vendredi 11 janvier 2013

La Banque de France confirme que l’économie française est entrée en récession


La Banque de France confirme prévoir une contraction de 0,1% de l’économie française au quatrième trimestre 2012, dans sa troisième et dernière estimation fondée sur son enquête mensuelle de conjoncture publiée jeudi.
Selon l’agence Reuter, le chiffre de la croissance au quatrième trimestre sera publié le 14 février par l’INSEE. L’institut de la statistique a dit fin décembre prévoir une baisse de 0,2% du PIB au quatrième trimestre, avant une légère reprise début 2013.
L’enquête de la Banque de France fait apparaître par ailleurs une hausse de quatre points de l’indicateur du climat des affaires dans l’industrie, à 95, celui des services étant stable à 91.
Selon la Banque de France, » la production industrielle a légèrement progressé en décembre, en dépit d’un nouveau recul dans les machines et équipements et d’une baisse des autres matériels de transport (construction aéronautique, navale et ferroviaire) ».
Les livraisons se sont intensifiées dans l’ensemble des secteurs, à l’exception des fabricants d’équipements et de machines.
Le taux d’utilisation des capacités de production s’est stabilisé et les carnets de commandes restent à un niveau jugé insuffisant malgré de meilleures prises d’ordres. Les stocks de produits finis sont proches du niveau souhaité, ajoute-t-elle.
Dans les services, l’activité est quasi stable, le recul du travail temporaire et de la réparation automobile ayant, selon la Banque de France, compensé la progression des activités informatiques.
Les prix sont restés stables et les effectifs ont très légèrement fléchi.

B.L
Source: www.leconomistemaghrebin.com

 

La majorité des 52,6 millions de travailleurs domestiques dans le monde est victime de précarité

« Derrière les portes closes des domiciles privés où ils travaillent, les travailleurs domestiques, ainsi soustraits à la vue et à l’attention du public, sont demeurés longtemps hors du domaine relevant des moyens d’action conventionnels. » C’est par cette image morose que l’Organisation Internationale du Travail a présenté son rapport 2012 sur la situation des travailleurs domestiques dans le monde. Rendue publique hier, l’étude avance qu’entre 1995 et 2010, 9 millions de personnes supplémentaires ont rejoint le marché pour porter à plus de 52 millions le nombre d’employés domestiques, des femmes pour la plupart.
Employées pour des tâches de ménage ou d’assistance aux enfants ou aux personnes âgées, ces femmes sont surexploitées, comme le précise bien Sandra Polaski, directrice générale adjointe de l’OIT. « On attend souvent des travailleurs domestiques qu’ils travaillent davantage d’heures que les autres travailleurs et dans de nombreux pays ils ne jouissent pas des mêmes droits au repos hebdomadaire que les autres travailleurs », a-t-elle affirmé. En effet, selon le rapport, plus d’un tiers des travailleuses domestiques n’ont aucune protection de la maternité. La majorité d’entre elles sont exclues de la législation nationale du travail et 45% n’ont droit à aucun repos hebdomadaire ni congé annuel payé.
S’appuyant sur les statistiques officielles de 117 pays, le rapport met en relief des zones où la situation des domestiques est la plus périlleuse. Il s’agit principalement de l’Asie, avec 41% des travailleurs domestiques. En Arabie Saoudite et au Qatar la durée du travail hebdomadaire moyenne dépasse même les 60 heures.
Des chiffres contraignants pour les experts de l’OIT qui ont essayé, en plus de focaliser sur des chiffres et des statistiques, d’analyser les mécanismes de la protection légale disponibles dans ces pays concernés par le rapport. Pour Martin Oelz, expert à l’OIT, le travail domestique « qui a longtemps été absent des débats de politiques publiques, des réformes sociales et de la protection du travail », doit désormais être protégé par des lois et des instruments juridiques effectifs. La Convention (n° 189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques en est une. Adoptée en juin 2011 par la Conférence générale de l’Organisation internationale du Travail, ce texte offre un cadre normatif pour un travail domestique décent. Ratifiée jusqu’ici par trois pays seulement, la convention serait pour la Tunisie un outil pratique et profitable, d’autant plus que le travail domestique dans les diverses régions du pays est largement marginalisé.
Non seulement le nombre exact des employés domestiques en Tunisie est inconnu, mais le cadre juridique réglementant le secteur est réduit à une unique et ancienne loi: la loi de 1965 relative à la situation des employés de maison. D’où la nécessité pour les activistes tunisiens, comme les militantes de l’Association des Femmes Tunisiennes pour la recherche sur le développement, de ratifier la Convention (n° 189). Dans une étude présentée l’été dernier, l’Afturd avait en effet dévoilé que « sur un échantillon de 100 employées de maison interrogées, 14,2 % ont déjà subi des violences sexuelles, plus de 50% sont mineures et 97,8% ne touchent pas le salaire minimum ».
Hafawa Rebhi
 

Quand l’action Facebook rebondit sur un brouhaha

L’action Facebook vient de franchir la barre des 30 dollars, un cours des plus éminents depuis près de six mois. Et pour cause, une annonce majeure qui se fera lors d’une conférence de presse le 15 janvier.
Intérêt ou audace, les investisseurs font preuve de courage, ils n’ont plus peur de Facebook. Avec un taux de croissance de 10%, l’action du réseau social reprend des couleurs, et la firme rassure enfin ses investisseurs. Rappelons que l’action a été au plus bas de toute son histoire le 4 septembre dernier, à 17,73 dollars contre une entrée en mai à 38 dollars.
Il a suffi d’une simple annonce, sous forme d’une invitation à une conférence de presse qui se tiendra le 15 janvier au siège de la firme, à Menlo Park en Californie, pour susciter tout leur intérêt.
Une invitation qui ne laisse personne indifférent, certes, mais qui ne permet aucune extrapolation non plus de ce qui pourrait être annoncé. Seul indice quant à ce qui est à venir: «Venez et voyez ce que nous construisons ». Une petite phrase qui rend certaines rumeurs plausibles, faisant ainsi grimper le titre de manière consistante.
Et pourtant les rumeurs n’en finissent pas : du Facebook phone au moteur de recherche, il ne reste plus qu’à attendre !
Faten Chabir
 

mardi 1 janvier 2013

La Mission Mars en première place dans une année de grands moments pour l’exploration spatiale

Washington - En 2012, l'agence spatiale des États-Unis a plongé dans les secrets d’autres mondes, a mis au point et testé de nouvelles technologies pour atteindre ces mondes, et a poursuivi ces objectifs en partenariat avec les agences spatiales de nombreux autres pays.
Le rover Curiosity, grand comme une voiture, a atterri sur la surface de Mars au mois d’août, sous les yeux émerveillés et fascinés d’un public Internet mondial de plusieurs millions de personnes.
Curiosity, équipé du Laboratoire spatial pour Mars, est le quatrième véhicule motorisé que la NASA a fait atterrir sur la Planète rouge ainsi que le plus sophistiqué. Sa mission est de chercher des signes qu'un environnement habitable a existé sur la planète à un moment de son passé.
« Nous avons atterri droit dans un ancien lit de rivière », a dit Michael Meyer, chercheur principal du Programme d'exploration de Mars de la NASA, lors d'une réunion début décembre. Des cailloux usés par l'eau photographiés par Curiosity à ses débuts ont confirmé qu’un élément primordial pour la vie coulait jadis sur la surface maintenant sèche.
Curiosity effectue une mission de deux ans sur Mars. Le siège de la mission au Laboratoire de propulsion par réaction en Californie va bientôt envoyer le rover en excursion vers une montagne voisine à la recherche de davantage de signes d'un environnement qui pourrait avoir été propice à la vie.
Les instruments scientifiques à bord du véhicule recueillent des données sur les multiples caractéristiques du paysage. Une station de surveillance de l'environnement construite et fournie par des scientifiques espagnols enregistre des informations sur les variations journalières et saisonnières des conditions climatiques martiennes. L’Institut météorologique de la Finlande a également contribué à cet instrument scientifique.
La collecte de données environnementales martiennes sur une période d’un an fournira des informations essentielles aux planificateurs et ingénieurs de la NASA, qui étudient la façon de maintenir en vie le premier équipage humain à se poser sur Mars dans les décennies à venir.
Mars a très peu d’atmosphère, laissant la surface exposée à des niveaux élevés de radiations solaires et spatiales, et c'est une préoccupation majeure pour une future mission avec équipage. L’agence spatiale allemande a contribué à la conception et la construction du dispositif d'évaluation de radiation qui permettra de suivre cet élément essentiel des conditions environnantes de Curiosity.
L'Agence spatiale fédérale russe a contribué un instrument essentiel à la détection de l'eau, l'Albédo dynamique des neutrons, qui permet de détecter des molécules d'eau liées aux minéraux souterrains peu profonds.
LA STATION SPATIALE
La Station spatiale internationale (ISS) a été à l'avant-garde de la collaboration scientifique entre la NASA et d'autres agences spatiales. Ce partenariat a fêté 12 ans d'occupation humaine permanente sur l'ISS au début du mois de novembre. Les résidents internationaux en rotation dans la station ont effectué plus de 1.500 expériences, nombre d'entre elles produisant des résultats qui élargissent la connaissance humaine de la médecine, de l'environnement et de l'univers.
Les découvertes faites à bord de l'ISS, publiées en août, identifiaient des techniques pour aider les membres de l'équipage à conserver davantage de densité osseuse durant des séjours de plusieurs mois dans un environnement sans gravité. La détérioration de l'os en apesanteur est un autre risque pour les voyageurs de l’espace s’ils doivent voyager vers des destinations de plus en plus éloignées de leur propre planète.
LE SYSTÈME SOLAIRE
La collaboration scientifique internationale dans l'espace est également en train d’approfondir notre compréhension de la planète Terre. Les données fournies par la NASA et l'Agence spatiale européenne aident les experts à produire ce que l'agence spatiale appelle « l'évaluation la plus complète et précise à ce jour des pertes des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique ». La fonte et la séparation de ces masses de glace est liée au changement climatique et à l'augmentation par la suite du niveau de la mer. Les études de la NASA annoncées en novembre concluaient que le Groenland et l'Antarctique perdent plus de trois fois plus de glace que dans les années 1990. Le Centre aérospatial allemand était un partenaire de l'étude.
La glace sur Mercure est une autre découverte importante de la NASA en 2012. Un vaisseau spatial sans équipage est arrivé sur la planète la plus proche du Soleil en mars 2011 et a fourni, cette année, une « preuve convaincante » pour la théorie que Mercure stocke un volume important de glace d'eau dans ses cratères polaires, qui ne sont jamais orientés vers le soleil. Combien de glace ? Suffisamment pour ensevelir la ville de Washington, qui fait 177 kilomètre carrés, sous plus de 3 kilomètres de glace, selon la NASA.
Même avec toutes ces activités en cours, la NASA se tourne vers l'avenir. En juillet, l'agence spatiale a marqué une étape importante concernant les vols spatiaux avec équipage en livrant pour essai la capsule Orion, le prochain véhicule à emmener l'homme dans l'espace. La NASA dit qu’Orion deviendra le vaisseau spatial le plus sophistiqué jamais conçu, capable de soutenir la vie de son équipage sur des vols de longue durée dans l'espace puis lors de la rentrée dans une atmosphère planétaire.
La NASA et des partenaires du secteur privé avancent également sur le développement du système de lancement spatial qui fournira assez de puissance pour propulser Orion au-delà des liens de la gravité et d’explorer des cibles dans le système solaire.
Début décembre, l'agence spatiale a annoncé un plan à long terme pour l'exploration de Mars. Plusieurs missions scientifiques robotisées supplémentaires permettront de mieux comprendre la Planète rouge avant l’envol d’une mission avec équipage dans les années 2030.
Source: http://iipdigital.usembassy.gov/st/french/article/2012/12/20121227140451.html#ixzz1XtXxJULz

dimanche 25 novembre 2012

Plan d'action de l'ONU sur la sécurité des journalistes et l'impunité

Par William Horsley, Centre for Freedom of the Media, Université de Sheffield
Cela pourrait-il enfin finir ? Je parle de la misérable comédie répétitive que jouent les dirigeants de dizaines d'États membres des Nations Unies qui protestent constamment de leur farouche attachement à la liberté de la presse – puis qui s'appliquent à emprisonner, à intimider ou à éliminer journalistes et dissidents, à dissimuler la corruption et les abus de pouvoir et à étouffer toute critique.

Il est trop tôt pour pécher par optimisme. Mais les gens et les politiciens devraient être conscients que l'ONU accorde maintenant une grande priorité à la sécurité des journalistes et à la lutte contre l'impunité – à savoir le mode de fonctionnement, que corroborent de cruelles statistiques, en vertu duquel les travailleurs des médias sont visés et tués et où, dans neuf cas sur dix, les personnes responsables échappent totalement à la justice.

L'UNESCO, principale agence à l'origine de cette initiative que mènent toutes les organisations rattachées à l'ONU, croit que le Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité pourrait changer la donne complètement.

Pourquoi les journalistes devraient-ils recevoir une protection spéciale quand il existe tant d'autres formes d'injustice ? Ce n'est pas parce que les journalistes sont des saints. Mais parce que la liberté de la presse et la liberté d'expression sont essentielles à l'édification de sociétés justes où les gens ont vraiment leur mot à dire sur la façon dont ils veulent vivre leur vie et sur la manière dont ils veulent être gouvernés.

L'urgence vient du nombre croissant des morts et de l'évident effondrement de la règle de droit qui fait du journalisme, dans bien des endroits, la profession la plus dangereuse. Les meurtres d'Anna Politkovskaïa (Russie, 2006), de Hrant Dink (Turquie, 2007), de Lasantha Wickrematunge (Sri Lanka, 2009) et de Marie Colvin (Syrie, 2012) ont tous été commis sur le même modèle : ils étaient tous des journalistes qui risquaient leur vie pour mettre à nu de graves violations des droits de la personne et de graves injustices ; ils ont tous été tués afin de réduire au silence une voix critique ; et après leur mort, les personnes responsables ont échappé à la justice.

Le 23 novembre 2009, un incident horrible a fait prendre toute la mesure de l'effet corrosif qu'exerce l'impunité en encourageant l'anarchie là où les droits fondamentaux sont niés par la violence. Trente-deux journalistes et employés des médias se trouvaient parmi plus de 50 personnes qui ont été tuées ce jour-là dans la province de Maguindanao aux Philippines. Par la suite, les autorités ont négligé de mettre sur pied une enquête qui eût quelque crédibilité. Justice n'a toujours pas été rendue.

L'an dernier, les membres de l'IFEX, le réseau mondial de défense de la libre expression, ont choisi la date du 23 novembre pour en faire la Journée internationale contre l'impunité. La journée a été marquée dans de nombreux pays par des campagnes pour mettre fin à l'impunité. Cette année, après l'approbation du Plan d'action de l'ONU sur la sécurité des journalistes par le Conseil des Directeurs généraux sous la présidence de Ban Ki-moon, le 23 novembre est la date symbolique à laquelle toutes les agences et tous les organismes des Nations Unies concernés vont se réunir à Vienne afin de déterminer comment mettre en œuvre le plan de l'ONU destiné à préserver la vie et le travail des journalistes.

Bien des gens restent sceptiques après les déceptions passées. Tous les espoirs étaient permis en 2006 lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 1738, condamnant les attaques délibérées contre les journalistes et autres civils dans les zones de conflit, mais rien n'a vraiment changé. Et les dernières statistiques sont alarmantes : avec 95 journalistes tués au cours des neuf premiers mois de 2012, cette année s'annonce déjà comme l'une des pires que l'on ait connues.

Mais quelque chose a changé. À partir d'une petite graine semée dans un sous-groupe de l'UNESCO, un groupe d'États et d'ONG déterminés ont bravé les tempêtes diplomatiques et une serieuse résistance afin d'assurer que le Plan d'action des Nations Unies verra enfin le jour ce mois-ci.

À quoi tout cela se résume-t-il ? Le plan est un modèle combinant de nombreuses souches – l'élaboration de normes légales appropriées et de mécanismes d'application de la loi et de protection physique, l'élévation de la liberté de la presse au rang de priorité supérieure dans les programmes nationaux des Nations Unies et les vérifications des dossiers des États en matière de droits de la personne, ainsi que l'amélioration des soutiens pratiques en matière de sécurité offerts aux journalistes en danger. La réussite ou l'échec de ce plan dépendra de ce que les États, les organismes de l'ONU et les médias en feront.

Un sentiment d'urgence se faisait nettement sentir parmi les médias d'informations du monde lors du symposium des rédacteurs et des journalistes qui s'est tenu le 18 octobre à Londres et dont les hôtes étaient la BBC et le Centre for Freedom of the Media. Quarante grandes organisations de presse sont convenues de faire parvenir à la conférence de l'ONU à Vienne une "Déclaration de Londres". Cette déclaration demande que la conférence prenne pleinement en compte les préoccupations des médias, et que les journalistes eux-mêmes suivent de près les actions des gouvernements et des tribunaux pour que cessent les homicides des journalistes et que prenne fin l'impunité.

Plus tôt cette année les médias ont montré comment la vigilance peut fonctionner. Des officiels brésiliens ont critiqué le Plan de l'ONU lors d'une réunion importante de l'UNESCO, et une brève dépêche sur l'incident, transmise sur Globo TV, a été reprise par tous les médias du pays. Peu après le gouvernement a annoncé son appui total au Plan de l'ONU et accepté d'écouter les revendications des médias et des ONG.

Puis, en septembre, le Brésil a parrainé de tout son poids une résolution sur la sécurité des journalistes adoptée au Consel des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, l'organisme de défense des droits de la persone le plus important du monde. C'était la preuve que les médias doivent faire partie de la solution pour mettre fin au chancre des violences contre les journalistes – parce que le silence est l'allié des dictateurs, et que la démocratie prospère avec la liberté de la presse.
Source: Communiqué de l'IFEX
 

lundi 13 août 2012

Les femmes profondément inquiètes pour la Tunisie

La démocratie, qui commence à fleurir, impose d’impliquer les femmes dans les assemblées législatives, dans les partis politiques et la société civile en tant que dirigeants, militantes et des citoyennes bien informés. Cette intégration crée un environnement où les femmes peuvent plaider en matière de politique, se présenter aux élections, être élues, gouverner efficacement et participer de façon significative dans toutes les facettes de la vie civique et politique. A ce sujet, une étude qualitative a été menée dans les villes de la Tunisie par Tarek Abdellatif, universitaire, afin d’explorer les perspectives, présentes et à venir, des femmes tunisiennes.
Reconnaissant le rôle essentiel que la femme tunisienne a joué au cours de l’Histoire, Ennahdha doit revoir son attitude et sa stratégie.
Les conclusions de l’étude donnent un aperçu des perspectives concernant la transition démocratique, les élites politiques et les différents niveaux de participation de la femme dans la vie politique.
Les résultats de cette étude devraient être utilisés pour mieux informer et former les nouveaux décideurs tunisiens de ce Gouvernement de transition. Les partis politiques et les organisations de la société civile, doivent prendre en considération les nuances des opinions des femmes tunisiennes.
L’information dictent clairement qu’il est essentiel pour ce Gouvernement de veiller à ce que la Constituante, la Troïka et les élites politiques puissent répondre aux attentes des femmes et de la jeunesse au cours de cette transition encore fragile.
Cette étude laisse apparaitre que les femmes sont plus profondément inquiètes pour la Tunisie. Elles sont désireuses de participer à la transition démocratique de leur pays, mais sceptiques sur les canaux disponibles.
Les répondants ont été presque unanimes à exprimer une réelle volonté de participer à la transition politique de la Tunisie. Une telle participation est considérée comme la logique de la prochaine étape pour tous les jeunes et les femmes tunisiennes qui sont fiers de leur rôle dans le renversement du régime de Ben Ali et aspirent à superviser la transition politique qui a suivi.
En outre, les tunisiennes se méfient du processus politique et du rôle de la Constituante et de l’actuelle élite. Elles expriment leur inquiétude au sujet de personnes, de partis politiques et de la société civile, d’organisations qui tentent de profiter de la Révolution pour obtenir des gains personnels.
Cette réticence découle probablement d’une exclusion de longue date de la femme et de la jeunesse, comme de la plupart des Tunisiens, de la politique précédente.
Les partis politiques, qui ont été cooptés et marginalisés sous l’ancien régime, ont connu une faible participation des femmes, mais l’adhésion de certains jeunes, malgré de très faibles moyens financiers.
Alors que dans les organisations de la société civile, qui sont légèrement mieux organisées et financées, les femmes continuent à se méfier de prêter un appui formel dans cette lutte.
Résultat final: les Tunisiens tout état confondu, hommes, femmes et jeunes, ont plus confiance dans le patriotisme de la femme que des hommes, mais par contre préfèrent un homme au pouvoir plutôt qu’une femme. Même les femmes préfèrent un homme au pouvoir.
Par
Source: Etude qualitative de Tarek Abdellatif
www.leconomistemaghrebin.com

Bourse: Tunisie contre Maroc

Faire la confrontation entre la Tunisie et le Maroc revient à mettre en opposition un pays ayant connu une révolution en 2011 qui a fortement impacté son activité économique et une nation ayant choisi d’adopter des changements en douceur et donc de préserver ses fondamentaux économiques.
Un point commun entre ces deux pays nord-africains est leur forte dépendance envers l’Europe, une zone qui semble creuser sa propre tombe de jour en jour. D’un point de vue boursier, la place de Tunis a réussi à contenir ses pertes en 2011 et à amorcer une reprise exceptionnelle durant ce premier semestre 2012, alors que la Bourse de Casablanca durant ces deux dernières années a subi des pertes importantes (plus de 21% de pertes depuis le 31-12-2010). Curieux!
Cependant, jeter un coup d’œil aux PE permet de voir que la Tunisie (43 valeurs) continue de se payer avec une prime substantielle : 18,3x sur le PE 2012 contre 13,4x pour le Maroc (19 valeurs). Le PE moyen de l’univers de couverture d’AlphaMena (78 valeurs) est de 12,3x. Bien sûr, une partie de l’écart entre la Tunisie et le Maroc s’explique par des différences de pondérations sectorielles et les rythmes élevés de reprise des BPA affichés par la majorité des sociétés tunisiennes où leur capacité bénéficiaire a été fortement ébranlée par la révolution du jasmin.
Par ailleurs, en regardant les seules sociétés non-financières, la prime de la Tunisie s’élargit et se négocie à 25,8x les bénéfices 2012 (en hausse de 59,4%) contre 12,3x pour le Maroc (des BPA en légère progression de 3,30%). Les deux groupes affichent des taux de croissance disparates, avec une croissance de type « recovery » pour les valeurs tunisiennes (+120% en 2012) et une croissance qui touche à peine les deux chiffres (+10,5% en 2012) pour les sociétés marocaines, mais qui est le meilleur taux affiché sur les quatre dernières années.
Le potentiel fondamental de la Tunisie est négatif à -3,31%, mais en nette amélioration par rapport au dernier trimestre (-10% en avril 2012) alors que le Maroc affiche depuis trois mois un upside positif à 10%.
En conclusion, les valeurs tunisiennes sont chères mais sont appréciées par le marché au vu de leur dynamisme confirmé durant cette dernière année et de leur petite taille, et les sociétés marocaines sont de plus en plus attractives d’un point de vue fondamental mais qui semblent susciter peu l’engouement des investisseurs en raison de leur profil de croissance modeste.