lundi 11 octobre 2010

International: La désignation d'un expert des Nations Unies sur la liberté d’assemblée et d’association est saluée par les membres de l'IFEX

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies vient d’adopter une résolution qui crée un expert des Nations Unies chargé de rapporter comment les pays font la promotion de la liberté d’assemblée et d’association. Cette décision réjouit des organisations comme ARTICLE 19, Freedom House, l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Cette résolution charnière le poste de rapporteur spécial des Nations Unies, lequel effectuera de la recherche et de la surveillance sur les restrictions et les attaques grandissantes contre les organisations de la société civile et les associations politiques partout dans le monde, et fera rapport sur celles-ci.
L’expert aura un mandat de trois ans; il rapportera ses constatations au Conseil et formulera des recommandations de meilleures pratiques.
Soixante-trois États de chacune des régions du monde ont parrainé conjointement cette résolution, en dépit des préoccupations soulevées par la Chine, la Russie, Cuba, la Libye et le Pakistan.
« Restreindre la liberté d’association et d’assemblée pour étouffer les voix dissidentes est devenu une tactique préférée des régimes autoritaires », dit Freedom House. « Les rapporteurs spéciaux demeurent les outils les plus importants de l’ONU pour la promotion et la protection des droits de la personne. »
La résolution invite en outre les gouvernements à respecter le droit des individus et des organisations non gouvernementales à se rassembler de manière non violente et à s’associer librement, par exemple dans des élections ou dans des syndicats.
Les protestations qui ont suivi les élections en Iran, les manifestations politiques à Moscou et les marches des femmes dissidentes à Cuba constituent le genre de sujets que l’on devrait s’attendre à voir les experts couvrir, a déclaré aux reporters l’ambassadrice des États-Unis, Eileen Donahoe, après l’adoption de la résolution.
Dans ses deux derniers rapports sur l’organisme onusien de défense des droits de la personne, Freedom House a invité le Conseil des droits de l’homme à créer le poste de rapporteur spécial sur la liberté d’association.
« L‘adoption de cette résolution démontre que le travail acharné accompli par les États-Unis et d’autres pays qui appuient les droits fondamentaux de la personne peut réaliser des succès importants et surmonter le bloc régional des votes préjudiciables qui a marqué dans le passé un grand nombre des actions du Conseil », dit Freedom House. « Nous espérons voir à l’avenir des gestes plus positifs comme celui-ci. »
Source: Communiqué de l'IFEX

Équateur: Censure et journalistes blessés

Tandis que des centaines de soldats et de policiers en Équateur s’emparaient des casernes de policiers et installaient des barrages routiers à travers le pays le 30 septembre pour protester contre les réductions de leurs avantages sociaux, les autorités ordonnaient aux stations locales de radio et de télévision de diffuser les bulletins de nouvelles de l’État, selon ce que rapportent la Fondation andine pour l’observation et l’étude des médias (FUNDAMEDIOS), la Société interaméricaine de la presse (SIP), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Au moins 20 journalistes ont été blessés dans l’échauffourée.
Après avoir accusé les policiers rebelles de tentative de coup d’État, le Président de l’Équateur Rafael Correa a proclamé l’état d’urgence et ordonné aux stations de télévision et de radio d’interrompre leur programmation et de retransmettre les émissions de Ecuador TV, une chaîne qui appartient à l’État.
Cela signifie qu’à un moment critique, les citoyens ne pouvaient plus recevoir d’information équilibrée en provenance de quelque média indépendant, a déclaré au CPJ Freddy Barros, rédacteur en chef de la station de télévision Ecuavisa.
En réaction, des agents rebelles ont bloqué les aéroports et les routes, occupé l’Assemblée nationale, isolé le Président et envahi les bureaux de Ecuador TV, indiquent les dépêches locales. Un groupe de personnes s’est également rassemblé devant Ecuador TV pour protester contre l’ordre du gouvernement, dit le CPJ.
D’après FUNDAMEDIOS, qui est membre par intérim de l’IFEX, au moins 22 reporters et photojournalistes ont été attaqués, menacés ou harcelés tandis qu’ils couvraient la révolte de la police. Il y avait parmi eux des reporters internationaux de l’Agence France-Presse et de la station de télévision par satellite d’Amérique latine Telesur. Des officiers ont lancé des gaz lacrymogènes et tabassé des reporters, et brûlé et confisqué illégalement de l’équipement des journalistes, indique FUNDAMEDIOS.
« Nous sommes vivement préoccupés par la violence déchaînée contre les journalistes qui couvraient ces troubles, et nous invitons les autorités à traduire en justice les responsables de ces événements », a déclaré le CPJ. « Nous sommes également alarmés devant le recours aux pouvoirs d’urgence par le gouvernement pour ordonner aux radiodiffuseurs de ne retransmettre que la programmation de la chaîne d’État. On a ainsi privé le public du choix d’une couverture de nouvelles à un moment critique. »
Le Président lui-même a été atteint par des bonbonnes de gaz lacrymogènes et par des bouteilles d’eau lorsqu’il a tenté de s’adresser aux policiers dans leurs casernes à Quito, selon ce que rapporte le CPJ. On l’a transporté à l’hôpital, mais des grévistes devant l’établissement l’ont empêché pendant 11 heures d’en sortir, toujours selon les dépêches locales. De nombreux journalistes, dont un correspondant de RSF, se sont vu refuser l’entrée à l’hôpital. Des soldats ont finalement fait irruption dans l’hôpital et ont permis à Correa de rentrer au palais présidentiel.
Toute l’affaire a été déclenchée mercredi dernier par un vote du congrès qui a réduit les avantages sociaux des policiers et des forces armées. Correa s’est juré de châtier les responsables de cette rébellion. Les dépêches indiquent que deux personnes ont perdu la vie pendant cette révolte.
Source: Communiqué de l'IFEX

mercredi 6 octobre 2010

Des obstacles à surmonter pour les chefs d'entreprise du monde en développement ont

Si le climat des affaires est moins que convivial dans tel ou tel pays en développement, les chefs de petites et moyennes entreprises (PME) ont souvent des obstacles plus ardus et plus tenaces à surmonter que leurs semblables dans le monde développé, qu'il s'agisse d'une onéreuse réglementation officielle, de corruption ou d'une mauvaise infrastructure.
Les PME s'attaquent à ces défis de manières diverses. Parfois elles se trouvent des « parrains » dans le secteur public, parfois elles fonctionnent au noir afin d'éviter de payer des droits ou recourent à divers stratagèmes pour éviter d'autres obstacles. Ces tactiques leur coûtent parfois cher. Pourtant, avec de la persistance et de la détermination, elles réussissent envers et contre tout, en particulier si elles arrivent à s'adresser à des réseaux locaux, régionaux ou internationaux pour obtenir des conseils, une tutelle, voire des investissements.

Des similarités et des différences frappantes
S'agissant des PME, les préceptes de la réussite ne diffèrent pas tant qu'on pourrait le croire entre les pays en développement et les pays industriels.
« Un chef de PME doit allier la passion de l'entreprise et la détermination à bien servir le client », déclare Ken Morse, créateur d'entreprise et professeur détaché à la faculté de commerce ESADE, de Barcelone (Espagne). « Il faut se baser sur le client pour guider le développement de l'entreprise, pour recruter un personnel de haute qualité et, bien sûr, il n'est possible d'obtenir des financements extérieurs que si on a des clients qui peuvent prouver la valeur de l'entreprise. »
Ce qui diffère, entre le monde des affaires des pays en développement et celui des pays développés, c'est le degré d'énergie et de persévérance qu'il faut déployer pour démarrer et maintenir à flot une entreprise : il est nécessairement plus élevé dans les pays en développement.
« Il faut beaucoup de volonté pour monter son entreprise dans mon pays », affirme Kneeyee Alex, fondateur d'ESTREET, une fondation nigériane promotrice d'entreprises. Le propriétaire d'une PME au Nigéria doit faire des sacrifices qu'on n'attend pas de ses semblables du monde développé.
Il importe de faire la distinction entre les PME, que les patrons créent afin de faire vivre leur famille, et les véritables opérations d'entrepreneuriat qui visent à remplir un vide dans le marché et qui sont capables de grandir, d'employer un grand nombre de personnes et de contribuer de manière significative à l'économie locale.
Les PME de la première catégorie cherchent essentiellement à survivre, sans chercher à générer des ressources à grande échelle. Beaucoup d'entre elles s'abstiennent de s'enregistrer auprès de l'État vu le temps et le coût que cela demanderait. Mais cela limite alors leur potentiel de croissance et nuit à l'économie nationale qui ne peut ni contrôler ni taxer convenablement ces entreprises au noir.
« La pose d'obstacles pour la création d'une entreprise pousse une PME à l'informalité », a fait observer Julio de Castro, professeur d'entrepreneuriat international à l'université Babson, située à Wellesley (Massachusetts). Une entreprise non déclarée a des coûts plus élevés de capitaux et de transport, davantage de problèmes d'entreposage, des difficultés à embaucher du personnel de qualité et moins de capacité à faire respecter les contrats.
Dans la capitale indienne de New Delhi, on compte environ un million de pousse-pousse qui permettent à leur propriétaires de vivre, mais on n'en compte que 99.000 enregistrés avec l'État, selon Irfan Alam, fondateur de la Fondation SammaaN qui s'occupe de moderniser le secteur des pousse-pousse dans l'État de Bihar. Le nombre immense de pousseurs non déclarés représente un danger public et prive le gouvernement de revenus - pas seulement les droits d'enregistrement, mais également les pots-de-vin que les tireurs de pousse-pousse doivent verser à la police et aux administrateurs. « La taille et les couches multiples de la bureaucratie rendent la tâche difficile aux entrepreneurs », dit M. Alam.

Réseautage et intégrité
Pour faire face à ces problèmes et à d'autres encore, M. Alex recommande que les créateurs d'entreprise se communiquent entre eux leurs histoires. « D'habitude, quelqu'un aura trouvé une solution », affirme-t-il.
Un deuxième avantage du réseautage est que d'autres entrepreneurs ou spécialistes des affaires pourraient devenir des investisseurs ou des clients. C'est ainsi que lorsque deux femmes ont créé l'équivalent égyptien de la grande chaîne de libraires Barnes & Noble, l'appui qu'elles ont reçu de la communauté internationale a mis leurs fournisseurs et leurs clients en confiance, a indiqué Ayman El-Tarabishy, professeur d'entrepreneuriat à l'université George Washington.
« Ces réseau peuvent avoir un impact. C'est notamment le service de conseils qui fait que vous êtes mis en contact avec précisément les particuliers qu'il faut et qui vous disent : "Je vais vous introduire dans mon entreprise à titre de fournisseur." C'est ce petit coup de pouce supplémentaire qui fait la différence. »
Cependant, les entrepreneurs doivent résister à la corruption et se faire une réputation de haute probité morale, a observé Shaffi Mather, entrepreneur social de Kerala (Inde). « Demeurez ferme sur le plan moral, diffusez ce sens moral autour de vous et soyez persistant », conseille Shaffi Mather à ses collègues.
À mesure que les gouvernements reconnaissent l'importance que revêt la création d'entreprises pour la croissance économique et la capacité concurrentielle de leur pays, ils assouplissent progressivement leur réglementation et mettent en œuvre des programmes de soutien aux entreprises et accordent même des contrats publics à des entreprises naissantes.
« Les gouvernements comprennent que les jeunes entreprises et l'écosystème de l'entreprise sont des composants importants d'une culture florissante de la compétitivité », a déclaré M. Morse. Il a notamment remarqué une évolution favorable de l'attitude envers l'entrepreneuriat en Jordanie, au Liban, dans les Émirats arabes unis et au Pakistan. En Chine, où jusque vers 1990 l'économie dépendait presque exclusivement des grandes sociétés publiques pour sa croissance, à présent les PME représentent 60 % de la production industrielle et 75 % de l'emploi, selon International Enrepreneurship, un groupe de promotion des PME.
Par Katherine Lewis
(Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)

Des événements soulignant la Journée mondiale du droit de savoir

Les défenseurs de la liberté d’expression à travers le monde ont célébré cette semaine la Journée du droit de savoir, marquée le 28 septembre de chaque année par des événements et par le partage d’informations sur les raisons pour lesquelles ce droit est important et les façons dont il est violé. ARTICLE 19 vient d’ailleurs tout juste de lancer l’Indice mondial du Droit d’accès à l’information (DAI), et sollicite des commentaires à propos de cet outil.
Au Bangladesh, ARTICLE 19 s’est associé en partenariat avec la Commission de l’Information pour offrir un programme d’une semaine, qui inclut, entre autres sujets, de la formation pour les fonctionnaires sur les normes internationales en matière de DAI et sur les obligations nationales relatives à la divulgation.
En Malaisie, le Centre pour le journalisme indépendant (Centre for Independent Journalism, CIJ), a invité le premier ministre Najib Abdul Razak « à faire des efforts sérieux pour promulguer une loi sur la liberté de l’information conformément à l’objectif de son gouvernement d’éliminer la corruption ».
En Palestine, le Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias (Palestinian Centre for Development and Media Freedoms, MADA) a marqué la journée en publiant, conjointement avec le Réseau arabe pour la liberté de l’information (Arabic Network for Freedom of Information), une étude intitulée « The reality of access to information right in Palestine » (La réalité du droit d’accès à l’information en Palestine »). Le rapport recommande, entre autres mesures, que le droit d’accès à l’information soit inclus dans le projet de constitution palestinienne et que les personnes responsables des institutions publiques soient formées quant à l’importance du DAI.
Au Brésil, l’Association brésilienne du journalisme d’enquête (Associação Brasileira de Jornalismo Investigativo, Abraji) et Transparência Brasil ont cuisiné les candidats au Sénat sur leurs positions à propos du DAI et ont publié les résultats le 28 septembre.
En Colombie, la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) a inauguré une campagne sur le DAI en partenariat avec d’autres organisations, qui ont toutes publié sur la question des articles et des chroniques dans les médias du pays pour marquer la journée.
Heureusement, il y avait beaucoup à fêter cette année, selon ARTICLE 19, qui a participé à des événements dans huit pays, dont le Kenya et le Mexique. Plusieurs pays ont adopté au cours de la dernière année de nouvelles lois ou ont amélioré des législations déjà existantes en matière de DAI, ce qui porte au-delà de 90 le nombre des pays qui se sont dotés d’une loi sur le DAI. Autre développement intéressant dans le domaine du DAI, l’Organisation des États américains a produit un modèle de projet de loi, que les États américains et des Caraïbes sont invités à imiter. Aussi, les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni ont inauguré cette année de nouveaux sites web de données ouvertes, qui donnent aux citoyens un accès immédiat à des renseignements exhaustifs sur les dépenses gouvernementales.
ARTICLE 19 déplore toutefois que plus de la moitié des pays du monde n’ont toujours pas inscrit dans leur législation nationale le droit du public de savoir. Là où cette législation existe, on a fréquemment recours aux lois sur la sécurité et le secret pour verrouiller l’information sur les méfaits du gouvernement et les violations des droits de la personne. Également, plusieurs pays, dont l’Ouganda et l’Angola, font peu d’efforts pour mettre en oeuvre la législation existante pour ce qui est de donner aux public l’accès aux documents du gouvernement.
Pour en savoir plus sur le Réseau des défenseurs de la liberté d’accès à l’information (Freedom of Information Advocates Network), une coalition de groupes qui comprend un certain nombre de membres de l’IFEX, sur les événements organisés cette semaine dans plus de 20 pays pour souligner le droit de savoir, aller à : http://www.foiadvocates.net.
Source: Communiqué vde l'IFEX

L'Iran condamne à 19 ans de prison le « Parrain des blogues »

n blogueur vient tout juste d’être condamné à 19 ans et demi de prison en Iran, un autre risque la peine de mort et trois journalistes se sont vu décerner des peines de plusieurs années de prison, selon ce que rapportent des membres de l’IFEX. Agissez dès maintenant pour appuyer le « parrain des blogues », sobriquet de Hossein Derakhshan, en signant la pétition à : http://www.freetheblogfather.org/
La peine de 19 ans et demi de prison infligée à Derakhshan, qui possède la double citoyenneté canadienne et iranienne, a secoué les défenseurs de la libre expression à travers le monde, dont un grand nombre ont de l’admiration pour cet homme 35 ans parce qu’il est le premier à avoir affiché en 2001 des instructions en farsi sur la façon de tenir un blogue. ARTICLE 19, les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Index on Censorship et le PEN Canada ont préparé une action commune dans le cas de Derakhshan, qu’ils demandent aux autres groupes membres de l’IFEX d’appuyer en la signant.
Invitant l’Iran à libérer Derakhshan immédiatement et la communauté internationale à accroître les pressions pour appuyer les prisonniers politiques iraniens, la déclaration atteste que « la prison n’est pas la place de Hossein Derakhshan ou des dizaines d’autres écrivains, journalistes, universitaires et blogueurs qui continuent à languir dans les geôles d’Iran ».
La condamnation de Derakhshan est survenue le 28 septembre devant un tribunal siégeant à huis clos, mais a été confirmée par Reporters sans frontières (RSF) auprès de sa famille au Canada, qui en a été informée par téléphone par le juge qui présidait le procès.
Derakhshan est retourné en Iran à partir du Canada en novembre 2008 après que les autorités lui eurent promis qu’aucune accusation ne serait portée contre lui. Il a pourtant été arrêté à l’aéroport pour avoir « insulté les dirigeants du gouvernement et les textes sacrés de l’Islam ». Le blogueur a publié dans le passé des textes critiques sur Ahmadinejad et d’autres dirigeants religieux fondamentalistes, mais à la lumière de ses récents écrits d’appui aux politiques d’Ahmadinejad, Derakhshan ne pensait pas être poursuivi, encore moins être torturé en prison.
La peine très lourde n’augure rien de bon pour Vahid Asghari, un étudiant de 24 ans et blogueur partisan des réformateurs qui attend sa sentence et contre qui les procureurs ont suggéré la peine de mort, selon ce que rapportent plusieurs organisations de l’IFEX. Asghari a été arrêté au printemps 2008 et torturé pour lui faire avouer qu’il dirigeait un réseau pornographique en ligne. Son véritable crime, cependant, est d’avoir accueilli les sites web de dissidents et de membres de l’opposition.
Par ailleurs, trois journalistes arrêtés pendant le mois qui a suivi les élections fortement contestées de juin 2009 ont été condamnés à des peines de prison. Shiva Nazar Ahari est une journaliste de 26 ans qui travaille pour le Comité des reporters des droits de la personne et championne des droits des femmes, des enfants et des prisonniers. Elle a été reconnue coupable d’avoir « fait la guerre à Dieu », entre autres crimes, et été condamnée à six ans de prison. Elle était passible de la peine de mort.
Emadeddin Baghi a lui aussi été condamné à six ans de prison pour une interview réalisée en 2007 pour le compte de la BBC, au cours de laquelle il avait critiqué un dirigeant religieux aujourd’hui décédé. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) qualifie cette sentence de « punitive et absurde ».
Enfin, le CPJ rapporte que l’éminent chroniqueur Issa Saharkhiz a été condamné à trois ans de prison le 27 septembre pour « insulte au dirigeant suprême ». Journaliste d’expérience, Saharkhiz aurait déjà subi une crise cardiaque derrière les barreaux, car il a été arrêté peu de temps après les élections.
Derrière ces accusations ridicules se profilent les Gardiens de la Révolution, l’agence de sécurité iranienne, de sinistre réputation, créée quelques mois avant la dernière élection en Iran. Au milieu des protestations de masse dans les rues du pays et des homicides commis par l’État qui ont marqué l’été de 2009, les Gardiens de la Révolution ont annoncé qu’ils pourchassaient un « réseau » de blogueurs et de journalistes prétendument incendiaires qui « incitaient la population à se rebeller », dit RSF.
Le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne presse le régime iranien de considérer les conséquences géopolitiques de ses gestes à un moment où les appels à la conscience semblent n’être d’aucun effet : « Réprimer encore davantage les voix de l’opposition et violer les libertés publiques ne feront qu’accroître l’animosité au sein de la communauté internationale au moment où l’Iran a gravement besoin de maintenir de bonnes relations ».
Source: Communiqué de l'IFEX

Bahreïn: La répression se durcit contre les défenseurs des droits de la personne se durcit

Des centaines d’activistes politiques bahreïnis, de défenseurs des droits de la personne et de personnalités religieuses chiites ont été arrêtés ces derniers mois - un grand nombre d’entre eux ont été torturés en détention - à l’occasion de la pire vague de répression de la libre expression ayant jamais été déclenchée dans le pays, selon ce que rapportent le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Center for Human Rights, BCHR), l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS), le Réseau arabed’information sur les droits de la personne (Arab Network for Human Rights Information, ANHRI) et Human Rights Watch. Les autorités bloquent de nombreux sites web, font taire des groupes indépendants de défense des droits et menacent les défenseurs des droits qui critiquent la torture infligée à des activistes éminents.
Le silence de la communauté international au sujet des mesures répressives en cours à Bahreïn ne font que constituer un appui tacite aux autorités pour qu’elles continuent à étouffer les voix dissidentes qui sont des surveillants potentiels des élections parlementaires du 23 octobre, disent 26 groupes de défense des droits, dont le BCHR, le CIHRS, l’ANHRI et l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR). On s’attend généralement à des violations lors de la tenue du scrutin, si l’on en croit le modèle déjà bien établi de marginalisation politique des communautés chiite et d’opposition.

Afin d’empêcher la publication d’informations indépendantes et critiques, l’Autorité de Bahreïn sur les informations (Bahrain Information Affairs Authority) censure le site web de la société politique la plus importante du pays, la Société Al-Wefaq. Cette organisation avait annoncé récemment qu’elle s’apprêtait à inaugurer sur son site web un service audio-visuel, ainsi que son intention de participer aux élections.
On assiste à une campagne systématique en vue d’instaurer un black-out complet des médias, dit le BCHR. Parmi les sites web bloqués se trouve BahraniNet.net, connu pour sa couverture rapide des médias et ses photos des manifestations. La plupart des sites web bloqués sont des forums de discussion qui appartiennent à des villages chiites qui continuent à traiter des troubles et des arrestations des manifestants.
L’Autorité de Bahreïn sur les informations a en outre banni la publication d’informations sur les activistes détenus et a ordonné à toutes les organisations de la société civile d’appuyer le régime ou de subir des mesures de harcèlement. À la suite de cette intense répression, le BCHR et la Société des jeunes de Bahreïn pour les droits de la personne (Bahreïn Youth Society for Human Rights, BYSHR) ont été contraints de se relocaliser temporairement en Europe. On empêche de voyager certains défenseurs des droits de la personne, notamment Nabeel Rajab du BCHR et Laila Dashti de la BYSHR, qui devaient participer la semaine dernière à la 15e séance du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, où le CIHRS organisait des événements sur Bahreïn, dont la présentation d’une intervention orale devant le Conseil.
Le ministre du Développement et de la Solidarité sociale a émis un décret pour dissoudre le conseil d’administration de l’Association de Bahreïn pour la défense des droits de la personne (Bahraini Association for Human Rights) et d’en remplacer le président élu par un officier du gouvernement - ce qui garantit la mainmise du gouvernement sur l’organisation. Cette décision survient après que l’organisation eut exprimé sa solidarité avec les victimes de la répression. La société a fait plusieurs déclarations affirmant les doits fondamentaux des détenus, notamment l’accès à des juristes et aux membres de la famille et leur droit à un jugement équitable.
Le BCHR et d’autres groupes locaux de défense des droits de la personne ont aussi fortement critiqué le traitement par le gouvernement des détenus et ont publié des dossiers indiquant que les forces de sécurité pratiquent la torture.
Human Rights Watch en appelle au Roi Hamad bin Isa Al Khalifa pour qu’il ordonne la tenue d’une enquête indépendante sur les allégations récentes de torture et de mauvais traitements infligés à d’éminents dirigeants de l’opposition et de manifestants par les forces de sécurité. L’arrestation récente de dirigeants de l’opposition et de militants est liée à leurs critiques des politiques du gouvernement.
En réponse à la répression, l’organisation de défense des droits Front Line ont dépêché à Bahreïn une mission qui a terminé son mandat le 29 septembre. La mission s’est concentrée sur le cas du blogueur incarcéré et défenseur des droits de la personne Ali Abdulemam, détenu au secret depuis trois semaines, à qui on refuse jusqu’à un appel téléphonique.
Source: Communiqué de l'IFEX

vendredi 1 octobre 2010

Yahoo: la fuite des cerveaux

Yahoo a annoncé le départ de trois cadres dirigeants, y compris la patronne de ses activités en Amérique, Hilary Schneider.
Mme Schneider était considérée comme un des piliers de la société californienne, qui peine à se relancer sous la houlette de la directrice générale Carol Bartz, arrivée en janvier 2009 après le départ du co-fondateur Jerry Yang. Outre Mme Schneider, David Ko, responsable de l'audience et des activités mobiles, et Jimmy Pitaro, vice-président des médias, vont également quitter le groupe.
"La société cherche un nouveau patron de la région Amériques et espère annoncer (une recrue) avant la fin de l'année", a indiqué Yahoo, en précisant que Mme Schneider resterait quelque temps pour assurer une transition en douceur. "Le successeur de Hilary sera clairement polarisé sur la croissance de notre chiffre d'affaires dans la région", a souligné la directrice générale Carol Bartz dans un mémo interne cité par le site d'informations spécialisées All Things Digital, assurant avoir déjà reçu "beaucoup d'expressions d'intérêt" pour occuper ce poste stratégique.

Selon All Things Digital, M. Pitaro serait embauché ailleurs, tandis que M. Ko aurait perdu une lutte d'influence face à un nouveau patron produits, Blake Irving. Le site évoquait également une récente réunion entre plusieurs administrateurs de Yahoo, qui pourraient envisager de nommer un lieutenant pour seconder Mme Bartz et lui succéder à l'expiration de son contrat dans 18 mois.
Ces bouleversements interviennent alors que le titre du groupe a perdu près de 20% de sa valeur depuis un an. Sa capitalisation boursière est aujourd'hui de 19,13 milliards de dollars, alors qu'en 2008 Microsoft avait offert jusqu'à 47 milliards de dollars pour reprendre le groupe de Sunnyvale. Aujourd'hui, diverses rumeurs circulent sur des repreneurs potentiels. Sont notamment évoqués une fusion avec AOL, ou encore un rachat par News Corp.
Source: www.lexpansion.com