lundi 13 août 2012

Les femmes profondément inquiètes pour la Tunisie

La démocratie, qui commence à fleurir, impose d’impliquer les femmes dans les assemblées législatives, dans les partis politiques et la société civile en tant que dirigeants, militantes et des citoyennes bien informés. Cette intégration crée un environnement où les femmes peuvent plaider en matière de politique, se présenter aux élections, être élues, gouverner efficacement et participer de façon significative dans toutes les facettes de la vie civique et politique. A ce sujet, une étude qualitative a été menée dans les villes de la Tunisie par Tarek Abdellatif, universitaire, afin d’explorer les perspectives, présentes et à venir, des femmes tunisiennes.
Reconnaissant le rôle essentiel que la femme tunisienne a joué au cours de l’Histoire, Ennahdha doit revoir son attitude et sa stratégie.
Les conclusions de l’étude donnent un aperçu des perspectives concernant la transition démocratique, les élites politiques et les différents niveaux de participation de la femme dans la vie politique.
Les résultats de cette étude devraient être utilisés pour mieux informer et former les nouveaux décideurs tunisiens de ce Gouvernement de transition. Les partis politiques et les organisations de la société civile, doivent prendre en considération les nuances des opinions des femmes tunisiennes.
L’information dictent clairement qu’il est essentiel pour ce Gouvernement de veiller à ce que la Constituante, la Troïka et les élites politiques puissent répondre aux attentes des femmes et de la jeunesse au cours de cette transition encore fragile.
Cette étude laisse apparaitre que les femmes sont plus profondément inquiètes pour la Tunisie. Elles sont désireuses de participer à la transition démocratique de leur pays, mais sceptiques sur les canaux disponibles.
Les répondants ont été presque unanimes à exprimer une réelle volonté de participer à la transition politique de la Tunisie. Une telle participation est considérée comme la logique de la prochaine étape pour tous les jeunes et les femmes tunisiennes qui sont fiers de leur rôle dans le renversement du régime de Ben Ali et aspirent à superviser la transition politique qui a suivi.
En outre, les tunisiennes se méfient du processus politique et du rôle de la Constituante et de l’actuelle élite. Elles expriment leur inquiétude au sujet de personnes, de partis politiques et de la société civile, d’organisations qui tentent de profiter de la Révolution pour obtenir des gains personnels.
Cette réticence découle probablement d’une exclusion de longue date de la femme et de la jeunesse, comme de la plupart des Tunisiens, de la politique précédente.
Les partis politiques, qui ont été cooptés et marginalisés sous l’ancien régime, ont connu une faible participation des femmes, mais l’adhésion de certains jeunes, malgré de très faibles moyens financiers.
Alors que dans les organisations de la société civile, qui sont légèrement mieux organisées et financées, les femmes continuent à se méfier de prêter un appui formel dans cette lutte.
Résultat final: les Tunisiens tout état confondu, hommes, femmes et jeunes, ont plus confiance dans le patriotisme de la femme que des hommes, mais par contre préfèrent un homme au pouvoir plutôt qu’une femme. Même les femmes préfèrent un homme au pouvoir.
Par
Source: Etude qualitative de Tarek Abdellatif
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