vendredi 26 février 2010

Cure d'amaigrissement à la BBC

Afin de faire face à la concurrence, la radio-télévision britannique s'apprête à fermer la moitié de son site internet, réduire les dépenses sur les programmes importés des Etats-Unis et fermer deux stations de radio.
La radio-télévision britannique BBC s'apprête à fermer la moitié de son site internet, réduire les dépenses sur les programmes importés des Etats-Unis et fermer deux stations de radio, afin de réduire sa taille pour faire de la place à ses concurrents, rapporte The Times vendredi.

Selon le quotidien britannique, le directeur-général de la BBC Mark Thompson va notamment annoncer, dans un rapport stratégique devant être publié en mars, la diminution de moitié des pages du site internet, accompagnée d'une réduction du quart des effectifs et du budget de ce dernier. Il devrait également désormais limiter le budget d'acquisition de droits de retransmissions sportives à 8,5% de la redevance annuelle qui finance la BBC, laquelle s'élève actuellement à 3,6 milliards de livres (environ 4 milliards d'euros), selon le Times.
La BBC va également fermer les radios numériques 6 Music et Asian Network et des chaînes pour adolescents, afin de laisser le champ libre à ses concurrents sur ce marché, et demander à sa filiale BBC Worlwide de se consacrer sur ses activités à l'étranger et abandonner sa branche britannique de magazines, explique le quotidien.
Ce rapport, qui doit être examiné par le conseil d'administration de la BBC, vise à faire de la place à ses concurrents, durement touchés par la baisse des recettes publicitaires en raison de la récession, poursuit le journal. La BBC, financée par une redevance prélevée sur les foyers possédant un téléviseur, est régulièrement l'objet de critiques de ses concurrents qui dénoncent une position dominante déloyale. Le rapport, selon le Times, a pour objectif de montrer à un futur gouvernement conservateur que la BBC est capable de se réguler elle-même, sans intervention extérieure.
Le Parti conservateur, donné gagnant des prochaines législatives par les sondages et traditionnellement plus hostile à la BBC que ses rivaux travaillistes, est pressenti avoir pour projet de geler la redevance accordée à la BBC.
Source: www.lexpansion.com

Les PIGS….un nouveau virus pandémique dans la zone Euro ?

Ne vous méprenez pas, il s’agit de l'acronyme volontairement péjoratif attribué par des traders anglo-saxons, qui désigne le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne dont les déficits et les dettes publiques atteignent des niveaux records.
Les tableaux ci-dessous montrent l’ampleur des dégâts
Outre le fait que les critères du Pacte de stabilité de Maastricht volent en éclat (-3% pour le premier critère, 60% pour le second), la communauté financière se demande si un scénario à la « Dubaï » (solvabilité de ses Etats) ne risque pas de se produire, dynamitant ainsi l’édifice encore fragile de la zone Euro.
Le discrédit porté sur la dette « souveraine » de ces pays (segment aujourd’hui hypertrophié du marché obligataire, tant européen qu’américain) ravive les tensions sur les marchés financiers, qui n’avaient à l’évidence pas besoin de cela. Du coup, les rumeurs les plus folles circulent. Une bulle obligataire qui s’est formée récemment (refinancement, plans de sauvetage) ne risque-t-elle pas d’éclater ? Elle entrainerait dans son sillage une crise monétaire à l’échelle internationale.
Examinons ce scénario sur l’horizon de temps qui fait sens, celui de l’année en cours. La catastrophe annoncée n’aura pas lieu, ce qui ne signifie par pour autant, l’évitement de difficultés jusqu’ici écartées ou contenues. Les pays d’Europe du Sud ne sont pas Lehman Brothers. Il y a peu de chance que l’Union européenne et la BCE abandonnent les finances de ces pays, aux seules lois du marché. Certes, des contreparties seront exigées, comme la mise en place de plan de rigueur, de sévère austérité, qui par ricochet, pourrait différer la reprise économique d’ensemble et affecter la solidité de la monnaie unique.
Source: www.leconomiste.com.tn

vendredi 19 février 2010

Google veut étendre son expérience de nouveaux formats pour l'actualité

Après des tests concluants menés par le New York Times et le Washington Post, "Living Stories" est désormais open source et accessible à tous les éditeurs de presse.
Google, qui a lancé il y a deux mois "Living Stories", un format de présentation des actualités sous forme de "timeline" et de regroupements thématiques, a ouvert son code cette semaine à tous les éditeurs de presse dans le monde.

Lancé en partenariat avec le New York Times et le Washington Post, les premiers tests ont été concluants, se félicite Google. 75 % des utilisateurs qui ont commenté le service disent avoir préféré ce format aux articles présentés de manière traditionnelle. Les internautes ont consacré lors de leur visite plus de 9 minutes en moyenne à chacune des actualités suivies.
"Nous attendons donc avec impatience d'être en mesure d'offrir plus largement cette technologie. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux modes innovants pour permettre aux éditeurs de presse de diffuser du contenu et capter des lecteurs en ligne, et il s'agit là de l'un des nombreux efforts que nous développons dans cette direction", a déclaré Santiago de la Mora, Directeur Google Livres et Google Actualités Europe, Moyen-Orient et Afrique.
Source: www.lexpansion.com

jeudi 18 février 2010

Les agences de notation pour les nuls

Elles n'ont pas vu la crise venir et ensuite elle l'ont aggravée. Un an plus tard, les agences de notation n'ont pourtant rien perdu de leur autorité. Tous les yeux sont rivés sur les notes qu'elles décernent à la Grèce. Petit rappel de ce qui ne va pas avec ces entreprises omnipotentes.

Qu'est-ce qu'une agence de notation ?
Ce sont des entreprises privées qui apprécient le risque de solvabilité financière d'une entreprise, d'un Etat ou d'une opération financière. Elles mesurent le risque de non remboursement des dettes que présente l'emprunteur. Plus la note est élevée et plus l'entreprise trouvera des fonds à des taux d'intérêt faibles.

L'incapacité à anticiper une crise
Les agences de notation n'ont jamais été capables d'anticiper les crises, que ce soit la crise asiatique de 1997-1998, ou celle des subprimes. Moodys, S&P et Fitch ont toutes trois flanqué des triple A, la note maximale, aussi bien à AIG qu'à ses dérivés sur les produits hypothécaires subprime. De même, lorsqu'en 2001, Goldman Sachs a fourni à la Grèce, déjà fortement endettée, un produit dérivé camouflant un prêt d'un milliard de dollars, Moody's a scellé le montage financier de la note maximale.
Visiblement, leurs modèles d'évaluation ne sont pas au point. "Elles ne prennent pas suffisamment en compte les perspectives macro-économiques et ont une vision trop court-termiste", explique Céline Antonin, économiste à l'OFCE. Leur méthode repose en effet sur l'utilisation de statistiques historiques, ce qui ne leur a pas permis "d'avoir une vision prospective du risque de défaut de ces produits, confirme un rapport du think tank de gauche Terra Nova. Les notations ont alors semblé évoluer avec la situation courante des produits notés sans anticiper un potentiel défaut en cas de récession"..

L'incitation à surnoter les entreprises
Les agences de notations sont payées par les entreprises qu'elles évaluent. Elles sont comme des critiques culinaires qui seraient rémunérés par les restaurants. Le conflit d'intérêt est inévitable. En pratique, l'entreprise demande aux différentes agences de faire du "pre-rating", c'est à dire des simulations de notation, puis elle choisit celle qui la note la plus favorablement. C'est le "rating shopping". "Les moins bonnes notes issues de ces simulations ne sont pas publiées", ajoute Céline Antonin.

Une action procyclique qui aggrave la crise
Une fois que la santé d'une entreprise ou d'un Etat est visiblement dégradée, l'agence finit par abaisser la note. Or cela ne fait que "l'enfoncer" davantage, puisqu'une mauvaise note signifie un taux de refinancement plus élevé, et éventuellement une obligation de collatéral. C'est pourquoi gouvernements et investisseurs ont aujourd'hui les yeux rivés sur la note qui sera attribuée à la Grèce et sur le montage financier que lui avait élaboré Goldman Sachs. Car si elle est rétrogradée, cela déclenchera un "appel de collatéral fatal" de 5,4 milliards d'euros pour la Grèce, prévient l'économiste Paul Jorion.

De maigres réformes
Dans l'immédiat, les autorités politiques misent sur le nouveau règlement européen, en vigueur depuis le 7 décembre 2009, qui sera appliqué fin 2010. "Cette réforme a le mérite de mettre fin au conflit d'intérêt qui naissait du fait que c'était l'agence qui faisait du conseil en montage financier qui notait ensuite ce même montage", explique Céline Antonin. A part ça, la réforme ne s'est pas attaquée aux autres disfonctionnements et conflits d'intérêts qui caractérisent les agences.

Quelles sont les solutions ?
La structure oligopolistique du marché de la notation est souvent présentée comme un responsable de la convergence des notes. De fait, les trois agences détiennent 85% du marché. Une possibilité serait donc de permettre à plus d'agences, y compris des agences publiques, de pénétrer le secteur. Mais noter toutes les dettes du monde est une tâche coûteuse, nécessitant des milliers d'analystes. Atteindre la masse critique pour la financer n'est pas donné à tout le monde. De plus, cette solution risque d'amplifier la tendance du "rating shopping".
Plusieurs pistes ont été explorées pour abolir le conflit d'intérêt qui naît du lien entre les banques et les agences. Première option : transformer ces agences en organes publics. Après tout, il peut sembler paradoxal que ce soit une entreprise privée à but lucratif qui ait ce rôle de régulateur. Deuxième option : adresser la facture non plus à l'entité notée, mais à l'investisseur. Pour autant, le conflit d'intérêt ne serait pas supprimé, mais seulement déplacé : les gouvernements, en tant qu'émetteurs d'obligations, chercheront eux aussi à influencer les agences. Quant aux investisseurs, ils pourraient être tentés de pousser les agences à abaisser la note des bons afin de percevoir des intérêts plus élevés.
Reste une voie : changer les mentalités pour sortir de la dépendance des agences. "Les marchés financiers peuvent fonctionner sans ces notes, affirment Jerome Fons et Frank Partnoy dans le New York Times. Les régulateurs et investisseurs doivent utiliser l'outil dont ils se servaient pour évaluer le risque avant de déléguer cette tâche aux agences : cet outil s'appelle le discernement".
Source: www.lexpansion.com

lundi 15 février 2010

Goldman Sachs aurait aidé la Grèce à dissimuler sa dette

Selon le New York Times, la banque d'affaires américaine aurait utilisé des instruments financiers complexes, comme ceux à l'origine de la crise financière américaine, pour aider la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette.
Un montage élaboré par Goldman Sachs a notamment permis en 2001, juste après l'adhésion d'Athènes à l'Union monétaire européenne, d'aider le gouvernement grec à emprunter des milliards, selon le journal qui cite "des personnes au courant de la transaction".
Ce schéma est resté caché du public car il prenait la forme d'une transaction sur devises, plutôt qu'un prêt. Il a aidé Athènes à respecter les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit tout en continuant de vivre au-dessus de ses moyens, selon le Times.
Goldman Sachs a reçu quelque 300 millions de dollars de commission pour ce montage, selon le NYT citant "plusieurs banquiers au courant de la transaction".
En échange d'argent frais, le gouvernement grec a renoncé à des revenus futurs, comme des taxes d'aéroports ou des recettes du loto, pendant les années à venir.
Selon leurs détracteurs, ces accords n'étant pas été enregistrés comme des dettes trompent les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l'endettement du pays, selon le journal.
Le journal précise encore que début novembre 2009, trois mois avant qu'Athènes devienne l'épicentre de la crise de l'euro actuelle, une équipe de Goldman Sachs, dirigée par son président Gary Cohn, est arrivée à Athènes avec un instrument financier qui aurait permis à la Grèce de repousser à un avenir lointain le poids de la dette sociale. Ce mécanisme n'a toutefois pas été retenu.
L'ampleur abyssale des finances grecques a placé l'euro sous attaque des marchés financiers, mettant à l'épreuve la solidarité des pays de la zone.
Une banqueroute du pays affecterait les banques qui lui ont prêté de l'argent et aurait des effets dans le monde entier, note le Times.
Comme les grandes institutions financières sauvées de la faillite par les pouvoirs publics pendant la crise, la Grèce est "trop grosse pour tomber", écrit le New York Times.
Source: www.lexpansion.com

La crise grecque propulse les CDS sur le devant de la scène

Les CDS, ce sont ces titres qui permettent de s'assurer contre le risque de défaut d'un débiteur... Plus leur coût monte, plus ce risque est élevé. L'immense et nébuleux marché des CDS, ces titres permettant de s'assurer contre le risque de défaut d'un émetteur de dette, est mis en lumière dans la crise de la dette des pays de la zone euro comme la Grèce ou le Portugal.
"Des banques importantes et de grands fonds spéculatifs ont vendu des assurances contre le risque de défaut des Etats européens", souligne l'ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, Simon Johnson.
Ces assurances prennent la forme de Credit Default Swaps (CDS). Le principe est assez simple. D'un côté un créancier (d'un émetteur public ou privé) paie pour se couvrir si jamais son débiteur venait à ne pas rembourser toute sa dette: en contrepartie, une institution financière lui offre de prendre à sa charge cette dette dans cette éventualité.
Plus le risque de défaut augmente, plus cette couverture coûte cher. L'évolution du coût des CDS est régulièrement citée comme un moyen de mesurer au jour le jour l'évolution du risque que présente la dette d'une entreprise ou d'un Etat.

Un marché estimé à 60.000 milliards de dollars
En tenant compte de cet indice, le prix des CDS sur la Grèce "implique une probabilité de défaut de 28% dans les cinq ans à venir", indique Vishal Damor, gestionnaire de portefeuille. La dette grecque est ainsi "plus risquée que celle du Salvador, de la Bulgarie, du Liban ou du Kazakhstan", relève Eric Fry, un ancien financier.
Par ailleurs, plus la perception de ce risque de non-remboursement augmente, comme dans le cas de la Grèce, plus les assurés vont demander à leur assureur de lui faire la preuve de sa propre solidité financière.
"Ces pays perdant de leur crédibilité, (...) ces institutions financières devront se présenter avec du numéraire pour afficher des montants croissants de collatéral. (...) Un risque généralisé de contrepartie -la peur que votre assureur va faire faillite et que cela mettra à terre toutes les banques qui lui sont connectées - montre son horrible visage à nouveau", s'alarme M. Johnson.
Cette crainte est peu partagée aujourd'hui, la Grèce n'étant pas perçue comme devant entrer en cessation de paiements très prochainement.
Mais si cela devait arriver, la réaction en chaîne serait spectaculaire, d'après les opérateurs de marché. "La leçon de la crise financière de 2008 est que les interconnexions qui lient le système bancaire mondial créent une corrélation entre les marchés et permettent à la contagion de s'étendre", rappellent les analystes de Morgan Stanley.
Ce scénario montre le poids d'un marché assez mal connu et déjà responsable de la quasi-faillite en 2008 de l'ex-numéro un mondial des assurances, l'américain AIG, gros émetteur de CDS.
Le marché mondial des CDS est tentaculaire, pesant selon certaines estimations 60.000 milliards de dollars.
Il est aussi particulièrement opaque, passant en très grande majorité par des contrats de gré à gré. La chambre de compensation de l'IntercontinentalExchange (qui revendique 10% du marché) et celle du Chicago Mercantile Exchange, qui n'a pas deux mois d'existence, voient encore leur échapper une grosse part de ce volume.
Pour certains, les principaux acteurs de ce marché sont des spéculateurs ayant intérêt à faire monter l'angoisse. Certains blogs financiers accusent ces institutions financières américaines d'être les instigateurs d'un début de panique, supposé leur rapporter de juteux profits en faisant grimper les taux d'intérêt.
Source: wwww.lexpansion.com

mercredi 10 février 2010

Finance Internationale: L’émergence du risque souverain

Janvier est un mois qi s’achève dans la douleur pour les marchés financiers. L’indice S&P 500 aux Etats-Unis affiche une baisse de 3.7% depuis le début de l’année, les marchés actions européens dégringolent de la même manière et les marchés obligataires ne favorisent guère l’appétit pour le risque. La reprise boursière qui a débuté en mars 2009 s’essouffle et plusieurs acteurs de risque pèsent sur les marchés.
D’un côté, les différents stimuli monétaires, enclenchés par les gouvernements (baisse des taux d’intérêt et injection de liquidités dans les marchés interbancaires) ne peuvent durer éternellement et un resserrement monétaire inattendu (hausse des taux d‘intérêt et retrait des liquidités) peut provoquer un recul soudain des actifs risqués. De l’autre côté, les gouvernements ont détérioré leurs finances publiques en injectant des liquidités pour sauver leurs systèmes bancaires respectifs. Le marché, plus exigent aujourd’hui en termes d’endettement et de déficit budgétaire, pénalise sévèrement les Etats qui peinent à mettre de l’ordre dans leurs finances publiques.

Du relâchement au resserrement
Un fer trop chaud brûle et un fer trop froid salit. Cette astuce de ménagère résume bien la tâche qui attend les argentiers du monde en général et le gouverneur de la Federal Reserve en particulier. Les taux d’intérêt sont au plus bas mais les signes de reprise sont apparents. Les derniers chiffres du chômage aux Etats-Unis montrent un début d’inversion de tendance, la croissance y est de retour et les entreprises qui publient leurs résultats en ce début d’année ont le plus souvent fait mieux que prévu.
Si la Federal Reserve garde les taux bas plus longtemps (comme ceci a été annoncé lors de la réunion des gouverneurs la semaine passée), l’économie court un risque de surchauffe si jamais la reprise est plus vigoureuse que prévue. Si la Fed augmente ses taux directeurs trop tôt, ceci risque d’étouffer une reprise déjà assez timide. Le ton qu’adoptera la Fed pendant ses réunions cette année ainsi que les chiffres économiques américains influenceront les anticipations des investisseurs tout le long de l’année. Cet épisode de sortie de crise est accompagné d’un acte encore plus dramatique, celui de l’émergence du risque de faillite des Etats souverains notamment des membre de la Communauté européenne.
Omar Mechri
Source: www.leconomiste.com.tn