mardi 23 août 2011

Égypte: Les dirigeants militaires ignorent le pluralisme

Les dirigeants militaires de l’Égypte viennent d’infliger un cinglant revers à la libre expression et à la liberté des médias. Ils ont en effet annoncé l’imposition de limites à la participation des organisations de la société civile; ils s’attaquent aux sources de financement des ONG, interdisent la surveillance internationale des élections et ont rétabli le Ministère de l’Information, selon ce que rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arab Network for Human Rights Information, ANHRI), l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Frustrés de l’absence de progrès de la justice sociale et des libertés civiles, des milliers de manifestants ont défilé encore une fois les 23 et 24 juillet au square Tahrir du Caire.
Tandis que les manifestants se dirigeaient vers le ministère de la Défense pendant le week-end, des dizaines d’entre eux étaient attaqués par des assaillants. « Ils se sont retrouvés piégés et ont été agressés par des fiers-à-bras brandissant machettes et couteaux et lançant des pierres et des cocktails molotov », rapporte le « Guardian ». Les récents affrontements marquent une escalade de la tension entre les activistes et les dirigeants militaires égyptiens. Des dizaines de manifestants ont été blessés et au moins un journaliste a été agressé.
De plus, les journalistes et les activistes critiquent le gouvernement à cause de sa lenteur à tenir les procès des principaux dirigeants de l’ancien régime. Les activistes veulent aussi que le gouvernement accélère la transition vers un pouvoir civil, disent les dépêches. La tenue des élections a récemment été repoussée à la fin novembre.
À la place, les généraux en place consolident systématiquement leur propre pouvoir. Au début de ce mois-ci, le feld-maréchal Hussein Tantawi, chef du Conseil suprême des Forces armées (CSFA), a assermenté un nouveau ministre de l’Information après avoir rétabli le ministère de l’Information d’Égypte. Ce ministère avait été aboli après l’éviction du pouvoir d’Hosni Moubarak. Longtemps considéré par les journalistes comme l’instrument de propagande du régime Moubarak, son abolition constituait une exigence clé de la révolution des 18 jours, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
« Le ministère de l’Information est un outil dont se servent habituellement les régimes dictatoriaux », dit l’ANHRI.
La Coalition nationale pour la liberté des médias - composée de groupes de défense des droits comme l’ANHRI et le CIHRS, ainsi que de syndicats et de militants de la défense des médias - rejette cette nomination, rapporte l’ANHRI. La Coalition recommande que le gouvernement considère l’apport des employés des médias et des syndicats de journalistes afin de trouver un moyen de garantir le droit des citoyens à des médias libres et responsables.
Par ailleurs, le gouvernement tente de marginaliser les organisations de la société civile, dit l’ANHRI. Plus de 70 ONG ont demandé une rencontre avec le Ministre de la Justice sociale et de la Solidarité il y a déjà plus de deux mois. Les autorités ont répondu en ajoutant dans la loi de nouvelles contraintes pour les ONG, mettant sur pied une enquête sur le financement étranger de ces organisations, bloquant l’enregistrement de nouvelles organisations et imposant des délais infinis dans l’octroi d’autorisations à recevoir des fonds.
Dans ses manoeuvres pour contrôler les ONG, le CSFA a étendu très loin ses tentacules en interdisant la surveillance étrangère des élections, rapporte le CIHRS. Il s’est ingéré dans l’indépendance démocratique de la Commission suprême des élections en « indiquant les règles qui encadrent la participation des ONG égyptiennes et internationales au processus de surveillance des élections ». Le but de la vérification de tout processus électoral est d’en assurer l’intégrité, de rassurer les citoyens, dit le CIHRS, qui invite le CSFA à permettre aux ONG locales et internationales de faciliter le processus de surveillance internationale des élections égyptiennes.
Source: Communiqué de l'IFEX


lundi 1 août 2011

Après l'impasse de Doha, l'OMC prépare la conférence ministérielle

Washington - Les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont avoués incapables de s'entendre sur un ensemble de mesures qui étaient destinées à venir en aide aux pays les moins avancés et qui auraient constitué « une première moisson » dans la perspective de la conclusion fructueuse du programme de Doha pour le développement.
Tel est le bilan dressé par le représentant permanent des États-Unis à l'OMC, l'ambassadeur Michael Punke.
« La seule solution pour parvenir à adopter un train modeste de mesures, c'était que tous les acteurs majeurs soient prêts à faire des contributions significatives », a déclaré le haut responsable le 26 juillet devant le Comité des négociations commerciales de l'OMC, à Genève. « Comme on le craignait, les participants se sont révélés beaucoup plus à l'aise quand il s'agissait de parler de ce que les autres pouvaient leur donner plutôt que de parler de leurs contributions à eux. »
Malgré le travail de fond des États-Unis qui avaient étudié les questions sous tous les angles et préparé l'ensemble des mesures proposées « sans ménager leurs efforts », a déploré l'ambassadeur, « il n'y a pas eu d'accord et il n'y en aura pas ».
« Cette conclusion, personne ne la voulait, mais les faits sont incontournables », a-t-il ajouté. M. Punke, qui est également le représentant permanent adjoint du président pour le commerce extérieur, a notamment cité les « positions figées » de plusieurs membres et « les lignes à ne pas franchir » qu'ils ont tracées.
La poursuite des discussions sans perspective de succès « reviendrait à très cher » parce qu'elle se ferait au détriment des préparatifs essentiels à la 8e conférence ministérielle de l'OMC, qui aura lieu en décembre.
« S'il est un sentiment largement partagé, c'est qu'un élément absolument essentiel [de la conférence] sera la discussion de l'après-Doha. Nous devons travailler ensemble de toute urgence sur ce point et participer à la discussion », a souligné le haut responsable, notant que les pays membres n'avaient pas une minute à perdre pour se préparer.
Le train de mesures portait essentiellement sur un certain nombre de questions relatives au soutien à accorder aux pays les moins avancés et il s'insérait dans le droit fil des efforts visant à sortir les pourparlers de Doha de l'impasse. Le programme de Doha pour le développement, ainsi nommé parce qu'il a vu le jour dans la capitale du Qatar, a été négocié en 2001 par l'OMC pour faire reculer la pauvreté et relancer l'économie mondiale par le biais de la libéralisation des échanges. Mais les pourparlers sont au point mort depuis 2006, principalement à cause des divisions entre les principales nations commerçantes.
Ce n'est pas de gaieté de cœur que les membres de l'OMC ont renoncé à négocier la série de propositions, a commenté M. Punke, qui a déjà tourné la page : « Il faut maintenant voir la situation en face et tracer une voie réaliste à suivre. »
La conférence de l'OMC, qui se tiendra à Genève du 15 au 17 décembre, portera sur le cycle des pourparlers de Doha et sur une large gamme de questions d'intérêt mondial.
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jeudi 28 juillet 2011

Comment l'Age d'or de l'Islam a façonné le monde moderne

Washington - Qu'est-ce qu'une caméra, du café, une brosse à dents et du parfum ont en commun ? Il s'agit de leur origine, car toutes ces choses remontent à l'Âge d'or de la civilisation musulmane.
Ce sont en effet quelques-unes des innovations qu'on peut découvrir dans l'exposition itinérante dénommée 1001 inventions : l'Âge d'or de la civilisation musulmane, qui s'est ouverte le 27 mai au Centre des sciences de Californie à Los Angeles et dure jusqu'au 31 décembre 2011. Elle révèle l'épanouissement des sciences et de la technologie dans le monde islamique du VIIe au XVIIe siècles.
De l'Espagne méridionale à la Chine, la civilisation islamique attira de nombreux érudits d'autres religions qui élargirent les connaissances des Égyptiens, des Grecs et des Romains et ce faisant inspirèrent les avancées qui ouvrirent la voie à la Renaissance. Selon Diane Perlov, première vice-présidente du programme des expositions au Centre des sciences de Californie, 1001 inventions « dévoile les origines multiculturelles des sciences modernes » et les liens étroits entre la société occidentale et d'autres cultures.
L'exposition s'est d'abord ouverte à Londres, puis s'est rendue à Istanbul et à New York avant d'arriver à Los Angeles. Elle présente des exemples de progrès réalisés dans le domaine de l'ingénierie, de la navigation maritime, de l'architecture, des mathématiques et de la médecine, ainsi que des objets nés à l'ère islamique et que l'on trouve aujourd'hui dans des foyers partout dans le monde.
Salim al-Hassani est conservateur de l'exposition et professeur émérite à l'université de Manchester en Grande-Bretagne. Il cite « l'amnésie historique au vu des avancées scientifiques et culturelles réalisées au Moyen-Âge » et que 1001 inventions cherche à rectifier.
Les visiteurs de l'exposition peuvent examiner une copie fonctionnelle d'une horloge de 5 mètres de haut du XIIe siècle dite horloge-éléphant, son socle ayant la forme de l'animal. Mise au point par un ingénieur en mécanique du nom d'al-Jazari, originaire d'une région qui correspond à la Turquie méridionale de nos jours, elle comporte des emblèmes de diverses cultures dont des dragons chinois, un phœnix égyptien et des robots de bois portant des turbans arabes.
Parmi les écrans interactifs que l'on trouve à l'exposition figure un jeu informatique « qui vous fait suivre une ancienne route commerciale et vous demande de décider quels articles vendre ou acheter dans quels marchés », a dit Mme Perlov. « Non seulement les visiteurs apprennent quels biens et services étaient échangés dans le cadre d'un commerce mondial mais aussi comment les informations et le savoir se propageaient de la sorte. »

En outre, les visiteurs peuvent « déplacer une figurine sur l'écran à travers une maison moderne et trouver tous les articles dont l'origine remonte à l'ancienne civilisation musulmane », a expliqué Mme Perlov. « Un son de cloche se fait entendre chaque fois qu'ils trouvent l'un de ces articles tels que du parfum, du savon, une brosse à dents, un produit de beauté, du café... »
Ceux qui se rendent à l'exposition se familiarisent aussi avec les innovateurs de l'ère islamique classique, par exemple la princesse Fatima al-Fihri qui en 859 fonda la première université moderne (c'est-à-dire comportant diverses facultés et disciplines et ouverte tant aux hommes qu'aux femmes) à Fez, au Maroc. Un autre innovateur est le physicien égyptien Alhazen, né en 965, qui découvrit les fondements de l'optique physiologique moderne. Alhazen inventa « la chambre noire », qui a finalement mené à la création des caméras modernes.
Le médecin andalou al-Zahrawi (936-1013) fut le premier chirurgien à utiliser systématiquement des sutures dites en boyaux de chats mais en réalité en boyaux de moutons. Il mit au point divers instruments chirurgicaux sophistiqués, dont le scalpel, les seringues, les forceps et les aiguilles chirurgicales. Bien que de tels instruments soient actuellement fabriqués à partir de matériaux qui dépassent de loin ceux dont disposaient les premiers chirurgiens, « leur concept et la façon de les utiliser demeurent les mêmes », a dit M. al-Hassani.
« L'un des messages les plus importantes que cherche à transmettre cette exposition est que l'humanité partage un legs scientifique commun, a-t-il souligné. Nous espérons que 1001 inventions inspirera les enfants de toutes origines à explorer la possibilité d'une carrière dans les sciences et la technologie. »
« Nous vivons aujourd'hui à l'ère de la mondialisation, en l'occurrence du partage des sciences et des idées à travers le monde entier, mais cela se produisait aussi dans le passé, a expliqué M. al-Hassani. Des hommes et des femmes de différentes religions - et d'aucune - ont travaillé ensemble à l'époque de la civilisation musulmane pour avancer nos connaissances du monde. »
Lauren Monsen
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samedi 16 juillet 2011

Syrie: Dans la guerre de propagande que mène le régime, un chanteur révolutionnaire est assassiné

Au cours des quelques dernières semaines, dans la ville septentrionale de Hama, en Syrie, jusqu’à 200 000 résidents se rassemblaient chaque soir au square al-Aqsi pour faire leur part dans les soulèvements arabes. La plupart du temps, Ibrahim Kashoush, connu du public comme « le chanteur de la révolution », interprétait des chansons politiques exprimant la fronde populaire. Tout cela a pris fin abruptement le 5 juillet, lorsqu’il s’est fait trancher la gorge par les forces de sécurité dans une série de raids mortels, selon ce que rapporte le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network of Human Rights Information, ANHRI).
Le meurtre de Kashoush constitue le signe ultime que le régime du Président Bachar al-Assad est déterminé à remporter coûte que coûte la guerre de propagande, dit Index on Censorship.
Une des chansons de Kashoush, « Pars, Bachar », s’adresse directement au Président et tourne en ridicule ses propos sur la réforme. On peut en voir la vidéo ici :
Source: Communiqué de l'IFEX

jeudi 7 juillet 2011

L'IFEX annonce que le 23 novembre sera la Journée internationale pour mettre fin à l'impunité

L'impunité a toujours été considérée comme une priorité absolue par les membres de l'IFEX. Il n'est donc pas étonnant qu'à la Conférence de définition de stratégie de 2011 de l'IFEX qui s'est tenue à Beyrouth, au Liban, la semaine dernière, les membres de l'IFEX ont annoncé qu'ils joignaient leurs forces pour lancer la première Journée internationale pour mettre fin à l'impunité, le 23 novembre, anniversaire de l'attentat le plus meurtrier jamais perpétré contre des journalistes dans l'histoire récente, à savoir le massacre de 2009 à Maguindanao, aux Philippines.
Dans le sillage de cette annonce, les membres ont appris que le journaliste pakistanais Saleem Shahzad avait été retrouvé assassiné à Islamabad, fort probablement à cause de ses reportages sur les liens entre Al Qaida et la marine du Pakistan.
Shahzad compte ainsi parmi les 16 journalistes qui ont été assassinés au Pakistan depuis 2000. Pourtant, comme le fait remarquer la Fondation de la presse du Pakistan (Pakistan Press Foundation, PPF), on ne recense qu'une seule condamnation - pour le meurtre très médiatisé de Daniel Pearl, reporter au « Wall Street Journal ». Avec une fiche pareille, il ne semble pas déraisonnable de penser que la justice sera aussi illusoire dans l'affaire de Shahzad.
« La mort de Saleem Shahzad est un autre coup dur pour nous, pour le Pakistan. Nous n'aurions pu imaginer une chose pareille », a déclaré le secrétaire général de la PPF, Owais Aslam Ali, qui était également un ami très proche de Shahzad.
Malheureusement, le cas de Shahzad ne constitue pas une exception. Rien qu'au sein de la communauté des défenseurs de la libre expression, plus de 500 journalistes ont été tués au cours des dix dernières années et, dans neuf cas sur dix, les tueurs n'ont pas été inquiétés.
On espère que cette Journée internationale pour mettre fin à l'impunité mettra en lumière les tentatives des membres de l'IFEX pour corriger cette situation.
« La Journée servira de plate-forme... pour exiger que les tueurs de journalistes ne l'aient pas facile, et pour assurer que nos collègues qui travaillent dans des pays où règne une impunité continue et généralisée sentent que leur travail est apprécié et que leur vie est précieuse », dit le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
D'après l'Index de l'Impunité de 2010, établi par le CPJ et dévoilé à la conférence de l'IFEX, l'Irak se classe encore une fois au premier rang pour ce qui est des meurtres non résolus (92) au cours des dix dernières années. Aucune région toutefois n'est épargnée : la Somalie et les Philippines, qui ont rejoint l'Irak au sommet du classement, ne montrent aucun signe ni d'amélioration ni de détérioration.


La Russie et le Mexique, « deux des pays les plus meurtriers du monde pour la presse, prennent des orientations différentes dans la lutte contre la violence meurtrière dirigée contre la presse », la Russie présentant une légère amélioration avec plus de condamnations et moins de meurtres. (Pendant la conférence, un des assassins d'Anna Politkovskaïa a été arrêté.) La situation s'est dégradée cependant au Mexique, où les journalistes évitent délibérément d'aborder certains sujets délicats.
« L'impunité constitue un indicateur clé pour évaluer le degré de liberté de la presse et de la libre expression partout dans monde », dit le CPJ.
Et pourtant, il y a de l'espoir : une discussion lors de la conférence a porté sur des mesures de riposte qu'il est possible d'adopter pour combattre l'impunité - en particulier avec la connaissance que 40 pour 100 des journalistes assassinés ont d'abord été menacés.
Aux Philippines, par exemple, « la campagne de lutte contre l'impunité comporte des initiatives en vue de réformer le système de justice criminelle, qui pose problème » dit le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (Center for Media Freedom and Responsibility, CMFR), mesures qui vont de la modification du code pénal à la modification du programme de protection des témoins.
La position légèrement améliorée de la Colombie dans le classement est attribuable en grande partie au programme spécial de protection mis en place par le gouvernement, lequel assure une protection physique aux journalistes en danger, selon ce qu'indique la Fondation pour la liberté de la presse de la Colombie (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP). Les défenseurs de la libre expression au Mexique font maintenant pression sur leur gouvernement pour qu'il emboîte le pas à la Colombie.
À l'approche de la Journée du 23 novembre, les membres de l'IFEX qui participent à la lutte contre l'impunité vont discuter et analyser ces tendances et d'autres qui émergent, et vont présenter de nouvelles stratégies qui vont renforcer leur campagne anti-impunité.
« Nous voyons à notre bureau toutes ces initiatives créatrices que prennent les membres de l'IFEX pour combattre l'impunité dans leurs propres contextes », explique Annie Game, directrice générale de l'IFEX. « Nous avons besoin d'une meilleure façon de promouvoir ce travail et le fait d'avoir une journée qui y est consacrée représente un important premier pas pour sensibiliser les gens et proposer des mesures concrètes afin de combattre l'impunité. »
Selon Jacqui Park, du bureau Asie-Pacifique de la FIJ, « je pense que la meilleure chance que nous ayons [de combattre l'impunité], c'est en collaborant avec nos partenaires sur le terrain, et non pas en abandonnant notre lutte. La revendication internationale concertée, ça marche, comme dans le cas de J.S. Tissainayagam [journaliste sri-lankais détenu à tort], qui a fini par être gracié. Ce sont des forums comme celui de l'IFEX qui nous fournissent la meilleure chance de succès. »
L'IFEX présentera le travail de lutte contre l'impunité mené par ses membres sur un site web spécial consacré à la Journée. Le site fournira aussi des moyens d'action que vous pouvez prendre. Restez à l'écoute.
Source: Communiqué de l'IFEX

jeudi 30 juin 2011

Tunisie: Il faut des médias forts et une société civile forte après la révolution, dit le TMG de l'IFEX

Si les Tunisiens doivent jouer un rôle informé dans la transition du pays vers la démocratie, il leur faut des médias libres et indépendants et une société civile forte, démocratique et ouverte, indique le premier rapport du Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'IFEX (TMG de l'IFEX), depuis la chute du régime du Président Zine el-Abidine Ben Ali, en place pendant 23 ans.
Intitulé « L'oppression a laissé de profondes cicatrices : Évaluation des exigences critiques pour la liberté d'expression dans la transition démocratique de la Tunisie », le rapport documente les préoccupations clés et les difficultés immédiates concernant la censure et la libre expression en Tunisie - comme elles sont perçues par plus de 80 professionnels des médias, les défenseurs de la société civile et les autorités interviewés lors de la mission du TMG de l'IFEX en Tunisie du 9 au 16 avril.
Le rapport a constaté que l'on peut déjà relever des restes du régime de Ben Ali dans l'industrie des médias, comme un cadre juridique suranné et même certains de ses hommes liges.
Reconnaissant que certains progrès ont été réalisés depuis le 14 janvier, le rapport du TMG de l'IFEX s'attaque également à ce qu'il faut faire pour maintenir l'élan de changement à la veille de l'élection de l'Assemblée constituante, prévue le 23 octobre 2011.
« Le gouvernement tunisien doit - en consultation avec les différents intervenants - mettre en place un cadre propice qui assurera le pluralisme et la diversité dans les médias. Le nouveau paysage médiatique doit prendre en compte les aspirations démocratiques des Tunisiens et s'attaquer rapidement au monopole exercé dans le secteur par les proches alliés de l'ancien régime », a déclaré Fatou Jagne Senghore d'ARTICLE 19 lors du lancement du rapport la semaine dernière à Tunis.
De plus, la « participation est la clé », a déclaré Rohan Jayasekera de Index on Censorship, qui préside le TMG de l'IFEX. « La démocratie a besoin de l'engagement le plus vaste et de l'éventail d'opinions le plus étendu possible, et tandis que les journalistes citoyens et les militants du web doivent toujours travailler comme garants de la révolution tunisienne, il reste encore au gouvernement par intérim de la Tunisie et à une bonne partie des médias grand public à faire leurs preuves devant le peuple. »
La mission s'est déroulée sous la direction de l'Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d'information (WAN-IFRA), dans le cadre d'un projet continu du TMG de l'IFEX qui, cette année, se concentre sur une campagne qui vise à mettre fin à la censure.
Source: communbiqué de l'IFEX

Les experts de la santé publique notent dix signes d'amélioration au XXIe siècle

Washington - La réduction du taux de mortalité infantile et les progrès au niveau de la prévention et des traitements pour diverses maladies, tels le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, figurent parmi les dix principaux accomplissements réalisés dans le secteur de la santé publique au cours de la première décennie du XXIe siècle, selon le Centre d'épidémiologie des États-Unis (CDC).
La plus importante agence fédérale de santé a publié le 24 juin la liste intitulée « Dix principaux accomplissements de la santé mondiale 2001-2010 » dans le cadre de son Rapport hebdomadaire sur les maladies et la mortalité (MMWR).
Le CDC a effectué un sondage auprès des experts de la santé dans le monde entier, leur demandant quels étaient à leur avis les meilleurs accomplissements dans ce secteur, pour en établir ensuite la liste sur la base de leurs réponses. Le rapport du CDC souligne que les accomplissements n'ont pas été classés par rang d'importance puisqu'ils en revêtent tous le même degré.
Le nombre d'enfants décédés avant l'âge de 5 ans a diminué de deux millions au cours des dernières années, selon le rapport qui fait état de cette réduction du taux de mortalité infantile comme l'un des progrès importants de la décennie écoulée. Et l'amélioration de ce taux annuel va en s'accroissant. Un accès amélioré aux vaccins, aux micronutriments complémentaires et à l'eau potable ont permis de sauver la vie d'enfants qui autrement auraient péri en jeune âge.

Les campagnes élargies d'immunisation ont été le facteur clé dans le déclin abrupt du nombre de décès dus aux maladies infectieuses, précise le MMWR. La vaccination contre la rougeole, la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche a prévenu 2,5 millions de décès par an. Une meilleure connaissance de l'efficacité des vaccins et des mécanismes novateurs de financement ont permis la réalisation de ces progrès, souligne le rapport du CDC.
La proportion de la population mondiale ayant accès à de l'eau salubre est passée de 83 % en 2000 à 87 % en 2008, tandis que l'accès à des systèmes d'assainissement a augmenté aussi, de 58 % à 61 %. La combinaison de ce genre d'initiatives a permis de sauver la vie aux jeunes enfants qui auraient succombé à la diarrhée, laquelle en tue chaque année plus que ne le font ensemble le sida, le paludisme et la rougeole.
Une réduction du nombre des nouveaux cas de VIH/sida et l'accès élargi aux traitements contre cette maladie ont aussi été notés comme l'un des principaux accomplissements sanitaires des dix dernières années. Le nombre des patients qui reçoivent des thérapies antirétrovirales dans les pays à faible et moyen revenus s'élevait à plus de 5 millions de personnes en 2009, un total qui aurait été inconcevable au début de la décennie.
La campagne contre le VIH/sida est étroitement liée à la réduction du taux de prévalence et de mortalité de la tuberculose, celle-ci étant l'une des infections opportunistes qui attaquent le système immunitaire compromis d'une personne atteinte du sida. « Depuis 2000, les taux de dépistage et de traitements réussis se sont accrus de près de 20 %, avec l'incidence et la prévalence en déclin dans toutes les régions du monde », précise le rapport.
La première décennie du XXIe siècle a aussi permis de réaliser des progrès dans la lutte contre des maladies souvent dites « maladies tropicales négligées », du fait non pas qu'elles soient rares mais qu'elles touchent les populations des pays les plus pauvres qui n'ont guère les capacités économiques ou politiques de lancer des initiatives efficaces contre elles. De l'avis des experts sondés, des efforts concertés ont permis de concrétiser des avancées dans la lutte contre trois de ces maladies, à savoir la dracunculose (ver de Guinée), l'onchocercose (cécité des rivières), et la filariose lymphatique qui semblent toutes sur la voie de l'éradication. Moins de 1.800 cas de dracunculose ont été signalés en 2010 ; la distribution des médicaments a permis de contrôler la propagation de cette maladie dans les six pays où elle demeure une menace et devrait éliminer sa transmission d'ici à 2012. En 2000, 120 millions de personnes ont été infectées par la filariose lymphatique, mais les campagnes massives d'administration de médicaments en ont fortement réduit l'incidence bien que 63 pays soient encore à risque.

Le nombre de vies sauvées n'est pas toujours l'aune du succès remporté, notamment dans le cas du tabagisme. Les décès prématurés qui en découlent ont augmenté de quelque 600.000 depuis 2000, mais les initiatives anti-tabac engagées par les gouvernements, notamment les interdictions de fumer, les impôts, la sensibilisation par la publicité et autres se sont multipliées. C'est pourquoi les experts sondés par le CDC font figurer le contrôle du tabagisme parmi les accomplissements sanitaires de la décennie.
La sécurité routière en est un autre, et ce, grâce à l'éducation et à la sensibilisation qui ont mené à des progrès dans ce domaine. Chaque année, 1,3 million de personnes périssent dans des accidents de la route et ce total continue à augmenter dans les pays en développement. Mais le rapport note qu'une sensibilisation accrue aux dangers de la circulation en tant que menace à la santé publique a mené à une réduction importante du taux de mortalité afférente en Europe. À noter que l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé les années 2011 à 2020 Décennie d'action pour la sécurité routière.
Par ailleurs, une coopération internationale accrue au niveau de la santé publique a permis de renforcer le dépistage des pandémies pour mieux les combattre, un autre progrès de la dernière décennie, ajoute le CDC. Le Règlement sanitaire international est entré en vigueur en 2007 et a servi à accroître les capacités en matière de surveillance et d'action en cas de nouvelles épidémies de maladies infectieuses.
Par le biais de leur Centre d'épidémiologie et de leur Agence pour le développement international (USAID), les États-Unis ont apporté un appui considérable à toutes ces réalisations du domaine de la santé publique. Le Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), lancé en 2003 avec une enveloppe de 15 milliards de dollars, a contribué à fournir des traitements pour le VIH/sida à des millions de personnes dans le monde. En 2010, le gouvernement Obama a mis en œuvre l'Initiative des États-Unis en matière de santé mondiale, un programme doté de 60 milliards de dollars visant à poursuivre la lutte contre les maladies dans les pays en développement. Les États-Unis ont aussi joué un rôle directeur dans l'expansion des programmes d'immunisation qui visent à protéger un nombre toujours croissant d'enfants contre les maladies infectieuses et à persévérer dans la poursuite de l'éradication de la polio.
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