d'études afro-américaines de l'université Howard, à Washington. « Je pense que cette considération l'emporte sur le libellé particulier de la citation. »
De son côté, Taylor Branch, l'auteur d'une longue biographie de King, a déclaré : « Ce qui importe vraiment, c'est la façon dont le public réagit au monument. Tout le reste est secondaire. »
En tout état de cause, ce qui ressort de cette petite controverse, c'est que les paroles de Martin Luther King conservent toute leur force et la haute estime dans laquelle les ont toujours tenues les Américains.
« Je suis contente qu'on fasse attention au langage », affirme la poétesse Grace Cavalieri. « C'est quand, la dernière fois que le langage a causé une controverse ? Le fait que tous les yeux se rivent sur les cinq phrases qui ont été omises est une chose merveilleuse. Maintenant, tout le monde va retourner consulter l'original. Les mots comptent, c'est pour cela que certaines personnes sont peinées. Mais tout le monde s'intéresse à ces mots et à ce langage. N'est-ce pas ainsi que Martin Luther King a transformé le monde, par son langage ? »
Source: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french

mardi 23 août 2011

Égypte: Les dirigeants militaires ignorent le pluralisme

Les dirigeants militaires de l’Égypte viennent d’infliger un cinglant revers à la libre expression et à la liberté des médias. Ils ont en effet annoncé l’imposition de limites à la participation des organisations de la société civile; ils s’attaquent aux sources de financement des ONG, interdisent la surveillance internationale des élections et ont rétabli le Ministère de l’Information, selon ce que rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arab Network for Human Rights Information, ANHRI), l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Frustrés de l’absence de progrès de la justice sociale et des libertés civiles, des milliers de manifestants ont défilé encore une fois les 23 et 24 juillet au square Tahrir du Caire.
Tandis que les manifestants se dirigeaient vers le ministère de la Défense pendant le week-end, des dizaines d’entre eux étaient attaqués par des assaillants. « Ils se sont retrouvés piégés et ont été agressés par des fiers-à-bras brandissant machettes et couteaux et lançant des pierres et des cocktails molotov », rapporte le « Guardian ». Les récents affrontements marquent une escalade de la tension entre les activistes et les dirigeants militaires égyptiens. Des dizaines de manifestants ont été blessés et au moins un journaliste a été agressé.
De plus, les journalistes et les activistes critiquent le gouvernement à cause de sa lenteur à tenir les procès des principaux dirigeants de l’ancien régime. Les activistes veulent aussi que le gouvernement accélère la transition vers un pouvoir civil, disent les dépêches. La tenue des élections a récemment été repoussée à la fin novembre.
À la place, les généraux en place consolident systématiquement leur propre pouvoir. Au début de ce mois-ci, le feld-maréchal Hussein Tantawi, chef du Conseil suprême des Forces armées (CSFA), a assermenté un nouveau ministre de l’Information après avoir rétabli le ministère de l’Information d’Égypte. Ce ministère avait été aboli après l’éviction du pouvoir d’Hosni Moubarak. Longtemps considéré par les journalistes comme l’instrument de propagande du régime Moubarak, son abolition constituait une exigence clé de la révolution des 18 jours, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
« Le ministère de l’Information est un outil dont se servent habituellement les régimes dictatoriaux », dit l’ANHRI.
La Coalition nationale pour la liberté des médias - composée de groupes de défense des droits comme l’ANHRI et le CIHRS, ainsi que de syndicats et de militants de la défense des médias - rejette cette nomination, rapporte l’ANHRI. La Coalition recommande que le gouvernement considère l’apport des employés des médias et des syndicats de journalistes afin de trouver un moyen de garantir le droit des citoyens à des médias libres et responsables.
Par ailleurs, le gouvernement tente de marginaliser les organisations de la société civile, dit l’ANHRI. Plus de 70 ONG ont demandé une rencontre avec le Ministre de la Justice sociale et de la Solidarité il y a déjà plus de deux mois. Les autorités ont répondu en ajoutant dans la loi de nouvelles contraintes pour les ONG, mettant sur pied une enquête sur le financement étranger de ces organisations, bloquant l’enregistrement de nouvelles organisations et imposant des délais infinis dans l’octroi d’autorisations à recevoir des fonds.
Dans ses manoeuvres pour contrôler les ONG, le CSFA a étendu très loin ses tentacules en interdisant la surveillance étrangère des élections, rapporte le CIHRS. Il s’est ingéré dans l’indépendance démocratique de la Commission suprême des élections en « indiquant les règles qui encadrent la participation des ONG égyptiennes et internationales au processus de surveillance des élections ». Le but de la vérification de tout processus électoral est d’en assurer l’intégrité, de rassurer les citoyens, dit le CIHRS, qui invite le CSFA à permettre aux ONG locales et internationales de faciliter le processus de surveillance internationale des élections égyptiennes.
Source: Communiqué de l'IFEX


lundi 1 août 2011

Après l'impasse de Doha, l'OMC prépare la conférence ministérielle

Washington - Les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont avoués incapables de s'entendre sur un ensemble de mesures qui étaient destinées à venir en aide aux pays les moins avancés et qui auraient constitué « une première moisson » dans la perspective de la conclusion fructueuse du programme de Doha pour le développement.
Tel est le bilan dressé par le représentant permanent des États-Unis à l'OMC, l'ambassadeur Michael Punke.
« La seule solution pour parvenir à adopter un train modeste de mesures, c'était que tous les acteurs majeurs soient prêts à faire des contributions significatives », a déclaré le haut responsable le 26 juillet devant le Comité des négociations commerciales de l'OMC, à Genève. « Comme on le craignait, les participants se sont révélés beaucoup plus à l'aise quand il s'agissait de parler de ce que les autres pouvaient leur donner plutôt que de parler de leurs contributions à eux. »
Malgré le travail de fond des États-Unis qui avaient étudié les questions sous tous les angles et préparé l'ensemble des mesures proposées « sans ménager leurs efforts », a déploré l'ambassadeur, « il n'y a pas eu d'accord et il n'y en aura pas ».
« Cette conclusion, personne ne la voulait, mais les faits sont incontournables », a-t-il ajouté. M. Punke, qui est également le représentant permanent adjoint du président pour le commerce extérieur, a notamment cité les « positions figées » de plusieurs membres et « les lignes à ne pas franchir » qu'ils ont tracées.
La poursuite des discussions sans perspective de succès « reviendrait à très cher » parce qu'elle se ferait au détriment des préparatifs essentiels à la 8e conférence ministérielle de l'OMC, qui aura lieu en décembre.
« S'il est un sentiment largement partagé, c'est qu'un élément absolument essentiel [de la conférence] sera la discussion de l'après-Doha. Nous devons travailler ensemble de toute urgence sur ce point et participer à la discussion », a souligné le haut responsable, notant que les pays membres n'avaient pas une minute à perdre pour se préparer.
Le train de mesures portait essentiellement sur un certain nombre de questions relatives au soutien à accorder aux pays les moins avancés et il s'insérait dans le droit fil des efforts visant à sortir les pourparlers de Doha de l'impasse. Le programme de Doha pour le développement, ainsi nommé parce qu'il a vu le jour dans la capitale du Qatar, a été négocié en 2001 par l'OMC pour faire reculer la pauvreté et relancer l'économie mondiale par le biais de la libéralisation des échanges. Mais les pourparlers sont au point mort depuis 2006, principalement à cause des divisions entre les principales nations commerçantes.
Ce n'est pas de gaieté de cœur que les membres de l'OMC ont renoncé à négocier la série de propositions, a commenté M. Punke, qui a déjà tourné la page : « Il faut maintenant voir la situation en face et tracer une voie réaliste à suivre. »
La conférence de l'OMC, qui se tiendra à Genève du 15 au 17 décembre, portera sur le cycle des pourparlers de Doha et sur une large gamme de questions d'intérêt mondial.
Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html